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lieux communs (et autres fadaises)

23 février 2017

petit commerce

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MA'ROSA
de Brillante Ma Mendoza

Vu juste après Moonlight, le contratse est... saisissant. Manille, chaleur, humidité, foule, trafic. Une mère et son fils font les courses dans une grande surface et les rapportent dans leur petite échoppe. Bonbons, sucettes, chips, babioles. La nuit, la pluie les accompagnent, mais surtout, aussi,  la marque de fabrique de Brillante Mendoza : la caméra portée qui les suit sans cesse, et rajoute encore du vertige à cette frénésie moite. Ca tangue et chavire, ça s'agite, ça s'en va et ça revient, y a du tangage et y a du roulis, et surtout ça dure et ça dure. On a envie de crier "arrêtez je veux descendre!" tellement à la longue ça devient pénible, on a envie de s'arnacher à son siège, on a envie de fermer les yeux.
Ma'Rosa et son mari ont une petite boutique, mais ils ont rajouté un rayon à leur petit commerce de proximité, ils vendent aussi de la came, des petits sachets de poudre blanche qu'ils glissent en douce (on assiste à une transaction) dans un paquet de clopes, à la bonne franquette.  Entre son mari et ses trois enfants, les clients,  le dealer, les créanciers, les débiteurs,Ma'Rosa a beaucoup à faire. et ça ne va pas s'arranger lorsque débarquent une escouade de flics qui viennent les arrêter, elle et son mari, pour recel et vente de stupéfiants (la caméra va encore bouger encore plus...).
Les voilà emmmenés au commissariat, où on ne les fait pas rentrer par l'entrée principale mais par derrière, dans une pièce où se bousculent pas mal de "flics" du cru dont on comprend assez vite qu'ils sont pourraves de chez pourrave, ce qu'ils veulent surtout c'est du fric, et mettent alors en place une procédure mi-interrogatoire et mi-transaction, où ils finissent par fixer le montant -exorbitant- de la "caution"  contre laquelle ils pourront être libérés. La dénonciation -puis la capture- de leur dealer ne va pas vraiment régler les choses, en tout cas comme Ma'Rosa l'avait espéré, puisque, sur les 200 000 exigés au départ par les flics, il va encore rester 50 000 à régler.
C'est l'occasion d'un long huis-clos dans cette pièce surpeuplée, où ça parle beaucoup, avec des flambées de violence occasionnelles comme on en a déjà bien connu chez Mendoza, et où la caméra s'agite pas mal encore. (Le réalisateur prend le parti, pour "aérer" son récit de suivre en (long) plan-séquence chaque personnage qui sort de la fameuse pièce, sans que cela soit forcément d'une quelconque utilité pour l'intrigue, mais c'est vrai que ça fait du bien de respirer un peu.)
50 000, donc. C'est ce que vont apprendre les trois enfants venus voir leurs parents. Ils doivent alors se débrouiller pour gratter, chacun, de son côté et avec ses propres moyens, tout l'argent possible pour réunir cette somme et libérer leurs parents. La jeune fille va voir les voisins et la famille, et récolte les dons, le cadet préfère se prostituer, l'aîné revend ce qu'il peut (la télévision, le karaoké , peut-être ?).
Au retour chez les flics, ils n'ont réuni "que" 46 000... Les 4000 manquants ? C'est l'occasion pour Ma'Rosa, qu'on laisse alors repartir, de tenter de faire l'appoint. Et le point aussi...
Le personnage est beau, et touchant, mais ne suscite pas forcément toute cette avalanche de dithyrambes, ni même forcément ce prix d'interprétation à Cannes. Tout le reste de la famille n'est, justement, pas en reste, et l'aurait sans doute tout autant mérité. Cannes s'est emballé, Cannes s'est engoué, Cannes à trompetté, et le reste du monde (critique) a suivi...

