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lieux communs (et autres fadaises)

12 décembre 2015

tous les vents d'espagne

21 NUITS AVEC PATTIE
d'Arnaud et Jean-Marie Larrieu

"Il m'a retournée, et là il m'a sodomisée..." (dixit Karin Viard -qui, après Lolo enchaîne un autre rôle de chaudasse- dans le seul extrait que j'avais vu du film...) Je n'en savais rien de plus (ah si, "une histoire de cadavre qui disparaît..."). J'y suis allé juste après Les cow-boys (Jean-Luc m'avait préconisé l'ordre de visionnement, et il a eu raison).
Lieu de naissance oblige (Lavelanet, 09300) je suis plutôt attaché aux films pyrénéens des frères Larrieu, que j'ai pratiquement tous vus, depuis La brèche de Roland, sauf l'avant-dernier, je ne sais plus pourquoi.
Il y a du soleil, il fait chaud, Caroline (Isabelle Carré) marche dans une rue et débarque dans une maison où elle salue deux zozos en train de se rafraîchir dans la piscine. C'est la maison de sa mère, qui vient de mourir, et dans la chambre mortuaire où elle est entreposée (avec voilages et ventilateurs, à cause, justement, de la chaleur) elle fait la connaissance de Pattie (Karin Viard) la soeur d'un des zozos de la piscine, et aussi une amie de Zaza, la dame qui est morte.
L'enterrement est prévu pour le lendemain, après quoi la demoiselle rentrera à paris, après avoir mis la maison en vente (elle n'arrête pas de nous répéter qu'elle ne connaissait pas vraiment sa mère et qu'elle ne l'a pas vue depuis des lustres.) Elle prend donc son mal en patience, (elle a l'air un peu tristounette, coinçouillée) écoute les confidences sexuelles de Pattie, fait un peu connaissance avec les autochtones (Denis Lavant, excellent), refuse de participer au premier des trois bals consécutifs prévus dans le(s) village(s). Mais quand elle rentre le soir dans la maison, elle se rend compte que le corps de sa mère à disparu.
Emoi dans le village, gendarmerie, inquiétudes, suppositions, l'enterrement est donc provisoirement suspendu et le retour à Paris ajourné. Et le film va se promener (et nous aussi) le long de ces trois journées suivantes... Arrive un vieux beau (Dussolier) un vieil ami de Zaza, qui est confondu avec JMG le Clézio, tandis que se met en place une chasse au nécrophile (nécrophage ?), que les bals se succèdent, et que l'orage gronde... et se rapproche.
De plus en plus.
J'avoue que je ne savais pas trop quoi en penser, pendant un certain temps (et j'ai d'ailleurs un tout petit peu piqué du nez), le film s'arpente nonchalamment, ruelle au soleil, bord de lac herbeux, table dans le jardin... c'est très agréable mais pas forcément sidérant. Un peu instable. Tout reste encore un peu convenu, sur ses rails : Karin Viard raconte avec gourmandise ses histoires de cul, Isabelle Carré reste vertueuse, Dussolier glose, le gendarme (aux faux airs d'Alexandre Astier) expose sa tactique...

Et on en apprend de belles sur la défunte (qui était plutôt de moeurs légères). Mais il y en a pas mal dans le coin, qui ont le feu quelque part (Ou envie de l'allumer. Ou de l'éteindre.)
Le film donc suit son cours, et on se laisse aller.

Jusqu'à une scène de danse sur la table qui m'a émerveillé. (Je trouvais que c'était vraiment exquisement chorégraphié, et avec raison, le générique m'apprenant par la suite qu'il s'agissait de Mathilde Monnier, tout de même...). Le film alors prend de l'ampleur, de l'envergure, (du vent dans les voiles) et cette troisième soirée (le dernier bal) sera riche en électricité, en découvertes, en déclarations, en espoirs, en déconvenues. La troisième (partie de la) nuit.

La chaudasse découvre l'amour -le vrai- et la vertueuse le cul -le vrai-. Le fantôme de Zaza sera bien allé et venu, jusqu'à un ultime -et disparaissant- plongeon.

Et les frérots Larrieu nous empaquetteront tout ça, et décoreront l'objet avec un épilogue qui se revendique effrontément en tant que tel. (C'est écrit sur l'écran.) Et je réalise, tout à la fin, ce qui m'a un peu gêné dans cette "leçon de vie" made in Montagne Noire : il n'y a pas dans tout ça l'ombre du bout de la queue (!) d'un SSTG (sous-sous-texte-gay), mais alors rien de rien, et c'est dommage. My god que tout estbien  hétérosexué, dans les villages de montagne reculés. Comme le disait Puck, à la fin du Songe d'une nuit d'été, "Chacun reprendra sa jument, et tout ira bien!"

Le film laisse un goût plaisant de soleil, de muscat, joyeux comme une fanfare de fête populaire, et nous vante les plaisirs de l'hédonisme, en sachant rester aussi cru dans les dialogues que pudique dans les images (pas l'ombre non plus d'une QV). C'est agréable comme les vacances, dont on sait tous hélas qu'elles finissent par avoir une fin (private joke).

