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lieux communs (et autres fadaises)
18 avril 2009

confondant

PREDICTIONS
d'Alex Proyas

Tout d'abord, une mise au point : quelqu'un pourrait-il enfin dire à Nicholas Cage qu'il joue vraiment comme un pied ? C'en deviendrait presque émouvant. Je sais, je sais, bien fait pour moi, mais bon. Je voulais aller au ciéma, et j'avais peur de m'endormir face à Villa Amalia , par exemple. Et j'ai donc lu quelques autres critiques, jusqu'à ce que, tant moutons nous sommes, ô consommateurs (culturels ou autres) suivant les parcours balisés et pré-mâchants de la critique consumériste et impérative "Mangez ça, lisez ça, allez voir ça...", jusqu'à ce que donc, me saisisse l'envie irrépressible, irrésistible, d'aller voir ça, justement.
De la science-fiction, j'aime bien. Les histoires de fin du monde, aussi. Et j'avais plutôt bien aimé le Dark City du même Proyas. Alléché -appâté- notamment par Libé (Bayon, qui d'habitude m'insupporte -j'aurais dû me méfier- y parlait -je cite de mémoire- "d'inratable série B de la semaine") je m'y suis donc rendu.
Bon c'est vrai que je n'ai pas dormi. C'est vrai que l'atmosphère fifties du début est plutôt sympathique, que les catastrophes filmées ensuite (un accident de train et un autre de métro) sont plutôt bien foutues et nous donnent le sentiment à nous les hommes spectateurs d'en avoir pour nos sous, mais le dernier quart d'heure est tellement ridicule (Nicholas nous fait un festival de roulement de ses gros yeux comme un jeune veau à l'abattoir, de tombage sur les genoux , de tordage de mains convulsivement , de serre-moi fort contre ton corps c'est la fin du moooooonde) que le grotesque finit par l'emporter sur l'émotionnel , et que la fin du monde en question parait toute riquiquite (avec un message que certains qualifient de propagandesquement douteux et nauséabond, oui oui ça pourrait bien y ressembler...)
Bon quand même, il y a deux lapins qui sont sauvés... (serait-ce un signe ? message perso)

10 avril 2009

canon scié

LOS BASTARDOS
d'Amat Escalante

Ohlala... Dans quelle case ranger ça ? Sous quelle étiquette ? Bourrinade métaphysique ? Polar distancié ? Documentaire saignant ? Argumentation sociale roublarde ?
Dès le début (affiche avec gros flingue agressif, générique rouge avec grosses guitares), on sait que ça va mal tourner, mal finir, qu'il ne peut pas en être autrement.
Premier plan : deux personnages, venus du fin fond du plan s'avancent vers le spectateur en temps réel. Ils vont chercher du travail, comme tous les matins. Dernier plan du film, des mecs ramassent des fraises (même progression géométrique que dans le premier plan) la caméra en suit un, plus particulièrement. C'est un des deux du début. Il pleure. FIN en gros s'inscrit sur l'écran (qui passe au vert).
L'analyse situation initiale / situation finale (c'est comme ça qu'on pratiquait l'analyse filmique il y a déjà un certain temps) pourrait induire en erreur. Ils étaient deux à chercher du travail, il y en a un qui en a trouvé, et il est triste parce que son copain pas ? Pas du tout, pas du tout. L'essentiel du film étant constitué par une "bulle" (unité de temps de lieu et d'action) qui n'a rien à voir avec le reste. Quoique.
Des mexicains clandestins qui ont franchi la frontière, qui se font exploiter par des yankees blancs blancs et arrogants pour 8$ de l'heure, qui se contentent pour vivre des miettes d'un système qui les a rejetés et les méprise, c'est normal qu'à un moment ou à un autre ça pète.
Les voilà donc introduits par effraction dans une baraque où une dame blondinette passe une soirée seulette, crackée devant la téloche (son ado mutique de fils est parti chez des potes) On suppose (et elle aussi) qu'ils sont venus là pour la tuer, seulement ça n'est pas aussi simple (sinon le film durerait un quart d'heure et basta, cabron !) On n'est pas dans un rapport cérébralo/pervers à la Haneke, c'est plus compliqué que ça. Ou beaucoup plus simple.
Avant, simplement, comme des gosses devant une vitrine fracassée, ils vont se servir et en profiter un peu. Manger, boire, un petit plongeon dans la piscine, une petite fumette, (on se prend à espérer vaguement, mais non mais non tout ça va bien se terminer, allez) jusqu'à ce que tout ça nous pète à la gueule (et c'est très exactement ce qui se passe, et même plutôt deux fois qu'une...)
Quand le film passe au vert, et que les lumières se rallument dans la salle, on reste là, un peu sonné pour le compte. K.O technique.
Décidément le cinéma mexicain arrivera à chaque fois à nous surprendre...

