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lieux communs (et autres fadaises)
11 mai 2009

ciné europa

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Et voilà, la s'maine est finie! Ce fut un genre de "mini-festival" (smiley aux joues roses : je suis un des seuls à avoir tout vu, huhuhu!), avec le plaisir de revoir dans la salle les mêmes têtes plus ou moins aux différentes séances, de se taper deux films de suite, de prendre le temps à la sortie d'échanger nos impressions... ça j'aime vraiment bien!
Huit films (dont un seul, le roumain, que j'avais déjà vu mais que je retournais voir avec plaisir), huit bons (à très bons) moments passés, huit histoires et huit façons de les raconter... Une tonalité d'ensemble plutôt sombre (cinq films évoquent la mort ou le deuil) mais avec toujours quand même ou presque un peu de soleil...
AU DIABLE STALINE... (le titre est terrible) : un roumain un peu théâtral, un peu démonstratif, un peu truculent, un peu appliqué, et un peu triste aussi (plusieurs morts)
LE DEJEUNER DU 15 AOÛT : un italien sympathique qui m'a un peu laissé sur ma faim... avec des p'tits coups de blanc, des combats feutrés entre vieilles et quelques considérations gastronomiques (pas de mort)
LA SOLEDAD : un espagnol minutieux à double foyer, entre virtuosité et affèterie, sur le destin de deux femmes qui ne se rencontreront jamais, et le terrorisme (deux morts)
PIECES DETACHEES : un "espagnol" un peu maladroit et consciencieux, entre documentaire mécanique et mécanique adolescente, avec rêve américain et combines pour survivre, cabron! (un mort)
BOY A : un britannique (très) triste et gris et froid avec un certain degré d'alcoolémie, et où la volonté de réinsertion sociale montre ses limites (trois morts)
SEPTIEME CIEL : un allemand d'abord joyeux et lumineux, puis moins, sur les émois d'une sexagénaire, jusque là fidèle sans faille, avec un presque'octogénaire (une mort)
UN ETE ITALIEN : contrairement aux apparences, un autre britannique, triste aussi, (mais très ensoleillé), filmage techniquement parfait, scénaristiquement pas tout à fait abouti (une mort)
MARIAGE A L'ISLANDAISE : en avant-première, un islandais, joyeusement déjanté et comme d'hab' bordélique, (même si un tout petit peu longuet à démarrer). Bavard et drôle. (presqu'une mort)

3 mai 2009

court-bouillon de poisson-chat

DANS LA BRUME ELECTRIQUE
de Bertrand Tavernier

Le dernier film vu à Paris, dimanche soir, au MK2 Bibliothèque, histoire de boucler la boucle... Une surprise, à la séance de 19h, la salle était quasiment pleine! J'attendais, ayant juste eu un avis de Marie pas très enthousiaste sur le film, et, donc, finalement ce fut plutôt une excellente surprise (j'avoue ne pas avoir lu le bouquin de James Lee Burke, au même beau titre énigmatique -en plus long, avec les morts confédérés- et de ne point avoir donc de point -justement- de comparaison)
D'habitude, les mots Louisiane, cajun, bayou auraient plutôt tendance à me faire fuir, mais là, pas du tout, avec un Tommy Lee Jones plus monolithiquement furibard que jamais, qui mène une enquête à double (voire à triple) fond. Un serial killer contemporain, un crime raciste il y a longtemps, et, pour épaissir la sauce du ragoût, le fantôme d'un général américain mort il y a encore plus longtemps. Rajoutez y un gros mafieux (ou assimilé), un acteur "qui ne suce pas que de la glace", un(e) agent(e) fédéral(e) latino, un flic intègre, un autre qui l'est moins, et perdez les dans la fameuse brume électrique, avec quelques morts violentes et autres armes à feu...
C'est plutôt très bien filmé et monté, tour à tour calme et énervé (comme le Sud profond, nous vanterait une publicité touristique) : parfois le film progresse aussi paisiblement qu'un crocodile en apparence assoupi dans un marigot et parfois -tschak!- voilà qu'il se redresse et il attaque avec une rapidité qu'on n'aurait pas soupçonné(e) (les scènes de violence sont d'autant plus violentes qu'elles sont, surtout la première, parfaitement imprévisibles). Great job!

