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lieux communs (et autres fadaises)

18 mars 2015

re-d'inde

quelques images que je garde :

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17 mars 2015

comme chien et chat

THE VOICES
de Marjane Satrapi

J'avais failli aller le voir à Paris,  lors de sa projection à l'Etrange Festival (ou il gagna d'ailleurs le Grand Prix...) mais je n'en ai finalement rien vu (de l'Etrange Festival, puisque je n'y étais pas). De Marjane Satrapi j'avais énormément aimé Persépolis, un peu moins Poulet aux prunes (dont me restent surtout Isabella Rossellini et de la fumée de cigarette) et donc, allez savoir, celui-là me faisait envie.
Je connaissais le pitch (un homme devient serial-killer en écoutant la voix de son chat) et j'en ai vu par hasard une scène dans une émission de ciné sur Canalsat (Ryan Reynolds dialogue avec la tête coupée de Gemma Arterton), qui ne me semblait pas tout à fait raccord avec le résumé du film, par son côté acidulé, clinquant, et quasiment rigolard.
Comme ça passait à Besac, qu'il y avait une unique séance en v.o quotidienne et qu'elle était justement programmée à l'heure où j'étais là (je dois dire que je m'étais un peu arrangé pour ça), et qu'en plus, Dominique m'avait filé sa carte 10 entrées (qu'elle avait du mal à solder), j'y suis donc allé.
Si le film est le portrait d'un schizophrène (meurtrier), il (le film) le devient aussi un peu à son tour  (schizophrène, beaucoup plus que meurtrier) par osmose/porosité. Si Jerry vit dans un univers joyeusement coloré, flashy, glamour, ripoliné, c'est juste l'effet que produisent les cachetons qu'il doit prendre régulièrement. (S'il les arrête, les choses deviennent catastrophiques, et, bien sûr, il va les arrêter, contre l'avis de sa psy...). Jerry dialogue régulièrement avec ses deux animaux de compagnie, un chat et un chien (c'est comme dans Tintin, quand le personnage est tiraillé, et dialogue avec ses deux doubles : le petit ange et le petit diable, perchés sur son épaule ; ici, l'ange c'est un bon gros chien gentil gentil, et le diable c'est une saleté de chat pervers, asocial, pousse-au-crime et j'en passe...) Jerry est schizo, mais il est aussi très lucide : il sait que les voix du chien et du chat ce sont ses voix à lui (d'ailleurs c'est le comédien lui-même, Ryan Reynolds, qui les fait toutes, avec en prime celle du cerf et du lapin-chaussette... oui oui il y a pas mal de bestioles dans le film!) mais il l'assume, comme deux garde-fous de chaque côté de la route au milieu de laquelle il s'évertue à marcher droit. Il y a quelques demoiselles zigouillées puis découpées (le film pourrait faire une jolie pub pour les magasins de bricolage et leur outillage varié), et il y a ce personnage... tourmenté (et c'est rien de le dire) que l'éclairage choisi par la réalisatrice rendrait quasiment sympathique et attachant. Avec un traitement graphique "ligne claire", lorgnant donc vers le comic, quelque part entre Dick Tracy de Warren Beaty, (mais qui s'en souvient ?) et The Grand Budapest Hôtel (on a vu pires références...)
Paradoxalement, donc, ce film, qui aurait pu donner quelque chose d'effroyable entre les mains de quelqu'un de plus mal intentionné (un Gaspard Noé, un David Lynch, un David Cronenberg, par exemple) reste relativement sage (il n'est interdit qu'aux moins de douze ans, autant dire, pour les ados, à ranger entre Bambi et La petite maison dans la prairie) en tentant de concilier, ce qui n'est pas si facile, les chemins souvent contraires de l'humour et de l'horreur (je repense à la prestation ahurissante de Kathleen Turner dans le délicieusement frappé Serial Mother, de John Waters, qui officiait somme toute quasiment dans les mêmes eaux...). Marjane Satrapi y apporte sa girly touch, tricotant l'étude de cas, le polar, la comédie, les objets tranchants, et même, oui oui ! la comédie musicale en touche finale (on aura  eu au préalable, joliment, l'animation en ouverture!)

