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lieux communs (et autres fadaises)
22 juillet 2023

cannelle / gingembre

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VERS UN AVENIR RADIEUX
de Nanni Moretti

Il y avait un peu de monde, à 18h, dans la salle 10 du bôô cinéma, ce 14 juillet, (et pas forcément les ADC habituels) et déjà ça mettait de bonne humeur. Et puis le film a commencé, et je n'en ai pas cru mes yeux : j'ai jubilé à chaqu seconde, parfaitement, jusqu'au bout. Quel bonheur! C'est que, après quelques films amers, délétères, en demi-teinte, ça faisait plaisir de retrouver "le" Nanni, "mon" Nanni! Pile-poil trente ans (enfin presque, je me crois déjà en 2024) après JOURNAL INTIME, qui m'avait déjà bien fait ronronner.
Et le distributeur (Le Pacte) a d'ailleurs eu l'idée judicieuse de reprendre (tous) les codes de l'affiche de JOURNAL INTIME pour réaliser l'affiche de celui-ci. Comme un énorme clin d'oeil (qu'il faut avoir un certain âge pour saisir)

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Etonnant, non ? En 94, Nanni partait en scooter, et voilà qu'il nous revient en trottinette en 23. Les temps ont changé, le réalisateur aussi (et nous donc!) mais pas tant que ça en fin de compte... Ou en tout cas il l'assume. Presque, il le revendique. C'est comme s'il nous faisait un clin d'oeil complice à travers la caméra. "Oui, je suis plus vieux, mais, hein, regardez-vous,je ne suis pas le seul...".
Le film parle de cinéma, d'amour (ou de dés-), et de communisme. (Comme d'habitude chez Moretti, hein...)
Mais il le fait à sa façon, à sa sauce. Un réalisateur, Giovanni, (Moretti) tourne un film "d'époque" à propos du communisme (l'invasion de la Hongrie en 1956, Staline, etc.) tandis que sa femme, pour la première fois, produit un film -plutôt violent- d'un jeune réalisateur (avec des capitaux coréens). Si Giovanni flotte un peu dans son film, il flotte aussi dans sa vie conjugale et parentale.
Et on passe du film au film dans le film, à l'autre film dans le film, d'une façon si virtuose et -lâchons le mot, pardon Téléramuche- ju-bi-la-toire-, qu'on en est tout tourneboulé, on perd ses repères narratifs, on lâche pied, on éclate de rire (j'ai vraiment beaucoup ri), on est attendri, exaspéré, bouleversé, surpris même parfois, bref, il n'y va pas de main morte et on adore ça... Le cinéma vu à la fois comme symptôme, comme maladie, comme prescription, comme remède et comme antidote. On ne peut pas mieux dire.
D'autant plus que le clin d'oeil narratif de Nanni continue tout au long du film, où il sème des petits cailloux blancs en référence à ses films précédents. Oui, on jubile. Et que je fais des longueurs dans la piscine (clic clic) et que je joue au foot tout seul (clic clic) sur du Joe Dassin... car les chansons et la musique ont toujours autant d'importance chez lui, et peut-être même encore plus dans celui-ci...
Il n'hésite pas à carrément nous mettre des scènes de comédie musicale, collectives, joyeuses, avec (c'est très fort) tout de même en filigrane un petit quelque chose de désenchanté, un zeste de "je ne suis pas dupe...".
Jusqu'à cette quasi-fellinienne procession finale en fanfare, en forme de rétrospective bonhomme (de l'oeuvre de Moretti). Qui participe aussi à ce sentiment de joie.
Et cette jubilation m'a d'autant plus surpris qu'elle était pour moi complètement inattendue.
Inespérée, oui.
(C'est, pour moi, incompréhensible que le film n'ait rien obtenu à Cannes. Injuste.)

Top 10!

