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lieux communs (et autres fadaises)
30 mars 2023

cinéma, cinéma

070
EMPIRE OF LIGHT
de Sam Mendes

J'ai fait le voyage en bus juste pour aller le voir puisqu'il passait -quelle bonne idée du programmateur, pour une fois- tous les jours en début d'après-midi. Sam Mendes est une réalisateur britannique que je connais -et que j'aime- depuis 2000, AMERICAN BEAUTY (je viens d'apprendre sur allocinoche que c'est Spielberg qui lui en avait confié l'adaptation du scénario), où, entre autres, ce qui m'avait particulièrement plu, il filmait la course d'un sac plastique voletant de ci de là. Je l'ai suivi pendant un certain temps (je parle du réalisateur, pas du sac en plastique), et là j'y reviens après une dizaine d'années de désaffection (depuis le plaisant -- AWAY WE GO, en 2010)
Il est question d'un vieux cinéma, l'Empire, dans une station balnéaire so british, en 1981 (j'adore les films qui se passent dans des stations balnéaires so british). Le cinéma est géré par une femme (Olivia Colman) sous les ordres (et à la botte ?) d'un directeur (Colin Firth), et voilà qu'est engagé dans ce cinéma un nouvel employé, black (Micheal Ward) que la dame va prendre un peu sous son aile. Travaille aussi dans le cinéma, comme projectionniste, le so british Toby Jones (BERBERIAN SOUND STUDIO, FIRST COW). Il va s'avérer que la dame est la maîtresse du directeur, qu'elle va s'amouracher du jeune homme black, et qu'elle est d'une santé mentale fragile... Et les choses vont donc se compliquer...
Encore un film qui parle du cinéma, de la "magie du cinéma" plus précisément (comme BABYLON et comme THE FABELMANS, mais chacun à sa manière, puisqu'il sera ici davantage question du lieu que de ce qui y est projeté, le film n'intervenant que fort tard dans le récit, la fin, quasiment, pour signifie que l'héroïne est "guérie") mais le film de Sam Mendes n'est pas celui qui crie le plus fort (juste, peut-être, dans une scène ou deux, quand même) mais en tout cas un film qui marque, dans lequel on reste (en sortant, je marchais dans la rue bisontine mais j'étais encore dedans...), avec des choses qui touchent (aussi diverses que le pigeon à l'aile cassée, les skinheads, l'avant-première des CHARIOTS DE FEU, le rituel du changement de bobine)
Un film plaisant et soooo british, quoi...

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29 mars 2023

semaine latino 11

(mercredi)

064
UN VARÓN
de Fabián Hernández
***

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Ca craint la vie en Colombie, surtout dans la rue, pour un jeune homme qui doit trouver les moyens de s'affirmer dans un environnement hyperviolent. visiblement autobiographique, mais bien éprouvant.

(jeudi)

065
DOMINGO ET LA BRUME
de Ariel Escalante Meza
****

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Un vieil homme en ciré jaune, au Costa Rica, résiste et se bat contre ceux qui veulent l'exproprier, et, dans la brume, dialogue avec sa défunte épouse.

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MON PAYS IMAGINAIRE
de Patricio Guzmán
****

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Un beau doc, dont la première partie m'a extrêmement ému (oui, les larmes qui coulent), mais qui ensuite devient un peu moins fort, comme si le réalisateur ne savait plus trop comment s'en dépatouiller

067
SUBLIME
de Mariano Biasin
****

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 deux jeunes gens, amis, un hétéro et l'autre qui ne sait plus trop, une histoire de coming out donc, mais filmée comme un nid douillet, donc un peu planplan (mais ça fait du bien aussi)

(vendredi)

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DESPEDIDA
de Luciana Mazeto & Vinicius Lopes
**

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bof bof : une version brésilienne d'Alice au pays des merveilles, un film jeune public, avec une grand-mère fantôme et une fillette à sa poursuite (ça ne m'a pas passionné)

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ESTACION 14
de Diana Cardozo
****

