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lieux communs (et autres fadaises)

27 février 2024

qu'est-ce qui se passe ?

Un petit mot pour mes habitué(e)s, lectrices et lecteurs : Canalblog est actuellement en phase de transition (de "synchronisation", disent-ils) , l'interface a changé, il faut s'y habituer...
Pour le moment j'ai récupéré tous mes anciens messages, mais jusqu'au 16 février inclus, mais au-delà, plus rien...
Pareil pour mes messages "en cours" : par exemple, mon éphéméride habituel, quotidien, est, pour l'instant bloqué au 16 février (et j'espère que les jours manquants vont finir par réapparaître...)
Espérons!
Par contre il ne semble y avoir aucun problème pour publier de nouveaux messages...

 

27 février 2024

"Gay" ou pédé ?

020
SANS JAMAIS NOUS CONNAÎTRE
de Andrew Haigh

Le nom du réalisateur me disait quelque chose... J'ai déjà vu WEEK-END (2012) -critiquette - et également la série LOOKING (2014). Très étiqueté "gay" (ou pédé ?). Et voilà que débarque ce film que je n'avais absolument pas vu venir, et que les critiques que je lis (pour mettre dans notre programmation papier) sont vraiment très élogieuses... (4 *****, et plein de ****).
Quoi, quoi, quoi ? Pourquoi donc cet emballement pour un film "gay" (ou pédé ?), soudain sorti du ghetto, et qui plus est distribué par une compagnie maousse avec des grandes oreilles (Walt D*sney pour ne pas le nommer...) Est-ce dû à l'efficacité d'un attaché de presse particulièrement zélé ???
Je suis donc allé au Victor Hugo, même si les conditions de proj' n'étaient pas optimales ce jour, à la séance de 13h10 (sur l'écran de la salle 2 c'est toujours bien sombrinet, si le film ne se passe pas en extérieur au soleil en plein midi, hein...
Mais bon, on y va, vaillamment, hop hop, et là on est tout de suite happé... Adam vit dans une tour, à Londres, où il n'y a visiblement pas grand monde d'autre, quand soudain, un soir, on frappe à la porte... C'est Harry, un voisin du 6ème étage, une bouteille de whisky entamée à la main, qui vient lui demander l'hospitalité, et peut-être (sans doute) un peu plus... Mais Adam refuse l'invitation de Harry à partager la bouteille  (et le reste aussi), le repousse gentiment et referme la porte...
Et voilà.
Je devrais m'arrêter là et ne rien vous en dire de plus.
C'est un film qui parle d'une relation entre hommes, c'est sûr, mais qui ne peut (ne veut) pas être réduit à ça. Et si on parlait d'amour, hein ?
Il y a aussi les parents d'Adam, à qui il rend visite dans leur petite maison (sa maman c'est Claire Foy et son papa Jamie Bell, qu'on a découvert il y a un certain temps dans le rôle de BILLY ELLIOT, dans le film du même nom (en 1999)). Il y a le train, dans lequel il voyage souvent, et il y a les rêves, qu'il fait tout aussi souvent...
Ne lisez pas de critiques, ne cherchez pas à en savoir davantage... Juste allez voir le film, et laissez vous porter, transporter, jusqu'à ce final superbe sur THE POWER OF LOVE de Frankie Goes to Hollywood (1984)...
Les maris, les amants, les parents, les enfants...
Une très belle réussite, qui déborde largement du cadre de la gay romance, et que je retournerai voir dans le bôô cinéma dans 15 jours, pour voir si c'est toujours aussi sombre...
Top 10 pour l'émotion générée (et le soin extrême apporté à la réalisation)

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26 février 2024

des broches dans le dos qui font sonner le portique

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LE BONHEUR EST POUR DEMAIN
de Brigitte Sy

J'y suis allé à la toute dernière séance, mardi à 18h, en revenant de chez les Soria.
J'y allais pour Damien Bonnard (que j'ai trouvé excellent, bien entendu), j'ai eu la (bonne) surprise de voir que Béatrice Dalle faisait partie du trio de tête (excellente aussi, à quoi bon le préciser...)- elle joue Lucie, la mère de Damien Bonnard- et l'excellente surprise de découvrir que Laetitia Casta l'était tout autant (excellente). Brelan de roi et de reines, donc.
On le savait, directement à travers ses films (Les mains libres, L'astragale), et indirectement par celui de son fils Louis (L'Innocent, de -très- réjouissante mémoire), l'amour et le milieu carcéral sont deux sujets qui tiennent à coeur à la réalisatrice... Donc on sait -un peu- à quoi s'attendre. Et le cahier des charges est respecté : milieu interlope, truands, petits dealers, braqueur, braquage qui tourne mal, prison, et amour, oui oui amour...
Je le redis, le trio de tête est éblouissant, chacun(e) des trois dans son registre, et porte très haut le film (qui sans l'intensité, l'incandescence de leur jeu aurait été beaucoup plus banal, conventionnel -une bonne mécanique de polar, bien graissée comme un flingue prêt à servir- mais tout ça aurait été beaucoup plus... plat.)
Mais là, on est sollicité à tous les instants, on a les yeux comme des soucoupes, on a le coeur qui bat, on est remué, attendri, bouleversé, chamboulé transbahuté dans les montagnes russes du récit, pourtant je le répète pas a priori follement originales... C'est la prison qui va devenir le décor principal et récurrent, avec les visites, les scènes de parloir, avec l'amour pour moteur, et le point d'orgue d'une flippante -et réussie- scène d'évasion.
Le film se passe en 1994, la reconstitution est minutieusement "d'époque" (ah les mini-jupes, les perruques flashy, ah les k7 vidéo... nostalgie, il sera plusieurs fois question, dans les dialogues, du film Mesrine,(1984) une autre histoire de braquage de violence et d'amour, qui semble tenir à coeur au personnage joué par Damien Bonnard).
Des flingues et de l'amour (beaucoup d'amour...) tout ça "d'après plusieurs histoires vraies..." Oui, la patience infinie que donne l'amour... On valide! Et on applaudit encore une fois les trois magnifiques personnages (servis par les trois magnifiques acteurs).