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9 avril 2009

"tous mes amis qui faisaient du sport sont morts"

IL DIVO
de Paolo Sorrentino

Un film complexe. Italiennement complexe. D'autant plus que, je le confesse, je suis une burne en histoire, et en histoire politique italienne spécialement. On reçoit une rafale de noms et de dates, encore  plus complexes puisqu'il y a des flash-backs, et, comme on (je) est vite perdu, on se laisse aller, on accepte de ne pas vraiment tout comprendre, et on se laisse fasciner par la forme (un peu comme on l'avait été par celle de Gomorra). Le "héros" s'applle Giulio Andreotti, il est au pouvoir depuis presque cinquante ans si j'ai bien compris, et, dans le film, il est aussi expressif que la marionnette de Mitterrand aux Guignols (à laquelle il fait d'ailleurs furieusement penser). Il a le charisme d'une sole avariée et, autour de lui, ça dégomme dur (corruption et Mafia obligent). Le film est un catalogue de morts violentes et d'images fortes, avec un enrobage musical "ironique" (ironiquement rital ?) mais fichtrement efficace (c'est un plaisir que de s'en prendre autant dans les oreilles). Une forme brillante, ludique presque (le réalisateur joue avec les sous-titres rouges qui annoncent les personnages, par exemple) "agréable", au service d'un sujet somme toute beaucoup moins ragoûtant mais beaucoup plus inquiétant... Car, comme l'a dit le monsieur qui animait le débat "Rien dans le film n'est faux." Aldo Moro, la loge P2, les Brigades rouges... souvenirs souvenirs...
Euh, au fait il divo, c'est le mari de la diva ?

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7 avril 2009

"faut faire quelque chose de spécial quand on sort ensemble ?"

MORSE
de Tomas Alfredson

Un film étrange. Générique silence complet, de la neige qui tombe... L'histoire d'amour (?) d'un blondinet et d'une brunette, d'une douzaine d'années environ, sauf que le blondinet en question est un maigrichon à lunettes souffre-douleur de ses camarades d'école et que la brunette lui avouera avoir douze ans "depuis un certain temps" et s'avèrera n'être rien de moins qu'une vampirette.
Un film très très loin du folklore habituel (pas la moindre gousse d'ail ni, encore moins, la moindre canine saillante en vue) juste une métaphore sur la rencontre de deux solitudes urbaines contemporaines (enfin, le film est censé se passer dans les années 70...) d'une lenteur et d'une sobriété assez fascinantes, suffisamment pour que les quelques "images-choc" (un visage défiguré à l'acide, un corps qui s'embrase) n'en apparaissent que plus déplacées, et presque injustifiées.
C'est scandinave, et donc plutôt givré (ça devient un peu une habitude) mais plutôt dans le genre cotonneux glacé hypnotique que dans le nonsense loufoque et brise-glace (quoique la dernière scène, celle de la piscine...)
Quelques jours après l'avoir vu subsiste surtout le souvenir d'une histoire d'amour un peu maladroite, de neige qui crisse, de bouche barbouillée, quelque chose de, paradoxalement, aussi doux qu'amer. Atypique.