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2 mai 2009

magané(e)

ROMAINE PAR MOINS TRENTE
d'Agnès Obadia

La bande-annonce (vue à chaque séance à Paris) faisait plutôt envie. J'y suis donc allé (pour finir ma carte, et oh voilà qu'un ange à gros yeux m'a filé en douce une entrée gratuite car ladite carte était périmée, y compris les deux places qui restaient dessus...) On était peu dans la salle (pourtant c'est un film dont on parle, non ? je pensais que les gens se ruaient pour voir les films dont on parle... et bien pas tous!)
J'aime beaucoup Sandrine Kiberlain, et aussi (quoiqu'un peu moins, on ne peut pas aimer autant un acteur mâle qu'une actrice fille huhuhu) Pascal Elbé, et, de ce point de vue là, je n'ai pas été déçu. Sandrine fait sa grande Duduche nunuche en doudoune et chnobottes (c'est private joke local, vous pouvez pas comprendre...) comme j'aime et lui son Pascal-tellement-mimi (à la fin, il a même une barbe encore plus mimi avec de la glace dedans, mmhhh...), il ya même quelques canadiens sympathiques et mal rasés, quelques canadiennes délurées et bavardes, une hôtesse de l'air trouillarde, et bien entendu beaucoup de neige, de glace et autres joyeuseries hivernales (l'essentiel du film se passe à Montréal)
C'est un peu loufoque, un peu laborieux, un peu paresseux, bref on sourit en suivant les péripéties de Bécassine à Montréal sans sans réel déplaisir mais sans enthousiasme délirant non plus. il manque un peu de ... corps ? Un bon point néanmoins pour la chute finale...
(On mange un chocolat glacé : c'est agréable, un peu rafraîchissant mais quand même un peu trop sucré, et après, hop, on jette le bâton. Et c'est fini!)

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(c'est drôle, sur l'affiche, on a l'impression que c'est le même illustrateur que les livres de Martine...)

1 mai 2009

qu'à moitié là

INLAND
de Tariq Teguia

Je m'étais promis d'y retourner, et il passait justement dans mon MK2 joli... pour deux séances je crois. J'y suis donc allé, et, ô surprise, il n'était pourtant qu'11h20, mais mais, allais-je donc me remettre à papillonner ? (c'est vrai, j'avais du sommeil en retard, smiley avec les joues roses...) Je me suis donc repris avec la dernière énergie, et je n'en ai donc plus, cette fois, perdu une miette.
J'ai réalisé, que, finalement, la dernière fois, je n'en avais pas tant perdu que ça, il ne s'agissait pour la plupart que de micro-coupures.
J'aime cette façon qu'a Tariq Teguia d'empiler des blocs hétéroclites, des fois ça tient, des fois  juste ça vacille et des fois tout s'écroule. J'aime sa façon d'expérimenter la notion de lieu (ou de non-lieu ?), en tiraillant dans tous les sens. J'aime cette histoire d'amour sans mots ou presque, qui se fond dans le blanc. J'aime ces fugitifs, ces fuyards, ces nomades, ces errants, qui courent dans la nuit. J'aime ces images suffoquées, ces écrans parfois presque vides, ces travellings graphiques, ces trop blanc ou trop noir, ces à-côtés abscons...
Donc je persiste et signe : c'est un des meilleurs films que j'ai vu(s) cette année. Autant par ce qu'il raconte (ou pas) que par la façon dont il le fait.

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1 mai 2009

peshmergas

A TRAVERS LA POUSSIERE
de Shawkat Amin Korki

Il ya des films fragiles, des petits machins un peu malingres, ayant réussi à pousser à force de volonté, d'énergie, et qu'on a donc -paternellement- envie de protéger, de défendre. Ici, nous avons affaire à un road-movie minuscule, d'un réalisateur kurde irakien, narrant les aventures tragi-comiques de deux soldats (les peshmergas du titre de cette notule) et d'un gamin arabe perdu (malheureusement pour lui prénommé Saddam, malheureusement en ces temps de chute du tyran en question, figurée par la chute de la statue d'icelui télédiffusée, ne laissant sur le socle que ses bottes -c'est pour ça qu'on dit rester droit dans ses bottes ?-).
Deux caractères opposés (le grand barbu rigolard, et le petit trapu grincheux), tous deux désemparés et tiraillés,  autour de ce gosse dont personne ne veut. Le grand voudrait bien l'aider, mais le petit trapu n'arrête pas de lui crier dessus et de lui coller des baffes à la moindre occasion.
Un camion militaire déglingué, quelques cantines de bouffe, une douzaine de rues dans une ville bombardée, et voilà de quoi nous tenir en haleine (le terme est peut-être un peu fort), nous larmaloeiller, nous faire sourire et nous attendrir (d'autant plus que les sous-titres semblent avoir été traduits à la tronçonneuse, genre je ne pas très bien le france langage parler je -j'exagère à peine...-).
Dans le même temps, les parents du petit Saddamchounet (qui donc n'est pas du tout l'orphelin qu'on avait pu craindre) ont entrepris de le chercher, et suivent sa piste, avec toujours quelques centaines de mètres de retard. C'est un peu le foutoir,  des soldats américains débarquent, des hélicoptères survolent, des tireurs tirent, on n'est sur de rien...
Un film certes modeste mais, comme le précise l'affiche "couronné de nombreux prix dans de nombreux festivals". Incontestablement attachant, même si parfois maladroit.

