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lieux communs (et autres fadaises)
31 octobre 2015

tout pour pleurer

YA BALAD
de Bachar Mar-Khalifé

bachar mar

(la pochette, déjà, m'émeut)

Oui, tout est parfaitement en place ici pour.(pleurer)
Troisième album de Bachar Mar-Khalifé. C'est Emma qui m'avait fait découvrir son deuxième (Who’s Gonna Get the Ball from Behind the Wall of the Garden Today?) qu'elle avait découvert d'ailleurs je ne sais pas trop comment.
Album qui m'avait tellement plu (et qui ne ressemble tellement à rien qu'on puisse "facilement" étiqueter) que j'avais illico été acheter sur le ouaibe son premier, Oil Slick.
Et voilà qu'on nous annonce il y a peu la sortie du 3ème, Ya balad, que j'ai donc décidé d'acheter aussi. Ce ne fut pas chose facile puisque, (bien que l'ayant vu en vente sur amaz*n), j'ai voulu l'acheter chez le petit commerçant local à Besançon, qui bien sur ne l'avait pas en rayon et me proposait de le commander (moyennant une semaine minimum de délai), et je l'ai donc commandé mais chez moi le soir-même et c'était le bazar sur  amaz*n qui mélangeait la version cd et la version vinyle (je me suis trompé d'ailleurs et j'aid'abord commandé celle-ci, avant d'annuler la commande et d'aller finalement à la fn*c, où le port était gratuit, la version digitale offerte, sauf que le disque était en précommande, ne devant sortir que le 22 (alors qu'à Besançon le vendeur m'avait affirmé qu'il était sorti le 16) et donc que la version téléchargeable ne serait disponible que prochainement...

Tout est arrangé ce matin, j'ai pu télécharger la version digitale (que j'écoute en ce moment). Et je pleure comme je m'y attendais. Mais pas à tout. Je suis beaucoup réceptif aux morceaux  plus calmes,  plus "intimes", avec le piano et juste la voix (le plus souvent en arabe mais même une fois en français, Dors mon gâs, une berceuse de Théodore Botrel, le dernier morceau du disque, à faire dresser les poils tellement on le sent près de nous) : Ya balad, Madonna, Kyrie Eleison, que ceux qui sont plus rythmés, plus enlevés, plus... jazzy ? (arghh).

Bref c'est un monsieur infiniment aimable.
Même si l'album me semble moins immédiatement séduisant au premier abord que ne me l'avait paru son précédent (peut-être aussi parce que le choc de la découverte ne joue plus aussi fort : Bacharounet, on le connaît déjà un peu, on sait donc déjà un peu à quoi s'attendre...) mais les frissons qu'il procure sont d'un tel niveau qu'on ne va tout de même pas lui reprocher que ça ne fonctionne pas à tous les coups, hein...)

28 octobre 2015

oppressions

Une journée de prévisionnement à Gray sous le signe de l'opression (au singulier et au pluriel aussi:

 

LE BOUTON DE NACRE
de Patricio Guzman
Un doc argentin, que j'avais déjà vu à Paris en projection de presse (merci Pyramide!), pour démarrer. Un doc "plus", avec une mise en forme chiadée (comme l'était déjà Nostalgie de la lumière) où une belle et simple voix-off chilienne (celle du réalisateur) nous guide au fil de l'eau (on part d'une roche contenant une goutte d'eau fossilisée), de l'importance de l'eau dans l'histoire et la géographie de son pays, le Chili, puis nous évoque le triste destin des Patagons (ses premiers habitants, victimes de la colonisation, dont il ne reste plus qu'une poignée) pour terminer, à partir d'un bouton retrouvé au fond de l'eau,  sur d'autres victimes celles (les disparus) de l'ère Pinochet (et des méthodes employées par les militaires -scrupuleusement assistés par des civils- pour exterminer des gens et faire disparaître les traces de leurs crimes.) et on revient à l'eau, et le cercle est refermé. Un documentaire très (bien) construit malgré ses allures initiales de marabout-de-ficelle, soigné, poétique, pédagogique sans être pompeux, poignant, bref hautement recommandable.