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mon film préféré de cette semaine, un gamin, son père, un canapé rouge et des poules... (et des menaces qu'on ne comprend pas) : une épopée mexicaine moins violente qu'à l'accoutumée, un beau bonheur de cinéma

(lundi)

071
JUNGLE ROUGE
de Juan José Lozano & Zoltan Horvath
***

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une curiosité : un film documentaire d'animation suisse à propos des FARC en Colombie, et de leur guerre dans la jungle, avec une animation très particulière et un sens de la narration qui rend l'histoire attachante

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L'AUTRE CRISTOBAL
d'Armand Gatti
**

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poh poh poh : une autre curiosité que ce film réalisé en 63 (co prod franco-cubaine) présenté à Cannes et jamais sorti en salle pour cause de brouille. Le noir et blanc d'Henri Alekan est sublime, mais bon ça ne suffit pas (je me suis beaucoup ennuyé)

25 mars 2023

chaussures neuves

062
POET
de Darezhan Ormibayev

Deuxième film du Festival Diversité, en tandem cette semaine avec DAYS (3 séances chacun). Ca fait plaisir d'avoir des nouvelles de ce réalisateur kazakh qu'on suit depuis son tout premier film (KAÏRAT, 1992), mais qui n'en avait plus donné depuis L'ETUDIANT (2014, presque dix ans, donc). Le cinéma kazakh est cher à mon coeur, nous envoyant régulièrement des perles comme, récemment, LA TENDRE INDIFFERENCE DU MONDE ou A DARK DARK MAN.
Le film évoque deux vies (deux époques aussi). D'abord Didar, le héros "contemporain", un poète (qui écrit et a publié plusieurs recueils) et  Makhambet Utemisov, un autre poète, assassiné en 1846 (mais qu'on suivra davantage à titre posthume).
Ils sont rares, les films à parler de poésie (ou de poète) de façon réaliste (je pense bien sûr au splendide PATTERSON de Jim Jarmusch, et allocinoche parcouru me donne soudain très envie de voir UN JEUNE POETE, de Damien Manivel), sans pathos ni misérabilisme ni lyrisme exacerbé (le poète maudit, les ailes de géant, tout ça...)
Didar est de ceux-là. Il écrit, et il partage ses mots avec ceux qui le veulent (et, ne nous leurrons pas, ils sont peu...) Didar écrit par besoin, dans sa vie "habituelle", il galère un peu, petit employé, il a des chaussures en mauvais état, et voilà qu'on lui permet d'en racheter de nouvelles (et même, tiens, une voiture -il se déplace à pied-, séquence assez drôle où il va essayer une Cadillac, et où le vendeur lui dit "Vous reviendrez quand vous aurez de l'argent..."), en rédigeant la biographie d'un "homme de pouvoir" local (c'est un point commun des films kazakhs, le constat sur la corruption endémique des potentats locaux, qui ne pensent qu'à une chose : le fric). En même temps que les scrupules de Didar, on suit l'odyssée de la sépulture du poète assassiné (et les tribulations de la caisse contenant ses ossements). 
Comme dans la plupart des films kazakhs (je vais parler comme au ficâââ) si les petits chefs sont pourris, les paysages sont mêêêrveilleux, sans pourtant que ceci ne compense forcément cela...) d'ailleurs mon petit doigt me dit (et j'ai des raisons de le penser) qu'il risque fort d'y figurer, l'année prochaine, au programme du prochain...
Encore un film qui m'a énormément plu (et faisait donc bien la paire avec DAYS), avec dedans un petit plus qui me touche tout particulièrement : les rêves que fait Didar, et que le réalisateur nous livre.

