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lieux communs (et autres fadaises)
14 juillet 2017

merci momo

 et tout le monde s'en fout

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maxresdefault

je suis allé voir, après avoir lu dans ce blog-ci tout le bien que mon ami Momo en pensait...
Et il avait raison!
Et pourtant, il y a avait le mot "philo" et pourtant  je ne me suis pas enfui!
et je les ai presque tous regardés à la file (l'argent/ le bonheur / le désir sexuel / le vote blanc / le racisme / le vih / etc.)
c'est tout simplement EXCELLENT

Allez-y...

13 juillet 2017

et les 999 autres ?

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L'HOMME AUX MILLE VISAGES
de Alberto Rodriguez

Pourtant c'est un film español. Pourtant c'est le réalisateur de La isla minima.
Et pourtant, pourtant...
C'est "d'après une histoire vraie" (où un mec a roulé dans la farine tout un pays, et y a gagné un milliard et demi de pesetas (je ne sais pas du tout combien ça fait en euros). les faits sont a priori assez simples : le chef de la Guardia Civil décide soudain de prendre la poudre d'escampette, et voudrait en profiter pour garder aussi ses maisons, et surtout toutes les pépètes qu'il a planqhées en Suisse (au frais du contribuable). Il charge un certain Paco de se charger de tout ça (la fuite, les maisons, les pesetas) sauf que le Paco en question va en profiter pour récupérer tout le fric. L'histoire est racontée par un acolyte de Paco, prénommé Jesus, pilote de son état.
Et cette histoire relativement simple va se trouver très très complexifiée par le réalisateur qui rajoute des flashes-back, des effets de manche cinématographiques, des intertitres clinquants, et en rajoute dans la complication (il faut être très très attentif pendant les premières scènes, tellement on doit digérer d'informations d'un seul coup), à tel point  qu'on se dit que les 2h03 du film auraient pu sans dommage être compressées, au prix d'une narration plus simple et plus linéaire.
Oui, le réalisateur en fait des tonnes, il prend des poses de culturiste, nous montre ses biscottos cinématographiques mais on ne se sent pas plus concerné(s) que ça. C'est bien filmé, c'est couillu, c'est efficace, ça fume énormément (encore un film où on pue la clope en sortant), mais bon ça sent un peu l'esbrouffe.
Gros point positif : j'ai trouvé  la musique é-pa-tan-te (je suis resté jusqu'au bout du bout du générique...)

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12 juillet 2017

vertiges (de l'amour)

ASCENSIONS
de BABX

Il y a des disques qui vous prennent au dépourvu.
Parfaitement par surprise.
Je l'avais dans un coin de mon disque dur, et comme ce mercredi après-midi se prêtait à l'écoute (à l'ombre, à l'abri, au hasard...) et j'en avais alignée , une petite flopée d'albums disparates sur mon lecteur wind*ws media.
Il s'est retrouvé juste après Rodolphe Burger et Glenn Branca.
Juste la voix, le piano, Omayma repose sous les mandariniers..., (je suis très sensible à la formule piano/voix, tiens comme chez mon ami Bachar Mar-Khalifé) et j'arrête ce que je suis en train de faire, suspendu, j'écoute encore, et il y a quelque chose qui se passe...
je vais voir la liste des titres, je continue d'écouter
je vais lire un peu sur le ouaibe l'histoire de cet album, j'apprends qu'il a été composé après l'attentat du 13 novembre au Bataclan, il est question d'Omayma, la jeune fille qui donne son nom au plus beau (triple) titre de l'album, de Werner Herzog, d'Archie Shepp
que ce qu'on entend, ce sont les maquettes voix piano qui ont été composées, à l'origine, au studio, comme ébauche,
mais dont Babx n'a pas pu ensuite tirer autre chose, l'émotion initiale, sa tension, sa fragilité, sa force,  n'étant pas modélisables (reproductibles), "enjolivables"
et nous le restitue donc ainsi, brut, dans sa simplicité, son dénuement