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5 avril 2009

en allemand

STILLE NACHT
Compagnie Oh! Oui

J'avais pas trop envie d'y aller. Et j'ai dit en rigolant caliméresquement à Catherine "Mais si je n'y vais pas, je suis sûr que je vais encore rater le spectacle de l'année!" J'y suis donc allé. Et ce le fut. J'ai tout aimé. Une comédienne (et conceptrice) : Alexandra Fleischer, / un musicien (et metteur en scène) : Joachim Latarjet  / un danseur (qui fait tout, ou presque) : Alexandre Théry.
Et de la musique (enregistrée et/ou jouée live), répétititive, minimaliste, cuivrée, obsédante. Parfaite.
Et de la vidéo (le papa de la demoiselle,en leitmotiv,  touchant, plus quelques extraits de cartoons, en contrepoint.
Et de la danse (le petit danseur rablé trapu est très impressionnant) en solo ou en pas de deux. Et des histoires, racontées ou chuchotées, qui parlent des morts, de la mort, de la peur, d'assaillant et de de pourchassé, et des flèches aussi.
Le point de départ (un non-dit familial) est le pré/texte à parler de chasse, de guerre, et surtout de proie, (les textes choisis sont magnifiques), d'une certaine forme de violence, donc, perçue à travers le prisme / le filtre du monde  de l'enfance.
Une merveille.
"C'est beau, tout simple..." a dit à la fin mon amie Dominique. Moi j'ai juste dit "Ohlala j'ai adoré..."

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3 avril 2009

intérêts et principal

ELEVE LIBRE
de Joachim Lafosse

On me l'avait annoncé dérangeant, je l'ai trouvé, comme mon copain Zvezdo plutôt... déprimant.Un angelot blondinet qui ahane fort au tennis mais a des problèmes en classe est pris en main par un trio (deux hommes et une femme) d'amis de sa mère (prédateurs ? manipulateurs ?) qui vont  s'attacher à parfaire son éducation : en maths, en philo et en allemand, certes, mais d'autres domaines bien plus... physiques aussi.
Jonathan Zaccaï est très bien dans un rôle casse-gueule et plutôt déplaisant (mais, finalement le blondinet ne l'est-il pas moins, déplaisant ?) Fort heureusement, (et c'est ce qui le sauve) le film ne joue pas sur le voyeurisme et tout se passe en off. Pensé au terme de petite pute, utilisé dans Le plaisir de chanter. En suis sorti très mal à l'aise. C'était le but, je pense.

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1 avril 2009

ouvriers

24 CITY
de Jia ZangKhe

Une splendeur. De documentaire, certes, mais une splendeur. Le réalsateur continue sur la ligne  de son (déjà splendide) Still life mais s'est encore allégé en abandonnant le fil (ténu) de la narration. Une usine a été transportée ailleurs et remplacée par une luxueuse cité. Le réalisateur interviewe des gens, ouvriers (anciens ou "nouveaux") de l'usine en question. Le film alterne ainsi plans séquences de monologues (les gens qui parlent), gros plans ou plans d'ensemble (de la goutte d'eau sur un bout de verre aux bulldozers en train de progresser -les choses-) et des plans sublimes de "photographies filmées" où les protagonistes juste nous font face, immobiles, en silence, nous regardant dans les yeux, comme un ultime album-photo qu'on feuilletterait (oh cette image attendrissante de deux ouvriers dont l'un a poséla main sur l'épaule de son camarade, et le caresse légèrement dans le cou avec son pouce, juste -pense-r-on- pour le faire sourire et perdre la pose) .
La question à la sortie, en discutant devant le bôô cinéma, fut de savoir s'il s'agissait ou non de propagande. Elle ne fut pas tranchée d'ailleurs, chacun restant, bien évidemment, sur ses arguments, et j'avoue que là n'était pas vraiment ma proccupation.
Je l'ai pris juste comme un document, un témoignage composé de multiples voix, et la mise en images d'une sensiblité entrant indiscutablement en résonnance avec la mienne, tant cette façon de voir les choses est bien au-delà de ce que les simples sensations oculaires peuvent retransmettre. Bien au-delà.