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24 mars 2023

vive l'amour

061
DAYS
de Tsai Ming-Liang

Oh oh. J'en suis sorti tout tourneboulé (c'est ce que j'ai dit à Hervé au téléphone en sortant). Son précédent LES CHIENS ERRANTS m'avait laissé sur une note de désespoir profond et persistant -et excessif- (je garde cet ultime plan-séquence sur un homme, de dos, sous la pluie, en train de regarder on ne sait pas quoi, pendant de trèèèès longues minutes) disons que le film ne m'avait pas totalement convaincu (et m'avait même presque amené à me questionner sur le cinéma de TM-L : ne serait-il pas parvenu à un point de non-retour, too much ?)
J'ai vu passer (sur MUBI ? sur ARTE ? un court-métrage intitulé THE NIGHT, que je n'ai pas, dans un premier temps, regardé jusqu'au bout, tant il m'avait semblé... vide. Je viens de vérifier, c'est sur MUBI, ça dure 20 minutes et je l'ai regardé jusqu'au bout avec, cette fois, intérêt et, oui, fascination, tant ce court-métrage complète parfaitement le long.)
J'ai exagéré, j'ai dit à mes copines ce midi qu'il y avait en tout 5 plans-séquences, mais il y en a en réalité 46! Pour la plus grande partie des plans fixes, parfois sans personne, parfois avec un personnage, immobile, avec ou sans son, ou en train de faire quelque chose, parfois deux, avec ou sans son aussi. Il n'y a d'ailleurs que deux noms d'acteurs au générique de fin, les autres sont juste des passants.
Deux personnages, donc, deux hommes : un vieux qui a mal au cou (Lee Kang-Sheng, l'acteur fétiche du réalisateur, qui le filme depuis... son premier film, LES REBELLES DU DIEU NÉON (1992)), et un jeune qui va lui faire du bien (Anong Houngheuangsy, jeune homme dont c'est la première apparition au cinéma). Deux hommes dans la ville, et filmés en tant que tels : chacun dans son plan-séquence, d'abord. Isolément. Puis ensemble, dans deux plans-séquences (un en intérieur/nuit, l'autre en extérieur/nuit) avant que -chacun pour soi est reparti dans l'tourbillon d'la vie- de regagner chacun leurs plans-séquences respectifs (quelques billets et une boîte à musique auront changé de main).
Il n'y a plus, me semble-t-il, cette insistance sur le désespoir absolu qui plombait LES CHIENS ERRANTS (ou bien alors me suis-je habitué ?). Le réalisateur semblerait vouloir faire davantage preuve de neutralité. La caméra est posée, le cadrage est choisi, et ça tourne. un certain temps. d'aucuns diront trop. C'est parfaitement fascinant, hypnotique comme chez le cousin Apichatpong. Il s'agit d'un genre de cinéma de l'extrême, de l'extrémité. Du bout du bout.
Le générique de début (calligraphié sur fond blanc, en symétrie de celui de THE NIGHT, qui l'est sur fond noir) précise que le film a été intentionally unsubtitled (intentionnellement non sous-titré). Le spectateur n'en sera pas gêné tant les dialogues en sont parcimonieux.
TM-L a d'ailleurs inséré dans le film une séquence strictement "documentaire" où l'on suit Lee Kang-Sheng qui marche au milieu de la foule, une minerve au cou, et la main appuyée sur la joue, suivant elle-même une autre séquence où le même est soigné (son dos et son cou) avec un système de plaques chauffées et d'aiguilles...)
Chacun des plans-séquences, oui, prend son temps c'est vrai (les gens pressés fuiront), et chacun génère (recèle) sa propre beauté (et sa fascination propre). Certains m'ont fasciné, d'autres ému, d'autres agacé, d'autres encore laissé indifférent. Il s'agit d'expérimentation.
La scène entre les deux hommes est parfaitement magnifique les scènes, (d'abord le massage, puis la douche, puis la chambre), puisqu'elle contiennent des changements d'axe, et donc de plan, en même temps très sensuelle et très pudique. même si -excessivement ?- longue, et celle qui suit (dite "de la boîte à musique") me touche et m'émeut tout autant (peut-être même encore plus ?).
Où serait justifiée l'expression "Le tout est supérieur à la somme des parties".
Bref (!), presque à ma grande surprise, j'ai vraiment adoré ça...
Pour information, le film est visible encore quelques temps sur arte tv (), ainsi que, , RIZI, une brève rencontre avec le réalisateur à propos du film.
Top 10

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13 mars 2023

deux films avec zaza

(les hasards de la programmation font que sortent cette semaine deux films avec Isabelle Huppert, dans des rôles très différents (d'un côté à l'autre de l'arc-en-ciel de l'interprétariat) : rousse frisée dans l'un et blonde diaphane à mèches dans l'autre.)

