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lieux communs (et autres fadaises)

10 mars 2010

entre les choses et je me souviens

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Celui-là aussi je l'ai lu en Inde (enfin, en rentrant d'Inde...) Je venais de finir le dernier volume du Croque-mort, et j'avais entrepris de (re) démarrer un Murakami dont je n'arrivais finalement pas à me dépêtrer ("Murakami, c'est pas fait pour l'avion..." a résumé Dominique), et j'ai eu l'idée d'emprunter ce bouquin à Philou (je savais qu'il venait de le terminer)
J'ai donc ouvert à la première page, et hop! directos j'ai eu les larmes aux yeux en lisant la citation de Tchekov que l'auteur a mis en (exergue ?)
J'ai commencé à lire, et, au fil des premières pages, je sentais que l'émotion et le ravissement me gagnaient... à la fois ce dont elle parlait, et la façon dont elle en parlait. Je n'ai pu m'empêcher de penser que c'était là exactement le livre qu'il me fallait, à ce moment-là, dans cet avion-là, et j'ai savouré...
Le bouquin va de 1941 à 2006, en suivant la double mémoire collective (que s'est-il passé de marquant ces années-là pour les gens) et individuelle (que s'est-il passé pour l'auteur ?), mêlant donc la Grande et la petite Histoire(s), et se livrant même, dans la dernière partie, à la reconstitution (en trompe-l'oeil) de la genèse du livre qu'on est en train de lire.
Les années passent, on les revit en quelque sorte, et on voit cette fillette grandir, mûrir, se marier, divorcer, etc. Une vie se déroule sous nos yeux, sans pathos et sans effets (l'écriture d'Annie Ernaux sait rester en-deça), la force du récit à un certain moment un peu s'émousse, un peu se distend, mais l'auteur a l'habileté de terminer le livre de la même façon qu'elle l'a débuté : en refermant les parenthèses de quelques fragments de vie personnels, des choses sans importance mais qui ne résonnent que pour elle...

"Sauver quelque chose du temps où on ne sera plus jamais."

(...)

9 mars 2010

croque-mort

Tim Cockey, vous connaissez ?

Moi c'est mon ami Pépin qui me l'a fait connaître (alors que d'habitude je suis plutôt réticent avec les "découvertes" qu'on me propose, je préfère en général -snobisme ?- les faire par moi-même...)
Tim Cockey, donc, a écrit cinq romans policiers (après il a changé de pseudonyme et de héros aussi) dont le héros est... un croque-mort, répondant au doux patronyme de  Hitchcock Sewell, et dont les titres français fleurent bon l'humour de vieille Série Noire :
- LE CROQUE-MORT A LA VIE DURE
- LE CROQUE-MORT PREFERE LA BIERE
- LE CROQUE-MORT A TOMBEAU OUVERT
- LE CROQUE-MORT EST BON VIVANT
- LE CROQUE-MORT ENFONCE LE CLOU

Je les ai donc dégustés dans l'ordre et à la file, et je dois dire et répéter que j'ai rarement vu une écriture de polar qui me fasse autant rire (vous savez, quand vous avez envie de prendre votre stylo pour recopier une phrase, voire un passage entier) -dans le genre, j'aimais bien les petites phrases de Dennis Lehane qui savent parfaitement faire mouche mais ici il s'agit parfois carrément de paragraphes-, et je ne peux donc que le recommander chaudement à ceux et celles d'entre vous qui aiment le polar et qui ne le connaîtraient pas.
Les intrigues sont en général assez denses, (et plutôt "classiques") mais, encore une fois, ne constituent pas l'essentiel du plaisir que l'on prend à cette lecture (même si on est à peu près à chaque fois surpris quand on apprend qui a réellement fait le coup...). Et c'est vrai qu'on est un peu triste lorsqu'on referme Le croque-mort enfonce le clou (c'est un des deux bouquins que j'avais emmenés en Inde...) en se disant qu'on ne reverrea plus notre ami Hitchcok, son ex Julia, son chien Alcatraz, sa tante Billie, et toute la cohorte de personnages qu'on aura tant aimés dans ces cinq bouquins (moi j'avoue un gros faible pour Pete Munger, le privé dépressif...)

8 mars 2010

le bonheur c'est...

