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lieux communs (et autres fadaises)

24 février 2009

carnet de croquis

LES INSEPARABLES
de Christine Dory

Un joli film, tout chargé d"affect. Centré sur (et quasi uniquement sur, peu d'autres personnages parviennent à y exister vraiment et n'y sont tout au plus que des silhouettes) lui (Guillaume Depardieu, très bien, mais on en avait -je parle hélas à l'imparfait- l'habitude) artiste, camé, écorché vif, asocial, complexe, énervant, insupportable, et elle (Marie Vialle, une nouvelle venue, excellente dans un registre étendu), employée dans une agence immobilière, candide, charmante, souriante, prête -dans un premier temps- à toutes les concessions, complexe elle aussi, et parfois énervante aussi, et même insupportable...
Esquisse d'un couple typiquement NAT/NST (ni avec toi, ni sans toi), histoire de deux personnes qui s'aiment mais ne peuvent s'empêcher de faire du gâchis (bon, surtout lui tout de même reconnaissons le), état des lieux d'une relation en même temps banale mais pas si simple,  comme dans une chanson de Gainsbourg que chantait Jane Birkin il y a longtemps :
Nous nous sommes dit tu
Nous nous somme dit tout
Nous nous sommes dit vous
Puis nous nous sommes tus... ("Vie mort et résurrection d'un amour-passion")
(c'est drôle, je m'aperçois en recherchant sur le ouaibe que pas mal de personnes utilisent sur leur blog et autres cette formule que j'ai eu pourtant un peu de mal à reconstituer...)
Il dessine, il l'attend à la maison toute la journée, elle fait visiter des apparts, ils se retrouvent le soir... Mais il a besoin de se shooter pour créer, et malgré tout l'amour qu'elle lui porte (on pourrait dire qu'elle aussi est dépendante, mais de par cet amour-même) va se mettre en place une sorte de contamination de cette relation au reste de sa vie à elle (par rapport à son travail, à ses amis, son père, son enfant) qui est devenue leur vie à eux... La came fait tâche d'huile, et on assiste au processus de propagation, de diffusion...
Mais paradoxalement le film n'est pas traité sur le mode dramatique et grandes orgues lacrymales, et est plutôt joyeux, solaire (surtout dans sa première partie). C'est rien qu'une histoire vécue... La force des sentiments d'un côté et tout ce qui leur fait obstacle en face. On a quand même tous unanimement constaté, en sortant, que c'était quand même un petit peu long (surtout dans la dernière partie, peut-être un peu trop systématiquement crises et engueulades...)
Et Guillaume Depardieu, dans un rôle qui peut s'avérer systématique et parfois agaçant, réussit encore une fois à nous attendrir, à nous toucher (et quand, à la scène avant l'enterrement, il se met à dire de la poésie, il m'a carrément tiré des larmes...)

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23 février 2009

chien et loup

Série dite "en revenant de Dole" (après avoir vu une belle expo)

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22 février 2009

grain de

"Comme les larmes nous manquent parfois
comme nos paupières sont sèches
quand Cupidon dans son carquois
n'a plus la moindre flèche..."

(chanté par Chiara Mastroianni / écrit et composé par Alex Beaupain)

Comme quoi, même quand on est plutôt joyeux et léger, allegretto, on a toujours envie/besoin d'un petit contrepoint de tristesse et/ou de mélancolie, tout comme dans le chocolat que m'a fait découvrir (et acheter) mon ami Hervé hier, au C*sino de Dôle (on n'entrouve que dans les C*sini), où c'est une pointe de fleur de sel qui vient relever et exalter le goût du chocolat noir...