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22 février 2017

le bruit de la mer

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MOONLIGHT
de Barry Jenkins

Il ne passera dans le bôô cinéma que le 1er mars, mais, allez savoir comment, je l'ai regardé ce matin sur mon ordinateur. Mystère des arcanes du ouaibe, hein. un film que j'avais entendu présenter par Yann Barthez, il y a déjà quelques temps, en présence de son élégant réalisateur, et dont les critiques semblaient plutôt élogieuses.
1h51 qui me donnent l'envie de revoir la même chose sur un grand écran, assis dans un fauteuil rouge, parce que le film le mérite. On y voit un gamin grandir, en trois moments de son existence. Simplement. Chiron, il s'appelle, mais il est aussi surnommé "Lil" (petit) ou "Black" pas besoin de traduire, dans le plan-titre de chacune des parties. L'histoire est simple, mais le traitement l'est moins. Ou plutôt si. Barry Jenkins la filme avec sa simplicité à lui (qu'on pourrait qualifier de désarmante) alliée à une technique admirable. J'ai ressenti plusieurs fois en moi ce genre d'hyperventilation esthétique, où mes poumons me signaleraient soudain que là, c'est sublime. Un genre de spasme esthétique. Et ça n'arrive pas qu'une fois. J'ai été frappé par la qualité et la force des mouvements de caméra, et rarement dans un film j'y aurai été aussi sensible auparavant. La façon dont elle se déplace, virevolte, décrit des arabesques autour des personnages, avec une grâce, une légèreté (et là je suis obligé de réécrire le mot) admirables. Mais Barry Jenkins maîtrise tout autant les cadrages, la mise au point (la profondeur de champ), les couleurs, les déplacements des personnages, à tel point qu'il faudrait absolument revoir le film tout de suite, pour en apprécier encore plus tout le reste, tout ce qu'on a pu en manquer...
Le travail sur le son et la musique fascine, de la même façon. Tout est d'une extrême élégance, et de la même justesse. Rien de gueulard ni de revendicateur. Juste cette intense simplicité (jamais je crois une scène de flirt entre garçons n'aura été filmé avec autant de force et de délicatesse. Et, quasiment, d'abstraction (ah cette main sur le sable...). De pudeur aussi.)
Je me souviens qu'à l'époque, Spike Lee avait déclaré qu'il y aurait des blancs dans ses films quand il y aurait des blacks dans les films de Woody Allen... Barry Jenkins adopte la même posture (et la même revendication) : Tous les personnages de Moonlight sont "de couleur", et c'est comme ça. Et ils sont magnifiques, il faut le dire et le redire.
La vie de Chiron n'aura pas toujours été rose, et la violence souvent présente, à chacun des âges de son histoire. Violence due à la relation familiale, violence due au regard des autres, violence physique, violence morale, rien (ou pas grand chose) ne lui sera épargné. mais avec, en parallèle, à chaque fois, des "rencontres" qui rééquilibrent un peu la balance. Le gamin buté et maigrichon deviendra un ado mutique et maigrichon, qui se transformera en armoire normande avec des muscles et des chaînes en or, mais toujours aussi taiseux*.
Il y a tout de même une grosse ellipse dans le récit, entre la deuxième et la troisième partie (je ne sais pas si c'est la même chose dans le roman) mais c'est peut-être mieux, finalement, d'avoir évité de passer par la case "prison" puis "prise de fonctions dans le business" (le personnage l'évoque juste en quelques mots, dans la dernière partie) pour nous montrer, d'un seul coup (avec encore une fois un sens du raccourci saisissant) la transformation entre les deux états.
Malgré les coups, les injures, les arcades sourcillères fendues, les chaises fracassées sur la tête, Moonlight est aussi (surtout ?) une histoire d'amour (et la dernière partie tout entière en est une démonstration éblouissante) et du genre très précisément de celles qui me font fondre...
Top 10

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*(oui je prends des libertés avec l'accord : une armoire normande devrait être taiseuse, mais ça faisait moins joli...).

20 février 2017

pour régler nos contes

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GRIMM
d'Alex Van Warmerdam

Toujours grâce à UniversCiné VoD, je continue de découvrir des pépites vanwarmerdamesques. Celle-ci date de 2003 mais d'après allocinoche, n'est jamais sortie en France. Comme son titre l'indique, on est ici dans l'univers du conte : Un frère (Jakob) et sa soeur (Marie), sont, au début de l'histoire, emmenés dans la forêt par leur père pour y être perdus, mais leur maman leur a laissé un lettre (en espagnol) leur conseillant d'aller retrouver leur oncle en Espagne... Après un bref passage dans la maison d'un ogre et de son épouse, les voilà qui, à la sortie d'un tunnel, se retrouvent... en Espagne. Ils ne trouveront pas l'oncle en question (car il est mort) mais Marie va susciter l'intérêt d'un riche espagnol, qui va l'épouser et les installer tous deux dans sa maison avec piscine, domestique, et chambre secrète derrière double porte blindée (il a d'autres idées en tête)... Jakob et Marie s'enfuiront une nouvelle fois, avant une dernière partie, toujours en Espagne, mais dans un village western inhabité... et d'y être rejoints par la mari de Marie... (il y a beaucoup de points de suspension dans ma narration.)
Un film avec des héros qui pourraient être des enfants mais qui sont des adultes, avec des "méchants" inquiétants comme dans les contes (et encore pires quand ils n'en ont pas l'air), et avec des animaux aussi, comme dans les contes, dans des situations plus ou moins incongrues : une vache dans les bois, un chien qu'on mange, un âne dont on se préoccupe, une chèvre qui trépasse...
Un film plaisant, que sa construction déséquilibre un peu : la première partie (la forêt, l'ogre) est parfaite la seconde est moins palpitante (le polar ibère) , et la troisième nous remet en selle (le non-western improbable) brillamment. Peut-être le film est-il plus "inoffensif" (moins méchant) que les suivants, mais bon en tout cas, à voir, pour tout amateur de AVW.

Grimm

19 février 2017

le troisième frère B.

