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lieux communs (et autres fadaises)
1 août 2008

avant-premières et autres...

HANCOCK
de Peter Berg

"Autre", justement, puisque l'avnt-première que j'allais voir étais à 22h30 (et non 20h comme j'avais cru). Il a donc fallu meubler et je suis allé voir ça. Si Will Smith est plutôt agréable à regarder, avec son bonnet et sa barbe de trois jours, il n'en va rapidement plus de même pour cette... chose, pour laquelle le terme d'ineptie s'applique merveilleusement. La première demi-heure est plaisante (comme l'est l'idée d'un super-héros alcoolo et super sale con). Après (grosso modo une fois que Will s'est rasé) c'est assez... consternant, et ce de plus en plus, le scénariste est en roue libre et/ou en surchauffe et recycle un peu n'importe quoi. A l'aide, Super Sale Con, viens me sauver!

DOROTHY
d'Agnès Merlet

La réalisatrice est française, et pourtant le film 100% irlandais (j'ai donc vu -arghhh mais j'ai l'habitude dans notre bôôô cinéma- ça en VF...) Ca m'a fait penser à ce vieux film de Francis Leroi, Le démon dans l'île, ou  Anny Duperrey jouait un médecin venu du continent s'installant sur une île, donc, au sein d'une petite communauté un peu zarbi ou se passent des choses encore plus zarbi. Les habitants, ici, ont l'air d'être sortis du Loup-garou de Londres, la dame (Carice van Houten) est psy, et vient sur l'île pour s'occuper du cas de la petite Dorothy, qui a l'air de déjanter joyeusement. Et c'est rien de le dire. Il sera question de personnalités multiples, de maltraitance à bébé, de vengeance, de viol, de fantômes, et j'en passe... (il y a même une grand-mère avec des yeux aveugles qui joue de la guitare électrique!) La jeune actrice qui joue Dorothy est assez impressionnante, mais bon, on suit ça d'un peu loin, on n'a pas vraiment peur, on s'attend  à ce qui va arriver, et qui finit d'ailleurs par.

X FILES REGENERATION
de Chris Carter

J'étais un inconditionnel de la série (des premières saisons, tout du moins) mais, je ne sais pas pourquoi, je n'étais pas allé voir le premier long qui en avait été tiré. Là, en avant-première à 5€, je n'allais pas faire la fine bouche, d'autant plus que la bande-annonce m'avait un peu donné envie. Il y a beaucoup de neige et de glace, des chiens qui aboient, des demoiselles qui disparaissent, des méchants qui charcutent, des gros bras du FBI qui se la pètent... Bref on est en territoire connu. C'est comme un grand épisode, plus d'espace et plus de temps, j'aime bien la nouvelle coiffure de Scully et Mulder n'est pas mal, au début, avec la barbe. J'ai joué le jeu, donc, avec plaisir, jusqu'à un générique de fin assez chiadé, (il faut rester jusqu'au bout du bout, pour en voir la dernière image!) Agréablement rafraîchissant en ces temps d'orages estivaux.

29 juillet 2008

serial killer(s)

Quand on ne fait rien (enfin, rien d'important, rien d'obligatoire) on peut en profiter pour faire ce qu'on a envie : dans mon cas ça a été bouquins en retard et films et séries idem. Le hasard aura que je viens coup sur coup de me taper (enfin, façon de parler) deux tueurs en série :

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Un serail killer norvégien, sous la plume de Jo Nesbo, dans un roman très très prenant. Arrivé à une cinquantaine de pages de la fin, j'ai préféré remettre la suite de la lecture au lendemain matin, tellement j'étais tendu... Ducoup, ça m'a donné envie de lire tous les autres...

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Une série américaine qui m'avait été très chaudement recommandée par mes amis C. et J-F.
Première série (douze épisodes) que je dévore depuis deux jours (il ne m'en reste plus que deux).