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11 décembre 2015

kelly

LES COW-BOYS
de Thomas Bidegain

Jean-Luc m'en avait chanté les louanges, ce qui me laissait un peu sceptique (et comme il est dit dans la bande-annonce de Mommy "Les sceptziques seront confondzus..."), Marie aussi m'en avait dit grand-bien, j'avais un peu plus confiance. J'y suis donc allé cet après-midi au Beaux-Arts.
C'est vrai que c'est vraiment bien.
Je ne savais rien du film,à part François Damiens, la titre, et, me semblait-il un certain rapport avec l'intégrisme, mais pas plus que ça. Surtout que ça commence à une convention de musique country en 1994 et que je me suis dit que j'avais dû confondre. mais pas du tout. Il s'avère que la petite famille de François Damiens va rentrer incomplète de cette joyeuse journée stetson et square dance, puisque Kelly, la fille aînée y a disparu. Enlèvement ? Fugue ? Le papa prend les choses en main, et en découvre assez rapidement de belles sur sa fille : elle sèche la piscine depuis un certain temps, elle a un petit copain, il s'appelle Ahmed, et, surtout, elle a dans sa chambre un cahier où elle s'est visiblement et studieusement exercée à apprendre l'écriture arabe. Aïe! Le papa tombe des nues mais continue à retourner ciel et terre, malgré les avertissements et les recommandations des gens plus ou moins louches qu'il est alors amené à fréquenter, dans ce jeu de piste qui l'entraîne de ville en ville à la recherche de traces éventuelles ou d'indices à propos de sa fille, (qui est devenue sa seule et unique préoccupation.)

Jusqu'à ce que...

(Bon là il faut que j'arrête de raconter précisément pour ne pas trop spoiler). Le film a recours a une ellipse (dont je l'avoue j'ai mis un tout petit peu de temps à réaliser...) pour continuer son histoire, et la poursuite de la traque de Kelly par son papa...

Jusqu'à ce que... (là il faudrait que je m'arrête de raconter tout à fait). Dire quand même que le film subit à nouveau un rebondissement (c'est le cas de le dire) inattendu (un clivage, cette fois plus spatial que temporel) où se continue la même histoire mais avec de nouveaux enjeux et/ou d'autres moyens, jusqu'à ce que se produise enfin ce qu'on attendait/espérait/supposait depuis le début, sans que ça soit finalement si démesurément larmoyant qu'on aurait pu le craindre.

Puis vient le générique de fin, qui pourrait à lui seul justifier de voir le film, puisqu'on y entend une relecture country banjoïsée de Small Town Boy (de Bronski Beat) chanté par Thomas Bidegain lui-même, (où, tiens c'était peut-être fait pour, j'ai tout à coup senti poindre et s'écouler quelques apaisantes larmichettes.) doublement intriguant, à la fois par sa relecture, et aussi peut-être par le soudain SSSSTG (sous-sous-sous-sous-texte-gay) qu'elle semblerait soudain supposer (et que, chose plutôt rare je n'aurais soupçonné à aucun moment), les paroles de la chanson ne sont pas anodines, et l'auteur a bien dû les choisir en connaissance de cause, non ?

Dire aussi que la distribution est à couvrir d'éloges (François Damiens impressionnant de rigueur -même si je le trouve parfois moins juste dans les scènes de colère-, le jeune Finnegan Oldfield tout autant, sinon plus, à complimenter, et des seconds rôles qui m'ont spécialement ravi (John C. Reilly, même si ça devient un peu banal ces derniers temps, et Jean-Louis Coulloch' dans juste deux ou trois scènes, Antoine Chappey dans pas beaucoup plus, et Djemel Barek que je ne connaissais pas mais que j'ai trouvé grandiosement juste -oui, je sais je sais je ne parle que des rôles masculins, c'est sans doute maladroit et partial, mais je dois bien reconnaître que les rôles féminins (la mère, la fille, l'épouse) ne sont pas autant exposés en première ligne (le réalisateur a choisi pour les interpréter des actrices peu ou pas connues).- Les Cowboys est sans conteste "un film d'hommes", même si le personnage central, le plus important, celui qui justifie tout le film, est un personnage féminin : celui de la fille (et de la soeur), et y figure en négatif, "en creux".

Les hasards de la programmation ont fait que le thème du film retentit d'une façon particulière, mais il serait sorti plus tard ou plus tôt que ça ne lui aurait rien ôté de sa force. La scène finale est magnifique d'économie et vient (trop?) parfaitement boucler la boucle (de ceinturon de cowboy) sans effusions ni dialogues superflus, tout se joue dans les regards et le silence. Et on quitte le film comme celui qui sort de la boutique, un peu furtivement et le coeur battant.

Les Cahiaîs décrochent pour le coup la palme de la critique salope (je pense que je vais finir par me désabonner)...

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10 décembre 2015

au bois d'mon coeur...

LE BOIS DONT LES REVES SONT FAITS
de Claire Simon

Jeudi matin j'ai eu la chance et le bonheur de voir, à Belfort, en avant-première, le nouveau film de Claire Simon.
Claire Simon, nous, ici, on l'aime plutôt beaucoup, et on a diffusé ses films régulièrement dans le bôô cinéma (elle nous avait même fait le plaisir de venir nous présenter, malgré la fatigue, le magnifique Les bureaux de Dieu -ceci bien entendu grâce à l'entregent de notre Zabetta-), on a programmé bien sûr son Gare du Nord (mais je n'avais pas eu l'occasion de voir le documentaire qui l'"accompagnait", ce qui sera bientôt chose faite puisque je viens de le commander chez Blaq out), et celui-là, donc, j'ai été très content de le voir annoncé au programme d'Entrevues.

Ce bois, on y entre en automne, comme presque au hasard d'un chemin, et on va arpenter en 144' ses presque 1000 hectares en compagnie de la réalisatrice, pendant toute l'année qui va suivre. Dans l'ordre chronologique, donc, ("au fil des saisions") mais au gré d'une topographie (d'une cartographie) qu'on pourrait qualifier de secrète ou d'intime, en tout cas celle choisie par Claire Simon, et qu'elle a défini(e) au fil du montage de sa magnifique promenade (déambulation), où le hasard aurait l'air d'avoir son mot à dire (mais bien sûr rien n'est moins sûr). Car des mots il y en a (qui dit déplacement dit rencontre, et qui dit rencontre dit échange verbal) que la réalisatrice accueille (recueille) avec attention et respect (bienveillance), des témoignages, des confessions, des constats, des souhaits, des regrets, le plus souvent du champ de l'intime, face-à-face, les yeux dans les yeux, presqu'en chuchotant, parfois.