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16 mars 2015

sixième de malher

LE DERNIER COUP DE MARTEAU
d'Alix Delaporte

J'avais bien aimé son précédent Angèle et Tony, surtout sans doute pour la présence tendrement massive de Grégory Gadebois, et le joli couple qu'il finissait par y composer avec Clothilde Hesme. Et bien là, c'est drôle, la réalisatrice a repris les deux mêmes acteurs, sauf qu'ils ne finissent pas par  constituer quoi que ce soit (la rencontre a eu lieu bien avant le début du film) : il est chef d'orchestre, elle a le cancer, et, entre les deux, un jeune homme : le fils qu'ils ont eu ensemble (il y a longtemps) et qui est en passe d'être sélectionné pour intégrer un centre de formation footballistique, et qui se trouve un peu chamboulé par le "retour" de son père en ville, la maladie de sa mère, le fait de devoir annoncer son recrutement, le manque de fric pour réparer la caravane dans laquelle ils vivent, les problèmes de bilinguisme du jeune fils des voisins, la féminité surchauffante de la "grande soeur" dudit fils, bref, il doit affronter tout ça en même temps, et c'est compliqué.
Lui qui ne jurait que par le foot, les maillots avec  les noms des stars, les jongles, l'entraînement, le voilà qui va se cogner frontalement à la "grande musique", via les répétitions de la Sixième de Malher, que son père dirige, et où il va s'insinuer comme le ferait un coin têtu (buté) dans un tronc énorme (Gadebois est vraiment imposant, en quasi-ogre barbu), au mileu d'une forêt qui le dépasse et le fascine progressivement de plus en plus.
Le film est plein de trajets, ceux du gamin, en stop le plus souvent, quelquefois dans la voiture des flics, et même, à la fin, dans celle de son père, d'allées et venues (de contre-allées en déconvenues...) de trajectoires aussi, la familiale (disjointe, avec son père, avec sa mère), l'affective (être grand frère ou presque, tomber amoureux, ou presque) la professionnelle (faire des choix pour l'avenir, les assumer), l'individuelle (affronter les choses en petit taureau les poings serrés), la collective (tableau sociétal : l'argent, la maladie, l'amour, etc.), toutes pistes que la réalisatrice suit plutôt bien, mais dont la multiplicité, le foisonnement, risquerait d'égarer un peu le spectateur lambda (que j'étais, à cette séance : imaginez, pas un film depuis quinze jours!).
Le début du film, formé d'une succession de plans très elliptiques le force d'ailleurs (le spectateur lambda) à être attentif, pour reconstituer les choses (qui est qui, et où est où), après ça s'arrange un peu, et on suit les différents fils en se posant quand même de temps en temps quelques questions. Portrait d'un adolescent, à ce moment particulier où on n'est déjà plus assez petit, mais pas encore assez grand, ce moment délicat où il faut savoir regarder de tous les côtés à la fois, et gérer tout ça aussi du mieux qu'on peut (mais fallait-il charger autant la mule du récit ? était-il indispensable que la maman soit cancéreuse ? et le papa chef d'orchestre ? et le fiston futur Zidane ?)
Un film sympathique, donc, (pour ce retour au monde du cinéma après quinze jours d'arrêt), d'autant plus que la réalisatrice a le tact (et l'intelligence) d'éviter les précipices gros comme une maison qui lui tendaient les bras : ni mort de la maman sur fond de soleil couchant et de Malher aussi, ni reconstitution de la cellule familiale à la dernière seconde et youp la boum, juste une chronique compliquée et simple comme la vraie vie, même si elle risque de ne pas me laisser grand-chose au bout du compte (à part la sympathie massive que je ressens pour G.G), mais n'est -ce pas le lot de presque tous les films ?

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15 mars 2015

d'inde

Une semaine qu'on est rentrés, et je viens seulement de faire ma première "vraie" nuit : de 22h à 6h non-stop (ce qui tient du prodige!)
Toutes les nuits, sans exception, je suis reparti là-bas, en rêve, comme si mon cerveau avait besoin de se purger : il y avait beaucoup de gens, des visites à faire, des choix aussi, bref, je n'ai pas arrêté!
J'ai trié les photos (1700 et quelques!) dont il a fallu jeter une certaine quantité : les flous de mise au point , ceux dûs au mouvement, à la vitesse, au manque de lumière (ah, la lumière, la "bonne" lumière...), les décadrées, les inintéressantes, les saturées, les sous-exposées, les sur-exposées, les avec Christine -ou quelqu'un d'autre- qui passe dans le champ au moment du déclencheur, les où on voit la vitre de la voiture -pourtant baissée- qui ne semblait pourtant pas apparaître sur l'écran de contrôle, les avec mise au point pas sur le bon sujet -quoique ça puisse en faire des rigolotes parfois, bref, on va commencer un peu par le rebut, donc (bien que pour certaines, qui ne pourraient jamais figurer dans un "carnet de voyage" décent et qui se respecte, j'ai une tout aussi certaine tendresse), voici donc un catalogue de "quelques façons de rater des photos en Inde" :

 