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MON CRIME
de François Ozon

Ficââââ remballé, hop! Retour à la vie normale (et le plaisir de retrouver des salles vides ou presque). Celui-là je l'avais raté en avant-première du Festival Téléramuche (j'avais théâtre) et donc allons-y et ce dès la première séance.
Ozon tourne pas mal, et ça ne matche pas forcément à tous les coups (mais je viens de regarder sa filmo et je dois reconnaître que si, souvent quand même dans l'ensemble). Après un Peter Von Kant fassbinderien, nous voici dans un Paris des années 30 et une vieille pièce de théâtre (le réalisateur nous indique ses sources -et ses intentions- dès le début avec un rideau rouge très Au théâtre ce soir...) pour une comédie en costumes et à froufrous : deux demoiselles (Rebecca Marder et Nadia Trezkiewicz, qui étaient toutes deux en lice pour le Cesar du meilleur espoir féminin) partagent un -pauvre- appartement, l'une aspirante actrice, l'autre avocate débutante, et c'est à l'occasion du procès de la première (qui s'est accusée d'un crime qu'elle n'a pas tout à fait commis), défendue par la seconde, que leur vie à toutes deux va changer.
C'est assez plaisant, ça virevolte, les bons mots fusent, d'autant plus qu'on reconnaît, en face d'elles, un certain nombre de seconds rôles "à couilles" (Fabrice Luchini, Olivier Broche, Daniel Prévost, Michel Fau, Jean-Christophe Bouvet, André Dussolier, sans oublier un très plaisant Dany Boon -avec l'accent marseillais-), jusqu'à ce que se manifeste, enfin, la grande Zaza (si vous êtes très attentif, vous pouvez la voir, très fugacement, au début du film, quand Madeleine sort de la maison du méchant producteur libidineux) qui vient réclamer son dû, et ses 300 000 francs (allez voir le film et vous saurez pourquoi...)
Ozon s'amuse, ses comédiennes aussi (ses comédiens idem, d'ailleurs) et le spectateur se laisse mener par le bout du nez (ou tirer par le bout de l'oreille, ce qui revient au même) Du théâtre revendiqué donc, et ce, jusqu'au bout, avec en plus à l'intérieur, bonne pioche,  une deuxième couche de cinéma (le réalisateur d'est amusé à insérer de délicieux films en noir et blanc pour illustrer les propos de ses personnages...
Huppert joue une vieille gloire du muet (on est dans les années trente) qui cherche à remonter sur scène (Sunset Bvd n'est pas loin, mais en plus joyeux...), et, théâtre oblige, tout est bien qui finira bien (pas forcément pour tout le monde) et la série finale de unes des journaux est parfaitement irrésistible...

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059
LA SYNDICALISTE
de Jean-Paul Salomé

