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THE FABELMANS
de Steven Spielberg
(des effets insidieux de la propagande de masse)
Si Spielberg a été un des piliers de ma cinéphilie adolescente (grosso modo jusqu'à E.T (1982), fidélement, puis jusqu'à LA LISTE DE SCHINDLER (1993), avec des trous, de plus en plus conséquents), le dernier film vu de lui était LA GUERRE DES MONDES, en 2005, c'est dire si ça faisait un certain temps qu'on ne se fréquentait plus trop...
Et voilà que depuis quelques mois a été orchestré un battage médiatique conséquent, qui enfle, de plus en plus insistant et dithyrambique, (wow wow wow ce matin tout le monde ou presque était à *****!) qui a fait que je ne pouvais qu'y aller dès la première séance en VO dans le bôô cinéma, ce jeudi à 13h30...
Pourquoi celui-ci et pas ceux d'avant ? Parce qu'on m'a, d'une certaine façon, forcé la main (les yeux plus tôt), on m'a obligé, oui, moi, pauvre victime innocente des médias sans scrupules et sans états d'âme. Je n'avais pas le choix...
On était une petite dizaine dans la salle 11 (celle avec les sièges qui s'allongent en chaises-longues et je me suis donc mis en position). Je n'ai (encore) lu aucune critique, pourtant je sais qu'il s'agit de son film le plus autobiographique, qu'il s'agit d'un hommage à ses parents (à sa mère surtout), que ça raconte comment lui est venu le goût du cinéma, qu'il est aussi question de sa judéité, que ses parents sont joués par Michele Williams et Paul Dano, que ça se passe dans les années 50/60, aux Etats-Unis, et voilà. (Déjà pas mal!)
Ca démarre, la famille Fabelman va au cinéma, et emmène le petit pour son premier film en salle : SOUS LE PLUS GRAND CHAPITEAU DU MONDE, et du traumatisme initial subi par le gamin en visionnant une certaine scène...
Puis, lors d'une scène de repas en famille, assis à table, un certain tonton Bennie, mailleur ami du papa, en lequel je reconnais, avec un peu de mal... Seth Rogen (que j'adore, même si je ne l'ai pas vu depuis des lustres) méconnaissable tellement il est adulte et sage et bien coiffé et bien rasé... (je regrette quand même un peu le joyeux histrion barbu velu rigolard et amateurs de pétards découvert dans 40 ANS ET TOUJOURS PUCEAU, (2006) par exemple...).
C'est du beau cinéma. Incontestablement. Spielberg réalise un genre d'autobiographie, explique le pourquoi et le comment de sa passion pour le cinéma (ah le tout premier film sur l'accident de train, comme un écho de celui entrant en gare de la Ciotat, l'instant primordial), mais aussi les è-coté, qu'il n'y a pas que le cinéma dans la vie : la famille, les déménagements, l'adolescence, les premiers émois, la judéité, l'antisémitisme, la violence (celle des coups et celle des trahisons), et la fascination pour cette mère "instable" (Michelle Williams , en Louise Brooks blonde, y est magnifique)...
Un film parfaitement dosé, (ni trop ni trop peu), puissant, (je me souviens que j'ai eu les larmichettes aux yeux plusieurs fois même si, hors contexte, je ne peux pas me rappeler devant quelles scènes).
Et je me souviendrai d'une scène, que je trouve extraordinairement réussie, celle dans les vestiaires, après la projection du film d'été, où le bully engueule tendrement le jeune réalisateur, ne comprenant pas pourquoi il l'a ainsi magnifié, alors que lui, dans la réalité, n'aura passé son temps qu'à lui pourrir la vie, et le jeune Fabelman lui répond que ce n'est pas lui, c'est juste la caméra...
grand cinéma ou pas, ce film aura au moins eu le mérite de me donner envie de revoir les films de Spielberg que j'ai déjà vus, mais surtout de voir ceux que je n'ai pas encore vus..
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