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lieux communs (et autres fadaises)

2 août 2022

joue nous de l'oud

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LIMBO
de Ben Sharrock

Oh oh oh  encore une belle découverte... Le film est programmé dans le bôô cinéma cette semaine (c'est moi qui ai un peu insisté pour...), pour 5 petites séances alternant 18h et 20h, "programmation estivale" oblige (en vacances on n'a le droit de voir que des merdouilles aux séances d'après-midi, c'est bien connu...), et, bonne surprise, on était une douzaine dans la salle 3, avec même des visages inconnus...
C'est l'histoire d'Omar, jeune syrien qui a fui son pays et se retrouve, on ne sait trop comment, en compagnie d'autres demandeurs d'asile de multiples nationalités, dans une improbable île du fond de l'Écosse, coincé,immobilisé,  dans l'attente d'une lettre : l'acceptation ou le refus. Coincé est bien le mot, encore accentué par le format quasi-carré de l'image. Omar transporte partout avec lui, comme d'autres trimballeraient leur mal de vivre ou leur spleen, dans son étui, l'oud dont il jouait en Syrie et qui lui a été offert par son grand-père.
Le temps passe, les temps aussi. Splendeurs météorologiques brittones. Soit il pleuvine, soit il y a du brouillard, soit même il neige, (mais toujours ou presque il vente aussi...), grosso-modo soit il vient de pleuvoir soit il va pleuvoir, et ces paysages  écossais magnifiques, avec leurs cieux changeants, sont autant de cadres magnifiques mais tout aussi incléments (ou invivables) pour ce petit groupe de déracinés avec qui on va faire plus ample connaissance.
En plus sur l'île il n'y a pratiquement pas de réseau, et l'unique cabine téléphonique (située en hauteur) est souvent occupée par l'un ou l'autre de ces garçons qui appelle sa famille. On en apprend donc un peu plus sur la famille d'Omar, ses parents qui ont fui en Turquie, son frère qui a préféré rester pour se battre et avec la communication semble difficile, presque impossible. Les garçons sont épiblés là, entre leurs souvenirs lancinants et leurs rêves chimériques. Sur le fil, sur la pointe.
Le film s'ouvre sur une séance so british (pardon so scottish), où l'on assiste à un cours de... maintien (?) sur le thème "Un sourire est-il une invitation sexuelle ?" entre une prof typique impassible et son assistant bedonnant qui l'est tout autant, devant un public aussi captif que médusé (les demandeurs d'asile), et on l'est tout aussi vite qu'eux, captif(s) tant cette chronique insulaire douce-amère a de charme...
Omar trimballe son oud, et il partage une chambre minuscule avec son pote Farhad, venu d'Afghanistan, qui s'est mis en tête d'apprivoier un coq, Freddie Junior... et on partage un peu de la vie de ces deux-là, et de leurs coreligionnaires, au fil de vignettes comme autant de séquences, très soigneusement mises en images, et, si on peut avoir au départ le sentiment que tout ça est en sous-régime, brûle à feu (trop) doux, on réalise ensuite qu'il s'agit de la manière la plus juste possible pour évoquer le quotidien de tous ces déracinés.
Ici c'est le passage du facteur, avec de l'opéra plein pot par les vitres ouvertes de sa camionnette rouge, c'est la cabine téléphonique qu'on squatte, une doudoune qu'on partage, une recette "comme maman", un sachet de sumac ("vous avez intérêt à l'acheter..."), un vélo, une banderole de bienvenue qui change subitement de sens, un dialogue imaginé dans une cabane de berger, un concert dont on espère qu'il va enfin se faire, les petites choses de la vie, quoi...
J'ai pensé à ce film, PROBLEMSKI HOTEL, que nous avions programmé il y a quelques années, qui se passait dans un centre d'hébergement, avec un public encore plus varié puisqu'il s'agissait de familles entières, mais l'esprit était un peu le même : un endroit "particulier", hors du temps et de l'espace, suspendu, ne ressemblant à rien, où l'avenir est incertain, inconnu, suspendu à des décisions judiciaires et/ou administratives, et des notifications de gens, ailleurs... qui décident de la vie d'autres gens...
Très touchant, indeed.

*

différentes variations sur l'affiche :

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l'affiche française, à mon avis, commet un contresens en destructurant les lettres du titre (et le rendant ainsi difficilement lisible)

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(même MUBI vend (un peu chérot, dans sa boutique) "son" affiche, c'est dire...

 

1 août 2022

juillet 2022

vendredi 1

à Belfort :

Capture d’écran (2005)

aux Eurocks ce fut la cata (deux premiers jours annulés suite à un très violent orage le jeudi à 16h30!), je n'y étais pas, Manue non plus, Emma avait revendu son billet de jeudi... JH a juste fait l'aller-retour

pendant ce temps

à ma fenêtre, essai photographique -plutôt involontaire- :

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(changement de focale et changement de direction)

samedi 2
* ciné avec Emma à Besac
LES GOÛTS ET LES COULEURS
* parlé de cinéma dans le bus du retour (complet) avec un papy des Ardennes en visite touristique (sa femme était derrière)

dimanche 3
fête du cinéma : ENTRE LA VIE ET LA MORT tout seul, puis IRRÉDUCTIBLE avec Emma

lundi 4
matin je vais à St Rémy porter à Marcello du tabac et son chargeur i-phone
après-midi je fais le tour des pharmacies vésuliennes pour en trouver une qui veuille bien me vacciner avant les calendes grecques (une me rappellera en fin d'aprèm, rdv lundi 18 )

mardi 5

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10h matin : café en terrasse au Lion avec Manue
13h20 : rdv gastro-entérologue > prise de rdv pour un(e ?) irm > pharmacie pour produits irm et préparation coloscopie > clinique pour enregistrement pour coloscopie > secrétariat anesthésie pour rdv anesthésiste > (mon été sera -un peu-médical!)