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30 mars 2009

concentré de jeunefillitude

UN CHAT UN CHAT
de Sophie Fillières

Décalé et charmant. (Ah, tant pis, je voulais faire le coup de l'adverbe adjectivé et réciproquement, genre "joyeusement naïf et naïvement joyeux" -c'est juste un exemple) et voilà que les deux qualificatifs qui me sont venus ne le permettent pas. Ah, les affres de la création littéraire... Donc juste comme ça "décalé et charmant" (en plus j'adore ce titre, Un chat un chat, je ne sais pas pourquoi, mais, vraiment c'est bien trouvé...)
Une petite déception au générique : Pas d'Hélène Fillières en vue (dommage dommage, j'adore cette demoiselle) mais une grande joie : c'est Chiara Mastroianni qui la remplace (et là ça tombe bien, parce que je l'aime tout autant, si ce n'est pas même davantage!
Donc elle est Célimène, mère célibataire d'Adam (le gamin est vraiment craquant) et écrivaine en panne, vivant dans un appart' en travaux et harcelée par Anaïs (Agathe Bonitzer, très bien), une jeunette qui ne la lâche pas d'une semelle et voudrait, entre autre,  la réconcilier avec Antoine, son ex (Malik Zidi, tout mimi en barbichette clairsemée)
Un film fantasque, bavard, très écrit (on a presque un peu peur au début, des bons mots qui font mouche), volubile, bobo, parisien, bon enfant, candide, insupportable, adorable, de bon goût, de mauvaise foi, existentiel, familial, félin, réconciliateur, en chantier, à revoir, en travaux, anecdotique, croustillant, j'en passe et des meilleur(e)s...

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28 mars 2009

"pas de femme, pas de troupeau"

TULPAN
de Sergey Dvortsevoy

Mon problème principal avec le cinéma kazakh, c'est que tous les jeux de mots possibles avec yourte ont déjà été faits. L'autre problème, c'est que je ne suis pas certain que ce cinéma-là, je veux parler du cinéma ethno, soit véritablement ma tasse de thé... Sur la durée, tout du moins. C'est sûr qu'on ne peut a priori éprouver que de la tendresse pour ce cinéma fait avec trois bouts de ficelles (de yourte ?) , rustique, aussi "nature" que  "naturel", brut de décoffrage, où le bruit du vent prend autant d'importance que les dialogues (qu'il couvre aussi d'ailleurs de temps en temps), où la steppe est pelée, l'horizon quasiment circulaire et les tempêtes aussi violentes que fréquentes (si j'évoque les paysages mêêêrveilleux, certains vont dire que je me moque, mais pas du tout, je vous assure qu'il me reste au fond de l'oeil certain plan d'orage lointain plutôt superbe et surtout garanti 100% authentique).
Voilà pour le décor. L'intrigue est, comme disait mon amie Dominique à la sortie, plutôt mince (pour avoir son propre troupeau, Asa doit avoir une femme, mais pas de bol, Tulpan, la seule disponible à des kilomètres à la ronde, ne le trouve pas à son goût, à cause de ses oreilles... Pas de bol!) et donc le film se concentre sur (et nous narre par le menu) le mode de vie de ces bergers nomades, avec ses traditions plus ou moins rigolotes et ses passages obligés (la "visite chez les beaux-parents", le rentrage du troupeau à cause de la tempête, les engueulades avec le beau-frère, le pressage des points noirs par le fiston qui récite les infos radio, le démontage de la yourte, le chameau qui pleure -si si!-, et, surtout, deux accouchements de brebis à mains nues et quasiment en temps réel, dont l'un avec bouche à bouche avec agneau mort-né qui a fait détourner les yeux à l'affreux occidental petit-bourgeois que je suis...)
Oui, on ne peut qu'être attendri par ce cinéma-là, même si on trouve ça parfois un peu longuet et mal fichu, mais il y a là-dedans, indiscutablement, une sacrée belle énergie, qui, comme la tornade  dans le film, soulève tout sur son passage...