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30 avril 2009

piano piano

TOKYO SONATA
de Kiyoshi Kurosawa

A quelques heures d'intervalle, une autre histoire de famille japonaise. A priori, un peu étonnante de classicisme, dans l'oeuvre un peu glauque de l'autre Kurosawa. Une première partie (les 3/4 du film) très propre sur elle, bien peignée, impeccable : le papa est viré de son boulot, l'aîné souhaite s'engager dans l'armée américaine, le cadet vole l'argent de la cantine pour se payer en douce des cours de piano, la maman rêve vaguement d'autre chose, bref, ça se désagrège doucement, implacablement, lorsque soudain, le film opère une sorte de demi-tour au frein à main, se décoiffe furieusement, se néglige, pourrait-on dire, commence quasiment à sentir sous les bras... Ca part en vrille, on pense que ça va aller très très mal pour quasi tout le monde, lorsque -hiiiiiiii crissement de freins- ça redémarre tout à coup en sens inverse pour un final encore plus plus propre sur lui et encore mieux peigné. Surprenant mais pas complètement convaincant.

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30 avril 2009

papillon jaune

STILL WALKING
de Hirokasu Kore Eda

J'aime énormément ce que fait ce monsieur (avec une préférence pour Maborosi et After life), et celui-ci va rejoindre les deux précédents dans mon petit panthéon personnel. Vingt-quatre heures de la vie d'une famille, réunie annuellement à l'occasion de la commémoration du décès d'un des fils, qui s'est noyé il ya longtemps en sauvant un enfant sur la plage.
La mère et la fille papotent en faisant la cuisine, le père fait la tronche dans son bureau, l'autre fils arrive arrive avec sa nouvelle épouse (une veuve) et le jeune fils de celle-ci, et pour le repas on a, rituellement, invité le garçon que le fils mort avait sauvé, et qui est devenu un gros garçon bien empoté et mal à l'aise...
Récit de cette journée, donc, avec la petite histoire de chacun des personnages, de ses peurs, de ses colères, de ses mensonges (chacun, ou presque, a ainsi un "petit secret" perso ou une confidence qu'il révèlera au fil du film). De chaque personnage, et de ses relations avec chacun des autres aussi, qu'elles soient affectueuses ou plus revendicatives (l'un d'ailleurs n'excluant pas l'autre). Et passent des papillons jaunes, voletant comme les regrets. Il ya de la douceur, mais aussi, parfois, de la douleur. C'est un jour d'été, lumineux et ensoleillé, dans une mise en scène à la fois très simple et très subtile, et, vraiment, j'ai adoré ça.

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29 avril 2009

a girl and her dog

WENDY AND LUCY
de Kelly Richardt

Une histoire infiniment triste. Une demoiselle (Wendy), qui fait la route vers l'Alaska en compagnie de sa chienne (Lucy) en est séparée par tout un concours de circonstances. Qui ressemblent vraiment à la vraie vie. Pas de fric, panne de bagnole, piquer dans un supermarché, garde à vue, fourrière, etc..., dans ce qu'elle a de plus réaliste et de plus désagréable. Old Joy parlait déjà, un peu en creux d'une certaine Amérique, là, elle enfonce encore un peu plus le clou, et ça fait un peu mal : routards, sans-emploi ou presque, sdf ou assimilés, vagabonds, bref de tout ceux qui sont "en marge" (dont le reste du pays n'a pas grand-chose à faire) et se démènent pour survivre.
C'est juste, c'est poignant, et ça vous met le moral dans les chaussettes...

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29 avril 2009

seau en plastique vert

PONYO SUR LA FALAISE
de Hayao Miyasaki

C'est le premier Miyazaki que je vois "à sa sortie" (eh oui y a que les imbéciles qui changent pas d'avis!), puisque je ne connais ce monsieur que depuis une date récente ("Mon voisin Totoro", il y a deux ans, grâce à Ecole et Cinéma). C'était le premier film du séjour à Paris, au MK2 Bibliothèque, une "mise en jambes" cinématographique, en quelque sorte...
Et bien, c'était plutôt joyeusement réussi : séance du matin, pas mal de bambins en famille, pour une histoire mignonnette (La petite sirène un peu revisitée) entre un petit garçon et une petite fille (qui est d'abord un poisson, qu'il recueille dans son seau en plastique vert). Tout tourne autour de l'eau (maison sur la falaise, papa sur un bateau, tempête), avec, comme toujours, un arrière-plan mythologique que nous, pauvres occidentaux, ne percevons pas tout à fait dans sa complexité et un message écolo plutôt bienvenu. Juste un peu long me semble-t-il pour les enfants...