(le film est accompagné par la voix off de la narratrice, qui lui fait comme un contrepoint délicat, un fil d'Ariane (de Claire ici plutôt) qui organise et sous-tend (soutient) la continuité de la narration)

Le bois dont les rêves sont faits (oh le beau titre) tiendrait donc de l'almanach par sa structure temporelle mais tout autant de l'encyclopédie par la multiplicité de ce qu'on y évoque, des hommes, bêtes et dieux * (tiens, d'où me revient soudain, dans le désordre, ce titre ?) que Claire Simon nous fait découvrir, successivement (on ne rencontrera d'ailleurs la plupart qu'une seule fois, à l'exception de la prostituée et du GI) frontalement, superbement, et surtout, simplement.

je ne sais pas pourquoi mais, dès le début, j'ai sorti mon carnet, et, dans le noir, pendant tout le film, je me suis mis à noter les rencontres :

celui qui balaie les feuilles sur le chemin / celui qui danse au petit matin / celui qui peint alors qu'il commence à faire nuit / celui qui drague / ceux qui "préparent le printemps" / celle qui se prostitue / celui qui joue de la guitare / ceux avec les chiens / ceux qui repèrent / ceux qui observent les tritons / celui qui pêche / ceux qui fêtent l'Année du Cheval / celle qui a fui Pol Pot / celle qui dans le bois a retrouvé son petit Cambodge / celui dont le père est reparti au Cambodge / ceux qui font du feu / ceux qui nettoient / celui qui comptabilise les sacs et les objets trouvés / celui qui élève des pigeons / ceux qui s'entraînent au rugby / celle qui dort sous la tente (avec Jacky) / ceux qui observent le biotope / celui qui vit dans la cabane / les lucioles / ceux qui viennent le dimanche / celle qui est en barque avec sa fille * / celle qui se demande ce qu'exprime son fils de 9 mois / celui qui parle de son prénom (Bernard) / ceux qui sont à l'hôpital de jour / celui qui touche l'arbre / celui qui parle de bataille / celle qui est la fille de Deleuze /ceux qui observent les papillons / celui qui salue les avions * / celles qui sont assises sur le tronc ** / celui qui est mateur/exhibi / ceux qui roulent la nuit / ceux qui pédalent / celle qui fait griller du poisson / ceux qui dansent (les guinéens) /

Il y a le bois, tout ce qui y vit (la faune, la flore), la façon dont ça y vit. Ceux (et celles) qui y vivent, ceux (et celles) qui y travaillent, ceux (et celles) qui y travaillent pour vivre, bref, tout ce qui s'y passe et tout ceux qui y passent. Car toujours il est question de passage, (tous, humains, par définition, ne font que passer) , passage du temps, passages secrets, passages à vide, passage de témoin, et aussi de passer (passer son temps, passer le pont, faire passer le message, mais aussi, à l'opposé, se passer de), et, franchissons le pas, coq-à-l'ânons et laissons glisser les assonances, de passion, de passé,de passes aussi, et de passe-passe pourquoi pas)

Où Claire Simon serait pour nous finalement la plus passionnante des passeuses.
(Pas à pas.)

Ce film réussit l'exploit d'être en même temps extrêmement réaliste (terre-à-terre, arbres, humus, feuilles) et tout aussi intensément lyrique. (Film poétique ou film de poésie ? aurait peut-être demandé notre conférencier de la semaine derniére). Et de réussir à mettre le spectateur dans un état de réceptivité maximal à chacune de ses propositions (humaine, animale, sociétale, ludique, onirique, et, toujours, cinématographique). Et, alors que le film n'est pas encore sorti, on se prend déjà à rêver à la masse de suppléments du dvd...

J'en suis sorti bouleversé, de ce Bois dont les rêves sont faits, et j'en ai eu presque du mal à l'exprimer à la réalisatrice

Le bois dont les rêves sont faits peut se ranger, sur mes étagères mémorielles personneles, au rayon des documentaires sublimes (à côté de Léviathan, de Ne change rien, Les rêves dansants, 24 cities...) ou documentaires transcendés, dont le lyrisme de la forme n'a d'égal que l'humanité du fond (ça marche aussi dans l'autre sens).

"Je veux montrer la foule et chaque homme en détail
Avec ce qui l'anime et qui le désespère
Et sous ses saisons d'homme tout ce qui l'éclaire
Son espoir et son sang son histoire et sa peine"
(Paul Eluard)

 Visuel-The-Woods-Web

 * de -je viens de vérifier- Ferdynand Ossendowski, et ça n'a strictement aucun rapport...