 

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24 février 2024

alors, ces César?

Liste Officielle des Nominations pour les César 2024

sont nommées pour
le CÉSAR DE LA MEILLEURE ACTRICE
MARION COTILLARD dans LITTLE GIRL BLUE
LÉA DRUCKER dans L’ÉTÉ DERNIER
VIRGINIE EFIRA dans L’AMOUR ET LES FORÊTS
HAFSIA HERZI dans LE RAVISSEMENT
SANDRA HÜLLER dans ANATOMIE D’UNE CHUTE

sont nommés pour
le CÉSAR DU MEILLEUR ACTEUR
ROMAIN DURIS dans LE RÈGNE ANIMAL
BENJAMIN LAVERNHE dans L’ABBÉ PIERRE - UNE VIE DE COMBATS
MELVIL POUPAUD dans L’AMOUR ET LES FORÊTS
RAPHAËL QUENARD dans YANNICK
ARIEH WORTHALTER dans LE PROCÈS GOLDMAN

sont nommées pour
le CÉSAR DE LA MEILLEURE ACTRICE DANS UN SECOND RÔLE
LEÏLA BEKHTI dans JE VERRAI TOUJOURS VOS VISAGES
GALATEA BELLUGI dans CHIEN DE LA CASSE
ÉLODIE BOUCHEZ dans JE VERRAI TOUJOURS VOS VISAGES
ADÈLE EXARCHOPOULOS dans JE VERRAI TOUJOURS VOS VISAGES
MIOU MIOU dans JE VERRAI TOUJOURS VOS VISAGES

sont nommés pour
le CÉSAR DU MEILLEUR ACTEUR DANS UN SECOND RÔLE
SWANN ARLAUD dans ANATOMIE D’UNE CHUTE
ANTHONY BAJON dans CHIEN DE LA CASSE
ARTHUR HARARI dans LE PROCÈS GOLDMAN
PIO MARMAÏ dans YANNICK
ANTOINE REINARTZ dans ANATOMIE D’UNE CHUTE

sont nommées pour
le CÉSAR DE LA MEILLEURE RÉVÉLATION FÉMININE
CÉLESTE BRUNNQUELL dans LA FILLE DE SON PÈRE
KIM HIGELIN dans LE CONSENTEMENT
SUZANNE JOUANNET dans LA VOIE ROYALE
REBECCA MARDER dans DE GRANDES ESPÉRANCES
ELLA RUMPF dans LE THÉORÈME DE MARGUERITE

sont nommés pour
le CÉSAR DE LA MEILLEURE RÉVÉLATION MASCULINE
JULIEN FRISON dans LE THÉORÈME DE MARGUERITE
PAUL KIRCHER dans LE RÈGNE ANIMAL
SAMUEL KIRCHER dans L’ÉTÉ DERNIER
MILO MACHADO-GRANER dans ANATOMIE D’UNE CHUTE
RAPHAËL QUENARD dans CHIEN DE LA CASSE

sont nommés pour
le CÉSAR DU MEILLEUR SCÉNARIO ORIGINAL
JUSTINE TRIET, ARTHUR HARARI pour ANATOMIE D’UNE CHUTE
JEAN-BAPTISTE DURAND pour CHIEN DE LA CASSE
JEANNE HERRY pour JE VERRAI TOUJOURS VOS VISAGES
NATHALIE HERTZBERG, CÉDRIC KAHN pour LE PROCÈS GOLDMAN
THOMAS CAILLEY, PAULINE MUNIER pour LE RÈGNE ANIMAL

sont nommées pour
le CÉSAR DE LA MEILLEURE ADAPTATION
VALÉRIE DONZELLI, AUDREY DIWAN pour L’AMOUR ET LES FORÊTS
VANESSA FILHO pour LE CONSENTEMENT
CATHERINE BREILLAT pour L’ÉTÉ DERNIER

sont nommés pour
le CÉSAR DE LA MEILLEURE MUSIQUE ORIGINALE
GABRIEL YARED pour L’AMOUR ET LES FORÊTS
DELPHINE MALAUSSÉNA pour CHIEN DE LA CASSE
VITALIC pour DISCO BOY
ANDREA LASZLO DE SIMONE pour LE RÈGNE ANIMAL
GUILLAUME ROUSSEL pour LES TROIS MOUSQUETAIRES (PARTIE 1 : D’ARTAGNAN / PARTIE 2 : MILADY)

sont nommés pour
le CÉSAR DU MEILLEUR SON
JULIEN SICART, FANNY MARTIN, JEANNE DELPLANCQ, OLIVIER GOINARD pour ANATOMIE D’UNE CHUTE
RÉMI DARU, GUADALUPE CASSIUS, LOÏC PRIAN, MARC DOISNE pour JE VERRAI TOUJOURS VOS VISAGES
ERWAN KERZANET, SYLVAIN MALBRANT, OLIVIER GUILLAUME pour LE PROCÈS GOLDMAN
FABRICE OSINSKI, RAPHAËL SOHIER, MATTHIEU FICHET, NIELS BARLETTA pour LE RÈGNE ANIMAL
DAVID RIT, GWENNOLÉ LE BORGNE, OLIVIER TOUCHE, CYRIL HOLTZ, NIELS BARLETTA pour
LES TROIS MOUSQUETAIRES (PARTIE 1 : D’ARTAGNAN / PARTIE 2 : MILADY)

sont nommés pour
le CÉSAR DE LA MEILLEURE PHOTO
SIMON BEAUFILS pour ANATOMIE D’UNE CHUTE
JONATHAN RICQUEBOURG pour LA PASSION DE DODIN BOUFFANT
PATRICK GHIRINGHELLI pour LE PROCÈS GOLDMAN
DAVID CAILLEY pour LE RÈGNE ANIMAL
NICOLAS BOLDUC pour LES TROIS MOUSQUETAIRES (PARTIE 1 : D’ARTAGNAN / PARTIE 2 : MILADY)