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LE FILS DE SAUL
de Laszlo Nemes
Un homme, employé dans les SonderKommandos, est soudain mis en présence du cadavre d'un enfant, auquel il décide de donner une sépulture décente, en suivant les rites funéraires juifs. Nous sommes à Auschwitz, en 1944. A l'intérieur du camp. La caméra se focalise sur cet homme et ne le lâche plus, comme pour laisser le spectateur s'y raccrocher avec obstination, tandis que l'horreur environnante est tenue le plus possible hors-champ, et nous parvient surtout par le biais de la bande-son, totalement et insupportablement immersive. Le film a obtenu le Grand Prix à Cannes, et n'y a laissé personne indifférent (il a provoqué ici-même, ce jour, beaucoup de discussions et d'interrogations). Je suis très mal à l'aise pour écrire quand il est question de la Shoah, des nazis et des camps de concentration. Parce que c'est un sujet qui me terrifie, parce qu'il s'agit d'un univers tellement effroyable, indicible, que la question de sa représentabilité fait sens, comme l'avait évoqué Claude Lanzmann (qui a par contre tout à fait légitimé le réalisateur Laszlo Nemes, à ce même festival de Cannes).
Ce personnage, Saul Auslander, qui est le seul du film à être dénommé, on le suit dans cette recherche insensée d'un rabbin pour pouvoir enterrer son fils. Une idée fixe qui le pousse successivement dans plusieurs lieux du camp (avec toujours cette violence inimaginable dans les oreilles) des lieux et des actes, des fonctions, les vestiaires des chambres à gaz, le pelletage des cendres des fours, les massacres dans les fosses communes (ce que j'écris là me semblecomplètement obscène) à la tentative d'évasion des Sonderkommandos (qui a réellement eu lieu). Le personnage -l'acteur- semble s'être complètement refermé en lui-même, comme pour tenter de s'abstraire  de cette épouvante en descendant à l'intérieur de soi. Le fils de Saul est l'histoire d'un personnage précis (de fiction) dans un contexte historique connu. Effroyablement connu. Un univers monstrueux, inimaginablement. Le choix d'en faire le décor de cette histoire (de sa représentation) peut-il alors être discuté ?
(J'ai beaucoup de mal à en parler, je m'y suis déjà repris à plusieurs fois, et je me rends compte que je redis les mêmes choses où presque.) Un film violent, c'est sûr, dérangeant, malaisé (que Claude Lanzmann définit comme l'anti-Liste de Schindler), un film viscéral mais un film justifiable (nécessaire), même si je n'ai pas les mots pour.

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THE LOBSTER
de Yorgos Lanthimos

Dernier film de la journée (celui-là personne ne l'avait vu.). On n'en connaissait que la double affiche, le pitch intriguant, la réputation du réalisateur, et on espérait pouvoir décompresser un peu. Colin Farrell, John C. Reilly, il y avait en plus au générique quelques noms connus et suscitant l'appétence.
Comme Dominique a eu l'a gentillesse de me le préciser à la fin, il s'agit d'une dystopie, et qu'il s'agissait d'ailleurs du genre le plus utilisé dans les film dont les ados en ce moment raffolent (films dont je ne connais, bien sûr, absolument rien.) un univers, donc, pas tout à fait comme le notre, où le pouvoir en place a édicté des règles différentes. Ici, il s'agit de célibataires qui arrivent dans un hôtel, et qui ont 45 jours pour y trouver l'âme soeur, sous peine d'être transformé(s), à l'issue de cette date-butwar, en un animal (celui qu'ils ont choisi, quand même). Colinchou a choisi le homard. Les clients de l'hôtel ont aussi l'obligation d'aller chaque jour dans les bois à la chasse aux célibataires (un célibataire abattu = un jour de rab'). La première partie du film (celle qui se passe à l'hôtel) est vraiment très... plaisante (ce n'est peut-être pas le terme le plus adapté). Ensuite il advient que Colinchou s'enfuit dans les bois et entre en résistance (sous les ordres de Léa Seydoux, qui est une assez méchante chéfesse) et ça devient moins passionnant. Que ce soit à l'hôtel ou dans les bois, cette société est régie par les mêmes règles impitoyables et absurdes. On rit un peu, puis on grince des dents, et on rit nettement moins. On est aussi fasciné par cet univers maboul que par Colinchou, qui n'a joué jamais si humblement, si en-deça (magnifiquement, bien sûr, et le premier plan ou presque que lui consacre le réalisateur -quand il est filmé en plongée, assis, et que le punctum où l'oeil du spectateur est attiré n'est autre que le renflement de sa braguette- confirme l'émotion qu'il semble (ou qu'il est capable d') avoir suscité.)

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22 octobre 2015

zanzibar

BELLES FAMILLES
de Jean-Paul Rappeneau

Marine Vacht est toujours aussi jeune et jolie que lorsqu'on l'avait découverte dans le film de François Ozon, et dès qu'on la voit, elle a beau être en couple avec Gilles Lellouche (jamais aussi bien, lui, qu'avec une petite barbounette de 2 3 jours), on se doute bien d'où elle va finir : dans les bras de Mathieu Amalric, hein, on n'est pas né de la dernière pluie, comme on s'est douté qu'il y avait un truc important caché dans le tiroir du bureau, et une entourloupe d'héritage à propos de la maison, et que la demoiselle chinoise elle allait tomber folle amoureuse du pianiste chinois...
On est fort quand même hein.

Deuxième "séance orange spéciale retraités mardi 13h45" avec Marie (on était un peu plus dans la salle que la semaine dernière...). Un film de Jean-Paul Rappeneau, tout de même... (qui n'avait rien réalisé depuis onze ans, et dont je n'avais rien vu en salle depuis Cyrano en 1990 - en avant-première au Grand Vox, et on avait quitté la salle assez rapidement me souviens-je parce que c'était en vers-) mais celui-là j'en avais plutôt envie...