6 décembre 2015

entrevues 2015 (suite et fin)

(jeudi 3)
Journée "exploitants"

avant-première de
LE BOIS DONT LES RÊVES SONT FAITS
de Claire Simon
(en sa présence)
Un grand grand bonheur de cinéma, (2h24!) un film documentaire sur le bois de Vincennesau fil d'une année, de celles et ceux qu'on y rencontre, qui y vivent ou ne font qu'y passer, qu'on y croise, avec qui on échange, oui, un beau  sur lequel je reviens en détail, et à part, très vite

le temps de manger un sandwich et de boire un verre de rouge de Touraine, (et de voir s'attabler un peu plus loin et faire peu ou prou la même chose messieurs Nolot Jacques et Goupil Romain...)

puis

LES SOVIETS PLUS L'ELECTRICITE
de Nicolas Rey (175'!)
Une curiosité, filmée en super-8 et projetée en 16 (si j'ai bien tout compris) (le réalisateur a voyagé, comme il le dit lui-même "avec une caméra super-8 dans une poche et un dictaphone dans l'autre", avec un stock de chargeurs super-8 "soviétiques, et donc, périmés". Romain Goupil (re!) y est assis juste devant moi, mais il ne le sait pas (il partira d'ailleurs 1/2 h avant la fin.) c'est plutôt plaisant (même si je dois reconnaître que j'y ai assez copieusement dormi, surtout au début).

puis l'avant-première de
LE TRESOR
de Corneliu Porumboiu
Un petit plaisir de cinéma roumain comme on aime, (qui fut apprécié diversement par les spectateurs de la bande). C'est... sans surprise (quoiqu'on se demande au début comment il va pouvoir "tenir" sur la durée avec un début de scénar si ténu...) mais inattaquable non plus. J'adore le cinéma roumain, je le redis.

suivie d'une autre avant-première, coup de coeur de l'ACID :
PURSUIT OF LONELINESS
de Laurence Thrush
Le résumé n'incitait pas à sauter de joie, mais les présentateurs de la soirée, si! Un joli film doux en noir et blanc, une histoire de vieille dame, de mort, de solitude, d'anonymat, avec juste le bon dosage fiction/doc, et une approche plastique passionnante.

On rejoint nos copines dans la salle pour la fin du débat autour de Mourir à 30 ans, de (et en présence de) Romain Goupil (re-re, donc!) qui confirme ses indéniables qualités d'orateur (j'essaie de le photographier mais ça ne donne pas grand-chose)

(vendredi 4)
Je ne viens pas puisqu'il faut bien que quelqu'un se dévoue pour la programmation et la convocation à l'AG, et après les horaires de trains ne correspondent plus, ils me feraient arriver à Belfort trop tard et ne me permettraient de voir que la séance de 20h. Donc je reste à la maison -et il me semble que je m'endors sur le ca'pé devant le nième re-visionnement des Nuits de la pleine lune...

(samedi 5)
j'hésite une bonne partie de la matinée : j'y vais ? J'y vais pas ? et je me décide finalement à aller plutôt à Besac, où je vois Les Cowboys et 21 nuits avec Pattie, post suivent...

(dimanche 6)Bon le charme est rompu, j'ai découvert en ligne les films primés, j'ai hésité un moment, avant qu'une invitation à Boire le café chez les Soria en début d'après-midi ne vienne mettre un terme à mon indécision...
A l'année prochaine, Entrevues!

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2 décembre 2015

entrevues 2015 (1)

samedi

LA FOLLE JOURNEE DE FERRIS BUELER
(John Hugues)
DOWN BY LAW
(Jim Jarmusch)
MOURIR A TRENTE ANS
(Romain Goupil)
GINGER ET FRED
(Federico Fellini)

De retour à Belfort, donc, avec Hervé et Dominique. Retrouver la routine festivalière et ses automatismes : garer la voiture (il y a foule sur le parking) récupérer les accréditations (tiens, on n'a pas droit au catalogue), prendre le planning de la semaine, en plusieurs exemplaires (on va en perdre) faire son choix pour la journée (ou, du moins, pour la séance à venir), se faire scanner au contrôle, se faire demander, sac ouvert "Qu'est-ce qu'il y a dans votre boite ?" et répondre "des gâteaux...", ça démarre doucement, assez peu de monde dans les files d'attente, contrairement à mon souvenir.
Quatre films, deux déjà vus (Jarmusch et Fellini) et deux découverts (enfin, La folle journée... depuis le temps que j'en entendais dire du bien dans Blow up, puis le Mourir à 30 ans, un film documentaire sur un ami de R.G, suicidé à cet âge, mais tout autant sur la genèse des mouvements étudiants, et l'histoire de la LCR, un film en noir et blanc avec documents d'époque... je ne pouvais pas m'empêcher d'évoquer Une jeunesse allemande...)
Soirée d'ouverture pour terminer avec pléthore de discours(s) "institutionnels", dont je retiendrai celui de Chevènement, sans préparation et sans filet, et celui de Lili Hirstin qui me toucha tout particulièrement avec cette allusion à James Baldwin et cette revendication toute en finesse...

(et retour à Vesoul...Merci Hervé...)

dimanche

les mêmes plus Claude W., on part une heure plus tôt

Je commence par une (première) séance de compétition
LA FIN D'HOMERE (court-métrage) mouais sur les chasseurs
JOHN FROM (long métrage) mouais sur une ado portugaise
(je sors avant la fin du long-métrage qui m'agace...)

puis j'enchaîne sur une (première) séance de Fabbrica
CHANT D'HIVER
de (et en présence d') Otar Iosseliani, en avant-première, qui me ravit!

et on termine par
BARKING DOG NEVER BITES
de Bong Joon-Ho, son premier long-métrage, moins "film de genre" que les autres, peut-être. Une histoire de chiens (qui aboie qu'on enlève qu'on tue voire qu'on mange) avec un happy-end  finalement pas si happy mais très coréen.