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J'y suis retourné quelques jours après.
J'ai un tout petit peu modéré mon exaltation (ça vaut mieux), tout en y prenant toujours beaucoup beaucoup de plaisir (peut-être simplement n'avais-je plus le plaisir de la découverte, mais je gagnais celui de la redite...).
J'ai oublié de parler des apparitions récurrentes du couple gay qui m'ont ravi (ça il me semble que ce soit une grande première chez Moretti, qui a quand même d'ordinaire un cinéma très hétéronormé. Comme s'il nous disait "Oui, il y a bien eu des communisti en italie en 56, et même parmi eux des communisti gays!")
J'ai oublié de dire que j'avais trouvé une seule scène un peu longuette (mais c'est comme ça qu'elle fonctionne) celle où il intervient sur le tournage de l'autre réalisateur, et qui finit au petit matin avec les croissants, mais que là elle ne m'a plus semblé si longue que ça (le plaisir de la redite...)
et j'ai oublié aussi de dire tout le bien que je pensais de Margherita Buy que je trouve absolument parfaite (comme à chaque fois) de simplicité, de fluidité, de bon sens...
tandis que Moretti a un peu chargé son personnage à lui (question articulation, surtout, c'est presque un peu forcé)

Mais je maintiens sans hésitation le Top10!

18 juillet 2023

"you can't wake up if you don't fall asleep..."

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ASTEROID CITY
de Wes Anderson

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ASTEROID CITY
de Wes Anderson

Quel dommage! J'étais allé à Besac samedi pour le voir au Victor Hugo (et manger avec mes copines à l'Iguane), et voilà que je m'y suis calamiteusement endormi, et ce pratiquement dès le début (allez, au bout de 5 minutes!) et ça a duré pendant une bonne demi-heure, le régime yeux fermés / yeux rouverts par surprise, où je saisissais à la volée quelques images avant de replonger... oui, quel dommage! (lea deuxième partie du film c'est allé beaucoup mieux, à part de ci de là quelques vélléités de rendormissement... Bref, quand emma m'a demandé mon avis par sms, j'ai bien dû lui dire la vérité : "j'ai dormi au début, après j'ai trouvé ça très artificiel, mais avec des morceaux que j'aime énormément (il y a chez Wes Anderson un potentiel de folie sous-jacente -ou affleurant- qui me séduit (m'enchante) toujours...)

Qu'à cela ne tienne! Je savais qu'il passait le dimanche à 15h45 en vo dans le bôô cinéma, et j'y suis donc retourné (après avoir fait la sieste avant, pour être plus sûr de ne pas la faire dans la salle). Eh bien figurez-vous que
1) je n'ai pas dormi
2) c'est comme si je n'avais pas vu le même film!
3) j'ai vraiment beaucoup aimé

C'est vrai que c'est aussi artificiel que barré : Il est question d'une pièce de théâtre, en couleurs pastellisées (comme on dirait javellisées) qui se passe dans la "ville" qui donne son nom au film. mais il y a aussi dans le film pas mal de séquences en noir et blanc, qui nous narrent la genèse et les répétitions de cette fameuse pièce, avec un commentateur officiel (comme à la radio) qui, donc, annonce, commente, explique, explicite...
Donc il suffit d'accepter que le film (tourné comme tel) est en fait une pièce de théâtre, et voilà.
Mais il y a plusieurs histoires qui se croisent autour de ce fameux cratère.
(C'est tout ce qui en fait le charme andersonien).
Une famille, une autre famille. Un adolescent d'un côté, et une adolescente en face (j'aime énormément les personnages d'adolescent(e)s chez Wes Anderson, cette espèce de spleen improbable et à demi-exprimé (implicite) qu'ils trimballent. j'aurais adoré être ado dans un film d'Anderson). On a des représentants du gouvernement, on a un concours d'inventions de jeunes scientifiques, on a une institutrice qui veut absolument parler des planètes du système solaire, on a une scientifique en apparence pas rigolote, on a un papy, et on a même un extra-terrestre. Tout ça dans une ambiance un peu western / stetson / danse country / banjo (mais sans cheval), un genre de quintessence américaine stylisée.
En définitive, fascinant, comme d'hab' (Et Scarlett Johansson perfect, comme d'hab' aussi. J'adore son lipstick).
Allez hop, top10!

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(si vous cherchez bien sur la photo, vous devriez voir Damien Bonnard...)

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17 juillet 2023

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LE DORMEUR
de Didier da Silva
DE LUXE EDITION

Je viens de le terminer, et le hasard fait que ce livre entre en résonnance avec le dernier film vu, celui de Nanni Moretti, qui m'a enthousiasmé. Quel rapport ? Tous les deux parlent de cinéma, et d'une certaine folie que celui-ci génère (ou qui est, justement générée par celui-ci).