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ROCK'N ROLL
de Guillaume Canet

Celui-là il fallait que je le voie dès la première séance, sans rien en savoir, sinon il serait trop tard. J'y suis donc allé, et j'ai donc essuyé les plâtres de cette première projection, puisque le format n'était pas le bon (beaucoup trop grand) et qu'on ne pouvait pas lire les sous-titres (oui, il y a des sous-titres, et je vous laisse découvrir lesquels.)
Je connaissais grosso-modo le pitch, et je me demandais ce que ça allait bien pouvoir donner. J'avoue que mon enthousiasme initial vis à vis de Guillaume C. (Ne le dis à personne) s'était sérieusement émoussé après avoir vu, par exemple, Les petits mouchoirs, que j'ai trouvé extrêmement putassier.
Donc, Guillaume Canet se met en scène en train d'être mis en scène dans le film d'un autre. Les premiers noms au générique "jouent leur propre rôle" (quand j'y découvre celui de Kev Adams, aïe, je commence à pâlir et à faire la grimace). Et tout commence lors d'une interview de Guigui et de sa partenaire (la jeune et belle Camille Rowe et son rouge très rouge, découverte -pour moi- dans une pub de parfum pour Di*r je crois) où est évoqué le fossé des générations et le fait que Guillaume ne fait plus partie des jeunes premiers "désirables" du cinéma français. Il prend ça mal et va décider de tout faire pour retrouver une seconde jeunesse (et sa place dans le coeur (plus que le lit) des jouvencelles.)
Le coup du film-bilan, on connait, avec des gens célèbres (et des potes) dqui jouent eux-mêmes, on connaît déjà aussi. Je fais le point sur moi, je me focalise, je me regarde en train de me regarder. Le cinéma-vérité, en apparence, suit donc son cours, (et regardez comme je sais rire de moi) mais, à un moment, le "vrai" du film commence à dévier légèrement, puis de plus en plus, jusqu'à un moment-clé où on se dit "Tiens, là, il va où? Il ne peut plus faire machine arrière..." et où soudain le réalisateur n'hésite pas à pousser progressivement dans le rouge les curseurs de la narration, pour suivre l'option qu'il a choisie. La dernière partie est assez surprenante, et ne craint pas d'aller jusqu'au bout de l'absurde du kitsch et du grotesque, chapeau!)
C'est plutôt culotté, je trouve, et même assez malin. Je suis friand de paradoxes, et, par exemple, il est assez plaisant d'assister à une scène où Guillaume expose son idée de film à ses producteurs (le film, donc, qu'on est en train de voir) et se fait proprement (et très énergiquement) rembarrer et virer manu très militari.
D'où le léger effet de vertige, quand on veut bien y penser, entre ce qui est raconté, ce qu'on en dit, ce qui se passe réellement (Guillaume Canet n'aurait-il rien fait d'autre que d'écrire son Paludes à lui ? et donc le film en question serait bien plus amer que ce que son apparence de -son placement de produit en tant que- comédie ne voudrait bien le laisser supposer). Mais, bon, ce n'est pas de penser qui nous est demandé...
Il y a des moments jouissifs et d'autres qui le sont moins (l'effet "montagnes russes").
Et donc, plusieurs scènes que j'ai trouvées ju-bi-la-toires, dans le réalisme (la scène chez les Attal) ou dans l'irréalisme total (le faux clip de Céline Dion), des dialogues qui sont efficaces et drôles, des situations qui fonctionnent, mais qui ne constituent que la partie émergée de l'iceberg. Dans le reste, il y a plutôt du tout-venant, allant du pas très intéressant jusqu'au carrément embarrassant (la scène chez Johnny et Laetitia doit fonctionner au 85ème degré.)
Mais est-ce que ces variations autour du vrai-faux (et du faux-vrai) ne seraient pas un genre de thérapie où Guillaume C. pourrait parler de guillaume c. à la troisième personne, se filmer et se regarder en train de se filmer et de se regarder, et tendre le miroir de la distanciation pour avoir l'air de dire fictionnellement des choses qu'on a envie de dire "vraiment" . Regardez comme ce qui a l'air vrai ne l'est pas, et comme ce qui ne l'est pas pourrait avoir l'air de. L'accroche aurait pu être : "Vous me voyiez comme ci ? Eh bien vous me verrez comme ça..." Finalement c'est vachement zen, entre "tout n'est que mensonge" et "tout n'est que vide".
Un observateur attentif pourrait trouver quelques éléments : si tous les "personnages connus " portent leur vrai nom, ils ne sont pas exactement tout à fait les mêmes que ceux (ce) qu'ils sont dans la " vraie vie" (ou ce qu'on suppose de - Canet qui vomit, Cotillard avec l'accent quebecois, Yvan Attal en businessman, Johnny en papy...-) pour accentuer l'effet normand : "c'est-y vrai ou c'est-y point vrai ?"
Guillaume Canet manipule la vérité, la distord, il l'aménage, mais, au générique de fin, ouf, on est rassuré, "Monsieur Canet" et "Mademoiselle Cotiilard" ont toujours chacun leur assistant personnel (on a beau être filmé en jogg informe et les pieds nus, on a quand même toujours besoin de.)