(et retour à Vesoul...Merci Hervé...)

lundi

On part à deux, "entre hommes". Pour de sombres histoires de coffret-cadeau et de Fnac, je ne commence les séances qu'à 16h, avec un

NEWS FROM HOME
de Chantal Akerman

superbe (que je pense avoir vu à l'époque, mais sans en avoir apprécié toute la force cinématographique.) Des plans-séquences new-yorkais, avec, en voix-off, la lecture des lettres que la mère de Chantal A. lui adressait très régulièrement. premier film vu dans la série Cadavre exquis, dont je regrette que les éléments ne soient pas diffusés dans l'ordre, et présentés par ceux/celles qui les avaient choisis. (ici, Radu Jude)

Puis une demi-séquence de compétition (le film d'Ackerman était en horaire impair, d'où décalage), un long-métrage court (1h10) et roumain que j'avais remarqué dès le catalogue (et pas seulement parce qu'on y voit un monsieur tout nu...)
SELF-PORTRAIT OF A DUTIFUL DAUGHTER
d'Ana Lungu

et qui tient toutes ses promesses de film roumain : plans-séquences conséquents, dialogues généreux, appartements exigus. un cinéma clinique, réaliste, humain ça rime richement avec roumain d'ailleurs). Délicieux.

Et le soir, en avant-première,
QUE NOUS NOUS ASSOUPISSIONS
de Denis Côté

un court-métrage du cinéaste-documentariste-plasticien canadzien dont j'avais adoré le Bestiaire (et un peu moins le Que ma joie demeure), où pendant quinze minutes, quelqu'un qu'on ne verra jamais (l'homme à la caméra) marche dans la neige -c'est très cinégénique- et visite des maisons où il observe au passage les gens qui y dorment (tout le monde est endormi, sauf lui). On se pose beaucoup de questions (auxquelles il ne sera pas répondu). intéressant.

avant l'avant-première de
C'EST L'AMOUR
de Paul Vecchiali

qui devait être présenté par le réalisateur mais le sera finalement par Lili Hirstin. Le film n'est pas le meilleur de son réalisateur (pour user d'un pudique euphémisme). Il est bavard, statique,ampoulé, frôle même le grotesque par instants. Les deux acteurs principaux (Astrid Adverbe et Pascal Cervo)  semblent beaucoup moins à l'aise que dans Nuits blanches sur la jetée. Dommage.

(et retour à Vesoul, sous un temps de merde. Merci Hervé...)

mardi.
Journée Pôle Image
(A quatre ce matin, Dominique et Claude à nous se sont re-jointes)
Début comme d'hab', café/croissants, discussions et présentations institutionnelles : le thème de la journée est Cinéma et poésie, et le support Pasolini. Le matin, un monsieur éruditissime vient nous présenter son bouquin sur Pasolini, et nous délivre un cours de fac d'extrême haut-vol qui me dessèche le neurone (distinguo subtil entre cinéma poétique et cinéma de poésie), tandis que, l'après-midi, viendra comme un baume apaisant

PASOLINI, LA PASSION DE ROME
d'Alain Bergala

Un film bouleversant, en présence du réalisateur qui en parle de façon passionnante, et nous (me) fait passer un excellent moment, en sachant, justement, rester à la hauteur de ses aufiteurs.

Il y a à présent beaucoup plus de monde (les scolaires sont arrivés) et donc, pour 17h (fin de la rencontre) on se remet à flot, et dans le flot, des festivaliers. La séance de compétition qu'on avait prévue se révèle complète, et on se rabat donc sur

PROMESSE
de Kijû Yoshida

que je ne connaissais pas, et nous est présenté avec grand enthousiasme par un monsieur joyeusement bavard (avec tant d'enthousiasme, même, que je ne reconnais pas ensuite  tout à fait le film que nous regardons dans celui qu'il avait annoncé). Comme une version antérieure (1986) de Amour de Haneke : un vieux couple, Alzheimer, euthanasie, compassion, culpabiilté...

le choix du film de la soirée s'avère complexe, je me rabats "par défaut" sur

MAD LOVE IN NEW-YORK

de Josh & Benny Safdie

malgré le résumé qui en est fait sur la catalogue et le souvenir que j'ai de leur premier film (the pleasure of being robbed, qui m'avait assez agacé). La séance est complète (que des jeunes), je suis assis à côté d'un sympathique jeune festivalier barbu (avec lequel j'échange en début et en fin de séance) mais ça ne suffit pas hélas à me rendre le film supportable : le quotidien de zonards à new-York (des vrais, sauf un est faux mais c'est difficile de le reconnaître) : l'amour, la manche, les fix, les empoignades, les veines qu'on se taillade... j'en ai même un peu la gerbe en sortant...

(et retour à Vesoul...Merci Hervé...)

 mercredi : relâche

1 décembre 2015

micro 152

*

(boulangerie) c'est agaçant lorsque le client juste devant vous achète,
justement, le dernier exemplaire du pain que vous aviez prévu acheter

*

pourquoi  les enfants remarquent-ils toujours que vous êtes allé chez le coiffeur?

*

une sextape avec Karim Benzema ? je ne dirais pas non

*
ma coiffeuse part pour une semaine à Bali

*

 ce vendredi 13 à Paris

*

 Charonne Charonne Charonne

*

(carnage)

*

(revendication) : il faudrait rédéfinir  le mot miséricordieux

*

130 noms, 130 existences, 130 raisons de

*

le mercredi 18 novembre, Blow up (d'arte) affichait juste :
noir et silence

*

l'instrumentalisation

*

l'amalgame

*

des portraits des noms des photos
des fleurs des bougie des messages
de sympathie de soutien d'amour

*

sevrage : mon cinéma préféré (le Victor Hugo à Besançon)
ferme pendant un mois pour travaux

*

avant c'était cancérigène, maintenant c'est cancérogène :
la différence ?