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de la part de Manue, des courgettes du jardin et un petit pot de coulis de groseilles...

mercredi 6

fête du cinéma : LES MINIONS 2 tout seul, puis PETER VON KANT, avec Catherine

jeudi 7

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fjt avec les copines : dernier repas "tous ensemble" avant septembre!

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cassoulet / melon, chimère culinaire (avec la petite feuille de menthe qui va bien)

vendredi 8

9h30 : rdv chez mon médecin traitant (la routine...),en gros (!) c'est plutôt bon signe que je n'ai pas perdu de poids
10h30 : rdv téléphonique pour dépannage ordi (vérifications faites, c'est ma carte bleue qui déconne!)
15h20 : au cinéma avec Emma à Besac voir AFTER YANG

samedi 9
j'ai préparé un taboulé (c'est assez zen comme occupation, ça me ravit)
j'ai un peu traîné au soleil en lisant le début de VNR de Laurent Chalumeau  (et en surveillant -en vain- le routier anglais garé derrière moi, puis le roumain qui est venu se garer presque à côté de moi))
j'ai été ravi, en rentrant, de la végétation autour du parking de la rue Serpente : des chardons (très photogéniques) et des mûres à foison (pas encore tout à fait mûres, et un peu petiotes quand même)

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Capture d’écran (2103)

le soir, sur arte, Le Moine Noir en direct d'Avignon, mise en scène de Kirill Serebrennikov (je m'endors un peu, assez vite hélas)

dimanche 10

courgettes de Manue : j'en ai fait une farcie (delicious, ce midi), j'ai cherché (et trouvé) des idées sur internet pour les deux autres...

Capture d’écran (2054)

ZIVAN MAKES A PUNK FESTIVAL, sur MUBI

lundi 11

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sur le parking, je joue aux deux papys du Muppet show, avec un autre mec (qui a beaucoup plus de problèmes de santé que moi), assis tous les deux à la fraîche, sur les bancs du coin pique-nique, à l'ombre rafraîchissante des grands arbres, à parler de comment c'était mieux avant, et à nous remémorer nos meilleurs plans de drague, "avant"...

mardi 12

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(fin de matinée) je vais profiter un peu encore du parking avant qu'il ne fasse trop tôt, et je contemple, au loin, ce routier de l'autre côté du parking, qui va et vient autour de son camion en tenue plutôt légère...

 mercredi 13
J'ai acheté un truc pour faire de l'eau gazeuse (et économiser l'achat de milliers de bouteilles en plastoche)
14h30 : mizenplis au local de la programmation estivale, "entre hommes"
20h30 : Estivales , Concert de LUPO à Frotey (Catherine est passée me prendre)

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j'ai trouvé que le monsieur devant la poussette avait de très jolies fesses, et j'ai donc immortalisé l'évènement

22h : On boit un coup au frais dans le jardinet de Catherine (qui me ramène ensuite à la maison)

jeudi 14
je fais beaucoup de choses entre 8h et 11h (appeler St Rémy pour annoncer ma visite / trouver la pharmacie de garde / acheter encore du tabac et des feuilles (dans un premier, puis un deuxième bureau de tabac) / passer à Vaivre à la pharmacie de garde pour récupérer mes médocs (tomber en rade un 14 juillet, il faut le faire!) / partir à St Rémy (je commence à connaître un peu la route, et mon copain de Waze aussi) / je dépose les fumigènes pour M. / je rentre à la maison dont je ne ressortirai plus de la journée (j'ai failli m'acheter un mille-feuilles pour midi, comme récompense, mais non)

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vendredi 15

(dehors)

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(dedans)

Capture d’écran (2146)

RIMINI d'Ulrich Seidl

samedi 16
j'ai fait un coulant au chocolat qui l'était très (coulant), avec le café c'est divin -j'en mangerai pendant quatre jours!-
Commencé la première saison de STRANGER THINGS (4 épisodes à la suite, et dodo)

dimanche 17
Heureusement les nuits sont fraîches. Après avoir laissé la fenêtre du salon ouverte toute la nuit, le thermomètre sur mon nouveau ventilateur n'affiche plus que 21°. Après avoir refermé la fenêtre, ça remonte assez vite à 24, 25, et le soir, si je n'actionne pas le ventilo, c'est monté jusqu'à 28 (avec le ventilateur plein pot ça descend de deux degrés)
dilemne : terminer STRANGER THINGS ou bien continuer LES ARNAQUEURS AUSSI de Laurent Chalumeau ?

lundi 18
(hélas les nuits ne sont plus fraîches : 26° ce matin malgré la fenêtre laissée ouverte toute la nuit)
9h10: vaccination (4ème dose) pharmacie de Navenne (Pfizer)
15h45 : je voulais aller voir RIFKIN'S FESTIVAL, et voilà que la séance est en VF, plutôt que de repartir je vais donc voir à la place LA TRAVERSÉE
18h : RIFKIN'S FESTIVAL en VO (nous sommes deux dans la salle)
20h15 : rdv chez Catherine, qui m'emmène dans sa voiture super-climatisée voir le concert de TWO FACES, à Scey, où on retrouve Manue! Le groupe est enthousiasmant.