Le lendemain, à 13h30, j'ai retrouvé Emma pour le second film. Alors là ça rigole beaucoup moins. Avec pourtant un point commun, pour deux films pourtant extrêmement différents : à nouveau un crime qui "pose problème", et duquel va découler un procès où une femme sera jugée... (je n'en dirai pas plus)
Madame Huppert est Maureen Kearney, la syndicaliste du titre, qui s'occupe des intérêts des travailleurs, et notamment ceux d'AREVA, dirigée à ce moment-là (on est sous le quinquennat de Sarko) par Anne Lauvergeon (les gens portent leurs vrais noms, même s'ils sont incarnés par des acteurs) interprétée par une impressionnante Marina Foïs. Côté distribution, on a ici aussi du beau linge : le toujours juste Grégory Gadebois incarne (confortablement) le mari de Zaza (Gadebois / Huppert c'est vraiment une belle idée de couple!), Yvan Attal le méchant  (et colérique) successeur de Mariana Foïs à la direction d'Areva, Pierre Deladonchamps le flic chargé de l'enquête, François-Xavier Demaison le pote syndicaliste... bref plein de jolis fils dorés dans la chatoyante étoffe de cette narration, un peu vampirisée, il faut le reconnaître (mais impérialement) par Isabelle H. (On repense un peu à son rôle de "vraie personne" (juge)  -et ses gants rouges- dans L'IVRESSE DU POUVOIR de Claude Chabrol). Elle est magnifique, difficile de le dire autrement : cheveux blonds, chignon hitchcockien, rouge à lèvres, boucles d'oreilles, lunettes, elle nous fait le show, le grand show, et on ne peut pas s'empêcher d'être bluffé. Cette façon grandiose de nous la jouer toute simple. Je dois avouer que, au début du quinquennat Hollande, j'avais eu vaguement vent de cette affaire (je connaissais les noms d'Areva, de Lauvergeon, d'EDF, de Montebourg) mais vraiment vaguement. 
Jean-Paul Salomé (dont le dernier film, LA DARONNE, était déjà construit autour de la même actrice, même si pas tout à fait sur le même ton) nous en fait un thriller, deux heures sous tension, avec une construction qu'on ne peut que qualifier d'habile. Là aussi, on passe un bon moment de spectateur (moi, pas de problème : il faut être tendu, je suis tendu à donf), avec, à la sortie, encore des questions plein la tête...
Efficace et réussi, donc.

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12 mars 2023

tablette

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THE RIVER
d'Emir Baigazin

Via MUBI, je découvre un nouveau film de l'auteur (kazakh) du malaisant DES LECONS D'HARMONIE (2013). Un film minimaliste, par son décor et sa thématique : une famille, père, mère (qu'on voit assez peu) et cinq garçons, dans l'ordre décroissant (dont une paire de jumeaux) dont le père a confié l'éducation à l'aîné de la fratrie. Ca rigole pas (et il y a même parfois des coups de fouets, mais hors-champ. ) Frangins qui travaillent (chacun semble avoir sa tache assignée), mais qui jouent aussi (chaque chose en son temps), comme des garçons, selon les principes d'une éducation (paternelle) assez stricte. Ils sont tous habillés pareil, couleur sable, et l'univers autour d'eux est de la même couleur, minéral et très sec. Et au milieu coule une rivière... La rivière semble un endroit très attirant, d'autant plus qu'a priori interdit (mais on n'en est pas sûr).
C'est très pictural, minutieusement cadré,  théâtral aussi (souvent ils se parlent, immobiles, sans se regarder), plutôt hiératique.
C'est un jeune cousin qui va venir semer un peu la zizanie au milieu de cette fratrie, bouleverser cette routine quodienne bien établie, en apportant avec lui, lors d'une visite, une tablette...
Au début du visionnement, j'ai noté "un film qui n'a d'autre horizon que sa propre étrangeté".
C'est fascinant, et en même temps un peu décevant, dans cette manière de tenir le spectateur à distance. L'intrigue est mince, mais elle fonctionne.
Magnifiquement distant.

 

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10 mars 2023

pigeon vole

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SHOWING UP
de Kelly Reichardt

Quel bonheur mais quel bonheur de voir, comme ça, en avant-première (le film sortira début mai) le nouveau film de Kelly Reichardt!  (merci le GNCR, et merci Memento). Après le western (le sublime FIRST COW) Kelly Reichardt (toujours assistée de Jon Raymond) au scénario) aborde l'art et ses environs. On suit Lizzie, une céramiste (Michelle Williams, qui réussit la prouesse de ne pas se ressembler, surtout après THE FABELMANS), qui prépare une expo prochaine de ses oeuvres, de touchantes sculptures féminines. Elle bosse aussi dans un genre d'école d'art qu'on surprend dans son fonctionnement quotidien. Et Lizzie donc, est montrée dans son environnement proche et les soucis qu'il suscite, de tailles et de formes diverses (un chat roux, une logeuse qui met de la mauvaise volonté à réparer la chaudière, un pigeon à l'aile cassé, un frère "instable") qu'elle est amenée à gérer (de façon plus ou moins éfficace).
Le film est à l'image des créations de Lizzie, fragile, délicat, exquis. Avec, en plus, (mais c'est très personnel) l'immense plaisir de revoir John Magaro (l'inoubliable et doux Cookie Figowitz de FIRST COW) dans le rôle de Sean, le frère de Lizzie (qui lui, a quasiment gardé la même apparence que dans son film précédent, la barbe, en tout cas, qui lui va si bien...)
En plein Ficâââ, ça fait du bien, un soir, comme ça de changer d'air. Mon Dieu que cette femme est touchante. Et que son portrait est réussi.