*

tiens, quinze jours après, on reparle d'argent :
le coût des attentats

*

Il y avait plus de trente ans que je n'avais pas vomi
(merci l'augmentin) c'est extrêmement désagréable

*

l'étroitesse du pont à l'entrée du village

*

28 novembre 2015

écureuil

THIS IS NOT A LOVE STORY
de Alfonso Gomez-Rejon

Figurez-vous qu'il y a seulement quuatre ou cinq jours, je n'avais encore jamais entendu parler de ce film. Puis j'ai lu un interview du réalisateur, avec dedans des choses qui m'intéressaient, voire m'appâtaient (non non, pas de QV) puis j'ai lu les appréciations sur all*ciné, et voilà que, ce matin,  j'ai la chance de pouvoir le voir (grâce à mon entregent personnel qui est somme toute bien riquiqui, enfin, de taille normale, re-enfin juste de la taille de tout-un-chacun un peu fûté qui fouine sur le ouaibe...)
All*ciné le tague "drame, comédie" et c'est assez juste, (plus que, en tout cas, l'habituel "comédie dramatique"). Les critiques sont excellentes et bien étoilées (même si n'y apparaissent pas celles des "journo de ciléma" habituels - les C, P, les I- qui ont dû boycotter l'affaire sans doute parce que le film était distribué en France par un énormissime studio et/ou qu'il venait d'être double couronné à Sundance -Jury et Public-).
C'est vrai que cela peut paraître surprenant qu'un tel film soit propulsé par un biiig studio, avec un biiiig travail de promo (les différentes affiches sont superbes, cf plus bas), affublé, en plus, d'un titre français en anglais pour remplacer le titre original, plus lapidairement juste : Me, Earl and the dying girl. Qui dit bien plus simplement les choses.

(Bon je retire tout ce que je viens de dire, j'ai regardé les chiffres du box-office et il semble que, grand studio ou pas,  le film ait été conduit à l'abattoir et ne soit sorti que dans une salle parisienne, en sortie nationale, et n'ait fait que 5 spectateurs à la première séance)

Moi, Earl, et la fille en train de mourir. Le narrateur (un ado timide qui se souhaiterait invisible et se présente comme "ayant une tête de hamster"), Earl, son pote black, et Rachel, une adolescente atteinte de leucémie. Oui, rien que ça. Une histoire d'amitié (le slogan est "un peu d'amitié n'a jamais fait mourir personne"), initiée par la mère du narrateur qui, au début du film,  supplie son fiston d'aller voir la jeune fille, qu'il ne connaît pas plus que ça. il fait donc l'effort de, mais les débuts sont très froids. On n'est donc pas dans un Love story à la sauce ado (même si le film est tiré d'un roman pour ados). On est dans un univers à la fois très réaliste et complètement fantaisiste, avec, surtout, beaucoup beaucoup beaucoup de références au(x) cinéma(s) (on sent que le réalisateur aime énormément ça) sous toutes les formes : affiches, musiques, photos,  citations, clins d'yeux, et même re-fabrication de films (à la façon de Michel Gondry dans Be kind rewind).

Greg et son pote Earl (qu'on peut, au final regretter de ne pas voir suffisamment, d'avoir été un peu squeezé) sont amis depuis la maternelle, et font tout ou presque ensemble. Notamment toute une flopée de films (qui interviendront régulièrement dans le récit) où ils détournent/retournent des classiques, des imparables, immanquables du 7ème art (et je vous recommande de bien parler anglais pour saisir toute la subtilité des titres détournés en à-peu-près phonétiques, la plupart sont à pisser de rire). L'intervention de Rachel dans leur duo va légèrement modifier la donne (au début du film, Earl ne semble considérer les meufs que comme une paire de boobs sur pattes, à la fin remarquez peut-être aussi quand même), chacun inter-agissant avec l'autre pas forcément dans la direction souhaitée. Et le film suit son cours, comme l'année scolaire, et on prend plaisir à les voir évoluer, et, comme au flipper, (ou au billard) au milieu de seconds rôles très justes (les parents, un prof d'histoire tatoué, quelques copines, deux ou trois garçons, juste la quantité indispensable.)

Avec, dans la forme même du film, des pieds-de-nez aux narrations habituelles de teen-age movies, ou college-movies, ou prom night-movies. Titres, intertitres, voix-off, animations, angles de prise de vue, le réalisateur serait très souvent dans le commentaire de ce qui est en train de se passer, avec une virtuosité certaine, trop peut-être même (certains grinchouilleux pourront penser que Alfonso Gomez-Rejon est un petit malin qui a fait un film à son image, malin, et un peu trop sûr de lui, tout à l'opposé de son personnage principal...)
Mais midinet on est, et midinet on reste... (Bien sûr que j'ai pleuré à la fin -enfin, plutôt un peu avant, d'ailleurs- et bien sûr que j'ai adoré ça.) C'est une friandise cinéphile incontestablement addictive, au goût de revenez-y (d'autres diraient d'on y est déja venus : Wes Anderson et Moonrise Kingdom par ci, Gus Van Sant et Restless par là, et pourquoi pas Michel Gondry -j'en ai déjà parlé pour Be kind rewind, mais on pourrait aussi évoquer The we and the I- et (500) jours ensemble de Marc Webb, et tiens, un chouïa de Tu dors Nicole de Stéphane Lafleur, et comment s'appelait-il ce doc sur les teenage movies ? ah oui Beyond clueless de Charles Lyne... Purée j'en ai vu des films d'ado(s) cette année ! Et donc je ne peux pas ne pas nommer It follows avant de fermer cette parenthèse, même si la parenté là me semble un peu plus lointaine, quoique.)