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27 mars 2009

a distance

NULLE PART TERRE PROMISE
d'Emmanuel Finkiel

Printemps du cinéma, Besançon, une avant-première "de 15 jours " : nous étions dix (10!) et quelques dans la salle, tout le monde ayant préféré aller voir Séraphine (l'être humain est grégaire... ) J'étais venu là les yeux fermés, sur le souvenir de Voyages et du plaisir qu'il m'avait procuré.
Nulle part terre promise est un film qui donne à réfléchir. L'histoire entrelace plusieurs fils narratifs : un  papa kurde et son fils font des milliers de kilomètres pour tenter de passer en Angleterre ; une étudiante malheureuse voyage en Europe et filme des "malheureux" ; un jeune cadre propre sur lui part en Hongrie pour régler sur le terrain la délocalisation d'une usine française... Rien, comme on le voit, qui prête exagérément à rire, bien au contraire. Et d'ailleurs ce n'est pas le propos du film. Le tiers "kurde" navigue entre Eden à l'ouest et Welcome (camions, frontières, forces de l'ordre, espoirs déçus), pour le reste, on est... ailleurs (nulle part ? à l'ouest de la narration figurative habituelle, c'est certain.)
Disons tout de suite que c'est admirablement filmé. Une caméra sans conteste virtuose, affective et pourtant objective, émotive et pourtant... clinique (?), qui, du très très gros plan au mouvement de grue, parcourt le spectre complet de l'image cinématographique, avec, toujours une confondante justesse. c'est comme si le réalisateur avait utilisé dans son film, d'une certaine façon, le processus qu'il évoque dans ses trois histoires : la mise à distance de l'objet regardé.
Dès le début : regards de clandestins dans un camion à travers une grille d'aération, regards d'une demoiselle dans l'écran de contrôle de son camescope, regards du jeune cadre silencieux sur le démontage des machines d'une usine et les manifestations sociales (et sonores) qu'elle suscite, on voit (!) de quoi il va être question, en filigrane, car le réalisateur sollicite d'ailleurs notre bonne volonté (et notre intelligence de spectateur) pour ordonner ces images (superbes mais) éparses. Et donc, on commence à cogiter ferme (mais c'est plutôt agréable), on se dit que l'étudiante est symbolique, que les kurdes sont emblématiques, que le jeune cadre est... pratique. Ce sont certes des personnages, mais aussi (et surtout ?) les éléments d'une démonstration dont on ne comprend pas encore tout à fait le sens. Ceux qui vont vers l'ouest, ceux qui vont vers l'ouest. L'Europe, les frontières, la précarité...
On note donc l'omniprésence des parois transparentes, qui justement permettent de voir mais pas de toucher : vitres, pare-prises, vitrines, écrans, verres de lunettes, etc. Bref tout ce qui permet de voir mais de rester à distance. Et revient tourner dans la tête, comme un moustique agaçant, le mot théorique (à moins que rhétorique ? mais on n'est pas trop sûr, on a toujours été nul en philo...)
Oui c'est un film somptueux, je le dis et je le répète, d'une richesse et d'une profondeur peu communes, mais, et peut-être justement pour cela, (et Emmanuel Finkiel nous donne la clé dès la première scène) ne s'agirait-il pas, avant tout, d'un dispositif cinématographique ? Quelque chose à regarder, mais dont l'objet nous échappe irrémédiablement ? Hormis quelques gestes du papa kurde envers son fiston, il n'existe, dans Nulle part terre promise, aucune manifestation véritable, "physique", montrée. L'affectif reste, d'une certaine façon, hors-champ. "A distance"...
Un grand film lucide et glacé.

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