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et c'est beau comme tout
et plus j'écoutais le disque, plus j'avais envie d'y rester, de m'y plonger, et replonger
et  les larmes aux yeux, la première fois, puis une autre, et une autre encore...
un grand grand moment de musique et d'émotion pour moi

12 juillet 2017

maman, tu glousses depuis une heure

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MARIE-FRANCINE
de Valérie Lemercier

FDFDC aussi, mais celui-là, j'avais prémédité de le voir. A cause de, bien sûr Valérie Lemercier pour laquelle j'ai toujours un énorme faible (en plus, là spoil on en a deux pour le prix d'une) et qui a su s'entourer d'une distribution à la hauteur, pour cette histoire de Tanguy au féminin (une chercheuse qui se fait jeter par son mari, perd son emploi, va se retrouver chez ses parents à dormir sur le canapé) : Philippe Laudenbach et Hélène Vincent jouent (délicieusement) les parents, et, surtout, Patrick Timsit, le guy next door, tout simple et tout doux, qui va lui faire les yeux doux (et lui faire oublier son ex-mari indigne, Denis Podalydès). Marie-Francine et Miguel habitent chachun à nouveau chez leurs parents, mais se le cachent l'un à l'autre. L'une vend, provisoirement des cigarettes electroniques dans une boutiquette sise juste à côté du restau où officie le second.
Quand Miguel rencontre Marie-Francine... (ça a moins de gueule que Quand Harry rencontre Sally... mais les deux protagonistes sont tout aussi touchants et attachants que leurs homologues ricains voire même bien plus) ça fait un joli film, joliment bancal, où Valérie Lemercier réalisatrice bichonne Valérie Lemercier actrice (je l'ai dit et je le répète, je l'adore cette petite femme-là...) mettant en scène des "gens simples", des vrais gens, des comme vous et moi, ou presque, dans une histoire simple (qui pourrait vous arriver, presque aussi, à vous ou à moi) et en en remettant une couche de réalisme social et sentimental (deuxième degré ?) avec la bande-son, pot-pourri florilège de chansons sentimentalo-cucutes, depuis les comédies musicales américaines jusqu'à Julio Iglesias, en passant par Sylvie Vartan et Amalia Rodrigues, comme surlignant au stabilo émotionnel la comédie romantique qu'elle nous propose...
Il y a quand même quelque chose du trompe-l'oeil dans cette histoire-là : le lissage des apparences (comme si on avait photoshopé le scénario les personnages et les décors) est régulièrement éraflé par des histoires de toilettes, pipi caca, comme si la sale gamine de Valérie  continuait de pointer le bout de son nez derrière l'adulte "conforme" Lemercier.
Comme dans les films Pixar : chacun peut en prendre (et comprendre) quelque chose (pas forcément la même, d'ailleurs), mais on n'est pas certain que les choses soient aussi simples que ce que la réalisatrice a l'air de bien vouloir vous raconter. Un film attachant, très plaisant, donc, à quelque niveau qu'on le prenne. Bref, un film à l'allure sage mais dont j'aime à penser qu'il cache bien son jeu.

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11 juillet 2017

désintégrisme

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CHERCHEZ LA FEMME
de Sou Abadi