Pas vraiment pour Amalric, qui a un peu tendance à m'agacer, de tout réussir comme ça tout ce qu'il entreprend et de jouer avec les plus grands, non, juste sans doute la curiosité... mais du plaisir de voir apparaître assez rapidement Nicole Garcia (que j'adore), Gilles Lellouche (que j'ai beaucoup aimé), la petite Vacht déjà évoquée plus haut, Guillaume de Tonquédec (que j'aime modérément , peut-être juste à cause de son nom), et André Dussolier qui passe par là, et Karin Viard qui débarque à son tour, du beau monde tout de même, hein.

Le sentiment de voir se mettre en place un système d'horlogerie extrêmement bien conçu, un mécanisme scénaristique bien huilé, une machinerie imparable de CQF (comédie de qualité française) où il est question de famille (comme le titre l'indique), d'amour, de gros sous, d'héritage, de maison à vendre, de notaire corrompu, de magouilles immobilières et politiques, tout ça emballé dans un récit qui va de l'avant à marche forcée, au rythme imparable (les gens y bougent beaucoup, tout le temps, avec des moyens de locomotion variés, de la marche à pied à l'avion), tout le récit s'acheminant rectilignement à la façon du Transperceneige vers une scène de concert  globale, auquel (le concert) tous les protagonistes assistent, complexe (et quasi théâtrale), où tout sera résolu ou presque au terme d'allées et venues (et d'entrées et sorties, et de cours et de jardins) multiples et incessantes.

Juste avant un plus-que-happy-end qui ne s'imposait pas et fait exploser le taux de filmoglycémie, lequel était déjà pas mal élevé, en partie à cause du glacage de mille-feuilles de la musique un peu trop omniprésente. (et insistante). On sort pourtant de là assez réjoui. On n'a pas du tout pataugé pendant deux heures dans le lisier de la grosse comédie franchouillarde basse de plafond quiéclabousse. On a les chaussures propres, et, si on avait une chemise blanche elle serait sans tache. Et si formatage il y a, c'est du haut de gamme, de la berline familiale certes, spacieuse et confortable, mais chromée avec des pare-chocs rutilants.

Encore une histoire de famille (à des années-lumière cinématographiques des Secrets des autres, par exemple) mais qui réussit à (me) toucher, notamment dans le rapport au père (j'ai toujours la larme prête à être à l'oeil dès qu'il y a un personnage de père mort à qui on n'a pas réussi à dire ce qu'on avait à lui dire). On peut toujours regretter que les personnages féminins en soient trop (arché)typés (tiens c'est grammaticalement curieux que "personnages féminins" soit au masculin, non ?) : Marine Vacht un poil trop exhibée, Nicole Garcia un rien trop maternée, Karin Viard un peu trop bobonnée, tandis que les mâles en sont un peu uniformisés, tous logés à la même enseigne (pas forcément très reluisante, d'ailleurs) convoiteurs désirants magouilleurs malhonnêtes et menteurs (pas un pour racheter l'autre hihi).

Oui ce sentiment pas si courant que ce sont vraiment des personnages de film. Ne sont juste que. Existant comme les héros de BD juste le temps l'espace de leur case (ni avant ni après), (des cases bien dessinées, bien coloriées) et que tac tac tac les cases succédant aux cases on arrive -cadence oblige- sans encembre et sans déplaisir à la fin de l'histoire. C'est joli, c'est bien fait, c'est agréable mais un peu vide (un peu vain). Irréprochablement irréprochable, quoi.

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19 octobre 2015

quelques (autres) secrets des autres

*

quelques images de plus...

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(voilà qui aurait fait une belle affiche...)

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(voilà, on a tous les personnages principaux, juste il en manque un...)

*

Le film est tiré du roman de Leah Hager Cohen The grief of others (dont rien n'a encore été traduit en français) qu'on aurait donc bien envie de lire...

*

Pour ceux qui l'auraient manqué dans le bôô cinéma, il sera projeté au Kursaal à Besançon les 17 nov, 20 nov, et 23 nov prochains (et le 23, vous pourrez voir également In the family, le premier film du réalisateur.

*

 

 

 

19 octobre 2015

vitamines prénatales

LES SECRETS DES AUTRES
de Patrick Wang

On l'avait programmé cette semaine (en même temps que Much Loved, joli duo), il ne passera que trois fois, c'était ce soir la première, à 18h15, et j'avais tout particulièrement envie de le revoir.
On y était six (tant pis pour les autres), et, à la sortie de la salle, on est resté trois à en parler. Visiblement le courant était passé pendant la projection (et j'ai même eu droit à des compliments au nom de l'association de la part d'un monsieur de Luxeuil pour la qualité de notre programmation et de la chance qu'il avait de pouvoir en bénéficier -j'en ai rosi intérieurement-).