D'abord parler de hasard et de coïncidences. Je connais (et je lis) Didier da Silva, surtout depuis son mémorable DANS LA NUIT DU 4 AU 15 (2019) que j'adore. Je le suis aussi sur tw*tter (même s'il n'est pas très prolixe). Il a fallu que sois adhérent à la FN*C pour que celle-ci me prévienne qu'il y avait des soldes ; je scrolle, et je tombe sur ce livre, vendu 5€, qui m'évoque vaguement quelque chose, je me renseigne : il y est question du cinéaste Pascal Aubier (que je connais de nom, VALPARAISO VALPARAISO, mais sans plus...) Je le mets dans mon panier, mais je ne finalise pas immédiatement la transaction... Quelques jours plus tard, bien sûr, la FN*C me recontacte en me demandant eh oh si j'ai oublié mon panier... Il apparaît que je peux le faire livrer ds un Relais Chr*nopost tout près de chez moi, pour peu, et donc je finalise, et deux jours plus tard, je vais chercher l'objet.

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Incontestablement un bel objet. Relié "en dur", imprimé sur du couché mat crème, numéroté (j'ai le numéro 78) avec en gros sur la quatrième de couv' cette question Où étiez-vous pendant l'été 74? qui m'interpelle (et me fait sourire) et, à l'intérieur, un dvd comprenant 3 courts-métrages de Pascal Aubier : LE DORMEUR, PUZZLE, et LA CHAMPIGNONNE. Le livre fait un peu plus de 120 pages, découpé en chapitres assez courts, et me ravira de plus en plus au fil de sa lecture (on découvre Pascal Aubier, les années 70, et l'entreprise délirante qu'a été le filmage du DORMEUR... puis la suite!)
Un très beau bonheur de lecture. Et là, je vais regarder les courts-métrages...

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LE DORMEUR en apparence,n'a rien de sensationnel : pendant quelques minutes la caméra se promène dans un paysage : rivière arbres montagne ciel bleu graminées, jusqu'à tomber sur un homme qui dort... Jusqu'à, finalement, nous montrer ce qui fait qu'il a l'air de dormir... l'illustration parfaite d'un poème que j'adore.

PUZZLE nous montre l'envers de cette épopée, le chantier qui a précédé le tournage (trimballer des travées de chemin de fer et des rails pour que puisse progresser le premier prototype de louma créé pour le projet (on n'est pas loin de la folie de Herzog et d'Aguirre...) dans un making-of tout à fait plaisant et au diapason du film (années 70, cheveux longs, pattes d'eph', 4L, etc.)

LA CHAMPIGNONNE est un dernier petit plaisir coupable que s'est fait Pascal Aubier (cet homme aime les femmes) sur les lieux du tournage en filmant "simplement" une jeune fille (24 ans, en fait une technicienne du film) au bain dans la rivière et ses alentours... Moins intéressant pour moi.

16 juillet 2023

À quelle distance on n’entend plus pleurer

Jana Birkin est morte à 76 ans

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encore un morceau de mon adolescence, de ma jeunesse, qui s'éboule et qui disparaît...
juste quelqu'un d'adorable
d'iconique, d'attachant

des disques... en désordre

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ces deux-là je les avais achetés en "disques noirs"

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et ce 45 tours-là aussi! (en 1985!)

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(tous les autres, je les ai écoutés, en vinyl ou en cd, surtout à Gy chez Emma et Régis (enfin, à l'époque c'était plutôt à Vaux!)

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celui-là je l'avais en vinyl et je l'ai donné, me semble-t-il
(je l'ai racheté en cd, et j'ai ensuite beaucoup craqué sur Cargo Culte
"Au hasard des courants, as-tu déjà touché
ces lumineux coraux des côtes guinéennes ?")

*

au cinéma, à rebours

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de 2021...

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jusqu'à 1973...

(elle nous a accompagnés pendant 50 ans!)

 

12 juillet 2023

la plaisanterie ?

Milan Kundera est mort le 11 juillet, à 94 ans.

Je l'avais connu en 1982, un peu par hasard, grâce à ma voisine, Patricia M. qui était abonnée à un club de livres, et venait d'en recevoir la sélection mensuelle, L'INSOUTENABLE LÉGERETÉ DE L'ETRE, (dont j'ignorais tout) qu'elle m'avait alors proposé de lire.