Le film fait partie de la série des "FDFDC" (films de Fête du Cinéma), à savoir des films que je n'avais pas forcément envie de voir mais par lesquels, finalement, l'occasion faisant le larron, j'ai fini par me laisser tenter.
A vrai dire, ça ne commençait pas très bien (le film, mais dans la salle non plus, trio cacochyme juste devant moi échangeant quasi à haute voix des réflexions ineptes et des commentaires inappropriés, puis paire de vieillards soufflant et éructant cherchant )à haute voix, et dans le noir, le film étant commencé, à s'asseoir qui sur mon accoudoir qui sur moi-même), des histoires de couple mixte (lui français, elle beurette, Félix Moati et Camélia Jordana), mais les parents du héros aussi couple mixte, cinématographiquement parlant : Anne Alvaro et Miki Manojlovic, également touchants), et quand le frangin de la demoiselle (William Legbhil, échappé de Soda, qui se tire plutôt bien d'un rôle casse-gueule) rentre du Yemen radicalisé et rigoureusement extrémiste, les choses se compliquent. Il séquestre quasiment la soeurette et veut envoyer le jeune frère finir ses études au Yemen. Pour réussir à voir sa dulcinée enfermée dans l'apprt( et privée de son téléphone, le jeune homme a la bonne idée de se travestir en Shérérazade, toute de noir vêtue en son niqab, mais dont le frère intégrisé, Mahmoud, ne va pas tarder à tomber amoureux...
Ca démarre un peu laborieusement, un gros diésel qui cahote qui tousse et qui fume noir, irrespirable, j'avoue que j'étais un peu inquiet pour la suite, mais une fois la machine lancée les choses s'arrangent, et vont, même, de mieux en mieux.Il est question d'intégrisme, de niqab, de Yémen, de barbus, d'Iran, de répression, et je ne pouvais m'empêcher de faire le lien avec Le bureau des Légendes, dont je suis en train de regarder -avec délices- la saison 3, même si le ton revendiqué ici est celui de la comédie.
Le travestissement d'un homme en femme a souvent été une bonne grosse ficelle comique au cinéma, pour le pire (je ne donnerai pas de nom, je ne cautionne pas le bourrinisme) comme pour le meilleur (ah Tootsie, ah Daphné et Joséphine de Certains l'aiment chaud, ah Galabru furibard dans la scène finale de La cage aux folles, ah Patrick Bouchitey dans La meilleure façon de marcher -même si on n'est pas vraiment ici dans le registre de la comédie, plutôt celui du troublant-, ah Depardieu et Blanc à la fin de Tenue de soirée, et, plus près de nous, ah Catherine et Liliane...), et il est, plutôt habilement, utilisé ici a minima, puisque la "femme" en question est entièremement recouverte par un voile intégral (option Belphégor), et que le comédien qui l'incarne, (Felix Moati) n'a, en fin de compte, que ses beaux yeux pour exprimer la plus troublante des féminités...
Un film, donc, qui surprend très agréablement...
(j'ai pris un retard énorme dans mes posts ciné)

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3 juillet 2017

la chaîne (et le boulet)

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KO
de Fabrice Gobert

La bande-annonce donnait plutôt envie, et m'avait immédiatement évoqué le style des bouquins de la collection Angoisse (fleuve noir) que j'affectionnais , adolescent. un mec se réveille à l'hôpital dans un monde qui ressemble au sien, mais presque, ou pas tout à fait. Il connaît les gens qu'il voit, mais ils ne jouent pas tout à fait le même rôle que dans la "vraie vie", celle d'avant.
Le mec en question est un ponte assez puant d'une chaîne de télévision presque imaginaire (toute ressemblance de son logo "C"...), odieux avec sa femme, avec ses subalternes, avec le monde entier, un mec arrogant, méprisant, qui mérite ce qui lui arrive lorsqu'il se prend une balle.
Bien fait. mais qd il se réveille, à l'hosto, on lui apprend que non, pas de balle, mais c'est parce qu'il a eu un problème cardiaque (ah bon ?), et sa maison n'est plus sa maison (mais celle de sa femme), son bureau n'est plus son bureau, et son boulot non plus (il n'est plus patron mais présentateur météo lambda...)
Il va donc se débattre pour tenter découvrir le fin mot de l'histoire...
Et bof. je vais (un peu) spoiler en disant que ça pourrait être L'échelle de Jacob adapté à l'univers télévisuel, sauf que L'échelle de Jacob foutait vraiment les jetons. Alors que là bof bof. La satire du milieu télévisuel (Ya bon B*olloré ?) n'est pas vraiment miscible avec la fantasmagorie énigmatique (et c'est ce qu'on a l'impression que le film fait, san fin : secouer l'ensemble pour que la vinaigrette prenne.
C'est assez paradoxal je trouve de vouloir de nous intéresser/attacher à l'histoire d'un mec détestable. Laurent Laffite fait le taf (je n'ai jamais été un inconditionnel du bonhomme), et on s'amuse à relever, ça et là, les occurences des acteurs des Revenants, du même réalisateur, mais qu'on avait trouvé autrement plus réussi (et  plus attachant...)
Oublions donc. Arrêtons (biiiiiiiiiiiip... ceux qui ont vu le film comprendront). Et pas de jeux de mots avec le titre du film (vraiment, ça serait trop facile).