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(et l'affiche est très moche)

16 février 2017

le bruit de la balle

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JACKIE
de Pablo Larrain

Larrain, c'est des fois comme ci et des fois comme ça. El Club j'ai adoré, No moyen, Santiago Post mortem j'ai ronflé (bon là sans doute il n'y était pour rien le pauvre...). Un biopic, ça m'enchantait moyen, d'autant plus que, par un concours de circonstances compliqué, la séance à laquelle je me suis finalement décidé à assister était en vf! J'ai failli sortir illico, puis je me suis dit "Ne sois pas donc si impulsif ni si plein de principes..." et je me suis rassis mentalement (en vrai, je n'avais pas bougé).
Malgré toutes mes inquiétudes, j'étais plutôt content en sortant : je n'ai pas vu passer le temps (c'est rare que je me dise "Oooh, déjà ?" à la fin d'un film). Le choix du réalisateur est intéressant (c'est un "micro-biopic" : juste trois jours de la vie de la Jackie en question, bon pas n'importe quels trois jours quand même, ceux entre l'assassinat de son mari et l'enterrement du même), et la structure du film l'est tout autant. c'est Jackie qui est interviewée par un journaliste, et l'histoire qui s'écrit (et se  raye et se biffe) en direct sous nos yeux. Jackie "en direct" (Dallas, 1963) qui décide, qui hésite,  et qui change d'avis, et la même (face au journaliste) qui se confie, vérifie ce qu'il écrit, puis parfois se rétracte en disant "Officiellement, je ne vous aurai jamais dit celà...". La petite Portmann (bon, elle a bien grandi quand même, hein) est épatante, forte, crédible, en ex-future première dame. peut-être que, finalement, si je l'avais vu en vo, j'aurais été hyper-enthousiaste. Là, je suis juste enthousiaste (ce qui n'est déjà pas mal).