sont nommés pour
le CÉSAR DU MEILLEUR MONTAGE
LAURENT SÉNÉCHAL pour ANATOMIE D’UNE CHUTE
FRANCIS VESIN pour JE VERRAI TOUJOURS VOS VISAGES
VALÉRIE LOISELEUX pour LITTLE GIRL BLUE
YANN DEDET pour LE PROCÈS GOLDMAN
LILIAN CORBEILLE pour LE RÈGNE ANIMAL

sont nommés pour
le CÉSAR DES MEILLEURS COSTUMES
JÜRGEN DOERING pour JEANNE DU BARRY
PASCALINE CHAVANNE pour MON CRIME
TRAN NU YÊN KHÊ pour LA PASSION DE DODIN BOUFFANT
ARIANE DAURAT pour LE RÈGNE ANIMAL
THIERRY DELETTRE pour LES TROIS MOUSQUETAIRES (PARTIE 1 : D’ARTAGNAN / PARTIE 2 : MILADY)

sont nommés pour
le CÉSAR DES MEILLEURS DÉCORS
EMMANUELLE DUPLAY pour ANATOMIE D’UNE CHUTE
ANGELO ZAMPARUTTI pour JEANNE DU BARRY
TOMA BAQUÉNI pour LA PASSION DE DODIN BOUFFANT
JULIA LEMAIRE pour LE RÈGNE ANIMAL
STÉPHANE TAILLASSON pour LES TROIS MOUSQUETAIRES (PARTIE 1 : D’ARTAGNAN / PARTIE 2 : MILADY)

sont nommés pour
le CÉSAR DES MEILLEURS EFFETS VISUELS
THOMAS DUVAL pour ACIDE
LISE FISCHER, CÉDRIC FAYOLLE pour LA MONTAGNE
CYRILLE BONJEAN, BRUNO SOMMIER, JEAN-LOUIS AUTRET pour LE RÈGNE ANIMAL
OLIVIER CAUWET pour LES TROIS MOUSQUETAIRES (PARTIE 1 : D’ARTAGNAN / PARTIE 2 : MILADY)
LÉO EWALD pour VERMINES

sont nommés pour
le CÉSAR DE LA MEILLEURE RÉALISATION
JUSTINE TRIET pour ANATOMIE D’UNE CHUTE
CATHERINE BREILLAT pour L’ÉTÉ DERNIER
JEANNE HERRY pour JE VERRAI TOUJOURS VOS VISAGES
CÉDRIC KAHN pour LE PROCÈS GOLDMAN
THOMAS CAILLEY pour LE RÈGNE ANIMAL

sont nommés pour
le CÉSAR DU MEILLEUR FILM D’ANIMATION
INTERDIT AUX CHIENS ET AUX ITALIENS
réalisé par ALAIN UGHETTO,
produit par ALEXANDRE CORNU, JEAN-FRANÇOIS LE CORRE, MATHIEU COURTOIS
LINDA VEUT DU POULET !
réalisé par CHIARA MALTA, SÉBASTIEN LAUDENBACH,
produit par MARC IRMER, EMMANUEL-ALAIN RAYNAL, PIERRE BAUSSARON
MARS EXPRESS
réalisé par JÉRÉMIE PÉRIN,
produit par DIDIER CRESTE

sont nommés pour
le CÉSAR DU MEILLEUR FILM DOCUMENTAIRE
ATLANTIC BAR
réalisé par FANNY MOLINS,
produit par CHLOÉ SERVEL, NICOLAS TIRY
LES FILLES D’OLFA
réalisé par KAOUTHER BEN HANIA,
produit par NADIM CHEIKHROUHA
LITTLE GIRL BLUE
réalisé par MONA ACHACHE,
produit par LAETITIA GONZALEZ, YAËL FOGIEL
NOTRE CORPS
réalisé par CLAIRE SIMON,
produit par KRISTINA LARSEN
SUR L’ADAMANT
réalisé par NICOLAS PHILIBERT,
produit par MILÉNA POYLO, GILLES SACUTO, CÉLINE LOISEAU

sont nommés pour
le CÉSAR DU MEILLEUR PREMIER FILM
BERNADETTE
réalisé par LÉA DOMENACH,
produit par ANTOINE REIN, FABRICE GOLDSTEIN
CHIEN DE LA CASSE
réalisé par JEAN-BAPTISTE DURAND,
produit par ANAÏS BERTRAND
LE RAVISSEMENT
réalisé par IRIS KALTENBÄCK,
produit par ALICE BLOCH, THIERRY DE CLERMONT-TONNERRE
VERMINES
réalisé par SÉBASTIEN VANIČEK,
produit par HARRY TORDJMAN
VINCENT DOIT MOURIR
réalisé par STÉPHAN CASTANG,
produit par THIERRY LOUNAS, CLAIRE BONNEFOY

sont nommés pour
le CÉSAR DU MEILLEUR FILM ÉTRANGER
L’ENLÈVEMENT
réalisé par MARCO BELLOCCHIO
Coproduction France AD VITAM PRODUCTION (Alexandra Henochsberg)
LES FEUILLES MORTES
réalisé par AKI KAURISMÄKI
distribution France DIAPHANA DISTRIBUTION
OPPENHEIMER
réalisé par CHRISTOPHER NOLAN
distribution France UNIVERSAL PICTURES INTERNATIONAL FRANCE
PERFECT DAYS
réalisé par WIM WENDERS
distribution France HAUT ET COURT DISTRIBUTION
SIMPLE COMME SYLVAIN
réalisé par MONIA CHOKRI
coproduction France MK PRODUCTIONS (Nathanaël Karmitz)

sont nommés pour
le CÉSAR DU MEILLEUR FILM *
ANATOMIE D’UNE CHUTE
produit par MARIE-ANGE LUCIANI, DAVID THION,
réalisé par JUSTINE TRIET
CHIEN DE LA CASSE
produit par ANAÏS BERTRAND,
réalisé par JEAN-BAPTISTE DURAND
JE VERRAI TOUJOURS VOS VISAGES
produit par HUGO SÉLIGNAC, ALAIN ATTAL,
réalisé par JEANNE HERRY
LE PROCÈS GOLDMAN
produit par BENJAMIN ELALOUF,
réalisé par CÉDRIC KAHN
LE RÈGNE ANIMAL
produit par PIERRE GUYARD,
réalisé par THOMAS CAILLEY

... Bon y a pas à tortiller, je me suis bien bien planté, mais, heureusement les deux récompenses auxquelles je tenais le plus (meilleur premier premier film pour J-B Durand et CHIEN DE LA CASSE, et meilleure révélation masculine  pour Raphaël Quenard) sont allées à leur destinataires respectifs, alors j'étais content... (dommage pour Céleste Brunnquell, mais bon...)