Ce qui m'avait touché à la première vision m'a bouleversé cette fois-ci. Peut-être juste parce que c'est une histoire de famille (et que peut-être, finalement, je réalise que ça me manque, "quelque part"...). Une famille filmée avec une incroyable délicatesse, une extrême sûreté de trait, et une puissance formelle camouflée sous une apparente simplicité, facilité.
Une oeuvre d'art.
J'étais très attentif au découpage des scènes, à la façon dont les plans s'agençaient (et pensant "découpage" j'ai eu alors en tête d'abord les ribambelles de silhouettes, puis ces dentelles merveilleuses qu'on arrive  parfois à réaliser sur des papiers pliés -les effets conjugués de la symétrie et de ciseaux minutieux- et qu'on est toujours étonné de voir apparaître, lorsqu'on les déplie -soigneusement, pour ne pas les déchirer- et j'associais au film de Patrick Wang la même fragilité, la même finesse, la même beauté,  bref le même émerveillement.)
Plusieurs fois j'ai pensé "ce film est précieux".
Parce qu'il réussit à parler de choses normales, habituelles, courantes (au cinéma, mais dans la vraie vie aussi) d'une façon qui l'est moins (normale, habituelle, courante), le réalisateur intervenant sur la matière même (formelle) de son récit, sans pour autant tomber dans l'esthétisme flamboyant ou l'avant-gardisme abscons. J'aime la façon qu'a Patrick Wang d'insérer les flash-backs par exemple, vous savez ces petites bouffées mémorielles qui surgissent  à la lisière de la conscience, qui affleurent soudain plop! comme des bulles à la surface du magma dans un cratère, et qui disparaissent ensuite aussi sec et la séquence reprend où elle en était.
J'aime ces personnages, chacun avec ses détails (ses faiblesses et ses forces), chacun(e) avec le petit souci de vie qui le caractérise (un gamin obèse, une gamine qui fait l'école buissonnière, un père qui a du mal à s'imposer dans le couple, une mère pas souvent là, une demi-soeur enceinte et pas forcément heureuse de l'être, un jeune voisin orphelin ...), qui l'embarrasse plus ou moins, qui le fait plus ou moins souffrir, qui le met plus ou moins à distance des autres. Car c'est bien par la relation aux autres que chacun d'eux est caractérisé.
Sans insistance, sans grossir le trait, sans forcément donner de réponse, non plus, le réalisateur mélange doucement, incorpore, (comme, en pâtisserie, lorsqu'on incorpore les blancs, cette masse onctueuse, compacte et pourtant si légère, si légèrement). Patrick Wang intègre pourtant dans sa narration des éléments a priori pas très doudoux, des accidents de vie parfois assez brutaux et douloureux, (je n'ai pas encore écrit le mot deuil, il le faut bien pourtant) mais si on pleure (et ce fut mon cas, encore plus que la première fois, je crois)  c'est doucement, c'est par solidarité, c'est intense, et ça fait du bien.

Encore une fois, peut-être que ça vient en grande partie de moi, peut-être que je projette, que cette vision de la famille je l'idéalise en quelque sorte parce qu'elle m'aura depuis un bail fait défaut -sans que je m'en sois porté plus mal à vrai dire pendant assez longtemps-. Je l'ai déjà écrit quelque part ici (et plusieurs fois même peut-être) : tout ça me semble fascinant, par ce qu'exotique quasiment, (fictionnel en tout cas..., oui, pour moi la famille relève de la fiction, celle des livres de lecture, des gravures de vocabulaire, des magazines féminins, des romans...)

Et la scène finale, celle des tournesols, est sublime (tant elle est désencombrée de pathos).

Non, je n'ai pas de réponse non plus, mais ces Secrets des autres (en VO il s'agit du chagrin, c'est plus intéressant) auront été pour moi une belle découverte, oui, un des plus beaux films sans doute de ces derniers mois (un de ceux en tout cas qui m'aura le plus touché...)