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15 février 2017

FICÂÂÂ


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GLASSES de Ogigami Naoko
C'est japonais, c'est simple, c'est élégant. Une héroïne, pas forcément sympathique, débarque à pied dans une maison d'hôtes qu'elle a choisie parce que le téléphone n'y passe pas. y vivent/passent un certain nombre de personnages, qui prennent le petit-déjeuner, mangent de la glace rapée, goûtent des prunes acides qui "passent tout", et finalement profitent de la vie (ce qui n'est pas si difficile quand on décide enfin de se laisser aller, face à la mer, bleu-vert). Un film zen, sur le plein du vide (et le contraire). Une magnifique entrée en matière.
022
MY SWEET PEPPERLAND d'Hiner Saalem (R)
J'ai beau l'avoir vu plusieurs fois, c'est toujours le même émerveillement. Golshifteh est aussi belle à elle-seule que tous ces mâles à poil dur et à cils de gazelle qui lui font face (et pourtant le combat n'était pas gagné d'avance). Règlement de comptes à Kurdish Coral. Fort, drôle, émouvant, référencé, malin. Magnifique.
023
PIRIMZE de Sophia Tabatadzé
Quarante minutes en Géorgie, autour d'un bâtiment et de ses transformations au fil des ans et des changements politiques et économiques...
024
MISS PHILIPPINES de Gaelle Lefeuvre
Quarante minutes aux Iles Féroé, en compagnie de plusieurs dames et demoiselles philippines qui ont émigré là pour s'y marier et avoir des enfants, et pèsent le pour et le contre de ce choix...
025
HOTEL SALVATION de Shubashi Bhutiani
Le premier film de la compétition, une histoire de famille indienne, où le père a décidé que c'était son heure de mourir et de le faire à Bénarès. Un peu long, un peu sage, un peu... raplapla. Pour un film indien, c'est paradoxal de manquer d'épices, non ? (mais le plaisir de revoir Bénarès, son Gange, ses ghâts...)
026
THE HUNT de Vasantha Obeysekere
Sénce Epique : la copie originale pellicule ayant été numérisée, c'est donc le fichier numérique qui plantait régulièrement, obligeant les techniciens à recaler les sous-titres, pour nous répéta Bastian M ce film capital dans l'histoire du cinéma sri-lankais (un portrait de femme qui se fait rouler dessus par la vie -par un ineffable play-boy à lunettes de soleil et chemise ouverte-.
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LES DELICES DE TOKYO de Naowi Kawase (R)
Revu avec plaisir ce joli film que nous avions déjà programmé (encore plus en sachant, toujours selon Bastian M.,qu'il attaque les pratiques discriminatoires de l'extrême-droite montante et nipponne) en me disant, après avoir bien versé ma larme, tout de même, que la fin était -quand même- un peu trop empilatoire de catastrophes et de malheurs divers...
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NOTRE ENFANCE A TBILISSI de Teona et Thierry Grenade
Un très touchant album-souvenir familial et géorgien, autour d'une famille dont le cadet rêve de devenir un pianiste célèbre et l'aîné devient un petit caïd local dans les années troubles et agitées qui ont suivi l'indépendance du pays., pendant que leur mère, veuve, se débrouille comme elle peut pour faire bouillir la marmite. La reconstitution est réussie. D'après les propres souvenirs des réalisteurs (une soeur et son frère).
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DERRIERE LA COLLINE d'Emin Alper (R)
Re-revu avec grand plaisir ce film turc et plutôt velu dans l'ensemble (un unique personnage féminin). Tous ces hommes, de la même famille, se chipotent lors d'un week-end à la campagne, boivent du raki, jouent avec le fusil du grand-père, s'échauffent progressivement en accusant "les autres" des conneries dont eux-mêmes sont coupables, règlent plus ou moins leurs comptes, les paient... Belle et forte parabole "guerrière" (où l'on retrouve un des acteurs principaux d'Abluka, dans le rôle d'un des fils du patriarche irascible)
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KEEP SMILING de Rusudan Chkonia
Un film géorgien, métaphorique mais  pas totalement convaincant sur l'organisation d'un concours de "la meilleure mère géorgienne" (prix : un appartement et 25000 dollars)  pour lequel vont s'entre-crêper le chignon une dizaine de demoiselles du cru, toutes fort différentes, dans leur apparence et leurs motivations... Inégal, mais finit sur une image magnifique : deux "anges", suspendus, ballants, au beau milieu d'un scène que tout le monde a désertée lors du chaos de la finale...
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KALO POTHI de Min Bahadur Bham
Un film népalais qui s'ouvre sur un plan magnifique (avec une poule qu'on transporte), va beaucoup s'intéresser à cette poule et à son jeune propriétaire, un "fils d'intouchable", à sa soeur (qui s'enrôle dans les combattants maoïstes) à son pote avec qui il fait les 400 coups, genre Tow Sawyer et Huck. Une scène de réve au ralenti sublimissime. Et une conclusion qui glace (le nombre de morts, et notamment d'enfants, durant ces guerres). Coup de coeur.
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APRES LA TEMPÊTE de Hirokazu Kore-Eda
En avant-première, mais re-programmé dans une petite salle. (j'avais plein de places à y réserver). Du Kore-eda pur jus, portrait de famille, un père joueur (fils de père joueur, et, on le craint, père de fils joueur) ex-écrivain, vie raté, bilan de la quarantaine pas très reluisant, son ex-épouse, leur fils, et la grand-mère délicieuse (ressuscitée de la maladie qui l'avait emportée dans Les délices de Tokyo). avant, pendant, et après cette fameuse tempête. Kore-eda, on adore.
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LE REPAS de Mikio Naruse
Encore le Japon, mais 60 ans plus tôt. Du beau Naruse en noir et blanc (hélas l'objectif adéquat manquait, comme d'hab', et le dessus de la tête des personnages aussi), un portrait de femme touchant (l'actrice est merveilleuse, avec son beau sourire triste) quia soudain envie de prendre un peu d'air. Un voyage d'Osaka à Tokyo, de la résignation à l'espoir, et retour.
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TUNNEL de Kim Seong-hun
Séance "frissons" de 22h30. On attendait un film d'épouvante mais on n'eut qu'un "film d'action" couillu, bien monté (!), avec de gros moyens, sur l'histoire d'un monsieur en voiture sur qui un tunnel  vient soudain à s'ébouler. Et de la façon dont le monsieur survit pendant beaucoup de jours (battant le record du monde), dont il va être sauvé, et dont le gouvernement et les médias gèrent l'affaire. Solide. (plus que le fameux tunnel, en tout cas)
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THE LAND OF HOPE de Sono Sion
Un long film aussi beau qu'émouvant (j'ai pleuré oui à plusieurs reprises). Un tremblement de terre, une centrale qui pète, un "périmètre de sécurité" décrété par les autorités, et la vie de plusieurs groupes de personnages à partir de cet instant. Des scènes (et des personnages) magnifiques (une chorégraphie à une puis deux sur la neige, deux jeunes gens qui marchent en répétant "un pas, un pas...", un coup de fusil et ses conséquences...). Autre coup de coeur.
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HANA'S MISO SOUP d'Akune Tomoaki
Nucléaire le matin, et cancer l'après-midi... Autre film japonais, autres larmes, pour cette chronique familiale (le père / la mère / la fillette) où la maman a un cancer du sein dès le début du film, et où on navigue sans cesse, et très habilement, entre le rire et les larmes. Un ton presque de comic, une voix off (la maman écrit dans son blog), des moments très drôles (gags, exagérations) et d'autres très touchants, mais sans jamais s'apesantir.
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NOMADES DU CIEL de Mirian Abdikalikov