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J'ai bien aimé l'hommage à Agnès Jaoui, ce qu'a dit Jamel Debbouze, l'émotion qu'on sentait palpable chez tout les deux, et la petite chanson accompagnée au ukulélé, un vrai moment de grâce...
J'ai bien aimé que Monia Chokri remporte le César du meilleur film étranger à la barbe, notamment, de Christopher Nolan, à qui elle s'est d'ailleurs adressée en empoignant sa compression : "Sorry, Mister Nolan..."
J'ai bien aimé qu'ARIEH WORTHALTER soit récompensé en tant que meilleur acteur (et la façon dont, "en vrai", il était différent de son personnage dans le film
J'ai bien aimé le numéro -attendu- de Raphaël Quenard, qui a délibérément attendu que retentisse la petite musique qui annonce que ça devient trop long, pour en rajouter encore une couche (j'ai cru qu'ils allaient finir par l'évacuer manu militari...)
J'ai bien aimé le rouge à lèvres de Justine Triet
J'ai bien aimé le discours de la présidente, Valérie Lemercier
J'ai bien aimé le silence et l'émotion pendant la déclaration de Judith Godrèche (et la standing ovation qui a suivi)

mais bon c'était loooooong tout ça, quand même hein (j'ai piqué du nez à un moment d'ailleurs)

(et j'ai quand même été plutôt déçu par la façon dont la nouvelle ministre de la culture a été miraculeusement épargnée, tout au long de la soirée... ça m'a même agacé!)

20 février 2024

madame irma pour les césar 2024

(à la demande de Mariechounette)
en bleu mes prévisions, voeux, souhaits, envies, desiderata (j'ai essayé d'être équitable)
ce post sera republié ensuite avec les vrais de vrais résultats en rose

Liste Officielle des Nominations pour les César 2024

sont nommées pour
le CÉSAR DE LA MEILLEURE ACTRICE
MARION COTILLARD dans LITTLE GIRL BLUE
LÉA DRUCKER dans L’ÉTÉ DERNIER
VIRGINIE EFIRA dans L’AMOUR ET LES FORÊTS
HAFSIA HERZI dans LE RAVISSEMENT
SANDRA HÜLLER dans ANATOMIE D’UNE CHUTE

sont nommés pour
le CÉSAR DU MEILLEUR ACTEUR
ROMAIN DURIS dans LE RÈGNE ANIMAL
BENJAMIN LAVERNHE dans L’ABBÉ PIERRE - UNE VIE DE COMBATS
MELVIL POUPAUD dans L’AMOUR ET LES FORÊTS
RAPHAËL QUENARD dans YANNICK
ARIEH WORTHALTER dans LE PROCÈS GOLDMAN

sont nommées pour
le CÉSAR DE LA MEILLEURE ACTRICE DANS UN SECOND RÔLE
LEÏLA BEKHTI dans JE VERRAI TOUJOURS VOS VISAGES
GALATEA BELLUGI dans CHIEN DE LA CASSE
ÉLODIE BOUCHEZ dans JE VERRAI TOUJOURS VOS VISAGES
ADÈLE EXARCHOPOULOS dans JE VERRAI TOUJOURS VOS VISAGES
MIOU MIOU dans JE VERRAI TOUJOURS VOS VISAGES

sont nommés pour
le CÉSAR DU MEILLEUR ACTEUR DANS UN SECOND RÔLE
SWANN ARLAUD dans ANATOMIE D’UNE CHUTE
ANTHONY BAJON dans CHIEN DE LA CASSE
ARTHUR HARARI dans LE PROCÈS GOLDMAN
PIO MARMAÏ dans YANNICK
ANTOINE REINARTZ dans ANATOMIE D’UNE CHUTE

sont nommées pour
le CÉSAR DE LA MEILLEURE RÉVÉLATION FÉMININE
CÉLESTE BRUNNQUELL dans LA FILLE DE SON PÈRE
KIM HIGELIN dans LE CONSENTEMENT
SUZANNE JOUANNET dans LA VOIE ROYALE
REBECCA MARDER dans DE GRANDES ESPÉRANCES
ELLA RUMPF dans LE THÉORÈME DE MARGUERITE

sont nommés pour
le CÉSAR DE LA MEILLEURE RÉVÉLATION MASCULINE
JULIEN FRISON dans LE THÉORÈME DE MARGUERITE
PAUL KIRCHER dans LE RÈGNE ANIMAL
SAMUEL KIRCHER dans L’ÉTÉ DERNIER
MILO MACHADO-GRANER dans ANATOMIE D’UNE CHUTE
RAPHAËL QUENARD dans CHIEN DE LA CASSE

sont nommés pour
le CÉSAR DU MEILLEUR SCÉNARIO ORIGINAL
JUSTINE TRIET, ARTHUR HARARI pour ANATOMIE D’UNE CHUTE
JEAN-BAPTISTE DURAND pour CHIEN DE LA CASSE
JEANNE HERRY pour JE VERRAI TOUJOURS VOS VISAGES
NATHALIE HERTZBERG, CÉDRIC KAHN pour LE PROCÈS GOLDMAN
THOMAS CAILLEY, PAULINE MUNIER pour LE RÈGNE ANIMAL

sont nommées pour
le CÉSAR DE LA MEILLEURE ADAPTATION
VALÉRIE DONZELLI, AUDREY DIWAN pour L’AMOUR ET LES FORÊTS
VANESSA FILHO pour LE CONSENTEMENT
CATHERINE BREILLAT pour L’ÉTÉ DERNIER