- le bonheur c'est... une petite pièce à 17° alors que dans la grande à côté il n'en fait que 4
- le bonheur c'est... voir enfin cette satanée scène 8 prendre forme (et sacrément)
- le bonheur c'est... gagner un pari orthographique, seul contre cinq
- le bonheur c'est... une boîte de Chamonix orange donnée par Isabelle avant de partir
- le bonheur c'est... avoir eu le sentiment partagé qu'on pourrait s'appeler "la Compagnie Casimir"
- le bonheur c'est... d'avoir filmé une scène en un unique plan-séquence "à la arte" (dixit Nicolas)
- le bonheur c'est... un cake au citron laissé par Florence pour le dimanche matin
- le bonheur c'est... faire des silences "qui fonctionnent"
- le bonheur c'est... superposer sept ou huit couches de vêtements et réussir encore un peu à se mouvoir
- le bonheur c'est... réussir à terminer ce filage sans être morts de froid!
- le bonheur c'est... de se rouler par terre dans une flaque de graisse en toute impunité pour salir son costume
- le bonheur c'est... commencer la chanson tous les deux en même temps
- le bonheur c'est... un petit short en polaire qui tient effectivement bien chaud aux fesses
- le bonheur c'est... cette photo de Dominique et Yvain, à la fin
- le bonheur c'est... les discussions sans fin pour savoir si cendres ou pas
- le bonheur c'est... tout ce qu'on a pu boire (de chaud) et manger (de sucré) pendant ces deux jours
- le bonheur c'est... dire "Papa"
- le bonheur c'est... d'avoir retrouvé ce bonnet de marin
- le bonheur c'est... "le monstre doit avoir une doudoune..."
- le bonheur c'est... délirer sur La Fête de la bière et ce qu'Yvain y fit
- le bonheur c'est... se brûler un peu la langue avec le chocolat chaud trop chaud
- le bonheur c'est... manger trop de pizza(s) et jouer quand même
- le bonheur c'est... une italienne couché par terre au soleil
- le bonheur c'est... "je vous remercie..."

8 mars 2010

sidérant

LEGER TREMBLEMENT DU PAYSAGE
de Philippe Fernandez

Un film singulier. A plus d'un titre. Nous avions hier soir la chance d'avoir, dans le bôô cinéma, à la fois son unique copie en exploitation et son réalisateur en personne. Un film à la fois ambitieux dans son propos, original dans sa forme, mais hélas aussi handicapé par son manque de moyens. (On se prend d'autant plus à regretter lorsqu'on écoute son réalisateur en parler, et qu'il s'avère effectivement aussi passionnant qu'il est passionné... Les spectateurs ne sont pas déplacés, ou presque -nous étions peu dans la salle- mais c'est tant pis pour eux)
Dans un village, à la fin des années 60, chacun vaque à ses (pré) occupations : deux gamins rêvent de voyage dans l'espace et de machines à voyager dans le temps, un pilote fait des réglages pour obtenir de sa bagnole la trajectoire parfaite, son assistant tente de capter des signaux radio/télé venus d'ailleurs, un peintre peint des ciels, et modifie sa façon de peindre, une chercheuse en morphogenèse casse des vitres  au marteau,  une modèle pose et provoque des émois, un petit singe se ballade, des têtards gigotent, bref chacun s'agite et vibrionne dans son coin, interagissant parfois avec un ou plusieurs des autres éléments, dans cette plaisante et foutraque Théorie du chaos (revendiquée -et revisitée- par son réalisateur.) jusqu'à ce qu'un élément perturbateur vienne encore en rajouter dans cette agitation...
C'est... musical : minimal, répétitif, chacun jouant sa partition, avec ses variations et ses reprises. D'une drôlerie singulière, "décalée" pourrait-on dire, et plutôt  réjouissante.  Et très précisément écrit malgré ses airs de divagation et d'aléatoire. Le propos-goût double du film (entre vulgarisation scientifique tous azimuths -et certes le film l'est un tantinet, azimuthé- et réflexion(s) sur l'art -et la façon de créer-) est illustré et mis en forme par cette succession de micro-billes fictionnelles et autonomes, mais le résultat, s'il est plaisant incontestablement  ne nous en laisse pas moins  un peu sur notre faim... Parfois on le sent plus étique qu'éthique, et c'est un peu dommage...
On n'est pas trop sur d'avoir vu ce qu'on a vu  ("C'est une histoire vraie ?" a demandé un des spectateurs au réalisateur) et d'ailleurs je suis sûr qu'aucun de nous n'y a vu la même chose. Moi, j'avoue avoir suivi plus particulièrement l'itinéraire du peintre et celui des deux gamins. Les Cahiaîs ont raison (leur critique était belle) il y a un parfum de Tati là-dedans. J'aurais voulu être un mécène et avoir plein de pépètes pour les offrir à Philippe Fernandez, afin qu'il puisse  réaliser vraiment le film dont il avait rêvé...