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(deux affiches, tiens... KO comme chaos , comme cahot? comme cas haut?)

2 juillet 2017

gros chien noir

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AVA
de Léa Mysius

On voulait voir Ana, mais la séance était à 15h30, et donc, à 13h30, on a eu Ava. Un film dont j'avais découvert la bande-annonce quelques jours plus tôt, et dont Mimi m'avait dit qu'il ne devait pas être mal... Munis de ce viatique, nous voici 'Dominique, pacoune et moi) installés dans cette salle du Victor Hugo, où il ya avit plutôt pas mal de monde (pour une séance de mercredi 13h30). La bande-annonce bande-annonçait un film estival, le pitch l'histoire d'une gamine qui devenait aveugle, et donc à qui sa mère (jouée par Laure Calamy, qui nous ramenait vers le très estival et apprécié du mère/fille d'Un monde sans femmes) promet le plus merveilleux et le plus inoubliable des étés avant qu'elle ne perde définitivement la vue...
Le film est curieux et attachant, comme l'est l'interprète principale, une adolescente à cet âge où on n'est pas encore complètement sorti de l'enfance, mais pas du tout non plus complètement rentré dans l'âge adulte. Chrysalide, nymphe, les métaphores entomologiques ne manquent pas. Un zeste de Pauline à la plage, certes (la jeune fille, un soupirant envisageable, puis un second) où Rohmer serait talonné par Raul Ruiz, puis rattrappé par Tony gatlif (pour schématiser beaucoup beaucoup).
Il y a la vie d'Ava, il y a ses rêves et ses cauchemars récurrents, il y a ses aventures, ses fugues et ses révoltes, et la narration fait un petit pas de polka entre le naturalisme réaliste qui file tout droit, et les séquences fantas(ma)tiques qui virevoltent de ci de là (et, parfois aussi, cahin-caha va chemine va trottine)

Mais mais mais mais

comme pour son prédécesseur jarmuschien, j'ai le regret et la honte d'avouer que j'y ai beaucoup dormi. irrépressiblement, et surout au début, ce qui m'en a donc un peu haché (et gâché) la compréhension.
Me restent quelques jolies scènes  (celle de l'affiche, notamment), une très jolie QV nocturne ("On dirait une petite bête...") et le goût salé d'un film de plage et d'été (et de jeune fille en fleur et en révolte) un peu brouillon mais enthousiaste. (de ce que j'ai pu en voir, bien sûr).

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30 juin 2017

ce tout (de jeu)

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GIMME DANGER
de Jim Jarmusch

Que dire ?
D'abord que j'ai très honte d'avoir beaucoup dormi...
(pardon Jim, pardon Iggy...) Iggy raconte et se raconte (et ce papy du rock en a eu une existence "mouvementée" : sex, drugs and rock'n'roll à donf... Surtout les deux derniers, à vrai dire, le susdit étant plus discret sur le volet "sex".)
Comme les histoires du Père Castor, finalement : ici le Papy Iguane, assis dans son fauteuil, nous balance benoîtement ses histoires, à nous minots émerveillés par les hauts et les bas et les cahots de sa vie, et pas seulement musicale. Son enfance, le mobile home jaune où il vivait, son adolescence, les débuts des Stooges, et tout un pan au parfum nostalgique mais enthousiasmant de l'histoire ricaine, des années 70, tout ça revisité sous nos grand syeux de gamins ébahis par la voix d'iggy (qui ne s'appelle pas du tout Iggy), par les documents d'époque (et quelle époque!) et par la patte et l'oeil de cinéaste du grand Jim (qui évoque tout de même à propos des Stooges "le plus grand groupe du monde"...) qui enjolive régulièrement le récit de quelques animations délicatement (et faussement) naïves
Mais voilà, mais voilà, j'ai dormi, j'ai dormi, une grande partie du film (comme d'hab', et plutôt inexplicablement, d'ailleurs, au début) et j'en suis fort penaud.