sont nommés pour
le CÉSAR DE LA MEILLEURE MUSIQUE ORIGINALE
GABRIEL YARED pour L’AMOUR ET LES FORÊTS
DELPHINE MALAUSSÉNA pour CHIEN DE LA CASSE
VITALIC pour DISCO BOY
ANDREA LASZLO DE SIMONE pour LE RÈGNE ANIMAL
GUILLAUME ROUSSEL pour LES TROIS MOUSQUETAIRES (PARTIE 1 : D’ARTAGNAN / PARTIE 2 : MILADY)

sont nommés pour
le CÉSAR DU MEILLEUR SON
JULIEN SICART, FANNY MARTIN, JEANNE DELPLANCQ, OLIVIER GOINARD pour ANATOMIE D’UNE CHUTE
RÉMI DARU, GUADALUPE CASSIUS, LOÏC PRIAN, MARC DOISNE pour JE VERRAI TOUJOURS VOS VISAGES
ERWAN KERZANET, SYLVAIN MALBRANT, OLIVIER GUILLAUME pour LE PROCÈS GOLDMAN
FABRICE OSINSKI, RAPHAËL SOHIER, MATTHIEU FICHET, NIELS BARLETTA pour LE RÈGNE ANIMAL
DAVID RIT, GWENNOLÉ LE BORGNE, OLIVIER TOUCHE, CYRIL HOLTZ, NIELS BARLETTA pour
LES TROIS MOUSQUETAIRES (PARTIE 1 : D’ARTAGNAN / PARTIE 2 : MILADY)

sont nommés pour
le CÉSAR DE LA MEILLEURE PHOTO
SIMON BEAUFILS pour ANATOMIE D’UNE CHUTE
JONATHAN RICQUEBOURG pour LA PASSION DE DODIN BOUFFANT
PATRICK GHIRINGHELLI pour LE PROCÈS GOLDMAN
DAVID CAILLEY pour LE RÈGNE ANIMAL
NICOLAS BOLDUC pour LES TROIS MOUSQUETAIRES (PARTIE 1 : D’ARTAGNAN / PARTIE 2 : MILADY)

sont nommés pour
le CÉSAR DU MEILLEUR MONTAGE
LAURENT SÉNÉCHAL pour ANATOMIE D’UNE CHUTE
FRANCIS VESIN pour JE VERRAI TOUJOURS VOS VISAGES
VALÉRIE LOISELEUX pour LITTLE GIRL BLUE
YANN DEDET pour LE PROCÈS GOLDMAN
LILIAN CORBEILLE pour LE RÈGNE ANIMAL

sont nommés pour
le CÉSAR DES MEILLEURS COSTUMES
JÜRGEN DOERING pour JEANNE DU BARRY
PASCALINE CHAVANNE pour MON CRIME
TRAN NU YÊN KHÊ pour LA PASSION DE DODIN BOUFFANT
ARIANE DAURAT pour LE RÈGNE ANIMAL
THIERRY DELETTRE pour LES TROIS MOUSQUETAIRES (PARTIE 1 : D’ARTAGNAN / PARTIE 2 : MILADY)

sont nommés pour
le CÉSAR DES MEILLEURS DÉCORS
EMMANUELLE DUPLAY pour ANATOMIE D’UNE CHUTE
ANGELO ZAMPARUTTI pour JEANNE DU BARRY
TOMA BAQUÉNI pour LA PASSION DE DODIN BOUFFANT
JULIA LEMAIRE pour LE RÈGNE ANIMAL
STÉPHANE TAILLASSON pour LES TROIS MOUSQUETAIRES (PARTIE 1 : D’ARTAGNAN / PARTIE 2 : MILADY)

sont nommés pour
le CÉSAR DES MEILLEURS EFFETS VISUELS
THOMAS DUVAL pour ACIDE
LISE FISCHER, CÉDRIC FAYOLLE pour LA MONTAGNE
CYRILLE BONJEAN, BRUNO SOMMIER, JEAN-LOUIS AUTRET pour LE RÈGNE ANIMAL
OLIVIER CAUWET pour LES TROIS MOUSQUETAIRES (PARTIE 1 : D’ARTAGNAN / PARTIE 2 : MILADY)
LÉO EWALD pour VERMINES

sont nommés pour
le CÉSAR DE LA MEILLEURE RÉALISATION
JUSTINE TRIET pour ANATOMIE D’UNE CHUTE
CATHERINE BREILLAT pour L’ÉTÉ DERNIER
JEANNE HERRY pour JE VERRAI TOUJOURS VOS VISAGES
CÉDRIC KAHN pour LE PROCÈS GOLDMAN
THOMAS CAILLEY pour LE RÈGNE ANIMAL

sont nommés pour
le CÉSAR DU MEILLEUR FILM D’ANIMATION
INTERDIT AUX CHIENS ET AUX ITALIENS
réalisé par ALAIN UGHETTO,
produit par ALEXANDRE CORNU, JEAN-FRANÇOIS LE CORRE, MATHIEU COURTOIS
LINDA VEUT DU POULET !
réalisé par CHIARA MALTA, SÉBASTIEN LAUDENBACH,
produit par MARC IRMER, EMMANUEL-ALAIN RAYNAL, PIERRE BAUSSARON
MARS EXPRESS
réalisé par JÉRÉMIE PÉRIN,
produit par DIDIER CRESTE

sont nommés pour
le CÉSAR DU MEILLEUR FILM DOCUMENTAIRE
ATLANTIC BAR
réalisé par FANNY MOLINS,
produit par CHLOÉ SERVEL, NICOLAS TIRY
LES FILLES D’OLFA
réalisé par KAOUTHER BEN HANIA,
produit par NADIM CHEIKHROUHA
LITTLE GIRL BLUE
réalisé par MONA ACHACHE,
produit par LAETITIA GONZALEZ, YAËL FOGIEL
NOTRE CORPS
réalisé par CLAIRE SIMON,
produit par KRISTINA LARSEN
SUR L’ADAMANT
réalisé par NICOLAS PHILIBERT,
produit par MILÉNA POYLO, GILLES SACUTO, CÉLINE LOISEAU