20 février 2009

aramis

SLUMDOG MILLIONAIRE
de Danny Boyle

JR m'avait prévenu qu'il valait mieux lire le bouquin, mais, comme je l'avais déjà lu, (avant de partir là-bas en février dernier, sur les conseils de mon amie Christine) et que j'avais bien apprécié l'histoire, et qu'on le projetait en VO (sur notre suggestion presque) dans le bôô cinéma, je m'y suis rendu d'assez bonne grâce. Ca m'a déjà agacé, en arrivant, qu'on ne soit que dix pelés dans la salle, alors que, quelques jours auparavant, le même film eut fait salle comble...
Effectivement, le film est moins bien que le bouquin, qu'il trahit d'une certaine façon (même si mes souvenirs de lecture n'en sont plus de première fraîcheur), surtout en ce qui concerne le personnage du frère.
Le principe en reste le même (bon je connaissais l'histoire, parce qu'au début, sinon, c'est un poil confus) : Jamal, un jeune slumdog (habitant des bidonvilles) qui participe à qui veut gagner des millions de roupies en a justement gagné dix millions, et, à l'interruption de l'émission, est arrêté et copieusement tabassé par des flics qui veulent savoir comment il a triché... Il leur raconte son histoire, et explique comment (pourquoi) il connaissait chacune des réponses...
Tout ça mis en images par Danny Boyle, en Inde donc, dans un style vaguement Bollywood, en tout cas un peu le cul entre deux chaises. Je me souvenais d'une scène dégueulasse de toilettes dans Trainspotting (que je persiste à ne pas aimer), eh bien ici l'ami Danny nous remet si j'ose dire le couvert, dès la scène d'ouverture... Ce mec là serait-il un maniaque des lieux d'aisance ?
A part ça, ça se regarde sans déplaisir, le jeune Jamal est mimi, sa copine Latika (dont - il - est - amoureux - depuis - toujours - et - dont - il -a - perdu - la - trace - et - qu'on - se - demande - bien - s'il - va - un jour - la - retrouver mais à Bollywoodland l'amououour finit toujours par triooooompher...) toute mimi aussi, et tout ça se finit en plus par une très sympathique scène de danse collective sur le quai de la gare de Mumbai...
Me reste le plaisir d'avoir revu des images d'Inde, et d'avoir eu une pensée spécialement émue pour mon amie Christine qui est à Delhi depuis jeudi, et puis voilà...
ps : et encore et toujours in India puisque reçu aujourd'hui le cd de la musqiue de Jodhaa Akbar qui la semaine dernière fort m'enchanta...

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18 février 2009

parcelle brillante

J'avais envie de donner à ce post le titre de la nouvelle de Surgeon (Theodore) que j'adore, parce que c'était plus juste que les "lambeaux" ou "fragments à la dérive" qui m'étaient d'abord venus.
Je voulais juste parler, au début, du mois de février, qui est un mois que je déteste, (et qui me le rend bien ?) où je plais à me morfondre et à sûffrir (mais pas si en silence que ça...) Hheureusement, il est plus court que les autres, c'est toujours ça de gagné... (avant, je ne sais pas pourquoi, c'était novembre qui avait cette fonction, et puis, une année, novembre s'est transformé en février et voilà.)
Juste dire que j'ai du mal, on commence tous à avoir du mal, avec l'hiver qui n'en finit pas de s'étirer de se prolonger et de verglacer et de neigoter et de gouillasser et de il fait froid dans le monde comme chantonnait Brigitte Fontaine il ya longtemps.
C'est le moment où on voudrait du soleil, mais pas que ça, on voudrait de la jeune chaleur, et des bourgeons qui bourgeonnent et des oisllons qui oisillonnent et enfin un peu de légèreté, quoi, ôter des épaisseurs, ranger les doudounes les lainages, se délester, s'alléger, et s'ébattre, gazouiller... (je sais, je sais, je suis parfois d'une extrême candeur).
Et aujourd'hui, cet après-midi pour être précis, voilà que, au lieu de bouffées de gémissements de ronchonnages et de grommellements habituels, voilà qu'a passé, fugacement, mais je peux vous dire que je l'ai senti, quelque chose de positif, de léger de..., oui, de joyeux. Une parcelle brillante, puis une autre, comme sur l'habituel fleuve boueux en crue qui charrie des glaçons des troncs d'arbres et des carcasses d'animaux, on verrait soudain passer un rayon de soleil, ou une fleurette, enfin un je ne sais quoi d'enthousiaste (oui oui, c'est le mot).
J'en ai été le premier surpris, et je voulais juste en parler. Peut-être que ça sent le printemps, peut-être qu'une conjonction de coordinations s'est soudain mise en place, par hasard, à ce moment-là précis, mais qu'est ce que ça (m') a fait du bien!
La joie, comme la tristesse, serait-elle ainsi, toujours inattendue, sans véritable motif ni raison ? Profitons- en.
Let's enjoy!