25 juillet 2008

procrastination

LE PREMIER JOUR DU RESTE DE TA VIE
de Rémy Bezançon

Un  joli film, ma foi, bien plus doux que ne le laissait présager la bande-annonce... une histoire de famille, sur une quinzaine d'années. Cinq personnes (papa, maman et les trois enfants) , et cinq journées "marquantes" de cette vie de famille.
Jacques Gamblin (le papa) c'est un peu pour moi l'équivalent masculin de Sandrine Bonnaire : un acteur aussi attachant que rare, précis, touchant, troublant voire. la maman c'est Zabou Breitman, toujours à la tête du même capital-sympathie, la demoiselle c'est Déborah François (au caméléonisme surprenant : on la voit vraiment grandir et changer d'une scène à l'autre) et les deux frangins sont joués par Pio Marmaï et Marc-André Grondin (hmmm plutot mimi tous les deux) bref, que du bon pour la distribution.
La bande-son est attachante, pour nous cinquantenaires (mais pour les plus jeunes aussi), comme sont attachants les hauts et les bas de cette fratrie (l'émancipation successive des enfants, le mariage, les décès, les déménagements, les ré-emménagements, la révolte contre les parents...) dans leur simplicité et leur sincérité.
Oui, très attachant album-photo de famille (si on m'avait dit qu'un jour on me ferait pleurer au cinéma avec un coussin contre le mal de dos...) et donc recommandable en ces mois de disette estivale.

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21 juillet 2008

c'est l'boucher!

LE RAVISSEMENT D'ADELE
de Remy De Vos
Mise en scène de Pierre Guillois

De retour de la traditionnelle représentation estivale, dominicale et bussenaise. Du bonheur...
Pourtant, je n'étais pas très chaud (le temps non plus d'ailleurs) pour y aller. La déclaration d'intention de l'auteur me laissant quelque peu perplexe : plusieurs lieux sur la même scène où se jouent des actions en continu. tout le monde qui parle en même temps ? Avec mon neurone ramolli, je me disais que je risquais de ne rien comprendre.
Et bien, pas du tout :
Une jeune fille, Adèle, a disparu. Son père la cherche, le village est en émoi, (pour des raisons diverses et variées) et bien évidemment ça dégénère.
Vous avez donc, en cour l'appartement du papa d'adèle, au dessus de la boucherie, à côté le bureau du flic chargé de l'enquête, et, en jardin, l'appart de l'institutrice (le salon, avec, en haut, la chambre de sa fille), au-dessus de l'appart d'un autre couple, plus, à travers les portes du théâtre ouvertes (dès le début, pendant toute la première partie, et une partie de la deuxième), un vrai "espace vert" (et assez animé lui aussi)
Pierre Guillois, le metteur en scène, confirme avec ce spectacle (le troisième de son mandat, qui vient d'ailleurs être reconduit pour trois autres) la direction prise avec UBU, puis avec LES AFFREUSES : Le "Théâtre du Peuple" redevient vraiment celui du peuple. Point de prises de têtes alambiquées, de sombres drames, de shakespeareries échevelées, d'avant-garde (-fou), de répertoire sublime, ce spectacle-là fait plus appel aux tripes (y figure d'ailleurs un mémorable couple de bouchers) et aux zygomatiques qu'à l'intellectualisme ou à la réflexion ardue. Il semblerait d'ores et déjà que le bouche-à-oreille fonctionne à plein rendement, et de façon très positive, si l'on en croit les chiffres des réservations.
Autour de la disparition d'Adèle s'agitent maints couples plus ou moins bien assortis, plus ou moins aimants, plus ou moins rafistolés, qui nous dévoilent leur petite cuisine intime, et c'est pas toujours joli joli. Et le public ne s'y trompe pas, qui rit comme une seule baleine face à ce miroir tendu où chacun, s'il n'y reconnaît pas sa condition propre, y verra certainement au moins celle de ses voisins. La paille et la poutre.
Et si la première partie peine un peu par moments à conserver son rythme (d'autant plus que derrière nous, une mamie a eu la mauvaise idée d'avoir un malaise, avec intervention de médecin, pompiers, réanimation et tout le tralala, ce qui n'a pas arrangé les choses question concentration), la deuxième est vraiment un moment d'anthologie (à partir du moment où les portes sont refermées), un délire (délice) visuel quasiment cartoonesque, où la mécanique s'emballe jusqu'au nonsense, pour le bonheur des spectateurs, avec un dénouement express comme on en a rarement vu. Deus ex machina motorisata! (Mieux que Speedy Gonzales, voici Speedy Adèle... )