Un film kirghize, par le fils d'un réalisateur (khirghize) qui était venu au festival il y a vingt ans. Steppe, yourte, étalons, grandes étendues (paysages mêêêrveilleux) pour une histoire simplissime (le scénario tient en quelques lignes) à laquelle on se laisse prendre (au lasso). Légendes et rituels, bisbilles familiales, espoirs déçus, illusions. Rafraîchissant...
038
LETTRE A MOMO d'Okiura Hiroyuki
Un manga qui ne m'attirait pas spécialement, mais comme il passait dans la salle où je restais toute la journée, il a bien fallu que (j'y passe). L'histoire d'une fillette sans papa et avec maman malade qui vient à la campagne (et y rencontre des bestioles fantastiques... Ca sent son Totoro à cinquante pas, non ?) Sympathiques, mais les grosses bébètes répugnantes, justement... me répugnent. Un petit goût de Miyazaki pas désagréable, mais pas aussi bien.
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A TALE OF SAMURAI COOKING d'Asahara Yuzo
Un film en costumes mais très contemporain, avec histoire très compliquées de familles rivales avec luttes de samouraïs consécutives, sauf qu'il s'agit de samouraîs-cuisiniers. Donc ça cuisine beaucoup, et ça donne faim, on a envie de goûter les copeaux de bonite et le bouillon de concombre de mer, et l'orange qu'on laisse suspendue 3 mois sur le toit de la maison pour qu'elle soit à point. Plaisant (mais frustrant, j'ai quand même beaucoup dormi).
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THE BACCHUS LADY de Lee Je-yong
Un film coréen, on sait d'avance qu'on ne va pas rigoler. Celui-ci est l'histoire d'une mamie forcée de se prostituer car elle n'a pas d'autres revenus (la pension n'existe pas là-bas, aïe). Et des autres malheurs, désagréments, avanies, déceptions, désillusions, catastrophes,  qui vont lui tomber successivement sur le coin du museau. Impressionnant de rigueur, le film m'a évoqué un autre chef-d'oeuvre dans le genre sec comme un coup de trique, La fille aux allumettes, de Kaurismaki. A voir un jour où on est trop joyeux.
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SHARQIYA d'Ami Livne (R)
On l'avait programmé celui-là, je l'avais beaucoup aimé et m'en restaient quelques scènes fortes. L'ai donc revu dans une salle comble, à côté de mes amis les Soria. l'ai tout autant aimé que la première fois. Un film chaud et sec, de désert et de caillasses, avec un mec qui marche beaucoup (dans le désert) de son village bédouin à son lieu de travail et retour. Quelqu'un(e) a tenté de me gâcher mon plaisir à la sortie, parlant de scénario mince, mais je ne l'ai pas écouté(e).
042
LE REPENTIR de Tenguiz Abouladzé
Un film-fleuve géorgien et baroque, dans lequel une femme s'obstine à déterrer le cadavre d'un notable local, est jugée, et explique les raisons de son acte dans un long flash-back. Si la copie a un peu vieilli (le son sature et les couleurs bavouillent) la démonstration reste toujours impressionnante. A revoir. (Grand prix à Cannes en 1987).
043
SIX de Caglia Zencirci et Guillaume Giovanetti
Un court-métrage un peu mystérieux, dans un petit bar très cinéphile où six personnages vont progressivement se retrouver. Avant de le quitter, puisque la (mystérieuse) patronne n'arrive toujours pas. Construits en chapitres portant un numéodécroissant, de "six" à "zéro". avec un effet spécial bluffant : à "un" les lumières de la salle se sont rallumées, mais à ce moment, dans le film, un personnage a appuyé sur un interrupteur, et alors les lumières de la salle se sont réteintes. Magique!
044
500M800M de Yao Tian
Un très beau film chinois (c'est drôle comme on le sent, parfois, dès la première image), à propos de gens délogés et relogés plus bas (de 800m à 500m, à cause du barrage) avec les problèmes créés par la politique de l'enfant unique. Un magnifique travail de cinéaste (notamment sur les recadrages dans l'image). Et en plus ça finit avec des gouttes sur la vitre...
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KAMOME DINER de Ogigami Naoko
L'autre film de la réalisatrice de Glasses qui m'avait tant plu. L'histoire d'une japonaise (dont on ne saura d'ailleurs rien d'autre) qui a ouvert un restaurant en Finlande. comment elle passe de zéro à beaucoup de clients, se fait des copines (japonaises et finlandaises), apprend comment faire du bon café grâce à un acteur de Kaurismaki, fait découvrir les boulettes de riz à ses clients, et tout est bien qui finit bien. Un feel good movie nippo-finnois savoureux et plaisant.
046
MERCI DOCTEUR d'Adilet Kharsoev
Un doc kirghize sur un personnage touchant de "bon docteur". Simplement, sans s'appesantir, le réalisateur le montre au travail et en pause. Attachant.
047
MADAME B de Jero Yun
Un doc presque au format du long (1h10) sur une dame coréenne (du nord) qui a été vendue à un paysan chinois. Qui devient trafiquante, fait passer sa famille en Corée du Sud, puis se lance à son tour dans un  voyage mouvementé (en compagnie du réalisateur) pour tenter d'y vivre son rêve... Un film à côté duquel je suis un peu passé, à cause du sommeil, je dois le reconnaître...
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LOST DAUGHTER de Chen Yu-jie
Le dernier film en compète. Commence avec une jeune fille seule dans une piscine, dont on apprend rapidement qu'elle est morte. On va suivre la famille (son père, sa soeur, sa mère, la nouvelle épouse de son père) mais j'ai hélas (c'était le sixième film de la journée, petite nature, va) re-beaucoup dormi. Vaut mieux j'en suis sûr  que le peu de souvenirs que j'en ai (l'étalonnage des couleurs le tire vers le pâlichon et le désaturé).
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LA TERRE ABANDONNEE de Vimukhti Jayasundara (R)
revu avec grand plaisir ce film sri-lankais (que nous avions programmé il y a quelques temps déjà), qui évoque un cessez-le-feu dans la guerre civile qui ravagea le pays pendant 30 ans, ce beau film contemplatif mais jamais complaisant, mystérieux, intriguant, avec d'autant plus de plaisir que le réalisateur était dans la salle à la fin, et que j'ai pris la parole in fine pour lui dire tout le bien que j'en pensais
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BALZAC ET LA PETITE TAILLEUSE CHINOISE de Dai Sijie
Toutes mes copines et les copines de mes copines l'avaient vu et a-do-ré, la preuve, là même elles y retournaient et j'ai fait comme elles. (Quand c'était sorti ça avait dû m'énerver...) un joli film sur un trio julesetjimesque chinois (deux des villes et une des champs) en "rééducation" au temps de la révo cul en chine pop. C'est effectivement très bien fait, très touchant et très agréable. Y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis, s'pas?
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YUMURTA de Semih Kapanoglu (R)
Ce film-là, le premier de la trilogie (Oeuf / Lait / Miel) est sans conteste mon préféré, parce que le plus simple, le plus rustique, avec le moins de mots, fait avec le moins de sous, et j'ai trouvé ça encore aussi bien (une magnifique scène d'ouverture, une très jolie scène finale, et, entre les deux beaucoup de non-dits entre un grand machin turc pas très expansif et une très jolie turquette avec des yeux magnifiques, et une nuque sublime...)
052
MANDARINES de Zaza Urushadze
Ces mandarines-là seront, finalement, la cerise sur le gâteau du FICA 2017. Un grand-père estonien, resté seul dans son village (avec son voisin, mandariniculteur) recueille chez lui deux belligérants, l'un tchétchène et l'autre géorgien, les soigne tous les deux avec attention et dévouement  jusqu'à ce qu'ils soient à nouveau fin prêts à s'entretuer. Un huis-presque-clos et quasi-familial entre ces quatre hommes (deux jeunes et deux vieux) qui fait grimper la tension et l'émotion bien au-delà que ce qu'on pouvait espérer (ou craindre). Magnifique.