15 février 2009

éléphantesque

JODHAA AKBAR
de  Ashutosh Gowariker

Jodhaa Akbar, c'est un peu comme Louise-Michel. (Le titre, je veux dire, le film, n'a rien à voir!). C'est un nom composé avec les prénoms des deux protagonistes (enfin!) réunis. A ma gauche, donc Jodhaachounette, son oeil de gazelle (rassurez-vous, elle en a deux, c'est juste une figure de style) et son anneau dans le nez, et à ma droite le fringant Jalalchounet (qu'on appellera plus tard dans le film Akbar, parce qu'il est grand), à l'oeil de (comment s'appelle le mari de la gazelle, le gazellon ?) et à la moustachette frémissante.
Le film passait dans le bôô cinéma, dans le cadre du bôô Festival des Cinémas d'asie de notre bonne ville, auquel je n'avais pas envie de me rendre (pour des raisons personnelles mais c'est une autre histoire), mais mon amie Christine a, avec son enthousiasme et sa fougue habituels, organisé une séance commune à laquelle je n'ai pas pu résister,
- parce que c'est un film indien
- parce qu'il a été tourné dans quelques-uns des glorieux palais et sites par où nous sommes passés en février dernier
- parce qu'il sortait justement en Inde quand nous y sommes passés mais que nous n'avons pas réussi à le voir
- parce que j'adore, mais alors vraiment j'adore, les films de Bollywood,
quatre bonnes raisons, en somme, qui ont eu, justement, raison de ma grinchouillerie a priori par rapport au dit Festival.
Alors ? Eh bin ce fut beau comme là-bas, dis : Trois heures trente (yess!) de pure splendeur échevelée, sur un écran d'au moins cent cinquante kilomètres carrés (on était, Festival oblige, plus près que d'habitude, et au début, j'avais l'impression que les images étaient quasiment en relief!), avec musique à donf et tout,  pour nous narrer par le menu l'histoire de nos deux tourtereaux aux yeux rouges (remarquez, ils n'étaient pas les seuls : dans le film, tous les acteurs ont les yeux rouges, quelqu'un connaîtrait-il le pourquoi de cette spécificité bollywoodienne ?), avec en prime un petit cours d'histoire indienne d'il y a longtemps, que nous avait justement déjà prodigué Christine lors du même voyage en février dernier (ce fut elle notre vaillant et infatiguable tour opérator) et dont je n'avais, peu ou prou, dans mon insouciance de cigale culturelle, retenu que deux mots : Mogols et Rajpoutes. Coup de bol, c'était ces deux-là dont il fallait se rappeler.
Au début, donc, comme c'est un peu compliqué, une virile et docte voix off débrouille un peu l'embrouillamini des différents royaumes initiaux, avec les alliances, les trahisons, les coups fourrés, les magouilles, et, bien entendu, les batailles. Et comme on est à Bollywood, on en prend, sur l'écran, plein les yeux. Oserais-je dire que ce ne sont pas des batailles de pédés ? Quantité pharaonique de figurants, de part et d'autre (mais peut-être le numérique a-t-il aidé à multiplier, me demande-je candidement), chorégraphies humaines colossales et insensées, gros plans saisissants de réalisme (membres tranchés, corps écrasé par une grosse patte d'éléphant, ça fait le même bruit qu'une citrouille trop mûre...) Pour arriver à un des premiers noeuds si je puis me permettre) de l'histoire : le mariage (l'arrangement, au départ), entre le sémillant Akbar (qui adore Allah) et la frémissante Jodhaa (qui révère Krishna) : il leur faudra tout de même quasiment deux heures quarante-cinq pour que la flamme soit avouée, reconnue et réciprocée (en partie à cause des fourbes agissements de Maham Anga, la propre mère adotive de Jalal! Mais rassurez-vous l'innocence triomphera de la perversité...)
Vous verriez Jhojho dans sa chambre le soir de ce qui devrait être la nuit de noce, comme ça minaude dur, ça baisse pudiquement les yeux, ça soupire et ça retire sa main quand Jaja veut approcher sa papatte. Genre vierge très effarouchée (alors qu'on l'a vue, au début du film, se battre en duel au sabre avec son frère comme une vraie soudarde.) Comme dit ma copine Elisabeth "Elle avait envie d'être un peu bousculée..." Et notre ami peut donc, comme on dit, se la mettre sous le bras, lorsqu'il quitte la tente nuptiale en promettant qu'il reviendra quand elle sera pleinement consentante (mais elle a eu tort de ne pas lever les yeux, parce qu'il est vraiment mimi mimi). Mais bon, fatalement, l'amour finit par triompher, lors d'une loooongue scène chantée /dansée genre "Ô toi mon amour ma gazelle... Et toi ô mon léopard des sables mon vaillant guerrier n'entends-tu pas mon coeur qui soupiiiiiire?" qui ferait fondre même le coeur de la dernière des brutes insensibles... (vous aimez le sucre, non ?)
On est alors à quarante cinq minutes de la fin du film, et on se demande comment on va tenir jusqu'à la fin (euh, ils ne vont pas roucouler pendant quarante-cinq minutes, hein ?), mais, heureusement les scénaristes avaient, bieeen en amont, préparé quelques rebondissements et autres petites révoltes intestines à mater, qui nous occuperont sans souci jusqu'à la fin, concernant Sujamal, le frérot de jhooda et  Sharifudin, le  fourbe beauf' d'Akbar (ah, la famille...). Ne vous inquiétez pas, ça finit bien, après un suuuper duel de la mort grave ta race qui déchire..
On sort de là tout chamboulé (déjà la durée, on n'a pas l'habitude, mais bon les sièges du bôô cinéma sont doux et accueillants sous nos humbles postérieurs) par la démesure flamboyante des moyens de ce cinéma-là (j'ai déjà parlé des scènes de batailles, mais les scènes dansées / chantées ne sont pas en reste, avec notamment une scène de ballet collectif en hommage de chacune des provinces à la souveraineté d'Akbar qui me restera personnellement comme le morceau de bravoure du film (à côté, Cléopâtre, de Mankiewicz, ça fait un peu Bresson...) tellement tout ça est filmé à une autre échelle.), démesure inversement proportionnelle à la "simplicité" des personnages (on sait toujours, à permière vue, si on a affaire à un gentil ou à un méchant), des situations (si vous n'avez pas trop bien compris, l'expression du personnage insistera un peu plus, pour que vous ne puissiez pas vous tromper, et, si vous êtes vraiment distrait (ou très neuneu) c'est la musqiue qui viendra en remettre une couche, genre "oh la la attention vous avez bien compris, hein, il est très en colère, il va encore faire une saloperie!" ) et, finalement, cette  candeur extrême (pudeur et censure obligent) cette nunucherie attendrissanate et àl'eauderosesque des rapports entre  les  amoureux ne sont, mais vous me connaissez, midinet à fond, pas du tout pour me déplaire...)
Flamboyant.
(Et ça m'a donné très envie d'y retourner, mais, bon, c'est déjà planifié pour février 2010!)