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20 juillet 2008

clopes

A SWEDISH LOVE STORY
de Roy Anderson

Un charmant film "préhistorique" à la fraîcheur scandinave, le premier du réalisateur du soufflant Nous les vivants, de revigorante mémoire. Préhistorique parce que 69/70, ce sont justement les années où j'avais l'âge des jeunes protagonistes du film, Per et Annica (même si j'étais beaucoup moins glamour) et que tout ça ne nous rajeunit pas, de voir ainsi des ados qui fument comme des pompiers et des adultes qui boivent comme des soiffards (ça n'a pas beaucoup changé, remarquez), et de voir des vieux téléphones, et des vieux électrophones, et des vieux magnétophones... Hmmm, presque quarante ans on se prend dans les dents! La technique a évolué, mais l"humain pas trop...
Charmant parce que les deux ados, Blondinette et Blondinet, le sont également, et qu'ils vont vivre leur première histoire d'amour, avec son cortège d'hésitations, de timidité, de premier baiser, de regards en coin, de rendez-vous le coeur battant, d'étreintes empruntées... enfin, vous vous rappelez de tout ça non ?
Ils sont attendrissants et maladroits comme des faons. Avec, en fond, les histoires d'adultes, forcément moins drôles.
Contrairement aux films récents d'Anderson, la narration reste simple, suivant un fil unique (ou quasi) avec, (déjà) enchâssées ça et là quelques pépites, absurdes, drôles, ou grinçantes, (ou les trois à la fois) qui préfigurent la patte du réalisateur. Mais, comme dans la plupart des premiers films, c'est dommage qu'il ait voulu en mettre trop. Presque deux heures, ce n'est pas raisonnable (et la soirée dite "des écrevisses" n'en finit plus de ne plus finir), et on aurait peut-être gagné à resserrer un peu tout ça...

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19 juillet 2008

ours

LE VOYAGE AUX PYRENEES
de Jean-Marie et Arnaud Larrieu

Un crapahut pyrénéen hautement oxygénant. Au début, pourtant, j'ai eu peur : Darroussin a une moumoute (j'ai du mal avec les films où il a une moumoute) , il sur- (ou sous- ou dé-) joue bizarrement (comme s'il débitait un dépliant touristique auquel il ne croirait pas une seconde), mais, heureusement, Azéma assure... comme une reine des abeilles en pleine chaleur estivale et génésique. ("Oh... il rêve..." s'émeut-elle ainsi, attendrie, devant la vigoureuse et virile érection qui se dessine sous un drap anonyme).
La première partie (l'arrivée, les journalistes) est un peu claudiquante, on a un peu de mal à suivre, à s'intéresser, on regarde en l'air,  disons que c'est la mise en route de la rando, et qu'il faut réussir à se choper le rythme. Le film est d'ailleurs construit comme ça, on progresse par paliers, on ne sait pas exactement où on va, et on change d'ailleurs d'itinéraire plusieurs fois, de plus en plus librement et brindezinguement, au fur et à mesure qu'on s'élève (le refuge, l'ours, les moines, l'"échange"...) jusqu'à finir sur un pic de joyeusement n'importe quoi  plutôt réjouissant. J'avoue que c'est à partir de l'épisode des moines que j'ai commencé à prendre vraiment du plaisir (et pas juste parce qu'on voit leurs zigounettes... mais c'est un trait distinctif des Larrieu, dès leur tout premier, de ne pas avoir peur d'en montrer une  quand il le faut... là c'est carrément trois d'un coup!)
C'est vraiment un cinéma... décalé, étrange, singulier. Qui part de choses et de personnages habituels pour les tirer vers quelque chose de tout à fait inhabituel. Moins "apprivoisé" que ne l'était Peindre ou faire l'amour, leur avant-dernier. Autonome, comme le seraient les films d'Alain Guiraudie (encore un voisin  allumé, dont je me sens parfois plus proche, peut-être, simplement parce que, disons, il "prêche pour ma paroisse"...). "Pourtant, que la montagne est belle..." (air connu)
Etant ariégeois de naissance, je ne peux que ressentir et cautionner cet amour des frangins Larrieu pour "leur" montagne (natale), conçue comme un lieu de "résistance", et la revendication d'un certain folklore y afférant (les images -de montagne- m'en ont ravi, il est vrai). On pourra toujours dire que des fois c'est parfois mal foutu, que certains choix de mises en scène sont gratuits, que c'est quand même bien barré, mais, arrivé au-dessus, on a juste envie de s'asseoir, de souffler, et de regarder le paysage en contrebas. Et de respirer un grand coup. "La pente fut dure mais l'issue du voyage en justifie les difficultés et les errances..." aurait pu pontifier un ancien premier ministre (oh mon dieu que, rétrospectivement il avait l'air gentil...)