This is not a love story fanfaronne le titre, et il a sans doute raison. Ca aurait pu aussi s'appeler This is not a teenage movie, au risque d'attirer encore moins de spectateurs. Mais c'est vraiment bien la façon dont le film se dépouille petit à petit de ses oripeaux formels parfois un peu voyants (mais c'est aussi la façon d'exister de ces ados, non ? Se forger une identité pour être "reconnu" par les autres) pour révéler sa vraie nature (qui n'est, finalement, pas si éloignée que celle dont il semblait se moquer. Comment s'appelle cette fable déjà ? Ah oui Le geai paré des plumes du paon. Sauf que le réalisateur n'a pas délibérément essayé de nous berner. Le film est aussi sincère dans les ricanements, au début, que dans la mélancolie finale.  Même la voix-off se calme. Le discours s'apaise, se calme (je n'irais pas jusqu'à s'épure mais bon). Un film qui réussit quand même à faire pleurer, mais plutôt habilement, sans tirer sur les grosses ficelles habituelles, et qui par son prosélytisme ne peut que toucher tout cinéphile qui se respecte.

(en repensant au doc que j'ai cité, il me semble que le film respecte la structure puisqu'on voit notre jeune homme avec smoking, fleur et limousine pour la prom night, qui est, normalement, le clou de ce genre d'histoires... Sauf que...)

050615

208022

(en haut l'affiche originale, en dessous l'affiche... française (!),
qui, s'y on s'accorde à la lire scrupuleusement
semblerait induire un sous-sous-texte gay, mais non, non, même pas...)

*

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trois des (multiples) affiches américaines

 

 

 

27 novembre 2015

chipmunk

IN THE FAMILY
Patrick Wang

Ca y est, j'ai enfin réussi à le voir.
J'ai même bravé les éléments pour mériter cette séance à 14h au Kursaal (que j'avais inscrite sur mon agenda pour être sûr de ne pas l'oublier). je savais que le film était long (3h!), je connaissais les réticences d'Hervé concernat la seconde partie, mais, vous savez bien, il vaut toujours mieux se faire son avis propre, n'est-ce-pas ?
J'ai déjà dit ici tout le bien que je pensais des Secrets des autres, et ce premier film de Patrick Wang m'a mis quasiment dans le même état  d'enthousiasme cinéphilique et de surchauffe laudative.
(adresser ici une triple paire de gifles à Peauzitif, Les Cahiaîs, et le Mmonde, qui l'ont honteusement flingué, sans autre forme de procès que leur condescendance hautaine et méprisante.)

Le quotidien d'une petite famille, déjà. Sauf qu'ici le gamin (Chip) a deux papas : papa et papou. Sans en faire une montagne et en banalisant au maximum, il a deux papas, voilà. La maison, l'école, les week-ends, les repas de famille, l'histoire du soir, la nounou, juste le quotidien, simplement, quoi. Filmé avec grâce et attention.
Sauf que, bien sûr,  ça serait trop simple. Un des deux papas a un accident de voiture et laisse l'autre, Papou, tout seul avec l'enfant. Et ça pourrait continuer tout aussi simplement, sauf que. Le papa décédé n'a pas pensé a rédiger un testament et donc c'est sa soeur qui récupère tout : les comptes bancaires, la maison, tout, même la garde de Chip. La situation s'envenime rapidement entre Papou qui veut récupérer celui qu'il considère comme son fils, Chip, et les autres, qui le lui ont soustrait et comptent bien le garder. Chacun s'arc-boute sur ses positions. La situation se grippe inexorablement.
Dans le même temps, le réalisateur en profite pour, en quelques flash-backs judicieux (et très délicatement intégrés), nous raconter toute l'histoire de Papa, Papounet et Chip, depuis le début. La même façon de procéder (prière d'insérer pourrait-on dire dans le domaine de l'édition) sera utilisée, avec tout autant de bonheur, dans Les secrets des autres, avec juste un peu plus de procédés stylistiques (surimpressions, surtout).

Le film est long, mais jamais longuet. L'histoire est linéaire, quasiment rectiligne (hormis les quelques retours en arrière déjà évoqués) la narration en est simple et élégante (la façon de filmer le moment où papounet apprend l'accident de son compagnon, en est un exemple parfait), et le déminage de la situation est provoqué par un deus ex machina grisonnant et bonhomme, un avocat à la retraite, qui va prendre Papounet sous son aile, et voler à son aide, avec du papier et un stylo, en l'aidant à faire le point  pour organiser une audition (une confrontation) en présence de la partie adverse (sa soeur et son beau-frère et leur avocat, -abominable-).
C'est cette fameuse scène qui fait grincer des dents Hervé, et c'est vrai qu'elle est comme un bloc un peu lourd, de texture hétérogène,  inséré presque de force dans la fluidité du reste du récit. Une longue scène d'intérieur autour d'une table, bavarde, statique, certes, mais, pour moi, indispensable. Conventionnelle, -dans l'esprit des films de procès, elle donne la parole d'abord au méchant (l'avocat de la partie adverse) pour des questions affreuses, puis au gentil (l'avocat de Papounet), pour des questions qui vont rééquilibrer la balance-, mais formellement efficace (je me demande comment aurait pu se boucler le film sans en passer par là).

Quant à moi, je regretterai juste la rapidité du dénouement (j'ai pensé à la fin du poème de Victor Hugo : "Tiens, dit-elle en ouvrant les rideaux, les voilà.") mais cet arrêt sur image pour couper une scène en plein élan est, réflexion faite, tout aussi justifié -et pesé- que le reste.

Voilà un film qui m'a (pudique euphémisme) beaucoup touché, par cette simplicité et cette justesse, cette façon de parler de l'amour en général et entre hommes en particulier, et j'avais les yeux rouges et je reniflais lorsque les lumières se sont allumées, mais ma voisine aussi, et les copines de ma voisine qui sont arrivées ensuite pour discuter aussi (les vrais hommes, ça va pas au cinéma, et ça y pleure encore moins, non ? hihihi).