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20 juin 2017

"ça n'a rien à voir avec le réel..."

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LE JOUR D'APRES
de Hong Sang-Soo

Allé à Besac tout spécialement pour le voir, quand j'ai appris qu'on ne pouvait pas l'avoir aux dates prévues dans le bôô cinéma. J'vais prévu de voir sans doute un autre film à la suite, mais j'étais tellement ravi en sortant de celui-ci que j'ai préféré rester sur le goût délicieux qu'il m'avait laissé.
Soyons clair : avec HSS, il s'agit d'une belle histoire d'amour qui dure... Avec, ça et là, des sommets, et parfois aussi, re-ça et re-là des petites baisses de forme. Là, on est au-dessus. Tout au-dessus.
D'abord parce que j'étais avec Mimichounette, qui a changé de film pour m'accompagner *, ensuite parce que je n'y ai pas -ô, prodige!- dormi une seconde, ce qui prouve à quel point j'étais captivé. Le film est dans un trés beau noir et blanc (j'ai pensé à Nuits calmes à Séoul, que j'avais adoré), utilise peu de décors (une cuisine, le bureau d'un éditeur, une restaurant chinois), et consacre beaucoup de plans (fixe) à des champs/contrechamps sur des hens qui parlent, qui discutent, qui échangent... voire qui philosophent (c'était justement le jour du bac de philo, et vous devez savoir la sainte horreur que j'ai de, justement, la "philosophie"), il sera successivement question de l'adultère, de la lâcheté, du réel, de Dieu, même (si, si), et, forcément, d'amour, et, forcément, de mensonge, d'échec et de tristesse aussi. Mais tout ça est léger et craquant et délicieux comme la plus fine et la plus exquise des gaufrettes.
Il est surtout question, finalement, de la pusillanimité (ce mot n'est pas dans la film, mais il me semble plutôt juste pour le décrire) du personnage masculin principal, qui tente (mollement) de se débattre, entre son épouse qui le soupçonne d'avoir une maîtresse, sa maîtresse, justement qui l'a quitté pour un autre, et la remplaçante de sa maîtresse, qui, le premier matin de son nouvel emploi, va être prise par l'épouse pour la maîtresse en question.
C'est un régal, il n'y a pas d'autre mot.
Comme d'hab' ça a l'air tout simple, fait avec deux bouts de ficelle et trois coups de cuillère à pot, ça ne paye pas de mine, mais c'est admirable. je vous l'ai déjà dit, je n'en ai pas perdu une miette.
Au début, comme d'hab' aussi j'étais extrêmement attentif, essayant de dénombrer avec précision combien il ya avait de femmes et combien d'hommes, et qui faisait quoi. Et le film progresse, finalement, d'une façon plutot linéaire (avec comme d'hab' des ellipses assez brutales, qui font croire parfois, à tort qu'il s'agit d'un souvenir, ou d'un fantasme, ou de je ne sais pas moi... mais non c'est juste l'histoire qui suit son cours, et les acteurs qui expérimentent diverses choses. l'impression très nette de déjà vu qui se dégage de l'avant-dernière scène se justifie, , en fin de compte, à la perfection. Et c'est la deuxième fois qu'on voit, dans le dernier plan d'un film d'HSS, une demoiselle qui s'éloigne, de dos, sous la neige... (petit jeu -dont je ne connais pas la réponse : c'était dans quel film, l'autre fois?)

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(et j'aime beaucoup l'affiche, en plus...)