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Ce sera donc mon (seul et unique) film du bôô festival 2009, et c'est très bien comme ça. Oui, je sais, je suis un rebelle...

13 février 2009

au-dessus de l'armoire

RICKY
de François Ozon

Certains diront que ça ne vole pas haut, d'autres que ça ne casse pas trois pattes à un canard, d'autres encore que ça manque d'envergure... Laissez-les donc jacasser. Le dernier film de François Ozon (après le superbe Le temps qui reste et l'insupportable Angel) est -littéralement- un OVNI. 
C'est un exercice périlleux que d'en parler sans en déflorer le sujet, sans dévoiler ce qui, au bout d'une demi-heure, fait soudain bifurquer l'histoire suivant une direction qu'on n'aurait pas forcément attendue. (mais je me rends compte que maints critiques n'ont pas eu ce genre de scrupule, et je trouve que c'est dommage de ne plus avoir la surprise...)
Une mère célibataire (Alexandra Lamy) élève seule sa fille, vit ric-rac, à l'étroit dans son appart, avec des loyers de retard, bosse dans une usine de produits chimiques. Elle rencontre Paco (Sergi Lopez, large et confortable comme une armoire normande... J'attends avec impatience le jour, où, dans un film, Sergi Lopez se prénommera Georges ou raymond ou Otto), ils font rapidement connaissance dans les toilettes de l'usine  se mettent en ménage, et les voilà à trois, jusqu'à ce qu'arrive un joli bébé, rigolard (et vraiment très expressif), Ricky, portant la petite famille à 4. Et c'est là que tout commence...
Une vie très banale et morne et prosaïque, comme vous, comme moi,qui va soudain se transformer, à cause (ou grâce à) ce bébé. Ozon filme des prolos, avec des vies de prolos et des problèmes de prolos, dans des décors de prolos (finalement, huhu, on ne serait pas si loin de Louise-Michel...) comme il filmerait des spécimens ornithologiques dans un zoo. Tout ça est un peu grisâtre, un peu froid, un peu aigre, jusqu'à ce qu'un élément fantastique vienne, non pas transfigurer (on n'est pas, yop la boum,  chez Disney) mais juste un peu la dévier de son ornière. Cette vie lugubre (HLM, loto, poulet du dimanche, clic-clac, engueulades) avec des problèmes strictement terre-à-terre va être amenée à prendre un certain essor, et voir soudain s'élever un peu son propos...
Je suis sorti de là avec un sentiment assez mitigé (le film a cassé deux fois, dont, la première juste avant la "révélation", on aurait dit un coup de pub...) Tout ça ne m'a pas vraiment fait rêver, ni sourire, ni vraiment énervé. Juste bof. Ozon nous tend un miroir, au reflet assez pathétique, sur lequel il aurait gribouillé un genre de sourire, un peu crispé parfois... Il est beaucoup question d'amour et d'affection, de manifestations d'amour, de celles qu'on attend, qui manquent souvent, dont on est frustré, ou sur lesquelles on se méprend, et tout ça finit par vous coller à la longue un peu le moral dans les chaussettes.