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9 mars 2023

j'ai crevé l'oreiller

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L'AMITIÉ
d'Alain Cavalier
sortie prévue : 26 avril 2023

(entregent : les prévisionnements GNCR)
Oh, un nouveau film d'Alain Cavalier! Avec sa petite caméra, il continue de filmer ce qui lui plaît. Ici, il s'agit de trois portraits d'amis (un peu dans la continuité de ses PORTAITS XXL de récente mémoire). C'est plaisant, c'est attachant, c'est touchant. Un cinéma de détails, de gros plans (et je cite une fois de plus mon Jankelevitchounet chéri) de "je ne sais quoi et de presque rien(s)", trois portraits, trois rencontres, trois hommes. Trois fois quarante minutes qui font un film de deux heures et quelques. Trois univers présentés dans la continuité (ce qui a son importance), sans césures, comme trois paragraphes consécutifs d'un même récit.
Comme d'habitude, Cavalier s'amuse, via le viseur de sa caméra. Il se fait plaisir, échange avec ses amis, et nous fait, du coup, plaisir aussi. On a toujours été touché, à chaque fois, de recevoir un nouveau chapitre de ce journal filmé commencé il y a belle lurette. Cavalier est une belle personne, il n'y a pas à dire... Et ses amis sont nos amis, cela va sans dire aussi. Boris Bergman (parolier de Bashung (on apprend que Cavalier avait envisagé un film sur le "duo" Bergman/Bashung) et sa compagne Massako, Maurice Bernard, producteur de THERESE, et sa compagne Florence Delay, et Thierry Labelle, acteur dans le très beau (et rare) LIBERA ME (1993) , coursier, et son épouse Malika. Chacun saisi dans son espace personnel, son quotidien, ses petites histoires. (Il y a aussi, outre le plaisir de dialoguer, comme très souvent dans les portraits de Cavalier, celui de manger. Plaisir(s) de bouche.
Un cinéma du peu, de l'entre soi, des choses simples (y compris, et surtout, des plaisirs), qui se regarde à l'identique : simplement. Pudique et touchant. Le premier soir, je n'avais regardé que le premier tiers, celui consacré à Boris Bergman, et j'en avais été moyennement convaincu. Appréhendant peut-être de m'ennuyer dans les deux suivants. Boris Bergman parle et rit fort, le suivant, Maurice Bernard, est beaucoup moins rock'n'roll, et sans doute plus attachant. Plus en finesse peut-être. Et le troisième, Thierry Labelle (dont le portrait est, semble-t-il, un peu plus court que les deux autres) termine le film en simplicité et en beauté. Les trois hommes sont très différents, leur seul point commun est l'amitié qui les lie au réalisateur. Une amitié d'hommes, un peu secrète, un peu pudique. Oui, touchante.

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8 mars 2023

double séance amère

(beaucoup trop tard pour chroniquer ces deux films vus il ya une quinzaine de jours et que j'ai pourtant bien aimés, donc je les mentionne...)