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18 octobre 2015

crime et châtiment

L'HOMME IRRATIONNEL
de Woody Allen

J'y suis donc allé seul, puisque D. avait soudain décidé "qu'elle ne voulait plus voir de films de Woody Allen, puisqu'à chaque fois elle était déçue" (mais je crois plutôt qu'elle n'a pas osé me dire qu'elle préférait aller se promener dans le froid humide avec une autre copine que je ne connaissais pas hihi).
La bande-annonce , soyons honnêtes, ne faisait pas envie mais voilà que la presse (ou une certaine partie, Téléramuche notamment) semblait dithyrambique, et que, de plus, il n'y avait rien d'autre de visible à cette heure-là... et donc j'y suis allé.
Il y a Joaquin Phoenix (qui a un peu forci, -juste pour le rôle ??- et aborde un délicieux bedon) qui joue un prof de philo débarquant dans une quelconque université ricaine (on se croirait un peu dans la trilogie de David Lodge : cours, campus, profs, étudiant(e)s, draguouilles entre collègues et échauffements plus ou moins sentimentaux) essaie d'y trouver sa place (marquer son territoire ?).
Car Abe (c'est Joaquinou) déprime, sirote du single malt avec assiduité, cède aux avances d'une collègue mais n'est pas en mesure de terminer le round, sympathise (en tout bien tout honneur) avec une de ses étudiantes, et, au détour d'une conversation, trouve enfin tadam! un remède contre son inappétence de la vie : tiens, il va commettre un crime, et un crime parfait qui plus est. La victime sera un vieux juge odieux qu'il ne connaît pas, mais qui a juste été mentionné lors d'un repas comme pourrissant la vie d'une amie d'amis.
Le voici donc tout occupé par la préparation dudit crime. Puis son exécution, et ses conséquences immédiates : enfin Abe reprend goût à la vie, est dépanné sexuellement, cède aux avances de la jeune étudiante, bref fait feu de tout bois et revit. Heaven, i'm in heaven (comme chantait Fred Astaire à la fin de La Rose pourpre du Caire).
Sauf que le crime en question  va  se révéler petit à petit pas si parfait que ça, (et ce sera l'objet de la troisième partie du film, dont je ne dirai rien de rien je lève la main droite et je dis je le jure.) Où il sera question de détails, de suppositions hasardeuses, de coïncidences fâcheuses, de cas de conscience, de choix à faire, et de décisions à prendre.
Jusqu'à un épilogue que je ne révèlerai pas non plus (mais qui a sans doute quelque chose à voir avec , disons... Match Point, du même Woody A.)
C'est assez noir, mais je suis sorti de là plutôt ragaillardi, ce film-là m'a bien plu (si j'avais beaucoup aimé Blue Jasmine, je gardais un souvenir... mitigé du mollasson Magic in the moonlight -à vrai dire même pas de souvenir du tout à part que c'était jaunasse.... et je m'aperçois en remontant le long de la filmo de Woodychounet que j'aime en général un film sur deux, et qu'il y en a certains (To Rome with love, Scoop) que je ne suis même pas sûr d'avoir vus!) et feuilletant les critiques, tiens, il semblerait que seul Libé ait dé-tes-té (mais c'est le fameux Julien qui m'a déjà agacé quelques fois -mais enchanté d'autres-) sinon tout le monde est plutôt au beau fixe.
Il y a pas mal de choses intéressantes dans ce film : notamment qu'il soit narré par deux voix-off en parallèle (souvenez-vous à moitié de Boulevard du Crépuscule, hihihi) celles du prof de philo de l'étudiante. Les deux façons de voir les choses. La moralité (ou dans le cas présent l'amoralité) en est aussi fort plaisante. Puisqu'il est question de philo, j'ai envisagé d'utiliser le mot cynisme mais damned tout le monde ou presque a eu la même idée (et c'est beaucoup moins facile de glisser  stoïcisme, épicurisme ou cyrénaïsme dans la critique, non ?) d'autant plus que vous n'êtes pas sans savoir que la philosophie m'emmerde, et ce depuis ma prime jeunesse... donc closons  (?) là le chapitre glose.
Et réjouissons-nous.

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l'affiche française

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et, plus rare, l'affiche turque!

17 octobre 2015

28 avril

UNE HISTOIRE DE FOU
de Robert Guédiguian

C'était la "soirée d'ouverture de saison", et on offrait à nos adhérents, gracieusement et en avant-première, le nouveau film de Robert Guédiguian (sortie le 11 novembre). Un film long, beau et intense, qui parle de l'arménie, de l'histoire de l'Arménie, des racines du cinéaste, et du rapport qu'il a avec.
Ona a une première partie en noir et blanc, l'assassinat en Allemagne, dans les années 20, d'un dignitaire turc responsable du génocide par un jeune arménien, du procès qui s'ensuit et de l'acquittement qui le conclut.
On passe ensuite à la couleur, et on arrive à Marseille, soixante ans plus tard, dans une famille arménienne (papa Abkarian et maman Ascaride, et le fiston Syrus Shahidi, mimi comme tout mais en désaccord avec son père sur la conduite à tenir, par rapport à la commémoration du génocide : plutôt que les larmes il préconise l'action, et devient membre d'un groupe qui perpétue un attentat contre la voiture de l'ambassadeur de Turquie, en faisant expolser sa voiture. sauf que passait par là un jeune cycliste (Grégoire Leprince-Ringuet, enfin juste) qui chantonnait Il jouait du piano debout et perd dans l'attentat l'usage de ses jambes.
La suite ? Le fiston arménien part à Beyrouth pour continuer les attentats, le papa Abkarian et la maman Ascaride réagissent comme ils peuvent, (entre culpabilité et devoir d'oubli), et en viennent à mettre en place une étrange cohabitation avec Gilles Mercier, le jeune cycliste victime collatérale de l'attentat qui est venue les rejoindre (après que la mère ait fait la démerche de venir à l'hôpital lui demander pardon au nom de la communauté arménienne).
On va et vient, donc, entre la France et le Liban, pour suivre en parallèle l'histoire de cette famille, qui s'est complexifiée encore lorsque Gilles Mercier a émis le voeu de rencontrer Aram, le fils parti responsable de l'attentat.
Vie de famille marseillaise ici, entraînement militaire là-bas. Chacun a ses raisons, mais il arrive qu'on change d'avis, que les positions fluctuent, que les décisions prises ne paraissent plus si irrévocables...
Le film est long mais n'apparaît jamais lourd (même si parfois les dialogues en paraissent très -trop- écrits.) Le didactisme qui pourrait (c'est toujours un risque) apparaître pesant est très heureusement magnifiquement tempéré par la formidable bienveillance qu'on connaît à Guédiguian (dont on est d'ailleurs en droit, dans le cas présent,  de se demander, jusqu'au bout, de quel côté son coeur d'Arménien balance vraiment, (en gros, le silence résigné ou la lutte armée) jusqu'à ce qu'on lise, à l'extrême fin du film, cette dédicace du réalisateur à ses "camarades turcs dans la lutte" (je ne peux que citer approximativement et je le regrette) et que les choses soient plus claires) et qui replace constamment le viseur sur la dimension humaine des conflits -grands ou petits- sans (ou presque) ce fameux "folklorisme" marseillais qui était aussi une de ses marques de fabrique (tiens, d'ailleurs, plus de Gérard Meylan)....
Une belle réussite (et j'ai les larmes aux yeux en repensant à cette très belle scène ou Simon Abkarian danse seul devant une photographie...)