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12 février 2009

tronçonneur (matinal)

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11 février 2009

chérie je me sens rajeunir

L'ETRANGE HISTOIRE DE BENJAMIN BUTTON
de David Fincher

La vie à l'envers... J'ai été étonné de découvrir au générique qu'il s'agissait de l'adaptation d'une nouvelle de Fitzgerald, je pensais qu'il s'agissait plutôt de la nouvelle de Ballard Régression, découverte il y a longtemps dans l'extraordinaire anthologie Territoires de  l'inquiétude due à Alain Dorémieux, compilation de véritables merveilles, maintes fois lues et relues (trois textes de Ballard, trois de Disch, deux de Matheson, un de Sturgeon) nouvelle qui m'avait à l'époque fort impressionné, et se terminait par ces mots sybillins Avec bébé, ça fait un.
J'ai donc vu le film, hélas, en VF dans le bôô cinéma, ce qui a peut-être d'ailleurs influé sur mon jugement (je l'ai trouvée plutôt lourdingue). L'histoire, donc, est troublante, celle d'un amour entre une femme normale (bon, c'est Cate Blanchett, tout de même) et un homme qui vit à l'envers (en rajeunissant chaque jour, Brad Pitchounet...). Les effets spéciaux sont là, d'un bout à l'autre, parfois véritablement époustouflants (faire vieillir quelqu'un au cinéma, ça , on connaît, mais le faire rajeunir, alors ça, chapeau!), la structure narrative est habile (l'histoire est lue, de nos jours, par une jeune fille à sa mère mourante, dans un hôpital, tandis que se prépare un cyclone) et le traitement est very ricain : des moyens, visiblement beaucoup de moyens, pour une reconstitution très soignée, une fresque romanesque échevelée, une histoire d'amour grandiose, bref un grand spectacle pour grand écran, avec son flot de lyrisme (et parfois sa guimauve), ses méandres, sa voix off, ses digressions, ses histoires dans l"histoire (l'histoire de Monsieur Gâteau, l'histoire de l'homme foudroyé sept fois, l'histoire du taxi et de la dame en retard) ses séparations et ses retrouvailles...
J'avais dans la tête, au début, le mot folklorique, en sachant que ce n'était pas exactement le bon. Puis sont venus cliché (pas tout à fait juste non plus) et chromo (qui, lui,  conviendrait presque...) Vous savez bien, le genre de scènes d'époque, avec des couleurs d'époque, des lumières d'époque, des accessoires d'époque, où rien absolument rien ne manque tellement pas à la reconstitution que ça en devient presque agaçant. C'est si léché que ça en devient trop lisse, si aseptisé (je pense surtout à toutes les scènes de bateau, à mon sens beaucoup trop propres...) que ça en serait presque insupportable.
Pour rester dans les métaphores maritimes, le film prend la mer aux couleurs du mélo (la mère morte, le bébé abandonné, le père repenti, la nourrice au grand coeur...) puis bifurque (cabotine ? ) vers la chronique d'apprentissage (l'alcool, le bordel, le remorqueur, la guerre...), avant de prendre son rythme de croisière de Quand Harry rencontre Sally... pendant cinquante ans, dont il suffirait de peu, de temps en temps, pour que les scènes basculent dans le grotesque mais que le réalisateur parvient (presque) toujours, in extremis, à tirer du bon côté.
Les effets spéciaux, sont, je l'ai déjà dit, assez bluffants. Le générique en boutons est assez rigolo, et l'affiche plutôt très laide. Voilà. On n'est pas forcément aussi content qu'on pourrait l'être, mais on ne saurait dire exactement pourquoi. Euh, qu'est-ce que j'ai encore fait de ma tétine ?

11 février 2009

mirliton

(vers de)

"Ce cul appétissant  que tend le tronçonneur
Vous met, dès le matin, d'une excellente humeur."

ou bien

"le cul sublime et rond que tend le tronçonneur
Me met dès le matin d'une excellente humeur."

(images suivent)

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