sont nommés pour
le CÉSAR DU MEILLEUR PREMIER FILM
BERNADETTE
réalisé par LÉA DOMENACH,
produit par ANTOINE REIN, FABRICE GOLDSTEIN
CHIEN DE LA CASSE
réalisé par JEAN-BAPTISTE DURAND,
produit par ANAÏS BERTRAND
LE RAVISSEMENT
réalisé par IRIS KALTENBÄCK,
produit par ALICE BLOCH, THIERRY DE CLERMONT-TONNERRE
VERMINES
réalisé par SÉBASTIEN VANIČEK,
produit par HARRY TORDJMAN
VINCENT DOIT MOURIR
réalisé par STÉPHAN CASTANG,
produit par THIERRY LOUNAS, CLAIRE BONNEFOY

sont nommés pour
le CÉSAR DU MEILLEUR FILM ÉTRANGER
L’ENLÈVEMENT
réalisé par MARCO BELLOCCHIO
Coproduction France AD VITAM PRODUCTION (Alexandra Henochsberg)
LES FEUILLES MORTES
réalisé par AKI KAURISMÄKI
distribution France DIAPHANA DISTRIBUTION
OPPENHEIMER
réalisé par CHRISTOPHER NOLAN
distribution France UNIVERSAL PICTURES INTERNATIONAL FRANCE
PERFECT DAYS
réalisé par WIM WENDERS
distribution France HAUT ET COURT DISTRIBUTION
SIMPLE COMME SYLVAIN
réalisé par MONIA CHOKRI
coproduction France MK PRODUCTIONS (Nathanaël Karmitz)

sont nommés pour
le CÉSAR DU MEILLEUR FILM *
ANATOMIE D’UNE CHUTE
produit par MARIE-ANGE LUCIANI, DAVID THION,
réalisé par JUSTINE TRIET
CHIEN DE LA CASSE
produit par ANAÏS BERTRAND,
réalisé par JEAN-BAPTISTE DURAND
JE VERRAI TOUJOURS VOS VISAGES
produit par HUGO SÉLIGNAC, ALAIN ATTAL,
réalisé par JEANNE HERRY
LE PROCÈS GOLDMAN
produit par BENJAMIN ELALOUF,
réalisé par CÉDRIC KAHN
LE RÈGNE ANIMAL
produit par PIERRE GUYARD,
réalisé par THOMAS CAILLEY

16 février 2024

le mur

015
LA ZONE D'INTÉRÊT
de Jonathan Glazer

Je suis allé spécialement à Besac pour le voir (en fait j'avais trois places qui arrivaient bientôt à expiration donc j'étais un peu obligé...), même si j'avais a priori plus envie de rester sur mon lit à ne rien faire en attehndant que ma cicatrice cicatrise...
Séance de 13h30 samedi : quelle surprise (heureusement je suis arrivé tôt) : une soixantaine de personnes sont venues s'asseoir dans la salle! Je suis même salué par les C., déjà installés, un couple ami spécialement venu de Vesoul pour l'occasion... J'ai rarement vu autant de monde à une première séance!
J'ai découvert le réalisateur en 2013 avec son sidérant UNDER THE SKIN, où Scarlett Johansson joue une extra-terrestre (même si je suis moins fan de la toute dernière partie du film). Mais bon celui-là, de par son thème je n'étais pas sûr sûr que ça allait le faire. Ca commence "fonctionnellement" avec plusieurs minutes (j'avais écris cinq, un critique en a compté trois, en tout cas c'est long) d'écran noir avec musique contemporaine ad hoc, sur laquelle on va entendre monter progressivement des chants d'oiseaux, qui accompagnent la première scène "visible" : une baignade familiale, (qu'on peut supposer dominicale), où l'on va faire la connaissance de Rudolf (le papa), Hedwig (la maman), et de leurs nombreux enfants (quatre ou cinq je ne suis plus sûr, mais ça n'a pas vraiment d'importance...).
Vie de famille : tous habitent dans une belle grande maison, avec un grand et beau jardin (c'est Madame qui s'en est occupée). Au fond du jardin il y a un mur, tout autour de la propriété, et, immédiatement derrière ce mur, ce qui ne sera jamais vraiment nommé, (ni montré) le camp d'extermination d'Auschwitz, dont Monsieur est directeur.
On n'en verra que ce qui dépasse au-dessus du mur : les toits des baraquements, une (ou des) cheminée(s), mais on en entendra par contre beaucoup plus (un travail extraordinaire a été fait (et revendiqué) sur la bande-son). La famille donc, vit sa vie, "paisiblement", sa vie de petite famille modèle, comme si de rien n'était. (Il sera quand même plusieurs fois question de fermer la fenêtre...).
Expérience particulière, qui ne m'arrive que rarement : j'ai vu le film constamment "de l'extérieur", depuis l'autre côté de l'écran, ayant conscience, pendant tout le visionnement ou presque, du public autour de moi, des autres spectateurs, en train de regarder ce qui se passait sur l'écran, de leur silence et de leur immobilité, d'être devant un film, mais refusant de rentrer dedans. En restant "à distance". Cela se produit en général lorsque je m'ennuie devant un film, que mon cerveau (ou mon corps) me font revenir fissa aux réalités et contingences de la salle de cinéma, mais là ce n'était pas le cas, je ne m'ennuyais pas, pas du tout, au contraire, puisque, formellement, le film est une réussite. Incontestable. Comme l'était UNDER THE SKIN. Et j'en reviens alors au bon vieux dilemne ("conversation de café du commerce" m'avait appris quelqu'un il y a longtemps) de la forme et du fond. de ce qu'on veut dire et de comment on le dit. Il serait davantage question de morale (ou d'éthique), et de réussir à comprendre ce que le réalisateur avait en tête, quel message il voulait faire passer, quelle réaction il entendait susciter (le "cahier des charges" de l'oeuvre). Plastiquement, il nous fait des propositions fortes. Intenses.
Et c'est en ça que je dis que j'en suis sorti (à la fin du film) en ne sachant pas quoi en penser.
D'autant plus que, lorsque les les lumières de la salle se sont -enfin- rallumées (le projectionniste nous a facétieusement laissés un peu dans le noir, et il se trouvait en bas de la salle pour nous en condamner l'accés, nous somme donc tous sortis à la queue-leu-leu, en file indienne, comme si nous n'étions pas encore tout à fait sortis du film (personnellement, il me faut, en général "un certain temps" pour revenir à la réalité (contrairement à, par exemple, ma copine Dominique), j'ai toujours besoin d'un genre de sas. Et la dernière partie du film ne fait rien pour nous laisser partir en paix. Au contraire.
Je n'avais pas envie d'échanger avec le projectionniste, qui, avant le film, m'avait fait part de son enthousiasme. Je demandais du temps.
Je suis reparti avec ces sentiments mêlés, ces interrogations, ces doutes, mais, tout autant cette fescination...