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15 octobre 2015

flippé ma race

THE VISIT
de M Night Shyamalan

Bon, si je n'avais pas eu un code orange pour le jour où, justement la séance était offerte aux adhérents, je n'aurais peut-être pas fait le forcing pour y aller (quoique) et puis ça tombait bien, Marie était d'accord (quoiqu'un poil réticente) et hop, allons-y donc pour la séance (de retraités) de 13h45, d'autant plus que le caissier, qui nous connaît depuis le temps et sait ce qu'on va voir d'hab' s'est un peu étonné de, et nous a cer-ti-fié en rigolant que non non ça ne faisait absolument pas peur (ah le chien, il peut numéroter ses abattis).
On était tout seuls à la 4, désinvoltes, quand ça a commencé. C'était en VF (on était prévenus), et la VF était épouvantable (enfin rien que le fait de savoir que c'était en VF la faisait sonner épouvantable). Déjà, c'est (on venait de voir la bande-annonce de Paranormal activity 5 qui nous avait comme qui dirait mis dans l'ambiance) filmé en "caméra subjective", comme tous ces films dont les jeunes raffolent, étiquetés épouvante-horreur dans all*ciné, à base de found footage, d'ordinateur, de webcam etc., où tout ce qu'on voit se revendique comme filmé par un appareil filmant.
Ouverture : plan sur une maman filmée par sa fille, (on essaie de ne pas remarquer que ce qu'elle dit ne correspond pas vraiment avec les mouvements de sa bouche) elle raconte qu'elle n'a pas vu ses parents depuis des lustres, depuis qu'elle s'est sauvée de la maison quand elle était plus jeune, mais qu'elle a décidé de leur envoyer ses deux enfants en visite (qui n'ont jamais vu les grands-parents en question), comme ils lui en ont fait la demande, et ça l'arrange bien en fin de compte, histoire de partir s'éclater en croisière avec le nouveau bellâtre qu'elle vient de rencontrer (le père des enfants les a abandonnés à leur naissance.). La gamine continue de filmer (c'est une adote blondinette) dans la voiture, se chamaille avec son frère (un gamin blondinet avec une coiffure en kouglof qui, de plus, se pique de rapper (et son rap en VF est assez énervant).
Toujours filmant, les voici donc récupérés à la sortie du train par les fameux grands-parents, et conduits à la maison (où, donc, leur maman a passé son enfance). La fillette a décidé de réaliser un film pour sa mère, et se met donc au travail (et le petit frère a récupéré un appareil avec lequel il filme aussi (pratique pour la vraisemblablité des contrechamps lors des dialogues ).
Jusque là tout allait bien, même pas peur ah ah ah,  et je ricanais un peu en moi-même (je faisais le malin). Et voilà que le réalisateur commence à nous mettre la pression, lentement, petit à petit, avec des bruits nocturnes bizarres, des détails inquiétants, des moments où la musique fait BOUM! et tu ne peux pas t'empêcher de sauter en l'air dans ton fauteuil (je crois que ça s'appelle des jump scares et c'est énervant, d'autant plus que le réalisateur ne s'en prive pas, et semble même y prendre plaisir), bref, il t'a empoigné, et ne va plus te lâcher jusqu'à la fin du film.  Tiens, la grand-mère qui vomit la nuit, tiens le grand-père qui va fiare des trucs en cachette dans la resserre, tiens... Ca va monter, monter, ralentir un peu en arrivant en-haut, comme dans les montagnes russes, pour, selon la formule consacrée, repartir de plus belle, (accrochez-vous) et monter en puissance, comme on se doutait bien, quand même, que ça allait finir par se passer (on savait bien que ça ne serait pas La petite maison dans la prairie, hein). Au départ avec du pas grand-chose, et ensuite avec du pire en pire.
Mais je l'ai déjà dit, je suis vraiment bon public (et il semblerait que Marie aussi), et, à partir d'un certain moment, (il y a un joli twist) j'étais vraiment noué par la trouille. M Night Shyamalan utilise toutes les ficelles de ce genre de film (de genre), mais avec une distance légèrement narquoise (puisque la demoiselle a un discours de cinéaste, et des remarques sur son film en train de s'élaborer -celui qu'on est en train de voir, donc.-) comme s'il disait au spectateur "je ne suis pas dupe, je sais que vous n'êtes pas dupes, vous vous attendez à ce que je vous fasse flipper, et je vais le faire, regardez bien..."
Et il faut reconnaître que c'est bien fait, que c'est efficacement fait (avec, en prime chaque jour des plans superbes sur des arbres sans rapport avec l'intrigue mais vraiment plaisants aux yeux) avec tout une partie finale (le moment climax) assez croquignolette, un déchaînement nocturne et cinématographique certes inscrit dans le cahier des charges de ce type de productions mais très efficacement flippant, sans une goutte de sang pourtant, ou presque, et même, tiens,  un happy end chabadabada, (avec bien la musique nunuche que la fille avait choisi pour la fin de son film), qui fait craindre un BOUH! final avec un machin horrible qui déboulerait tout d'un coup en gros plan... mais non, même pas, on a juste droit en prime à un ultime rap du frérot sur le générique de fin...
Bon, avec le ticket orange et le prix de la place partagé, on en a eu pour nos sous, hein...