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Je l'ai lu, et ça m'a enthousiasmé, à tel point que je me suis renseigné sur le bonhomme, et j'ai commencé à lire ses autres romans , réalisant que c'était lui qui avait écrit LA PLAISANTERIE, que je voyais depuis des années sur les rayons ou les présentoirs des bibliothèques, et qu'il ne me serait jamais venu à l'idée de lire, auparavant.
Comme je le voyais depuis longtemps, je pensais que ce bouquin était vieillot, et je me trompais. Je l'ai lu mais je ne me souviens plus dans quelle édition, ni en Folio (ça m'aurait dérangé de lire un bouquin avec une couverture pareille ) ni en NRF (ce qui est sûr c'est que je l'ai lu dans la "mauvaise" traduction. Quand il a eu appris le français, Kundera s'est aperçu que les traductions françaises de ses premiers romans ne correspondaient pas du tout avec ce qu'il avait écrit en tchèque, et il a donc entrepris de les co-retraduire).
J'ai aussi (pourtant) beaucoup aimé LA PLAISANTERIE

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(que je devrais relire dans la "bonne" traduction)


J'ai ensuite lu (et acheté, certains en Folio : LA VALSE AUX ADIEUX, LA VIE EST AILLEURS,

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d'autres, cher, dans la collection blanche de la NRF, parce que je ne les trouvais pas en Folio, RISIBLES AMOURS, LE LIVRE DU RIRE ET DE L'OUBLI)

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Et après, c'est curieux, je me suis arrêté, je suis passé à autre chose.
J'avais pourtant aimé tout ce que j'avais lu.
Je n'ai plus rien lu d'autre de Kundera après L'INSOUTENABLE LÉGERETÉ DE L'ETRE.
Pourquoi? je ne sais pas...

Il y a eu, un peu plus tard

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le beau film de Philip Kaufman, (avec cette sublime Juliette Binoche) qui nous avait enthousiasmés.

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J'ai racheté L'INSOUTENABLE... pour trois fois rien à une récente FAL...

10 juillet 2023

fête du cinéma : 2,5

(moyen moyen enthousiasmant, le programme de cette année, de toute façon quel intérêt puisque le tarif est le même que celui qu'on pratique déjà toute l'année chez les ADC hein)

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STARS AT NOON
de Claire Denis

Étonnant. (mais comme souvent avec Claire Denis). On est en amérique centrale, Nicaragua si je me souviens bien, mais on ne peut pas le deviner tout de suite. Ni où ni quand, d'ailleurs. Une jeune fille, une jeune américaine, bilingue, Trish (c'est vrai qu'elle rappelle Adjani dans l'Eté meurtrier) pendant les 10 premières minutes de film, baise caliente avec 2 mecs (successivement), d'abord un latino à barbe et chignon (dont elle estropie le nom en Subtenente Verga), puis, un peu plus tard, avec un english en costume blanc a priori plus quelconque (à qui elle facture le rapport 50$ (Ils ont tous des cordobas -la monnaie locale-, et ils veulent tous des dollares), tout en s'enfilant (!) -il fait soif, c'est tout moite, j'ai pensé à Equateur de Serge Gainsbourg- dans le même temps,  l'équivalent de deux bouteilles de rhum, elle a une sacrée descente, la petite. S'ensuit une histoire compliquée et nébuleuse à laquelle on ne comprend pas grand-chose, mais qu'on suit patiemment -le film dure 2h19- sans rechigner, jusqu'à la dernière image parce que c'est magnifiquement filmé.
Oui, magnifiquement.
D'où décalage, entre le presque rien qu'on perçoit de l'histoire (ou en quoi elle consiste), surtout quand on est, comme votre serviteur, (contrairement à, par exemple, ce très cher Hervé) scandaleusement inculte en géopolitique et (le premier terme de cette  phrase est déséquilibré, voici le second :) la splendeur de la réalisation.
Je ne me suis pas attardé pour regarder le générique je n'avais pas le temps : à la dernière image, j'ai regardé l'heure, il était pile 18h, l'heure à laquelle commençait ma séance suivante, à l'autre bout du cinéma. J'ai couru.