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19 avril 2009

topographie

INLAND
de Tariq Teguia

Une aventure. Un genre de road-movie mental. Aussi géographique que cinématographique. Poussant jusqu'à l'extrême, jusqu'à l'incandescence, l'issue de son récit. Jusqu'au fondu au blanc, l'instant ultime où l'écran devient aussi vide (di'image) qu'il est plein (de lumière). Avec Rome plutôt que vous, son premier film, Tariq Teguia m'avait déjà beaucoup impressionné (je l'avais d'ailleurs mis dans les préférés de l'année).
Il a préféré battre le fer  (et la campagne ?) et nous livre donc, plutôt rapidement (?),comme en urgence,  ce deuxième film où il continue de creuser le sillon qu'il avait commencer à tracer.
Ce film-ci procède par chocs, thermiques, chromatiques, ou narratifs. Après un générique d'une extrème élégance formelle (image floue, lumière instable, calligraphie sobrissime -on ne vantera jamais assez les mérites des petites polices-) le réalisateur commence à poser sous nos yeux des fragments narratifs qui se heurtent au premier abord plus qu'ils ne se complètent. C'est un trajet à plusieurs voix, une conversation à plusieurs voies qu'il nous livre là, sans nous en donner les clés ni le mode d'emploi détaillé. Il s'agit en même temps d'histoire (celle d'un pays, entre autres, l'Algérie) et de géographie (celle d'un pays, entre autres, l'Algérie) et, à la fin du film, on se sent comme le héros qui, à un ami qui lui demande incrédule "Mais comment tu as fait pour arriver jusqu'ici ?" répond (je cite de mémoire ) "Je n'étais qu'à moitié là..."
(Il faudrait que je revoie le film d'ailleurs. A ma grande honte, j'avoue que j'y ai un peu dormi. J'y suis allé ce soir là parce qu'il ne passait que deux fois et l'autre soir je ne pouvais pas, et bien qu'en état de fatigue findetrimestrielle j'ai essayé de tenir mais mes yeux m'ont (lâchement) lâché et oui j'ai piqué du nez, plusieurs fois je le confesse et ça m'a m'a, rétrospectivement, mis en rage mais vous savez ce que c'est on ne peut pas lutter, la seule solution serait de se lever pour sortir de la salle mais on n'en est même pas capable, que le sommeil est traître! Mais ce qui me console, car j'avoue à la sortie j'étais un peu perdu, c'est que mon ami Hervé, qui lui n'avait pas fermé l'oeil, se posait néanmoins tout autant de questions que moi...)
Il est donc question de repérages (le personnage principal effectue des relevés topographiques) et de déplacements -plusieurs moyens de locomotion seront employés- (aller vers quelque chose, fuir autre chose, retourner vers), il est question de parole (prise de, absence de, celle donnée et celle tue), et il est question de violence (le pouvoir, la révolte, les émeutes, la répression), voilà pour quelques-uns des murs porteurs (des lignes de fuite) du (des) film(s) de Tariq Teguia. La narration est fractionnée, fragmentée, explosée presque pourrait-on dire pour rester dans la métaphore violente et l'abord en est relativement malaisé si l'on veut absolument faire oeuvre de logique et de rationalité (et vouloir à toute force raccrocher tous les morceaux), car le moins qu'on puisse dire est que ça ne tombe pas forcément sous le sens. Y a des morceaux qui résistent (et quand il ya de la résistance quelque part, c'est plutôt bon signe, non ? ça veut dire que le film en question ne risque pas d'être frappé d'alignement, par exemple.)
Tariq Teguia est indiscutablement un cinéaste. Un vrai, un pur et dur. Un qui cherche et qui ose, qui retourne le machin dans tous les sens et le secoue pour voir quel bruit ça faitun qui essaie, qui expérimente, qui préfère mettre les choses en place plutôt que de se creuser la tête à dire "et si on faisait..." Expérimentation, expérimental, j'avoue que ce sont des mots qui m'ont trotté dans la tête pendant la projection. Surtout quand je vois un mec qui aime autant (que moi) filmer à travers les vitres d'une bagnole en mouvement (c'est p't'être prétentieux, mais j'avais envie de lui dire "copain!") Déjà, c'était la fin de Rome plutôt que vous...

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