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5 mars 2010

échafaudage

D'habitude, je les trouve plus attachants avec des gars dessus, mais celui-là, tel quel, comme ça, un dimanche matin, il m'a vraiment attiré l'oeil...

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4 mars 2010

cuivre à fourguer

LA DAME DE TREFLE
De Jérôme Bonnel

Celui-là aussi, je l'attendais...
Parce que Jérôme Bonnel (oh que j'avais aimé son J'attends quelqu'un...), parce que Florence Loiret-Caille (que j'aime toujours autant), et parce que Malik Zidi (que j'aime beaucoup aussi...) A l'arrivée, un film qu'on a envie de défendre, même si l'on est bien conscient qu'il n'est pas complètement abouti. Qu'on aurait, plutôt, envie de protéger.
J'aime bien la chronique de la vie un peu cahotante de ce frère et de cette soeur qui habitent encore ensemble (comme dans un conte), ancrée dans une réalité petits boulots / démerde / soirées-picole au bar du coin plutôt ... réaliste, jusqu'à ce que débarque Darroussin, (qui, inhabituellement, joue un méchant) et que le film vire alors polar un peu maladroit. Allez savoir pourquoi, ça ne prend pas vraiment... avec pourtant des scènes comme on aime mais...
Le meurtre, l'assassin, la victime, la culpabilité, les preuves, la peur du gendarme, tout est là pourtant, mais on a comme le sentiment que le réalisateur n'y croit pas tout à fait, et à plus forte raison alors ses interprètes...) On doit à Nathalie Boutefeu (le muse sans doute de notre Jérôme), en "dame au bras cassé" la réussite de quelques autres jolies scènes...
On sort de là comme attendri (les acteurs sont vraiment très bien je le répète encore une fois) en se disant qu'on va attendre tranquillement le prochain film de Jérôme B... 

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3 mars 2010

chlorpromazine

SHUTTER ISLAND
de Martin Scorsese

Je n'y peux rien, et je sais que ça va en faire hurler certains comme des putois, mais je n'aime pas (trop) les films de Martin Scorsese (alors que le bonhomme, si) et ses variations  mafieusement viriles (virilement mafieuses ?).
Je ne suis pas non plus fan outre mesure de Leonardichounet Di Caprio.
Mais là, allez donc savoir pourquoi, j'attendais ce film avec impatience. D'abord parce que c'est l'adaptation d'un polar qui m'avait roulé dans la farine comme peu d'autres avaient su le faire, (et dont la dernière page avait suscité avec les amis d'interminables discussions quant à son interprétation...), que la sortie en avait été repoussée de cinq mois, que la bande-annonce en était délicieusement flippante, et que, last but not least, le jour de sortie en était le mercredi après notre retour d'inde.
Bref (mine de rien, je reprends ce post au bout d'une semaine mais vous n'êtes pas sensés le savoir...), même en VF, j'étais prêt! Et je dois dire que j'ai passé un excellent moment, voui voui! Le film tient les promesses de la bande-annonce (flip, orage et coups de cymbales anxiogènes -ceci est un genre de licence poétique-) et aussi celles du roman (thriller paranoïaque -la formule me plaît mais je ne suis pas sur de l'avoir inventée...-) dont il prépare consciencieusement et somme toute assez visiblement -enfin, beaucoup plus que dans le livre- l'étourdissant twist final (même après lu le bouquin, la BD, vu le film, on a toujours envie de ne pas y croire...)
De même que le bouquin se payait le luxe d'entasser les stéréotypes (un asile de fous dangereux sur une île isolée, une disparition impossible, une tempête épouvantable, des messages codés inexplicables) pour mieux s'en jouer finalement, le film de Scorsese revêt, lui,  ses beaux habits de polar des années 50 : paire de tough guys, manteaux, chapeaux, fumée des cigarettes, femme(s) fatale(s), musique qui se revendique en tant que telle, mystère, violence, (je devrais rajouter un s tellement il y est fait référence à ses différentes formes, de la lobotomie aux camps de concentration, de la pyromanie à la noyade, des idées fixes aux hallucinations, des psychiatres aux militaires, bref, un sacré catalogue que Martin S. nous dresse là...) énigme(s) à résoudre, doubles voire triples fonds, pour nous dire en fin de compte  "Méfiez-vous, je suis peut-être autre chose que ce que je parais..."
Et si Di Caprio est plutôt très bon, dans un rôle tourmenté, je dois dire que c'est son acolyte, le toujours cher à mon coeur Mark Ruffalo, qui livre sans doute une encore meilleure performance à mon sens (parce que d'un rôle plus en retrait -ou "moins à effets"- (mais pourtant o combien primordial) il parvient à tirer une interprétation d'une force tranquille et so fifty assez saisissante...)
Si vous n'avez pas lu bouquin (QUOI ? Vous n'avez pas lu Shutter Island ?) je ne peux que vous  inciter à le faire sur le champ (de préférence avant de voir le film...)