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SISU
de Jalman Helander

Tout à l'heure on était cinq, là on n'était plus que deux, pour ce western finlandais tarantinesque, joyeusement gore, et comme le décrit dans sa critique Le journal du Geek :
"Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ? Sisu – De L'Or et du Sang n'a pas pour lui un scénario original, ni même une mise en scène particulièrement marquante, mais il ne ment nullement sur la marchandise en nous proposant un survival crade et bourrin efficace. Le bonheur tient parfois à peu de choses."
Que dire de plus ? Un vieux chercheur d'or qui ne paye pas de mine a, au début du film, trouvé de l'or, et part avec son cheval et son chien pour aller mettre son or en lieu sûr, et empêcher qu'on le lui vole, sauf qu'il va croiser un des derniers bataillon ? (escadron ?) nazi surarmé avec à sa tête un gradé spécialement pugnace et déterminé. Bataillon censé rebrousser chemin (c'est la déroute, 1944)) mais qui va s'obstiner. En vain. Puisqu'il s'avère que le papy est une légende vivante en son pays, qu'il est célèbre pour avoir en son temps dégommé à lui tout seul une centaine de russes. Et le jeu commence, dans des paysages de western et le format d'image - du scope, évidemment- qui va bien avec.
Quoi qu'il lui arrive (et il va y avoir du lourd) on sait qu'il va parvenir à s'en sortir, et on sait que, comme il est dit dans le film, il n'est pas immortel, il n'a juste pas envie de mourir.
Réjouissant.

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TRENQUE LAUQUEN
de Laura Citarella

Je me suis glissé hors de la 10, après avoir savouré le générique jusqu'à la toute dernière ligne, et je suis entré en catimini à la 9, juste à côté, pour m'asseoir à côté de Manue (deuxième rang, à droite, elle était prévenue), et j'ai donc revu les 45 dernières minutes de cette seconde partie (que j'avais trouvé moins enthousiasmante que la première). Je voulais voir une chose : à quel moment précis le format de l'image change-t-il ? J'étais attentif et je l'ai vu : :après que Laura ait rendu la voiture à son propriétaire (en laissant le mot "adios adios me voy me voy") avant la dernière partie (le chapitre 12 sur l'histoire de Laura) une brève -et alerte- musiquette accompagne le changement de format de l'image, juste avant l'ultime déambulation de l'héroïne, une partie que j'aime beaucoup, et qui culmine dans cette scène finale que j'adore : Laura s'allonge au bord de l'eau, la caméra part en travelling (ou panoramique ?) vers la gauche, suivant l'eau et le paysage tandis que la lumière décroît, puis soudain s'arrête, et repart en sens inverse jusqu'au point de départ du travelling (du panoramique ?) : l'endroit où Laura s'est allongée. Sauf qu'il n'y a plus personne. Générique.

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9 juillet 2023

fête de la musique

(ohlala je retrouve ce post en l'état, c'est à dire vide, à part les titres -sans même les noms des réalisateurs!- et je réalise à quel point j'ai été négligent -ou j'ai pu avoir la tête ailleurs...- Je ne vais donc pas trop m'étendre...)

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CHRISTOPHE DÉFINITIVEMENT
de Dominique Gonzalez-Foerster et Ange Leccia

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DANCING PINA
de Florian Heinzen-Ziob

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Ces deux films ont fait l'objet d'une "programmation spéciale" (en compagnie d'un troisième, REWIND AND PLAY, d'Alain Gomis, que je n'ai pas vu), à l'occasion de la Fête de la Musique, avec 2 ou 3 séances chacun.
C'était il y a trois semaines, et je m'aperçois que je n'avais toujours rien écrit, malgré le plaisir qu'ils m'avaient provoqué tous les deux.

Un film qui chante, d'abord avec des images de concerts et de répétitions, où on voit le maître (Christophe) le dandy un peu maudit un peu vieilli à l'oeuvre une dernière fois, et c'en est très émouvant, avec des images "sur le vif", comme volées, des images palpitantes, floues, nocturnes, électriques, dans un etrès belle "pâte" cinématographique (le force du message vient autant de ce qui est montré que de la façon dont c'est montré, dès qu'il ya du flou de la "pause b" je me régale...)