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les copines

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le batteur à capuche

mardi 19

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salle d'attente (vive les plantes vertes!)

il fait très chaud
10h30 chez ma pédicure podologue
puis je passe prendre rdv contrôle technique (lundi prochain) et pré-contrôle technique chez mon petite garagiste (vendredi matin)
18h en allant chez le caviste ("exceptionnellement fermé ce mardi 19") cette vision soudaine qui me réjouit : au premier étage d'une maison, dans le cadre de la fenêtre ouverte, un jeune homme torse nu (et peut-être même en caleçon) plié déplié entre les deux montants
19h30 repas chez les Bousrez, avec Nicolas et Myriam, et Claude, soirée délicieuse, autant que le repas. Ca fait du bien.

mercredi 20

il fait très chaud
15h30 : AS BESTAS avec Emma, à la première image du générique de fin on court dans l'autre salle pour voir la première image de LE PRINCE, prévu à 17h45, où Catherine était toute seule dans la salle

et quand on est sorti, alleluïa il PLEUVAIT! (j'ai rarement été aussi content qu'il pleuve!)

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jeudi 21

il fait  chaud
(Besac) Je finis par trouver LES VIES QU'ON MENE (désormais épuisé), (expo photos + texte de Nicolas Mathieu) dans la troisième librairie visitée : Les Sandales (ça me réconcilierait presque...)

14h : LA NUIT DU 12
16h30 : LA PETITE BANDE
Retour par le bus de 19h10 (bon plan, quasiment vide!)

vendredi 22
8h30 déposé ma voiture au garage pour un pré-contrôle technique
Je vais au FJT à pied
Je termine VIP de Laurent Chalumeau
Repas au FJT avec Catherine (domm le foie de veau c'était hier...)
le soir me fais le plaisir de manger une pizza
et je commence STRANGER THINGS saison 2

samedi 23
marché le matin, puis je ne sors plus
fini STRANGER THINGS saison 2, et commencé, le soir, la saison 3 (2 épisodes mais je m'endors)
ne suis, finalement, pas allé en bus à Besac pour voir L'EVANGILE SELON ST MATHIEU, j'en regarde un bout sur y*utube (en vf!)

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dimanche 24
Terminé les 3 agendas 22/23 commencés déjà depuis quelques temps (pour Emma, pour Catherine et pour moi) et je les commande!
je suis resté à poil toute la journée (quand Emma est passée en fin d'après-midi pour me donner le chèque de Marcello, je n'arrivais pas à retrouver mon short!)
Stranger Things 3 à la chaîne (du 3 au 6, je me garde les deux derniers pour demain!)

lundi 25

9h50 : contrôle technique (RAS) je m'offre pendant ce temps un petit-déj (grand crème croissant) en commençant PISTE NOIRE d'Antonio Manzini, dont, au bout de quelques pages, j'adore déjà le héros...
l'après-midi je passe chez Repr* System pour récupérer les cartes de la saison prochaine (qui sont très jolies, Zabetta va être contente) et solder les comptes de l'actuelle

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je finis STRANGER THINGS 3 et je commence STRANGER THINGS 4

mardi 26
* continué PISTE NOIRE d'Antonio Manzini
* continué STRANGER THINGS 4 (les épisodes font désormais quasiment 1h20 chacun!)
* mangé au FJT (pas très bien) où j'ai fait la queue juste devant le jeune homme que je trouve le plus désirable en ce moment, que je n'ai donc pas pu photographier
* fait un gâteau à la pastèque (recette grecque) qui s'avère être tout à fait comestible

mercredi 27
11h rdv en terrasse au Lion avec Manue

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les "petits crème" sont très beaux...

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les employés municipaux estivaux aussi...


14h rdv chez les Soria pour boire le café
18h rdv avec Catherine au cinéma pour voir LIMBO
j'ai cru que je voyais le dernier épisode de Stranger Things 4 (le n°8) mais non il en restait encore un autre après!

jeudi 28
double peine au FJT : j'y suis allé pour voir si le jeune homme que j'aime bien y était, et non seulement il n'y était pas, mais le repas n'était pas terrible du tout! Double tant pis, donc.
je vais lire un peu au soleil à l'ombre pour me changer les idées...