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11 juillet 2008

temps morts

(Soirée spéciale "I speak hebrew", où je pris mon véhicule pour me rendre à la ville voisine afin de voir les deux films en question, craignant (on était mardi soir) qu'ils ne passassent plus le lendemain dans la salle où ils étaient projetés, et subodorant qu'hélas ils ne passeraient jamais dans le bôô cinéma, toutes craintes qui s'avérèrent infondées mais c'est une autre histoire...)

LES SEPT JOURS
de Ronit et Shlomi Elkabetz
Enterrement, huis-clos, cuisines et dépendances (le deuil doit être vécu ensemble dans la maison du défunt, Maurice, pendant toute une semaine) où vont être mises à jour, démontées, cristallisées, toutes les rancoeurs, toutes les colères, toutes les violences, toutes les hypocrisies... Du cinéma choral funèbre, et pourtant terriblement vivant. La famille comme on l'aime, quoi... Histoires de gros sous, de dettes, d'amour(s), de jalousies, de déceptions, entre le respect des rites stricts religieux ("interdit de rire", "on ne doit pas manger de gésiers...") et des conventions sociales, l'omniprésence de la guerre (la scène des masques à gaz) et parfois, bienvenues, des bouffées d'un humour beaucoup plus... terre à terre (la scène du dortoir, genre "qui est-ce qui ronfle ?" et "qui a pété?") venant, heureusement aérer (?) à point nommé le propos.  Distribution parfaitement aux petits oignons. Un film très écrit (et très parlé), à poser entre Nos funérailles d'Abel Ferrara et de La vie des morts, de Desplechin  sur le rayon des films dits "d'enterrement".

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VALSE AVEC BACHIR
de Ari Folman
D'un genre encore jamais vu, le documentaire d'animation, le film avait fait au temps du Festival bruisser tout Cannes d'un buzz ultrapositif qui déboucha malheureusement... sur rien. Je ne suis pas un fanatique du film d'animation (mais bon je fais des progrès et j'y viens doucement), gêné que je suis par mon goût pour l'image réelle. On commence ici par un cauchemar récurrent et angoissant (26 chiens...) et on finit par un fait réel et monstrueux : les massacres des camps de Sabra et Chatila. Entre les deux, la recherche d'un simple soldat, d'un private, à la recherche de sa mémoire effacée, en interviewant les autres privates qui étaient là-bas, avec lui, lors d'un évènement dont il a perdu toute trace mnésique. et qui va se reconstituer peu à peu. jusqu'à la cristallisation finale (comme si tout le processus de "mise à distance" graphique n'avait finalement d'autre but que d'accéder au réel.) C'est virtuosement réalisé (des brouettes et des brouettes de lauriers louangeux ont déjà été déversés, et je ne peux qu'y joindre les modestes miens.) Par rapport au film précédent, peut-être juste une autre façon de voir les choses. Mais la même langue, les mêmes voix,  les mêmes peurs, les mêmes blessures...

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3 juillet 2008

fête du c.