Un film qui danse, ensuite, sur la création (et re-) de deux oeuvres Pinabauschiennes : IPHIGENIE EN TAURIDE en Allemagne et LE SACRE DU PRINTEMPS au Sénégal. Deux travaux mont(r)és en parallèle. Deux poids deux mesures aussi. En Allemagne il y a un théâtre, un orchestre, des danseurs "professionnels", et toute une logistique plus qu'impressionnante, tandis qu'au Sénégal, à l'Ecole des sables, les conditions sont beaucoup plus... rustiques : des interprètes jeunes et moins expérimentés, les moyens du bord pour ce qui est de la technique, mais, avec, dans les deux cas, la "supervision" de danseurs et de danseuses du Tanztheater originel de Pina B., dans les années 70, et qui continuent vaillamment de porter la bonne parole pinabauschienne et d'assurer la transmission, la perpétuation de l'oeuvre (on les avait déjà vu(e)s dans le magnifique LES RÊVES DANSANTS, de Anne Linsel & Rainer Hoffmann, en 2010, quand la patronne était encore là).
C'est... magnifique (tout le monde était unanime à la sortie) et c'est tout à l'honneur des réalisateurs de clôre le film sur LE SACRE DU PRINTEMPS, créé en décors naturels (la plage) et sans autre spectateur(s) que la caméra. Oui, la fin est sublime...

5 juillet 2023

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LE PROCESSUS DE PAIX
d'Ilan Klipper

Une excellentissime surprise (plus j'y repense et plus je l'aime, même si pendant tout le film j'ai confondu le réalisateur, Ilan Klipper, avec un autre réalisateur, Ilan Duran-Cohen, dont j'avais adoré le fou-furieux (non, c'est excessif, plutôt le brindezingue  LE PLAISIR DE CHANTER, en 2008).
Soit un couple : elle (Camille Chamoux) anime une émission "féministe" à la radio, Point G., lui  (Damien Bonnard) est prof de fac (où il ne semble donner des cours que sur les relations entre Israel et la Palestine). Et quand il rentre le soir à la maison, rituellement, ils s'engueulent. Des films sur des couples qui se déchirent, on en a vu des palanquées, du plus tristounet au plus violent, donc on s'interroge sur le ton du film, de son angle d'attaque, et on est vite rassuré, le réalisateur (Ilan Klipper) et sa co-scénariste (Camille Chamoux) ont choisi celui de la comédie. Ouf! Mais pas de la comédie plan-plan, "habituelle", proprette et gentillette, non. Puisqu'il est question de guéguerre, autant y aller franco. (Attention ce n'est pas non plus LA GUERRE DES ROSES, autre grand film pour moi sur le même thème). A fond les manettes (c'est pour ça que la confusion avec LE PLAISIR DE CHANTER était compréhensible...)
Ca part dans tous les sens, des fois dans celui du poil, des fois pas du tout, des fois au ras des paquerettes et des fois perché-perché et le pire c'est qu' à tous les coups ça marche. D'autant plus que le reste de la distribution y met son grain de sel : Ariane Ascaride en belle-maman fumeuse et acariâtre, Laurent Poitrenaud (qui était le personnage principal du précédent -touchant- film du réalisateur LE CIEL ÉTOILÉ AU-DESSUS DE MA TÊTE) en patron (de radio) borné, Jeanne Balibar en ainmatrice (radio) amatrice de sexy jeunots à t-hirt et catogan( c'est Quentin Dolmaire qui s'y colle en sex-symbol), Sofian Khammes en beau-frère angélique et séraphin, etc. Ca jubile à tous les étages.
Avec, en plus, le plaisir d'entendre du Christophe (Tangerine, dans une jolie scène de boîte de nuit). un film qui, étrangement (et quel dommage) ne semble avoir eu aucun écho (tous les gens à qui j'en parlais ouvrait de grans yeux étonnés...)
Oui, dommage!

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28 juin 2023

mon caleçon me serre

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FAIRYTALE
d'Alexandre Sokourov

Mouais.
Allocinoche le range en "expérimental", ce qui n'est pas si fréquent comme catégorisation. (Pourtant, voir là, bien pratique pour y ranger ce dont on ne sait pas trop quoi faire, le fameux "c'est bien mais c'est spécial", avec pêle-mêle des pointures (Cavalier, Godard, Akerman, Weerasethakul, Garrel) et d'illustres inconnu(e)s -plaisir d'y retrouver, par exemple, le divin A BAS BRUIT de Judith Abitbol, avec -et rien qu'avec- la non moins divine Nathalie Richard...
Ici il est question, dans un décor apocalyptique, de Staline, Mussolini, Hitler, devant les portes du Paradis, en compagnie de Churchill(s) ils sont plusieurs), et de Jésus, (mais on le voit moins que les autres). On est au purgatoire, et tous attendant devant la porte (du paradis) pour savoir qui va être autorisé à y entrer (spoiler : seul les Churchill y auront droit, en compagnie de la Reine s'il le souhaite "parce qu'ici -au paradis- on aime les jolis chapeaux").
Si le pitch est riquiqui, la mise en scène est grandiose, dans ses décors, dans le travail des images, et surtout l'"animation" vraiment bluffante des personnages principaux qui parlent, bougent, se déplacent, (radotent aussi), se démultiplient parfois, se croisent, s'apostrophent... C'est vraiment hallucinant.
Mais bon, en sortant de là, j'avais presque envie de vomir, après avoir regardé Hitler bavasser pendant plus d'une heure, oui, vraiment. (je suis très primaire).
En se disant que le film pourrait donner une idée assez juste du Purgatoire, si celui-ci par hasard existait...