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(plus tard) Les agendas sont (déjà) arrivés! Waouh!
Je regarde le dernier (et gigantesque : 2h20) épisode (9) de Stranger Things, que je trouve un peu too much mais bon... (il y aura une saison 5!)

vendredi 29

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l'événement notable du jour était l'IRM prescrit par mon gastro suite à un kyste repéré sur le pancréas pendant l'échographie
j'ai pas été déçu : il n'y a absolument rien sur le pancréas, par contre le radiologue a "par hasard" décelé quelques ganglions (dont l'un fait tout de même 4 cm le bougre) DONC scanner vendredi prochain 8h40 à la clinique...

samedi 30
analyses sanguines à jeun 7h30 > grand crème + croissant en terrasse au Lion à 7h45 > marché à 8h, y croisé Christine et discuté assez longuement...

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Emma devait passer à la maison pour boire le café à 17h, mais me propose plutôt d'aller boire un pot à Champdamoy (où je ne suis pas allé depuis au moins 20 ans!) où nous invitons Titi Vuillaume à s'asseoir avec nous : il fait beau, y a du vent, bord de l'au, à l'ombre des arbres... tout est perfecto!

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18h au ciné avec Emma et Catherine (re) voir LA NUIT DU 12 (je suis arrivé avec Emma, et c'est catherine qui me ramènera...)

dimanche 31
dernier jour du mois, un dimanche en plus, on fait donc un peu de rangement, sur le blog dans l'ordi et dans l'appartement, et, tiens,  on met au frais une bouteille de Cerdon pour demain...
le soir, terminé PISTE NOIRE (les 150 dernières pages) d'une traite, j'aime décidément beaucoup ce Rocco Sciavone...

 

30 juillet 2022

une série plaisante

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29 juillet 2022

CMUBJ d'été (numéro double)

("Rendons à César..." : la grande majorité des phrases citées proviennent du compte tw*tter weekend poetry (@poetryweekend))

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"On ne sait jamais la place qu’on occupe dans la vie des gens." (Francis Scott Fitzgerald, Tendre est la nuit)

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" Ce que tu fais, fais le suprêmement." (Fernando Pessoa)

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"Au fond, les gens supportent mal le bonheur. Ils le désirent, bien sûr, mais dès qu'ils l'ont, ils s'y rongent à rêver d'autre chose." (Marguerite Duras, Le Square)

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(14 juillet) Essence trop chère : la Patrouille de France défilera en trottinette électrique (Gorafi)

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"Je n'attends plus rien. Je n'aime pas les gens… Depuis longtemps déjà je n'aime personne." (Anton Tchekhov, Oncle Vania)

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"La jeunesse, c’est quand on ne sait pas ce qui va arriver." (Henri Michaux)

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"Étendu dans la barque, je souhaitai la mort, pour la première fois. Mais aussi incapable de mourir que de vivre, je comptais sur un assassin charitable. Je regrettais qu’on ne pût mourir d’ennui, ni de peine." (Raymond Radiguet, Le Diable au corps)

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"Être différent n'est ni une bonne ni une mauvaise chose. Cela signifie simplement que vous êtes suffisamment courageux pour être vous-même." (Albert Camus)

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"Chaque homme est seul et tous se fichent de tous et nos douleurs sont une île déserte. Ce n'est pas une raison pour ne pas se consoler, ce soir, dans les bruits finissants de la rue, se consoler, ce soir, avec des mots." (Albert Cohen, Le livre de ma mère)

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"J’ai assez lutté, j’ai assez souffert, je me suis assez dévoré le cœur. Il est temps que le jour se lève ; j’ai assez vécu dans la nuit" (Alfred de Musset, La confession d’un enfant du siècle)

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"La vie me fait mal à petit bruit, à petites gorgées, par les interstices." (Fernando Pessoa, Le Livre de l’intranquillité)

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"Je crée pour ne pas pleurer : c'est la première et ultime raison." (Paul Klee, Journal)

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"L'interruption de mes rêves ne me blesse pas : ils sont d'une telle douceur que je peux continuer à les rêver sans cesser de parler, écrire, répondre ou bavarder…" (Fernando Pessoa, Le Livre de l’intranquillité)

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"On ne meurt pas de malheur ; on en vit, ça engraisse." (Gustave Flaubert à Louise Colet)

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"On prend tout pour des chagrins d'amour quand on est jeune et qu'on ne sait pas." ( Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit)

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"La vie est un rêve ; c'est le réveil qui nous tue." (Virginia Woolf, Orlando)

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"Je n'ai rien à te dire sinon que ce rien, c'est à toi que je le dis." (Roland Barthes, Fragments d'un discours amoureux)

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"Je suis moins sûr de moi que jamais, je ne ressens que la violence de la vie. Et je suis vide d’une façon absurde. Je suis vraiment comme un mouton perdu dans la nuit et dans la montagne ou comme un mouton qui poursuit ce mouton." (Franz Kafka, Journal)

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"Nous trouvons de tout dans notre mémoire. Elle est une espèce de pharmacie, de laboratoire de chimie, où on met au hasard la main tantôt sur une drogue calmante, tantôt sur un poison dangereux." (Marcel Proust)

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28 juillet 2022

double programme "je finis ma carte"

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LA NUIT DU 12
de Dominik Moll