De mon (jeune) temps, on payait pour la première séance, et après, tout était GRATOS! Las, les temps ont bien changé... Là, c'est Zabetta qui m'a offert la première place (et le "pass") et je n'ai donc aligné "que" 8€, puisque j'ai vu quatre films :

SEULS TWO
d'Eric et Ramzy
Les plans de Paris vide sont plutôt impressionnants, le peu de gags l'est moins (quelques situations ou dialogues idiots qui font rire, reconnaissons-le). Avec un vrai scénario, aurait pu sortir du lot.

CONTE DE NOËL
d'Arnaud Desplechin
J'hésitais, mon ami Emma avait été déçue, finalement j'ai bien aimé, beaucoup plus en tout cas que Rois et reines. Je crois qu'Amalric commence à m'agacer. Chiara Mastroianni est parfaitement sublime. (ou le contraire, je ne sais plus)

LA PERSONNE AUX DEUX PERSONNES
de Nicolas et Bruno
Je n'y serais pas allé, autrement, je crois. Le côté vie de l'entreprise est démoralisant ou agaçant, c'est selon. Force un peu sur le rance et le rassis du personnage du comptable. Bonne idée que de faire intervenir in extremis notre jaguar national de Joey Starr.

DIARY OF THE DEAD
de Georges Romero
Comme dans [rec], (mais pourtant tourné avant lui),  utilise le principe de la (fausse) caméra-vérité. Des djeunz, une caméra, dans les bois la nuit... Du film de zombies bien speed, bien gore, bien trash. Efficace (je me suis caché les yeux plusieurs fois et j'avais un léger mal au coeur en sortant...)

2 juillet 2008

hygiène bucco-dentaire

MADE IN ITALY
de Stéphane Giusti

Il n'y a rien de plus triste qu'une comédié ratée, et celle-ci l'est, assurément. J'y allais sur les noms de Melki (n'est-ce pas, Catherine ?) et de Giusti (qui réalisa par le passé un ma foi fort joli L'homme que j'aime, où un homo réussissait à se faire aimer d'un bel hétéro maître-nageur de surcroît.) et aussi parce que je me disais qu'il ferait toujours plus frais dans le bôô cinéma que chez moi.
Là-dessus (la fraîcheur) je ne me suis pas trompé, mais pour le reste... oh lalalala! Déjà, ça commence mal. La première scène est assez calamiteuse (et on ne comprend pas trop quel rapport elle a avec le reste du film, mais bon), la suite ne s'arrange pas vraiment : ça n'est pas drôle, c'est brouillon, mal monté, sans rythme, plein de clichés (ah, les flashes-back en lumière orangée, pourqu'on ne risque pas de se tromper : attention, il faut se concentrer, Gilbert M. joue à la fois le rôle du père et celui du fils!) et la brochette d'actrices convoquées (notons au passage que Françoise Fabian (qu'on revoit avec plaisir) est très bizarrement choucroutée) n'y fait rien : ça ne fonctionne pas. Ca sous-joue, sur-joue, c'est très rarement juste en tous cas.
Pourquoi donc Gilbert Melki passe-t-il son temps à se brosser les dents ? Y aurait-il là un fantasme érotique de la part du metteur en scène, un sous-texte lubrico-gingival ? A peu près rien à sauver, donc (mais peut-être ne suis-je pas assez au fait de la culture italienne ? il faudrait qu'une meilleure spécialiste -je pense à Zabetta, d'autant plus qu'elle ne paye pas le cinéma- puisse donner son avis... Ces colonnes lui sont ouvertes!)

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29 juin 2008

"alcôves"