 

ce qui reste : la chorégraphie devant la mer de Glasses / la scène d'ouverture de My sweet pepperland / la scène finale de Derrière la colline / la dernière image de Keep Smiling / la scène de rêve de Kalo pothi / la scène où le tunnel s'écroule du Tunnel / la chorégraphie dans la neige de The land of hope / le plan d'ouverture de 500m800m / la scène de baignade nocturne de La terre abandonnée / la scène de la submersion du village dans Balzac et la petite tailleuse / la scène d'ouverture de Yumurta / la scène d'ouverture de Kalo pothi / la scène finale de Mandarines /

9 février 2017

mamy blue

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JAMAIS CONTENTE
d'Emilie Deleuze

Pendant les films, il m'arrive assez souvent de penser au titre que je pourrais donner au post qui viendra après. Celui-ci à failli s'appeler d'abord LA BOUM 17, puis LA BOUM OU LA GIFLE, puis AURORE ET LES GARCONS... D'Emilie Deleuze, on avait passé, me semble-t-il,  Peau Neuve, son premier long (dans le boo vieueueux  cinéma, et au temps où j'aimais encore Samuel Le Bihan). je ne connais pas plus que ça la demoiselle, mais j'ai un a priori positif, parce que, entre autres, on la voit dans Le magnifique Le bois dont les rêves sont faits, de Claire Simon, et qu'elles avaient l'air d'être plutôt copines.
En plus, au générique est apparu le nom de Marie Desplechin, dont j'ai adoré les premiers recueils de nouvelles (Trop sensibles). C'est elle qui a signé le roman d'ados dont le film est tiré, et qui a bossé comme co-scénariste sur le film. C'est le journal d'Aurore, qui repique sa cinquième, qui en veut à tout le monde, et calimérise à longueur de journal intime (qu'elle tient oralement). Le personnage d'Aurore est vraiment l'ado typique tête à claques, en pleine crise d'adotypiquetêteàclaquitude, mais attention, le modèle familial, hein format XXL. La distribution, autour de la demoiselle (très bien) qui tient le rôle titre, est excellente : Patricia Mazuy (qui a des airs de Noémie Lvosky) en maman, Philippe Duquesne (que j'adorai chez les Deschiens, et n'a peut-être pas eu la carrière qu'il méritait) en papa, et Catherine Hiegel (grandiose, en grand-mère qui place la barre au moins aussi haut que la Denise Grey de La Boum...) plus Alex Lutz, très juste  en prof de français providentiel (qui a juste gardé sa blondeur de Liliane que j'adôôôre).
Aurore, donc, déteste tout un chacun, pose des questions saugrenues, tâtonne affectivement et informationsexuellement, louvoie, hésite, fait du rentre-dedans, (c'est vrai qu'on prendrait de temps en temps plutôt plaisr à la gifler) et tout ça donne un film très agréable, avec, régulièrement de très très jolies idées de cinéma, et des belles grosses guitares sur la bande-son (il s'agit de BRMC -Black Rebel Motorcycle Club-) qui donnent bien la pêche.
Malgré (en ce moment, j'ai comme qui dirait un problème avec les fins) une fin pas vraiment vraiment concluante (à mi-chemin on dira entre Louane et Sophie Marceau...) et vraiment vraiment un peu conconsensuelle qui ne lésine par sur le lénifiant glucosé. Dommage, avant, ça  poilàgrattait bien...
Un dernier point positif : ça n'arrive pas souvent que dans un film "d'ados" il soit (et à plusieurs reprises) question de Francis Ponge... Indulgeons donc.