J'ai été quel bonheur sidéré durant tout le film, de la première à la dernière image. En apnée, béat d'admiration. Je connais le réalisateur depuis 1993 (le magnifique INTIMITÉ) et j'ai vu tous ses films (7 en presque 30 ans, c'est plus que raisonnable!). Déjà SEULES LES BÊTES, en 2019, frappait fort, mais celui-ci lui est encore supérieur. Par le duo en tête d'affiche (les excellents Bastien Bouillon et Bouli Lanners), par le fait que, dès les premières images, on sait (on est prévenu) qu'il s'agit d'une affaire non résolue, par le traitement du quotidien d'une équipe de flics (on pense au très beau L627 de Bertrand Tavernier) , qu'un personnage résume ainsi "le combat du bien et du mal, mais avec une photocopieuse en panne", et par l'apparition plus que touchante, vers la fin, d'Anouk Grinberg en juge entêtée.
J'ai été, oui, séduit d'un bout à l'autre (quel plaisir de voir -enfin- Bastien Bouillon en tête d'affiche (il jouait déjà un gendarme dans SEULES LES BÊTES, mais je le connais depuis le très touchant 2 AUTOMNES, 3 HIVERS, de Sébastien Betbeder),  les relations humaines au sein du beau duo qu'il compose avec le toujours juste et touchant Bouli Lanners (là non plus je ne suis pas objectif...), une enquête d'hommes sur un crime d'homme(s), un crime dégueulasse, où ce sont peut-être, oui, justement, tous les hommes qui sont coupables, la rigueur (la rectitude) de la mise en scène, et la place attribuée aux femmes : c'est une femme qui a été assassinée, c'est une femme qui insistera pour faire redémarrer l'enquête, c'est une femme qui apportera du nouveau, et c'est une femme qui résumera (synthétisera) la situation...).
Si j'ai été stressé pendant tout AS BESTAS, là j'ai été, je le re-redis, sidéré pendant tout le film. Sa simplicité apparente, sa force, sa mélancolie (son spleen).  Sa formidable justesse. Bastien Bouillon et Bouli Lanners composent des personnages très justes. Des mecs justes parce que "réalistes", fissurés juste ce qu'il faut. cabossés meurtris comme tout un chacun. L'enquête on la mène, on la suit, il est plutôt question d'une procession de procédure(s), ça n'est pas important, ça n'est pas le plus important. Ce qui compte, c'est ce qu'on ne voit pas, qui ne sera pas dit, pas forcément montré non plus. Que le réalisateur a l'intelligence (la délicatesse) de ne pas nous dévoiler trop explicitement. Un film en même temps brutal et d'une grande douceur.
Un grand film, que j'aurai grand plaisir à revoir la semaine prochaine dans le bôô cinéma.
Top 10 m'a chuchoté mon petit coeur de cinéphile.

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pour la logique du film, il fallait absolument que ce soit cette affiche-ci

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plutôt que celle-là, même si je l'aime beaucoup...

(J'y suis rettourné comme annoncé quelques jours plus tard dans le bôô cinéma, où il est programmé mesquinement cette semaine pour 5 séances, dans la plus petite salle (alors qu'hier soir nous y étions plus de trente !) et je suis toujours aussi enthousiasmé : voilà, j'aime tout dans ce film, je ne peux pas mieux résumer, et peut-être, là, particulièrement le personnage interprété par Bastien Bouillon, dont on sait finalement assez peu de choses, et qui gardera jusqu'au bout son opacité, tout en renouvelant mes yeux doux à Bouli L. et tout autant à Anouk G. aussi par-faits l'un que l'autre)

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LA PETITE BANDE
de Pierre Salvadori

(on change d'ambiance radicalement ; celui-ci vu juste après le précédent, et, là, j'étais tout seul dans la salle...)

Pour commencer, un truc qui m'interroge : pourquoi absolument personne (ni le réalisateur ni les critiques), à aucun moment, n'évoque le film du même titre réalisé par Michel Deville (cinéaste exquis désormais, semble-t-il, "un peu injustement oublié", comme dirait Téléramuche, après avoir, pourtant, enchanté depuis nos années 70 jusqu'aux années 2000, avec le très beau UN MONDE PRESQUE PAISIBLE), sorti en 1982, qui était l'histoire, plutôt drôle, d'un groupe d'enfants,  sept jeunes anglais, et de leurs aventures en France, aventures qui avaient la particularité d'être totalement muettes -le problème de la langue-, ce que le cinéaste avait malicieusement souligné en créditant au générique à la rubrique dialogues Yann Apas et Jean Népami...). Quarante ans après, les enfants de Salvadori (dit Pierre Salade de riz dans un générique lui aussi malicieusement détourné) sont juste un peu plus âgés (la douzaine... il y en a même un qui a une ombre de moustache), ils ne sont que cinq (presque quatre et demi hihi) mais eux par contre parlent beaucoup, beaucoup plus...
Ils ont, pour des raisons diverses, constitué une bande, et décidé de faire péter l'usine locale, qui pollue leur rivière, et se lancent dans une épopée (plaisante) à mi-chemin entre la bibliothèque verte (le Club des cinq contre la méchante usine qui pollue) et la bande dessinée... Une bande de bricolos, entre Bibi Fricotin et les Pieds Nickelés (en moins laid : quand j'étais petit je trouvais les Pieds Nickelés insupportablement moches). Une idée superbe : les masques d'animaux (j'ai toujours eu un faible pour les films avec des masques d'animaux, même si ce sont le plus souvent des films d'horreur...). Oui, les masques d'animaux, ça a de la gueule.
Le film a un narrateur (ce qui n'était pas forcément indispensable,) qui s'avère être la "pièce rapportée" de la bande, un personnage un peu paradoxal (souffre-douleur, tête de turc, bouc émissaire et j'en passe), qui m'a un peu gêné par le systématisme des agressions dont il est victime (mais c'est comme ça dans la vie, hein, les gros tapent sur les petits, et leur volent lurs goûters). Les péripéties qui s'enchaînent sont suffisamment abracadabrantesques pour qu'on ne s'ennuie jamais ; c'est drôle, c'est attachant, c'est sympathique, et on a le plaisir de (re)voir Pio Marmaï le temps d'une courte scène "pédagogique"... La critique de Libé a fait sa petite moue dédaigneuse, sa bouche en cul de poule  qui m'agace tant (et hop! machine à gifles), et donc c'est une raison supplémentaire d'aller voir le film et de l'applaudir bruyamment.
En plus, les "hasards de la programmation" font que ça entre pas mal en résonnance tiens tiens  avec Stranger Things que je regarde en ce moment... Ca, ça n'était pas prévu du tout...