* (même qu'au début nous étions seuls dans la salle et que nous avons chanté "les fiancés d'Auvergne")

19 juin 2017

les bambous en fleur

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SAYONARA
de Koji Fukada

Emigrés
Retour au Japon pour ce second film de Koji Fukada. Si on ne change pas de pays on change d'époque (un futur proche) et de genre (s-f ? uchronie ?) On apprend aux infos que 13 centrales ont été sabotées et ont pris feu en même temps, et donc le pays doit être évacué. On est au Japon, et donc tout cela va se faire dans l'ordre et la discipline, en commençant, bien, sûr, par les privilégiés, et en continuant de descendre dans la liste...  il est juste question de numéros et de tirage au sort. Chacun partira en son temps, mais certains plus vite que d'autres...
Une femme qui dort
L'héroïne du film n'est pas japonaise : c'est une blondinette maigrichonne à la peau pâle, et l'autre non plus d'ailleurs, enfin, pas au sens strict puisqu'il s'agit d'un (e?) androïde. Elle est jouée, d'ailleurs, par un(e?) vra(e) androïde. On fera leur connaissance dans un magnifique plan fixe sur un canapé devant une fenêtre ouverte, avec des rideaux qui volettent (je pourrais regarder ce genre de plan pendant des heures, et j'ai eu le sentiment que le réalisateur le savait...)
Un film lent et contemplatif (et peut-être complaisant avec cette lenteur et cette contemplativité (des critiques ont évoqué l'ombre de Tarkowski) tant on a parfois le sentiment que le réalisateur pousse la durée de son plan au-delà du bout du bout.) sSur une histoire pas très guillerette ("et à la fin, elle meurt" -ou plutôt, "et à la fin, elles sont mortes". Comment peut mourir un(e) androïde ? Je vous laisse le découvrir) Koji Fukada réalise un film très doux, à la lumière et à la douceur estivales (un univers qui, étrangement, m'a évoqué par ses ambiances -et son extrême tristesse ?- l'adoré Never let me go de Mark Romanek).
Un pays qui se vide, inéluctablement, après avoir cramé, une femme qui meurt, tout aussi inéluctablement. Des compositions apaisées, (comme anesthésiées), des plans d'ensemble (une voiture sur une route qui coupe en deux un paysage) aux points de détail (des graminées ondulant sur fond de ciel bleu). Ne cachons pas notre enthousiasme : j'ai adoré tout ça. Et la façon dont, à intervalles réguliers, apaaraît une déchirure dans la trame de ce quotidien atone (j'ai parfois pensé à Duras, façon india Song, pour la teneur et la tonalité des échanges entre femmes, ah Delphine Serig, fermons la parenthèse...), une déchirure bienvenue qui vient tonifier l'ensemble (les jeunes dans la voiture, le concert improvisé avec le groupe de rock dans la nuit....)
Anamorphosée
J'aurais presque envie de parler de manifeste esthétique.  Encore bien plus que dans Harmonium, le réalisateur a soigneé la forme, et en poussant un peu l'expérimentation jusqu'à la zone rouge des potentiomètres, il peut parfois donner l'impression de prendre la pose (mais, encore une fois, j'adore ça). Ainsi, une longue scène, anamorphosée (= filmée de traviole) est venue ramener à mon coeur le souvenir -un peu pénible- de Mère et fils de Sokourov, qui lui l'était, (anamorphosé) de bout en bout, et avec ce souvenir la question de l'utilité du procédé. Certes, elle va mourir, certes elle en est toute chamboulée, mais là on aurait envie de parler de procédé, presque.
Les bambous en fleur
J'avoue que l'échange avec Hervé a -un tout petit peu- tempéré mon enthousiasme (quand on aime, on n'a pas envie de voir les défauts), et je pense qu'il a tout à fait raison à propos des "fins successives". On a un plan fixe, dans la fameuse pièce avec le fameux canapé devant la fameuse fenêtre, qui se clôt avec un fondu au noir tellement étiré et tellement prégnant qu'on se dit que le film est fini (et plutôt impeccbablement, d'ailleurs, je le répète). Et pourtant on enchaîne avec une nouvelle scène, solaire et douce, ce qui provoque un genre de choc thermique sensoriel.
Puis une autre encore (qui n'a pas convaincu Hervé alors que moi si). Je trouvais l'idée de la toute dernière scène, cet entêtement du personnage d'aller jusqu'au bout, tout à fait impressionnante, et somme toute, logique (justifiée, en partie, par les discussions qui l'avaient précédée).
Et je suis resté jusqu'au bout du bout du générique, pour réussir à reprendre pied sur la terre ferme du réel (et forme humaine par la même occasion).
Grandiose
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