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8 février 2017

bouchon de champagne

018

SWISS ARMY MAN
de  Daniel Kwan & Daniel Scheinert

Un film... incroyable.
J'en avais entendu parler pour la première fois à l'occasion de l'Etrange Festival de Strasbourg, et voici que le ouaibe le met à disposition, en vostfr ! Je l'ai donc regardé hier soir...
Oui, incroyable.
Pendant les 9/10èmes du film on ne verra que deux acteurs : Paul Dano (mais, si, rappelez-vous, c'était l'ado mutique de Little Miss Sunshine) et Daniel Radcliffe (mais si, rappelez-vous, c'est lui qui jouait Harry Potter!) le premier dans le rôle d'un naufragé, et le second dans le rôle... d'un mort! Ils vont devenir copains et vivre ensemble des aventures variées (dans un décor qui pourrait presque  l'être lui aussi, justement, a-varié, puisqu'en seront utilisés beaucoup d'éléments -il s'agit d'un genre de décharge sauvage au milieu d'on ne sait pas trop où, avec beaucoup de détritus et ordures diverses,  matériel de récup' pour raconter des histoires avec un génie du bricolage des deux réalisateurs qui n'aurait pas fait tache chez, par exemple, un Michel Gondry...) Le naufragé va tenter d'aider le mort à revivre (ou à réapprendre à vivre , mais comme chantait Aragon "le temps d'apprendre à vivre il est déjà trop tard"), à moins que ce ne soit le contraire...
C'est un film très... organique : on y pète, on y recrache de l'eau, on y vomit un peu, on s'y intéresse au caca, à la branlette, à l'art de péter ou pas en société sans que cela soit jamais grossier ou vulgos ou racoleur. On y parle, aussi, beaucoup. C'est drôle, c'est cru, c'est très réjouissant.
On pourrait résumer en disant que c'est une histoire d'amitié entre deux mecs dont l'un est mort...
Et le film réussit à tenir le pari de son scénario culotté presque jusqu'au bout (était-il nécessaire qu'apparussent, en toute fin de compte, tous ces autres personnages ?). Mais c'est juste un petit bémol, c'était peut-être difficile de faire autrement. Un film qui fascine, en tout cas.
Aucune date de sortie prévue en France pour l'instant.(Tant pis pour vous)

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(et je ne vous préciserai pas davantage l'emploi qui est fait du bouchon de champagne qui donne son titre à ce post...)

7 février 2017

lumumba

017

LES HABITANTS
d'Alex Van Warmerdam

Je continue mon exploration (ici ma revisite) de l'oeuvre de cet inconoclaste hollandais (les deux mots peuvent être successivement nom et adjectif). Celui-ci était le tout premier vu du réalisateur, à sa sortie, en 1995, (le bôô cinéma n'existerait pas encore avant belle lurette) et je l'aime toujours autant. Un groupe de gens vivant dans un embryon de lotissement (une arbrisseau a poussé dans une bétonnière abandonnée) qui se limite à pas beaucoup plus d'une rue (avec un coin de, pour pouvoir y tourner), à côté d'une forêt très Magrittesque avec un (tout petit) lac au milieu. Quelques familles "subtilement dysfonctionnelles" -j'ai décidé d'écrire ça dans chaque post à propos des films de AVW, parce qu'elles le sont quasiment toujours-,  surtout celle du gros grand boucher érotomane, de son épouse qui aspire à la sainteté et de leur fils à lunettes et en vélo qui se grime en Lumumba. Et de leur statue de St Antoine. Ajoutez un facteur très curieux (joué par Van Warmerdam en personne), un garde-chasse très tatillon et très myope (et très frigide, face à son épouse très incandescente) et vous aurez à peu près l'essentiel de la population de ces habitants-là. Au milieu de leur nulle part. Et que, oui, j'aime toujours autant. Filmage au cordeau (très tendance "ligne claire") dialogues à l'économie, humour sans ménagement (tendance météo "froid et sec") et désespoir à peine agrémenté d'un demi-sourire en coin, avec de subits et inattendus surgissements poétiques. A recenser d'urgence, donc.

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5 février 2017

magritte(s)

Les Magritte 2017 du Cinéma Belge ont été décernés
Certains m'ont particulièrement fait plaisir :
cinq pour Les premiers, les derniers, le film de Boulichounet Lanners (Meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur espoir masculin -pour David Murgia-, meilleurs décors, meilleurs costumes)
deux pour le film de Xavier seron Je me tue à le dire : meilleur acteur pour Jean-Jacques Rausin et meilleur scénario original ou adaptation,
et un pour Belgica, celui du meilleur film flamand

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