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RADIO METRONOM
de Alexandru Belc

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034
NOS SOLEILS
de Carla Simón

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8 mars 2023

ficââââ 2023

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QUAND LES VAGUES SE RETIRENT
de Lav Diaz
sortie : "prochainement"

****

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Très bien en premier film de la semaine : 3h10 du maître Lav Diaz (noir et blanc impeccable, sauf qu'il aurait pu raccourcir un chouïa les scènes de danse hein)

036
15 : THE MOVIE
de Royston Tan

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bon j'ai détesté (et je suis resté uniquement parce que le film suivant devait être projeté dans la même salle, mais, double peine, il a été changé de salle! Et j'ai donc dû sortir et refaire la queue)

*

037
YUMURTA
de Semih Kaplanoglu

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*****

une merveille (toujours aussi bien, voir ), premier film de "la trilogie de Yusuf", (avec SÜT et BAL) mais dernier dans l'ordre chronologique

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NO END
de Nader Saivar
(en compétition)

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****

En Iran, ça rigole pas avec la police, surtout quand on va les chercher sur leur propre terrain. Itinéraire d'un brave pauvre type, qui voulait juste au départ que son beau-frère ne le dépossède pas de la maison qu'il occupait depuis 20 ans (ou "tel père -au début-, tel fils -à la fin"). Produit par Jafar Panahi

039
LOVE LIFE
de Koji Fukada
sortie 14 juin 2023

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***

bon j'ai dormi tout au début, ce qui fait qu'après j'ai passé mon temps à recoller les morceaux et reconstituer l'histoire, mais cette bluette ne m'a pas passionné (un "truc de filles" hihi ?)

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RETOUR A SÉOUL
de Davy Chou

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***

c'est fort, l'actrice principale porte le film, avec des rebondissements et des changements capillaires ( "2 ans plus tard", "5 ans plus tard", "1 an plus tard") formellement impressionnant même si un peu glacial

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041
APPRENTICE
de Boo Junfeng

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****

un film efficace, sur (contre ?) la peine de mort (à Singapour, ça ne rigole pas) avec une fin insupportablement ouverte, et un beau travail de mise en scène (en son aussi)

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042
COMMITMENT ASLI
de Semih Kaplanoglu

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****

une première image qui est aussi la dernière (on la comprend mieux, d'ailleurs), un film "de femmes", de mères plutôt d'ailleurs, avec les problèmes qui en découlent (à propos des montées de lait notamment), ai trouvé ça un peu longuet, mais toute la gent féminine a a-do-ré, en l'état

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BURNING DAYS
d'Emin Alper

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celui que j'avais le plus envie de voir sans doute de cette programmation 2023, et qui m'a donc laissé un peu sur ma faim (j'imaginais ça beaucoup plus torride), puis dérangé dans sa partie "Scènes de chasse en Bavière", mais dont la toute fin ne m'a pas plus gêné que ça (au contraire)

****

044
MEE POK MAN
d'Eric Khoo

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****

en copie restaurée, le premier film (1995) du réalisateur de BE WITH ME, dont il me manque hélas quelques clés puisque j'ai un peu dormi au début, mais j'aime plutôt beaucoup ce que j'ai vu ensuite, même si je ne comprends pas tout (les deux strates temporelles notamment, faudra que je demande à Hervé)

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FEAST
de Brillante Mendoza

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***

une grosse pâtisserie multicolore et fluo, un mélodrame dans tous ses excès, saupoudré de kilos de bondieuseries... bof bof bof (le point positif : on y donne le nom des plats et les éléments qui le composent)

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ANGEL'S FALL
de Semih Kaplanoglu

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****

un beau film un peu abscons et assez profondément triste (j'ai pensé à Sharunas Bartas) et qui a fait pas mal cogiter les spectateurs quant à sa construction (la qualité de la photo mettant par contre tout le monde d'accord)

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AWAY FROM HOME
de Semih Kaplanoglu

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****

le premier film du réalisateur, avec un trio plus ou moins bien assorti, une vieille maison, un film un peu à part dans la filmographie de Semih K. mais plutôt agréable à regarder

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CAIN ET ABEL
de Lino Brocka

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 **

bon ok le film a 40 ans, mais valait-ce vraiment la peine de le remastériser ? une histoire de famille avec frères ennemis où tout le monde va mourir, les un(e)s après les autres, guerre des gangs, et quand tout le monde est mort le film s'arrête (ah et aussi, on voir un solex!)