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27 juillet 2022

double programme "on enchaîne"

(soudain, une avalanche de bons films, à cause du plaisir d'aller au cinéma et de profiter de la clim', mais donc en multipliant le nombre de posts à rédiger... courage, donc!)

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AS BESTAS
de Rodrigo Sorogoyen

Sorogoyen, réalisateur de QUE DIOS NOS PERDONE (2016), de EL REINO (2018), de MADRE (2020), tous programmés dans le bôô cinéma, et tous fort appréciés, qui sait allier d'incontestables qualités de style cinématographique à la force d'histoires plus ou moins inquiétantes (plutôt plus que moins, d'ailleurs...). Ici, c'est dit, redit, acté signifié, on va flipper sa race et se crisper sur les accoudoirs  sans répit ni rémission (et à ce propos, si certain(e) journaliste de Téléramuche pouvait s'abstenir de raconter (d'éventer) quasiment tout le film en une phrase sibylline, ça serait encore mieux pour garder intact le plaisir du spectateur, hein!).
Les hasards de la programmation font qu'on retrouve ensemble nos chéri(e)s du moment : Marina Foïs (qu'on vient de voir dans EN ROUE LIBRE de Didier Barcelo, et qu'on reverra tout aussi prochainement dans L'ANNÉE DU REQUIN, des frérots Boukherma) et Denis Ménochet (qu'on vient de voir dans PETER VON KANT, de François Ozon), et c'est, semble-t-il, la première fois que ces deux-là jouent ensemble. Un beau couple.
Un couple de français qui ont tout laissé pour partir cultiver des tomates bio dans un trou du cul du monde español va se retrouver plongé (et le spectateur avec eux) sans ménagement dans une réalité  de lendemains qui chantent beaucoup moins que tout ce qu'ils avaient pu espérer, en dépit de tout la bonne volonté qu'ils manifestent et de tous les efforts qu'ils fournissent, en butte à l'hostilité absolue de leurs voisins proches : deux frères vivant avec leur mère, qui sont nés là et qui y mourront aussi d'ailleurs... Et n'acceptent pas les "étrangers".
Le film s'ouvre sur une scène magnifique, à couper le souffle -je pèse mes mots- (dont on se dit, on connait son Tchekhov sur le bout du doigt, qu'elle réapparaîtra tôt ou tard dans le film, et, bingo, on avait raison...), et enchaîne, en flux constant, sur la détérioration des rapports de voisinage entre les "primo-arrivants" et les autochtones...  En progression constante, chaque scène en rajoutant une louchette plus ou moins conséquente. Et la tension éprouvée par le spectateur va aller elle-aussi croissant, comme avant un orage l'air devient de plus en plus lourd et la lumière de plus en plus électrique... L'angoisse vous a saisi et elle ne vous lâchera plus, impitoyablement, avec, heureusement, ça et là, quelques scènes plus joyeuses (ou légères), où l'on profite de quelques minutes de calme (de bonheur) pour reprendre son souffle. Car l'orage éclatera, c'est inévitable, avec toutes les conséquences qu'on pouvait craindre pour la suite du film...
Un film formidablement impressionnant (mais on savait déjà que le réalisateur était plutôt doué pour ce genre d'ambiance stressante et délétère) dont on ne sort pas indemne (par solidarité avec ses personnages), asphyxiant pourrait-on dire, tant la pression maintenue par le réalisateur nous laisse impuissant(e)(s).