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 Je trouve l'affiche redoutablement efficace (efficacement redoutable)

15 février 2024

wasabi sauvage

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LE MAL N'EXISTE PAS
de Ryusuke Hamaguchi

Lion d'Argent / Grand Prix du Jury à Venise 2023. (Ah bon…)
J'avais adoré DRIVE MY CAR, c'est vrai, puis un peu moins aimé CONTES DU HASARD, et donc là, pour mon unique film de cette édition 2024 du Ficâââ, j'étais rempli d'espoir… (dans de très bonnes dispositions). Et puis ça commence, des vues d'arbres et de branches vus en contreplongée sur une musique "intelligente", longtemps, et voilà déjà une entrée en matière certes jolie mais un peu indolente (et, donc, oui, longuette), soudain interrompue un peu sèchement (l'effet se reproduira plusieurs fois dans le film) pour entrer dans le vif du sujet : une fillette qui regarde un arbre, puis un homme qui remplit à la louche des jerrycans dans l'eau claire d'un gai ruisselet (on craint de le voir remplir in extenso, car avec une louche ça ne va pas vite...), puis un autre homme qui coupe du bois, d'abord à la scie puis à la hache (on craint aussi de voir le débitage in extenso car là aussi ça dure loooongtemps…)
On se dit que tout ça est quand même très très mou, même si joliet je le répète, quand enfin arrive un peu d'action : une réunion organisée entre les gens d'un village (dont les deux hommes déjà rencontrés, qui remplissant, et qui débitant) et deux sous-fifres (un homme et une femme) d'une quelconque entreprise, venus présenter (envoyés au casse-pipe) un projet de glamping sur le site dudit village… Ouf! On a le sentiment que le film démarre, un peu schématiquement certes (les gentils villageois paisibles qui vivent en accord avec la nature, connaissent le nom des arbres, regardent passer les cerfs et boivent de l'eau si fraîche et si pure, vs les méchants industriels sans scrupules et sans états d'âme, qui veulent surtout s'en mettre plein les poches, au détriment du respect de la nature, des villageois, et de la belle eau si pure -et des cerfs aussi-) mais on est content de voir les choses bouger, et les personnages évoluer d'une façon qu'on (pour certain(e)s) n'avait pas forcément anticipée…
Le film devient de plus en plus intéressant, (et moins simpliste qu'on n'aurait pu le craindre), puis va bifurquer dans sa dernière partie sur une péripétie (la disparition d'un personnage) que votre modeste serviteur avait  anticipée, mais se terminant de façon fort fort mystérieuse et inexpliquée (ce que tout le monde a ressenti, certes, mais bon la dame qui a présenté le film nous avait un peu avertis).

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14 février 2024

la voleuse de bicyclettes

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SCRAPPER
de Charlotte Regan

Celui-là, quand il est apparu -plop!- dans notre programmation, je ne savais même plus d'où il sortait. Un genre de champignon (hallucinogène ?) anglais, primé à Sundance, une histoire d'orpheline débrouillarde qui tient tête aux services sociaux locaux. Et survit. En suivant le programme "Comment faire son deuil en n leçons." Un genre de Fifi Brindacier brittonne, dans un décor de cité multicolore et flashy (brittonnissime). Du"cinéma social" brittonnissime lui aussi. Mais une réalisation nerveuse, énergique (et énergisante) qui tire le récit vers la comédie sociale vacharde et tonique, alors qu'il y avait a priori tout ce qu'il fallait pour un faire un bon gros mélo ramollo.
Alors que, pas du tout.
La jeune Georgie (Lola Campbell, une nouvelle venue, impressionnante) a un pote, Ali, vivant dans une barre HLM voisine, avec qui elle fait les 400 coups (principalement chourer des vélos pour les revendre et se faire un peu de thune). Tout irait donc pour le mieux dans le meilleur des mondes socio-britton si ne débarquait, un beau matin, Jason, un genre d'ado attardé, bermuda, peroxydé, qui dit être le père de Georgie... et qui s'installe avec elle dans son petit cottage quasiment manu militari.
Georgie est partagée entre le souvenir de sa mère (elle a un peu organisé la maison comme un cénotaphe) et l'énergie nécessaire et indispensable pour se protéger (et donc survivre) au jour le jour, et la cohabitation avec ledit Jason ne va pas être facile à mettre en place (mais on est quand même dans un genre de feelgood movie, donc on anticipe que ça ne va pas se terminer trop mal (on a un peu l'habitude de ces social studies à l'anglaise, alors on a bon espoir.
D'autant plus que le réalisatrice (29 ans au compteur) n'y va pas avec le dos de la cuillère (à thé, of course) cinématographique et empoigne son film avec la même énergie (la même détermination) que son interprète principale, truffant son récit d'apartés humoristiques (décalés), de procédés, certes, mais efficaces pour tirer le film du côté du sourire, de la lutte, de la victoire (alors qu'avec un tel sujet, répétons-le, ça n'était pas gagné d'avance...). Un récit hypertonique, qui parfois pique un sprint juste pour s'empêcher de pleurer (ou qu'on n'y pense même pas).
Bref, encore un bonheur de cinéma. Bonne pioche, très bonne pioche.