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(à gauche l'affiche française, à droite l'affiche américaine : pratiquement la même chose, grosso modo, et pourtant... la simple direction d'un regard peut induire des interprétations radicalement différentes, non ?)


2 mars 2010

oui je suis de retour!

Je dirais même (Caliméro...) que je reviens de loin... Quasiment désintox' du ouaibe que je finissais par me sentir!
L'internet revenu mercredi soir était déjà reparti le vendredi, donc, rien de rien tout le week-end, et je commençais à me dire que, finalement, vivre sans 'ternet, c'était 'achement possible... Après avoir reçu une nouvelle box, l'avoir branchouillée, constaté que ça ne marchait toujours pas, avoir appris, de la la bouche même (ou quasi) de mon F.A.I que c'était euh  oui peut-être un peu de sa faute et que non mon matos n'était pas en cause (j'avais tout de même vérifié et re tous les branchements, codes d'accès et machins d'authentification possibles...) mais rien à faire la lumière de cette foutue box restait jaunâtre désespérément alors qu'elle eût du émerauder joyeusement à la place...
Je m'apprêtais donc, ce soir à m'arroser d'essence et à m'immoler par le feu devant cette foutue box lorsque ce soir, quand je suis rentré du cravail, mon oeil torve et droopyesque s'est soudain dilatée d'enthousiasme (et je dois le dire sans trop y croire au début) : la lumière était VERTE! Et la suite (tapotage prudent pour lancer Mozilla and co) me réconforta, et donc ici me voici.
Alleluia, alleluia!

26 février 2010

régime sec

Retour de voyage, et retour aussi à la réalité : mille merdouilles qui s'accumulent, notamment une coupure d'internet de presque quatre jours -c'est là qu'on réalise combien on est dépendant de ce machin- (renseignement pris, il s'agissait de travaux sur ma ligne pour augmenter mon débit), la voiture qui manque de rendre l'âme (problème de liquide de refroidissement) , le passeport qui passe à la machine à laver, la machine à laver en question qui est sur le point elle-aussi de rendre l'âme, le téléphone qui refuse la tonalité après une chute malencontreuse, l'ordi qui s'essouffle, le site pour faire les bouquins photos qui plante... Ok ok je suis de retour!

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PS : pour le voyage, j'y reviens bientôt...

21 février 2010

back...

Yes, on est rentré d'Inde. hier soir, comme prévu, right in time, tout va bien.
La tête et le coeur saturés d'impressions, de sensations, d'émotions.
On est chez soi.
Un peu floconneux, à la fois désormais ici mais encore ailleurs, dans une zone intermédiaire.
On a défait le sac, survolé le courrier, essayé de dormir, chargé les photos, on erre les yeux moitié ouverts et le cerveau moitié conscient, on reprend pied. Demain on sera définitivement dans le réel, les deux pieds dedans, mais pour l'instant on erre, on flotte, on désembarque, on ré-agrège, tant bien que mal...
On a trouvé cette photo, au milieu des autres, on se dit qu'elle n'a rien à voir, mais pourtant qu'elle irait bien là...
alors on la met

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