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LE PRINCE
de Lisa Bierwirth

Changement d'ambiance radical, nous voici à Francfort, où Monika, une jeune femme curatrice dans une galerie (ou un musée) très contemporain et très chic, (dont elle se prépare d'ailleurs à postuler pour la direction, prochaînement laissée vacante) va faire la connaissance de Joseph (un peu brutalement d'ailleurs, derrière les poubelles d'un club lors d'un contrôle de police), qui trimballe avec lui des diamants qui'ils a excavés sur son terrain, au Congo, et semble vivre grâce à des magouilles plus ou moins légales. Deux univers, deux personnages, qui n'ont a priori rien de commun, elle est blanche, il est noir, elle semble jouir d'une certaine indépendance financière tandis que lui galère, et avec lui ses potes (dont Ambara, son meilleur ami)...
Monika et Joseph se rapprochent, de plus en plus, télescopage d'univers, leurs ami(e)s respectifs/ves réagissant chacun(e) à leur façon, défiance pour les unes, encouragement pour les autres, et les choses vont encore se compliquer après un passage de Joseph en prison,  qui va en sortie grâce à Monica (c'est elle qui a payé, et elle le lui dira) alors que c'est Ambara qui se présente comme le sauveur providentiel. Il est question d'amour, de mariage, de papiers, d'argent, beaucoup question d'argent, qu'on prête, qu'on rembourse, et le rapprochement germano-congolais tangue de plus en plus...
Deux univers parfaitement disjoints dont l'unique point de tangence est la relation entre deux personnages, et les efforts faits (ou pas) par chacun(e) pour mieux connaître (se faire connaître de) l'autre. Les deux personnages (et les deux acteurs qui leurs qui les incarnent)  sont fascinants. Bref, l'amour, l'amour, l'amour... (Mouloudji), entre "Il n'y a pas d'amour, il n'y a que des preuves d'amour" (Pierre Reverdy) et "Aimer c’est donner ce qu’on n’a pas à quelqu’un qui n’en veut pas”  (Jacques Lacan)
Un beau film en tout cas. Qui a peut-être souffert, malgré lui, en dépit de toutes ses qualités, qui donc a souffert d'être vu immédiatement après (à peine une minute de transition) AS BESTAS...

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25 juillet 2022

sous le sable

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DECISION TO LEAVE
de Park Chan Woo

(vu déjà il ya un certain temps mais je me suis aperçu que j'avais laissé le post en plan, le voii donc)

Certain(e)s critiques avaient fait la fine bouche à Cannes. Et puis le film a été récompensé par le prix de la mise en scène. Et le réalisateur est quand même celui de OLD BOY (qui m'avait en son temps secoué) et de THIRST (idem). (et allocinoche me précise (confirme) que je le confondais un peu avec Lee CHang-Dong (PEPPERMINT CANDY, BURNING, SECRET SUNSHINE), avec qui je me sens un peu plus... confortable.)
J'y suis allé avec Catherine à la séance de 18h (un bon prétexte pour me rhabiller et quitter un instant la demi-pénombre rassurante de mon appart'.)
Une excellente surprise. (comme quoi, une fois de plus, la critique, hein...). Une mise en scène ultra léchée au service d'une histoire plutôt classique de femme fatale, mais superbement efficace jusqu'au bout (une façon d'en finir vraiment pas banale, même si, comme faisait remarquer Catherine, ça n'est sûrement pas celle-là qu'elle aurait choisie.) Un flic mène l'enquête sur le décès d'un homme tombé d'un pic rocheux, et tombe instantanément amoureux de sa belle veuve...
L'affaire close, il aura à faire à elle à nouveau quelques mois plus tard, pour (tiens tiens) une nouvelle affaire de mari mort...
Une précision : l'actrice, Tang Wei, est phénoménalement belle.(Elle apparaissait dans le magnifique LONG VOYAGE VERS LA NUIT, de Bi Gan).
Un pur film de mise en scène, fascinant. Une mise en scène flamboyante pour une histoire d'amour vénéneuse. Une très grande réussite.
(Top 10 ?)

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24 juillet 2022

double programme (spécial canicule)

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LA TRAVERSÉE
de Varante Soudjian

(Je me suis trompé d'horaire pour la séance en VO du Allen, et comme je n'avais pas envie de repartir pour revenir à 18h en pleine cagna, je suis allé voir ce qui me semblait le moins pire parmi ceux que je n'avais pas vus... en me disant qu'au pire je pourrais toujours dormir... eh bien figurez-vous que je n'ai pas dormi du tout!). Ca démarre moyen pourtant : un groupes d'ados dits "à problèmes", deux éducs (professionnellement je n'ai jamais vraiment porté cette profession-là dans mon coeur, c'est ainsi et donc ça me faisait plutôt plaisir de les voir dézinguer...), un black et une jeunette qui en veut, vont embarquer pour quinze jours sur un bateau dont le skipper est un ancien flic de la BAC... Ambiance trèèèès tendue au départ, comme vous pouvez l'imaginer, (fils de pute et nique sa mère et j'en passe comme vous pouvez encore l'imaginer) mais, comédie sociétale oblige, fin trop youp la boum, comme vous pouvez (toujours) l'imaginer aussi. De la marque (de sport ou street wear), du shit, du coca comme s'il en pleuvait, et à la fin tout le monde s'aime... Mais ça donne un film pas désagréable, même si jamais surprenant (et puis j'avoue que j'ai un faible pour Alban Ivanov)

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RIFKIN'S FESTIVAL
de Woody Allen