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13 février 2024

par où je passe ?

014
LA TETE FROIDE
de Stéphane Marchetti

Si Salvador Dali était fou du chocolat Lllllanvin, moi je suis fou de Florence Loiret Caille. Je la révère, je la vénère. Elle fait partie d'un tout petit groupe d'actrices que j'ai placées sur le même piédestal et dont le nom à l'affiche d'un film justifie immédiatement le fait d'aller voir ce film : Nathalie Richard, Jeanne Balibar, Agnès Jaoui, Elodie Bouchez, en ont fait partie les premières...
Depuis sa première apparition (pour moi) dans le somptueux J'ATTENDS QUELQU'UN de Jérôme Bonnell, en 2007 (je n'ai découvert que par la suite ses apparitions antérieures au cinéma : TROUBLE EVERYDAY en 2001, où elle est croquée par Vincent Gallo, et VENDREDI SOIR en 2002, où elle joue au flipper).
J'ai eu l'immense plaisir de la retrouver un peu plus tard en Marie-Jeanne dans LE BUREAU DES LEGENDES, et là, bingo! voilà un film où elle a le rôle principal...
Et donc j'y cours.
Et je m'aperçois que co-figure au générique un acteur que j'aime beaucoup : Jonathan Couzinié (découvert dans un court extraordinaire au festival de Clermont 2015 : TON COEUR AU HASARD, de Aude-Léa Rapin, et revu récemment sur arte avec Emmanuelle Devos dans LES HAUTES HERBES). Donc j'y cours de plus belle!
Un film qui s'annonce plein de neige (autre point positif), où une jeune femme (Florence) vivote en faisant du traficounet de clopes entre l'Italie et la France, avec l'aide son amant, douanier, (Jonathan) qui la renseigne à chaque fois sur la route à emprunter pour éviter les contrôles... La vie est duraille et l'argent pas facile à gagner. Jusqu'à ce que la route de la demoiselle croise celle de Souleyman, un migrant, et que le trafic de clopes ne se transforme en trafic beaucoup plus "grave"...
Dès le début on pressent que les choses ne vont pas forcément aller dans le bon sens... Une jeune femme presque "en rupture", qui n'en fait qu'à sa tête, qui se débat, qui est prête à tout pour s'en sortir, sans rien demander à personne. Têtue, obstinée, bec et ongles. Mais l'histoire passe un peu au second plan tant on a de plaisir à voir (le personnage interprété par) Florence Loiret Caille, qui est pratiquement de tous les plans, et qu'on suivrait, comme ça, sans hésiter, sans mégoter, jusque tout en haut de la montagne, jusqu'au milieu de la tourmente, jusqu'à un petit trou creusé dans la neige pour se faire un abri, pour survivre, pour résister...
Un beau personnage (âpre, tendu, sans concessions ou presque) pour une actrice magnifique. une surviveuse (et ça lui va très bien, à cette très chère Florence...).

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8 février 2024

krav maga

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LE DERNIER DES JUIFS
de Noé Debré

Un film sorti comme ça, "au petit bonheur", sans qu'on l'aie vraiment demandé, et que je ne serais pas forcément allé voir, s'il ne s'était pas ainsi retrouvé -pfuit!- soudain "magiquement" dans notre programmation... Un film avec Agnès Jaoui en mère juive (premier argument) et un film à défendre parce que plusieurs des salles où il était programmé ont frileusement -lâchement- refusé de le projeter, à cause -que c'est con- du dernier mot de son titre (deuxième argument).
Agnès Jaoui, on l'aime depuis trèèèèèèès longtemps en tant qu'actrice (depuis CUISINE ET DÉPENDANCES, 1992), puis scénariste, réalisatrice... Cette dame, elle a tout juste, et on l'aime d'autant plus qu'elle tient bon le cap, telle que, sans manipulations chirurgicales ou botoxives, assumant d'une très belle façon son corps de femme mûre (ce que beaucoup de ses congènères n'ont pas le courage de faire), simplement. Agnès Jaoui est "une belle personne", voilà, c'est dit.
Et la voici en appartement, dans une cité lambda, vivant avec son fils (le papa au début on ne sait pas où il est est) fiston prénommé Bellisha (et interprété par un nouveau venu, remarquable en tous points de vue, Michael Zindel, au physique singulier, à la voix et au jeu idem, qui m'a évoqué le tout aussi singulier -et tout autant aimé- Bastien Ughetto).
Tout va commencer d'une certaine façon comme dans le très aimé BEAU TEMPS MAIS ORAGEUX EN FIN DE JOURNEE où un couple (ah Micheline Presle & Claude Piéplu) se chamaillait à cause d'un poulet halal acheté par erreur par le mari (qui je me souviens bien, finissait à la poubelle), tandis qu'ici la mère houspille le fils à cause d'un poulet halal acheté en douce à la place d'un poulet kasher (puisque le petit commerçant kasher du quartier a fermé) et qui finira lui aussi à la poubelle (et le fiston devra chercher sur internet comment rekashériser toute la batterie de cuisine).
Bellisha est, visiblement, le dernier des juifs (dans la cité) qu'évoque le titre du film.
Giselle, sa mère, ne quitte pratiquement plus l'appartement, et se réfugie en permanence derrière l'idée de déménager. Ce qui va devoir finir par se faire...
Noé Debré a tricoté (avec la complicité de ces acteurs) un étonnant film "familial" à la fois tendre et lucide, attendrissant, désabusé,  drôle, nostalgique, émouvant, et les interprètes principaux font merveille...
On rit souvent, un peu, beaucoup, passionnément (l'acmé étant pour moi une hilarante scène de krav maga entre le fiston et son professeur, sous les yeux de la mamma -j'adorerais combattre comme ça...-), jusqu'à un final en demi-teinte, qui retire doucement l'échelle avant de s'en aller sur ses petites pattes d'oiseau...
Excellente surprise, donc. (Si on m'avait dit qu'un jour j'aurais une larmichette en écoutant Enrico Macias...)
Pour cette excellence (de la surprise), un petit top10 en guise d'encouragement.

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