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(l'affiche française est un peu vague...)

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(je préfère l'américaine...)

14 octobre 2015

booze

LES CHANSONS QUE MES FRERES M'ONT APPRISES
de Chloé Zhao

Un premier film de grands espaces et de galops, de paysages sublimes et de gens tristes aussi, de mélancolie et d'espoir(s). C'est comme chaque fois qu'on va voir un film qui parle des Indiens, des Eskimos, des Aborigènes, le constat souvent frontal, brutal, d'une misère sociale, de la disproportion entre les grands espaces d'avant, de ce qu'était leur cadre de vie, leur territoire, et dont ils ont été dépossédés au profit des colons, des envahisseurs, et désormais la réserve dans laquelle  ils sont cantonnés, cet ultime espace qu'on leur a concédé, cette misère révoltante où on les laisse croupir, ce riquiqui lopin de présent où les regarder s'éteindre.
Le film est l'histoire d'un frère et d'une soeur vivant ensemble avec leur mère, une des neuf épouses de leur père, père dont ils apprennent la mort dans l'incendie de sa maison au début du film.  Johnny et Jashaun, le frère et la petite soeur. (Le film est vu par le regard de la fillette). Lui vit grâce à des petites combines (il trafique de l'alcool dans la réserve, où a été instaurée la prohibition) et rêve de prendre bientôt le large avec sa copine, direction L.A dans un pick-up pourri. Le film raconte leur quotidien, entre le décès de leur père et le départ du jeune homme...
Ce film, le premier de sa réalisatrice, a la particularité de s'être tourné sur le vif (sur le fil)  dans la réserve de Pine Ridge (Dakota du nord) où la demoiselle a passé quatre années (et n'est donc pas autobiographique, contrairement à ce qu'on pourrait supposer en le voyant, tant il sonne juste et beau et réel) d'ailleurs plusieurs de ses personnages portent, au générique, le même nom que celui qu'ils ont dans la vie.
Comme dans Zaneta, le film a été réalisé "de 'l'intérieur". De la communauté Rom pour l'un, de la communauté Indienne pour l'autre, et,  même si les problèmes des uns et des autres ne sont pas tout à fait les mêmes, les regards des réalisateurs témoignent du même investissement affectif pour la communauté qu'ils filment, de cette volonté de rester au plus près des gens (des vrais et des "presque vrais") et de raconter leur vie (la vraie et la filmée). Dans les deux cas, la trame scénaristique est mince (pour ces Chansons... le film s'est construit jour après jour, au fil d'improvisations successives) mais c'est ce que vivent ces personnages qui compte..
La vie dans la réserve est confinée, démoralisée, contrairement à ce que pourraient laisser penser les splendides paysages written in the west qui émaillent régulièrement le récit. Des images surnaturellement belles, précises, précieuses, qui accentuent encore le contraste avec la mouise dans laquelle vivent les habitants. Terre à terre profond. L'alcool et la drogue, les petits boulots merdiques, les bagarres, la vie en vase clos, accentués par le fait que tout le monde ou presque est le frère ou la soeur ou le cousin ou le fils de. Mais la vision de Chloé Zhao n'est jamais misérabiliste. Le frère et la soeur qu'on suit ont des tempéraments suffisamment forts pour en faire des personnages passionnants, profonds, touchants. lui qui ne pense qu'à s'en aller, et elle, au contraire, qui se fait coudre une robe de cérémonie pour aller au prochain pow wow chanter et danser comme ses ancêtres. Mais rien de folklorique non plus (ou de folklorisant) : les choses sont présentées et filmées telles que. Et des scènes fortes émergent ainsi, au milieu des choses simples de ce quotidien (pour eux), sans que le film cherche forcément à nous prendre en otages affectifs.
Partir, revenir ?
Et, comme le dit Johnny : Comment avoir envie d'autre chose quand on n'a rien connu d'autre ?
La fin est magnifique (et j'ai versé ma larme, comment faire autrement).