Il semble (pour les critiques) ne plus être de très bon ton d'aimer Woody Allen, il n'y a qu'à lire... les critiques justement, et que je chipote, et que je soupire, et que je pince les narines, et que je fais des petites mines en regardant la pointe de mes chaussures vernies... Et  pourtant la bande-annonce m'en semblait plutôt sympathique, et plutôt positifs les échos de ceux qui l'avaient vu avant moi (Catherine, les Bousrez...). Commeon retrouverait ses charentaises, la typographie du générique et la musiquette type jazz qui l'accompagne indéfectiblement nous rassurent et nous signifient que non non rien n'a changé, ou presque.
Woody Allen vieillit, comme nous tous d'ailleurs, et il nous a ficelé un film qui -tiens donc!- parle d'amour et de cinéma (encore plus du second que du premier me semble-t-il), et de son nombril aussi, via l'acteur qui l'alter égote. Un festival de cinéma (San Sebastian) où Madame se rend "professionnellement" (elle est assistante (public relation ?) de réalisateurs), pour coacher son nouveau poulain, un réalisateur français assez agaçant (Loulou Garrel, plus vrai que nature), avec qui il va assez vite s'avérer qu'elle roucoule, tandis que Monsieur, qui venait juste en tant qu'accompagnateur, va tomber en amour, hypocondriaque qu'il est, pour une jolie doctoresse española, mais il va faire aussi pas mal de rêves (en noir et blanc), qui sont des hommages (plaisants) à des réalisateurs chéris du réalisateur : Godard, Buñuel, Bergman, etc., dans des séquences "à la manière de", de films connus, qui ajoutent un incontestable petit plus affectif au film... Plaisant petit plaisir estival (et coupable ?) avec, en plus, le plaisir de voir passer Sergi Lopez, qu'on retrouve toujours avec autant de plaisir...

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22 juillet 2022

ça balance pas mal

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EL BUEN PATRON
de Fernando León de Aranoa

Sacré Javier Bardem! Cet homme-là est décidément trop fort... Avec ses lunettes, sa bonne bouille, son attitude bonnasse, paternaliste, il est pourtant presqu'aussi létal que le tueur à gages (à coiffure de Mireille Mathieu) qu'il incarnait dans NO COUNTRY FOR THE OLD MAN... Tuer quelqu'un ? Tout est dans la façon de faire. Il est ici Blanco,  patron d'une usine de fabrication de balances, une entreprise "familiale" ou presque, et vient d'apprendre qu'une commission doit venir visiter prochainement son usine, pour l'attribution d'une nième récompense (la seule qui lui manque sur le mur du salon, d'ailleurs), et va donc tout faire pour que tout se passe bien (ou le mieux -ou le moins pire- possible). Au début du film, à la première scène, on se demande presque si on ne se serait pas trompé de salle (des jeunes qui se bastonnent), puis on comprend qu'un des jeunes est le fils d'un des employés du Buen patron, qui va lui demander d'intervenir en sa faveur... Blanco a de l'entregent et va s'en occuper. Mais ce n'est que le début d'une cascade d'emmerdements, puisque plusieurs autres problèmes, causés par plusieurs autres personnes, toutes en rapport avec l'usine, vont venir compliquer la situation, obligeant le buen patron à ne pas être aussi bueno en réalité que ce qu'il voudrait faire croire en apparence... Une comédie sociale noire sans complexes (sans morale et sans compromis), ou Bardem étincelle en salopard multirécidiviste. Mais, comme on dit, à salopard, salopard et demi, et même lui va trouver son maître es saloperie...
Je m'étais vraiment fait violence pour ressortir pour aller voir cette dernière séance du film par nous programmé (mardi 20h15) - sur suggestion d'Hervé, qu'il en soit une fois de plus remercié)- et j'ai drôlement bien fait, joder!

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22 juillet 2022

chanter déchanter

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RIMINI
de Ulrich Seidl

Entre cru et cruel (mais pas tout à fait aussi cruel, justement, que les précédents films du réalisateur), un film vu très en avant-première (il sortira en novembre, entregent) grâce à la gentillesse du distributeur, qui nous a fourni un lien de visionnement). Le portrait (une eau-forte) sans concession de Richie Bravo, un ex-chanteur à succès (autrichien) désormais courant le cacheton dans une Italie tristoune hors-saison. Le film, pour bien vous mettre dans l'ambiance, s'ouvre (et se fermera) sur le père du chanteur, désormais pensionnaire -acariâtre et accablé) en Ehpad, abordant, entre autres, la difficulté (et de l'inéluctabilité) de vieillir. Richie Bravo, une belle voix dans un corps massif, alourdi empâté ("par les excès"), un personnage à la fois attachant et répugnant, un épicurien doté d'un sens aigu de la débrouille, de la magouille, des différentes façons de récupérer de l'argent (des plus "ordinaires" aux plus dégueulasses, rien ne l'arrête, aucun scrupule aucune gêne aucune honte), surtout quand réapparaît sa fille qu'il n'a pas vue depuis dix-huit ans et qui lui réclame son dû... Qu'il va donc s'employer (dans tous les sens du mot) à lui rendre.
Un film surprenant, insérant l'histoire de ce personnage pas trop jojo dans des cadres somptueux (surtout les extérieurs, la plage sous la neige, ça a de la gueule, c'est incontestable...). Un film cru, sans concessions, qui ne rechigne jamais à choquer le spectateur, et réussit à (finit par) nous fasciner.

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