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26 novembre 2015

le placard

(fin de rêve)

Je suis en train de visiter l'école où j'ai longtemps travaillé, avec un groupe de personnes (à part nous, l'école est déserte)

j'arrive dans "ma classe" et je m'aperçois qu'elle est entièrement vide, qu'elle est redevenue une salle de jeux (comme il y a très longtemps), le placard derrière la porte, où je rangeais mon bazar, est lui aussi entièrement vide, et je le regarde avec une certaine émotion
Sylvie (une ancienne ATSEM) parle alors du fait que j'y laissais tout en désordre, elle parle de tasse à café, de filtre à café, oubliés régulièrement, et je lui fais remarquer que c'est dommage qu'elle ne se rappelle que des choses négatives (alors qu'en plus, cette histoire de filtres à café est totalement inventée)

nous continuons la visite (de l'autre côté du couloir) la "classe de Catherine" (qui fut aussi précédemment la mienne) est quasiment vide elle aussi, je pense que c'est là que le Rased vient s'installer pour les prises en charge en petit groupe, mais Catherine m'explique que cette salle a été prêtée à un groupe extérieur (un syndicat ?) pour y organiser ses réunions

je suis légèrement ému à la fois d'être là et de voir ces salles vides ou presque, mais je continue ma discussion avec Sylvie, en lui demandant, si, par exemple, quand elle sera sur son lit de mort, elle va récapituler toutes les choses négatives qu'elle aura vécues dans sa vie et en dresser une liste exhaustive (je l'imite en rigolant et prend la position du gisant, mains jointes sur la poitrine, faisant mine de chercher toutes les mauvaises choses qui lui sont arrivées)

25 novembre 2015

vodka

je suis quelqu'un, finalement, d'assez discipliné
je fais où on me dit de faire, je regarde où on me dit de regarder (des fois je regarde la lune, et des fois juste le doigt), et je découvre où on me dit de découvrir

là c'est venu des Inrocks, qui m'enjoignent de découvrir deux groupes :

THE FAT WHITE FAMILY

et

ODEZENNE

Petite

deux groupes dont je ne pensais jamais avoir entendu parler jusuqu'alors, mais pourtant qui se sont avérés avoir été programmés aux Eurocks alors que j'y étais (en 2014). Sans que j'en ai vu aucun des deux. J'ai donc googlé, lu ce qu'il y avait à lire, grappillé ce qu'il y avait à.

Pour les premiers j'ai découvert ce genre d'images qui, forcément, m'attirent l'oeil :

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et pas mal de prestations live sur y*utube. Le groupe est renommé pour des concerts pleins de bruits et de sueur (ils auraient, selon les chroniqueurs, une identité olfactive assez forte) où le leader du groupe n'hésite pas à tomber la chemise, (et souvent même le pantalon) et à passer le reste du concert en slip (et en chaussettes). Le concert visionné me l'a confirmé.
A la fois que ce jeune homme est sexy et agréable à l'oeil, mais que la musique du groupe ne correspond pas vraiment a priori avec mes goûts et références musicaux habituels. Un concert à regarder sans le son, donc ?
J'ai tout de même commandé leur album, histoire de me faire une idée.
En attendant, on peut aussi mater les clips, celui de Touch the leather, avec pour seule et minimale chorégraphie le déplacement latéral d'un postérieur indiscutablement de sexe mâle (ce qui n'est pas vraiment pour me déplaire) dans une petite pièce, ou celui de Cream of the young, avec son étalage de bouffe, ses coups de poulpe et autres léchages de tête de veau (crue), légèrement vomitif. Avec aussi des jeunes gens barbouillés de fromage blanc (ou d'autre chose... Du y*p, peut-être ? -sourire ingénu) Il y a dans tout ça quelque chose de fascinant, de malsain, de pas recommandable mais bon justement qui attire l'oeil, quoi, et qui donne envie.


Pour les seconds je me suis procuré leur dernier album Dolziger St. 2. Que j'ai écouté sans aunune idée préconçue. Ce qui était intriguant, c'est qu'ils sont rangés sous l'étiquette rap, mais qu'ils la réfutent. Que plusieurs critiques insistent sur la proximité avec Fauve, ce qui ne me semble pas très évident après écoute... Et qu'ils sont aussi spécialement dynamiques en concert (mais qu'ils ne sentent rien, eux). Et j'ai donc écouté. Ce qui pourrait évoquer le rap, c'est le fait qu'ils ne chantent pas. Ils parlent (mais avec quelle voix! j'ai immédiatement craqué sur la (les ?) voix.) Puis, des ambiances qui accrochent, par les mots (mes babines, mes babines), par la musique qui accompagne, par le thème (je me suis entiché presqu'illico de Vodka, qui m'a donné envie d'en boire) par l'ambiance (on n'est ni dans le bling bling les bagnoles les meufs et les grosses chaînes, non, on est plutôt dans le "je suis qu'une merde sortie d'un gland", je les cite) plutôt sombre mais pas violente, réaliste, quoi, poétiquement réaliste, humainement poétique, avec un côté gentiment salace (lubriquounet, parce que ça n'est jamais gore), et les pauvres ils étaient effectivement programmés aux Eurocks 2014, ce soir où il avait tant plu, et qu'après le concert de Mo (avec un o barré, je ne sais pas le faire) j'avais hésité parce qu'il restait encore deux heures jusqu'à Casseurs Flowters, et à l'époque je ne savais pas que c'était ces gaillards-là qui passaient (mais bon, ils n'auraient joué ni Bouche à lèvres ni Vodka ni On nait on vit on meurt, alors...) et qu'on était finalement tous repartis dans la twingouille, un peu la queue basse il faut le reconnaître... recommandé(s) donc, et tiens je vais aller de ce pas mater leurs clips... J'veux de la vodka dans un verre tout haut...

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