BON BAISERS DE BRUGES
de Martin Mc Donagh

Incontestablement la (bonne) surprise du mois. J'avais vu plusieurs fois la bande-annonce, nous vendant le film comme une bonne comédie bourrine à gros sourcils et à front bas. Mais, comme il y avait Colin Farrell, je me suis dit que j'allais y aller. Face à ce  type, je perds toute  objectivité (smiley aux joues roses). Je craignais que tout ça ne fut aussi lourd et gras qu'un bon gros cornet de frites, mais bon, y avait Colinchounet, alors...
Alors ? Et bien, ça vaut le déplacement! Une comédie ? Euh disons que certaines répliques et/ou situations  font mouche comme on dit, mais globalement ce serait plutôt de l'humour noir, très noir. Au début (surtout que je l'ai vu en vf dans le bôôô cinéma, et qu'ils lui ont collé -à Colin- une voix de lapin bêta) on craint, on croit que ce sera effectivement une comédie bourrine. Mais, telle la course du lièvre à travers les champs, le film va ensuite plusieurs fois, obliquer, changer de direction, ricocher, selon le principe de la douche écossaise (euh... irlandaise plutôt), partant à chaque fois du côté où on ne l'attendait pas. Une histoire qui n'arrête pas, comme ça, de vous étonner, de vous emmener là où vous ne vous y attendiez pas du tout, ce n'est pas si courant.
Soient deux tueurs à gage, sommés par leur chef d'aller se faire oublier quinze jours dans une chambre d'hôtel à Bruges (pourquoi à Bruges ? Parce que c'est comme un rêve...), après une mission spécialement foirée. Le premier, le plus âgé, (Brendan Gleeson, très bien) plutôt bonne pâte, prend ça plutôt bien, et se met à jouer les touristes émerveillés avec un certain plaisir, tandis que l'autre (Colin Farrell, idem), le novice, (et celui qui, accessoirement, a foiré le coup), n'arrête pas de ronchonner et de ronger son frein. Les voilà coincés là, à attendre un appel de leur chef, et la suite des événements.
Mais, quand le coup de fil en question arrive, ce n'est pas du tout ce qu'ils avaient imaginé... (si vous avez lu les autres critiques, vous savez de quoi il retourne, mais je vais faire comme si je croyais que vous ne savez rien, pour vous laisser tout le plaisir de la découverte.) Les choses se gâtent, et nécessitent l'arrivée du chef (Ralph Fiennes, parfaitement inquiétant, comme souvent) sur les lieux.
Entre temps, ils (surtout Sourcils qui se touchent, le plus jeune) auront croisé (et draguouillé) une blondinette assistante sur un tournage de cinéma (et accessoirement dealeuse en substances illicites variées), fait la connaissance d'un nain (pardon, un "homme de petite taille") pince-sans-rire, sur le même tournage (annoncé comme un hommage au "Ne vous retournez pas" de Nicolas Roeg, joli film fantastico-vénitien que je vis il y a longtemps, et on se dit là que le réalisateur nous fait comprendre qu'il n'est pas du tout le premier bourrin venu, ce qui fait plutôt plaisir), bu quelques bières, disserté philosophiquement sur le purgatoire et les profs de math judokas, froissé quelques susceptibilités et abimé quelques yeux...
Mais le plaisir de la simple bourrinade est entâché par la culpabilité qui vient de plus en plus ouvertement ronger le jeunot (et ce très gros plan matinal du visage de Colin Farrel au réveil, mal rasé, en train de pleurer silencieusement dans son lit peut, à lui seul, justifier la vision du film, qui n'est alors pas commencé depuis très longtemps, mais le spectateur ne sait alors pas encore toutes les bonnes surprises -et les autres bonnes raisons- qui l'attendent, tout au long de ce film, qui parvient à être sans cesse surprenant (et d'autant plus prenant). Le film aligne ainsi les morceaux de bravoure, chaque scène venant ainsi surpasser, contracarrer, démentir (ça dépend) la précédente.
Voilà, il y a des moments où on rit très fort (surtout moi, d'ailleurs), et d'autres où on est ému, et d'autres encore, où on ne sait plus trop (à un moment, j'avais presque les larmes aux yeux, tandis que mon voisin ricanait allègrement). On n'est jamais sûr exactement du niveau où on se situe. Et (parlant de niveau) je veux bien mettre sur le compte du deuxième (ou plus) degré les allusions récurrentes et homophobes (à propos de la bière, ou de la façon de se battre, notamment). Humour, disons ? Ok, humour... Et pour une fois que, à propos d'une comédie, tout n'est pas dit dans la bande-annonce, soyons indulgent (mais en est-ce véritablement une ???)

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