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27 juin 2023

raymonde et robert à vulcano (avec le routard)

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VOYAGES EN ITALIE
de Sophie Letourneur

(Rho lala)
en déroulant les pages de posts du blog je trouve (je découvre) celui-ci, daté du 06 juin (nous sommes le 24!) et resté complètement vierge... Aaaaargh! Que faire ?)
j'avais juste mis -par dérision, ce titre-là, en référence -affectueuse- aux Bidochon, en référence à la façon dont Sophie Letourneur nous racontait ce fameux voyage en Italie qu'elle (elle se joue elle-même dans le film, enfin, elle joue une réalisatrice de films, dont on suppose-donc- qu'elle lui ressemble un peu) finit par faire avec son mari (Philippe Katherine), son mari dans le film (qui n'est pas du tout son vrai mari dans la vraie vie).
Les voyages du titre sont au pluriel, parce que lui y est déjà venu avec une (ou des) ex, mais il ne sera question que d'un seul (plus, dans les dialogues dans la voiture, pendant qu'elle conduit, une question pare rapport à celui de Rossellini, du même nom, qu'elle dira ne pas connaître.
Donc nos deux tourtereaux ont fini par partir quelques jours en Italie (après avoir, dans un prologue, longuement hésité sur les destinations éventuelles), et ils arriventdonc en Sicile, location de voiture, hôtel, restaurants, excursions, italianeries, tout ça en se fiant à ce qui écrit dans le routard... il est question d'un couple en "délicatesse", dans une période de calme plat question désir, où un retour de flamme passionnelle est justement escompté suite à ce court séjour.
Letourneur est impitoyable et scrute les flottements, les erreurs, les interrogations, les plantades, bref tout le "vrai" quotidien d'un couple en excursion touristique...
Et c'est très plaisant. comme l'est la construction du film : pendant un assez long moment on les suit "en vrai" dans leurs péripéties aigres-douces, jusqu'à ce que la réalisatrice change soudain son fusile d'épaule et qu'on les retrouve tous les deux au lit, ("après"), et ce sera un comte-rendu oral de toute la fin du périple auquel ils vont se livrer, une reconstitution, avant de faire l'amour, "simplement" ("justement", sans en faire des caisses...)
Un film dont je garde un souvenir agréablement plaisant, avec deux acteurs en phase, et la confirmation que j'aime beaucoup le cinéma de Sophie Letourneur...

"En décidant de plonger son cinéma dans le bain du tourisme romantique de masse, Letourneur a trouvé un terrain de jeu propice à son sens de l’autodérision et à son goût pour les microdétails matériels, sur lesquels elle fait glisser un regard plissé de malice. Ainsi de ces zooms et dézooms qui font la grammaire du film et lui permettent de décentrer en permanence notre attention, de passer du particulier au général, de la parole à la notation visuelle, de rire tantôt avec les personnages et tantôt à leurs dépens, de ce qui leur échappe, et notamment de ce manque sexuel qui se voit comme le nez au milieu de la figure. Sexe de bronze sur lequel se brûle Sophie, irruption du Stromboli toutes les vingt minutes, plan volé sur le caleçon de Jean-Phi, les allusions sexuelles se multiplient tandis qu’on parle d’autre chose et qu’une tension monte de ce trop-plein de vide et de non-événements, de cette accumulation presque écœurante de souvenirs dérisoires. Assumant une facture visuelle à la limite de l’ingrat, Sophie Letourneur ne se contente pourtant pas de la 2D d’une comédie brinquebalante construite sur le seul fil du quotidien ; à l’image de sa méthode – peaufinée de film en film, elle consiste à minutieusement construire sa partition dialoguée à partir d’une matière documentaire et de nombreuses improvisations –, le film n’est qu’en apparence échevelé et dilettante." (Libération)

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