J6

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12 STOREYS
de Eric Khoo

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vu ? pas vu ? j'ai eu du mal à trancher ; des choses très bien mais des scènes dialoguées beaucoup beaucoup trop longues (un joli personnage de fantôme)

***

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MEMORY BOX
de Johana Hadjithomas et Khalil Joreige

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*****

revu avec un très grand plaisir (je l'avais mis dans mon top 20 quand même hein...) j'aime toujours autant la musique (et notamment le One way or another de Blondie, qui m'a remis la larme à l'oeil)

052
L'ADIEU
de Lulu Wang

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une excellente surprise (un film, au départ, choisi juste en "bouche-trou", qui s'est révélé être une excellente chronique familiale sino-américaine, avec une scène de mariage très réussie comme j'adore

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TATSUMI
d'Eric Khoo

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revu pour finir la journée, et finalement ça m'a un peu déçu par rapport au souvenir que j'en avais...

J7

054
LA PARTICULE HUMAINE
de Semih Kaplanoglu

remplacé par
BLUE BAYOU
de Justin Chon

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le hasard à bien fait les choses, sinon je serais passé à côté de ce film bouleversant (dont le héros est pourtant tatoué jusqu'au menton, ce qui ne m'avais pas donné envie de le voir quand nous l'avions programmé...)

055
MILK
de Semih Kaplanoglu

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celui qui me manquait de la trilogie, quand Yousouf est adolescent, que j'ai beaucoup aimé, qui est très lent, pas bavard, mais splendide (avec toujours du vent dans les arbres)

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PERFUMED NIGHTMARE
de Kidlat Tahimik

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une curiosité, une rareté, un film réalisée entre 72 et 74 par un mec tout seul, joyeusement allumé, amateur de ponts et de Werner Von Braun, le film, qui permet de revoir le Paris de 1974, fut produit par Werner Herzog (on comprend un peu pourquoi en le regardant...)

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KISAPMATA
de Mike de Leon

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 **

dernier film (déjà!) un truc my-my et philippin, réalisé et sorti quasiment en même temps que le Lino Brocka, et basé, finalement sur le même principe : à la fin tout le monde est mort, et le film s'arrête... bof bof

*

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et hop! c'est déjà fini
(ça passe très vite une semaine de festival)
que retiendra-t-on de cette édition ?

* cette année c'était "mon" année d'accréditation (comme toutes les autres "associations de cinéphiles" (mais quelles sont-elles ?) nous n'avons droit qu'à UNE accréditation (donc, la prochaine pour moi sera en ... 2026!
* encore une fois, un énorme merci à Marielle, sa gentillesse,  son professionnalisme, zon efficacité
* j'ai réussi à ne pas saluer les T. une seule fois de la semaine (en plus, ça n'est pas très gentil, mais dans ma tête je les avais surnommés les Ceaucescu...)
* j'ai eu le plaisir de (mal) manger, plusieurs midis,  trois fois avec les W., deux fois avec Christine P., et une avec les B., et c'était très agréable de parler de cinéma, tout en (mal) mangeant
* tiens, ils ont renouvelé (et rajeuni) l'équipe des bénévoles et/ou techniciens (depuis l'an dernier semble-t-il) parmi lesquels évoluaient plusieurs BAB (barbu à bonnet) ou autres BAC (la même chose mais à casquette) plutôt mimis
* l'appareil-photo de mon nouveau téléphone est beaucoup plus performant que l'ancien
* la nouvelle lubie des changements de salle en cours de journée est assez agaçante
* les films que j'ai préférés sont, en grande majorité, ceux que je connaissais déjà (et qu'on avait programmé aux ADC, ce que je ne me suis pas privé de faire savoir dans les files d'attente)
* l'intégrale Kaplanoglu était vraiment une excellente idée
* si je n'ai pas égaré de ticket, je suis allé :
3 fois à la 2,
6 fois à la 3,
9 fois à la 4,
4 fois à la 5,
1 fois à la 10,
soit un total de 23 séances
* c'est dommage qu'au Bureau, le matin, avec le café, ils ne proposent pas de croissants (mais juste des crêpes)

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