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13 octobre 2015

le grand inquisiteur

SANGUE DEL MIO SANGUE
de Marco Bellochio

J'ai une relation tumultueuse et instable avec le cinéma de Marco Bellochio, passant sans cesse du j'adore au je déteste, du encore encore! au plus jamais ça. Comme quoi cet homme me surprend toujours, et il y réussit parfaitement, une fois de plus. Sangue del mio sangue fait partie de la frange encore encore!
Je précise que je ne savais rien de rien du film, ni résumé, ni bande-annonce, juste une affiche floue et bleue et plutôt plaisante à l'oeil.

Tiens, nous voilà plongés dans un film en costumes, avec un gentilhomme qui se rend dans un cloître pour s'indigner des raisons qui ont fait que son frère jumeau a été enterré "comme un âne". Justement, on lui explique que c'est parcequ'il s'est suicidé, à cause d'une femme (une nonne, qui plus est), et que si la femme en question avoue qu'elle a pactisé avec le diable, la faute n'en sera plus imputée au défunt, qui pourra alors reposer en cimetière consacré. On va la torturer un peu, et elle va avouer...
Et hop! nous voilà dans un bon vieux film d'inquisition avec les épreuves successives (l'eau, puis les larmes, puis, brrr le feu) que subit la nonne en question, sous l'oeil tourmenté du jeune homme, inquiet du curé et allumé de l'inquisiteur, car elle les remporte l'une après l'autre, haut la main, jusqu'à ce qu'on finisse par décider de l'emmurer vivante (avec juste une brique manquante par laquelle on peut voir ses yeux).
Cette première partie est à la fois très gothique et gaillarde (le jeune homme loge chez deux soeurs "bonnes catholiques" avec qui les soirées le deviennent de moins en moins, (catholiques), et que je t'enlève tes bottes et ton pantalon, et que je défais ma chevelure et que je viens traîner en liquette, et que je viens me coucher dans ton lit une de chaque côté...), à mi-chemin entre Le Moine et Le Décaméron... Bellochio semble prendre tout ça tellement au sérieux qu'on ne peut s'empêcher d'être un peu surpris et de se demander s'il ne nous mènerait pas un peu en bateau (on se réjouit de la charge contre la religion, catholique surtout, mais on s'interroge...).
Car, sans prévenir, deuxième partie il va y avoir. "Tiens, j'ai cru apercevoir une voiture rouge par l'interstice de la porte de la maison..." ai-je pensé soudain, et il y avait bien une voiture rouge, appartenant à un nouveau-riche russe, qui vient pour acheter la fameuse prison (le fameux couvent), accompagné d'un Inspecteur du trésor dans lequel on reconnaît tiens l'acteur qui jouait le gentilhomme dans la première partie. Car nous voilà transportés dans une Italie contemporaine, sur les mêmes lieux mais des siècles plus tard.
Le pouvoir n'est plus entre les mains des instances religieuses, mais celles d'un vieux comte assimilé "vampire", (qui occupe d'ailleurs les lieux clandestinement depuis huit ans), qui dirige le village par l'intermédiaire d'un groupe de mystérieux conspirateurs à sa botte  qui se réunissent chez lui la nuit en cachette... Là on perd un peu pied, on se demande ou Marco B. veut bien en venir, il y a de la liesse populaire, un défilé de personnages bruyants et pafois énervants, on ne sait plus qui trompe qui ni qui cherche quoi, d'autant plus qu'il nous remet conclusivement une lichette de voyage dans le temps en nous racontant la fin de l'histoire de la nonne emmurée, où il fait jouer l'évêque par l'acteur qui joue le vieux vampire fatigué, et le curé qui l'accompagne par l'acteur qui joue le gardien du site (et le valet du vampire) dans la partie contemporaine.
Et la nonne emmurée, elle sort de sa geôle dont les maçons aveuglés viennent de briser les murs, toute nue, fraîche et attirante comme une Vénus, magnifique...
Moralité ? Non lo so*. (et je ne suis pas certain que Bellochio aussi -ou non plus- inoltre*...)

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* merci gougueul traduc

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