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Euh... vous remarquerez une certaine... homogénéité (hihi) dans le choix des thèmes, non ? Dès le départ, j'avais prévenu mes co-voyageants (et co-photographiants), comme lors du précédent voyage : "je ne fais pas les monuments, je ne fais pas les femmes...". Me restait donc, grosso-modo, les hommes, et "le reste" (l'à-côté, les détails, les murs, les machins par terre, les reflets, les ombres, et, comme disait mon ami Philou "ce qui est intéressant, c'est ce qui n'est pas intéressant...").
J'aurais pu rajouter "je ne fais pas les temples, je ne fais pas les fermes typiques, je ne fais pas les artisans, je ne fais pas les porteuses d'eau, je ne fais pas les saris, je ne fais pas les maisons en bouse, je ne fais pas les photos de famille, je ne fais pas les jeunes mariées, je ne fais pas les morveux, je ne fais pas les singes, je ne fais pas les saddhus..." Bref je n'ai pas tout à fait déclenché au même moment que les autres (il fallait bien que je cultive ma singularité), et je suis resté quelquefois dans la voiture tandis que mes acolytes mitraillaient avec délices la populace...
chacun pratique la photo comme il l'entend...
J'ai choisi un appareil avec un gros zoom (le sony avec un x30) parce que je suis timide et délicat, et que je préfère prendre quelqu'un d'un peu loin plutôt que d'ailler lui mettre mon zoom (oups j'ai failli écrire mon zob) sous le nez et de le shooter sans vergogne, ça me donne -illusoirement- le sentiment d'un peu plus le respecter (et la sécurité de ne pas risquer de me prendre un coup de poing sur le groin - ce qui, en Inde, est relativement rarissime-, mais on se rassure comme on peut.), mais bon cet appareil m'ura un peu déçu en me montrant ses faiblesses (il me semble que mon tz7 était beaucoup plus performant pour la netteté -et la vitesse- dans les scènes en rafale, par exemple, et que son écran, surtout était plus lisible en cas de forte lumière, là, on n'y voit carrément que dalle, il faut mettre la main au-dessus comme un petit auvent pour risquer d'y distinguer à peine quelque chose...)

 

13 mars 2015

bandes-annonces

Cinéma ? ici sont attendus avec impatience :

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(du plus loin au plus proche...)

10 mars 2015

back from india

Pffffhhh !
(je souffle un peu pour chasser les toiles d'araignée(s) qui se sont installés sur cette page d'ouverture de mon blog chérichéri). Oui oui, elles se sont accumulées, pendant ces quinze jours où je n'étais pas là (et aussi depuis que je suis revenu, puisque voilà que j'étais privé d'internet (et de téléphone aussi...) Un petit sevrage dominical, auquel SFR vient de mettre un terme en me mettrant un web trotter -j'ignorais ce que c'était jusque'ici- et ce jusqu'à ce que France Télécom veuille bien rétablir ma ligne (qui a mystérieusement -et scandaleusement- été coupée le 27 février) et qui devrait l'être -rétablie- "sous peu"...)
J'ouvre un peu les fenêtres du blog, qui sent un peu le renfermé, et, tiens! je vais même passer un petit coup de plumeau, ou, pour rester dans le ton, de ce fameux balai sans manche indien qui se passe en même temps avec concentration et avec indolence (oui, une désinvolture très consciencieuse)
Quinze jours en Inde, donc, pour la troisième fois. En petit comité (4 plus le chauffeur : un vrai couple, et l'autre, celui des "faux-époux Turange" (mais qui dorment quand même dans la même chambre), comme on se surnomme, Christine et moi...
Delhi / Bharatpur / Gwalior / Orchha / Khajuraho / Chitrakoot / et Benarès pour terminer. Tout en voiture sauf le retour Bénarès-Delhi en avion (le jour de Holy!!!).
Ce voyage, je ne l'avais pas vraiment prévu, c'est juste Christine, qui, il y a quelque mois, était venu me faire une "proposition malhonnête" : faire le quatrième dans cette nouvelle (la dixième pour elle) expédition en Inde. j'ai dit oui assez vite, et je suis donc parti les yeux fermés ou c'est tout comme, lui faisant une confiance absolue pour le déroulement du voyage (je connaissais ses talents d'organisatrice (ou de tour operator), et ne me suis, donc, par exemple, intéressé plus en détail à l'itinéraire et au programme qu'à peine quelques jours avant le départ). Pour moi c'était un voyage "je te suivrai, où tu iras j'irai, fidèle comme une ombre, jusqu'à destination..." (air connu), et j'étais résolu à faire en sorte que tout se passe le mieux possible dans le meilleur des mondes...

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(la première photo prise en Inde, qui n'a d'autre intérêt que d'être, justement,la première)

19 février 2015

ne vous retournez pas

IT FOLLOWS
de David Robert Mitchell

Chez Metrop*litan (le distributeur du film), ils ont un(e) attaché(e) de presse qui frise le génie -celui (ou celle) qui a su orchestrer  (mettre en place) cette unanimité de trompettes critiques louangeusisissimes (excepté, grosso modo, Pierre Muratchounet, mais c'en était presque trop prévisible) mérite vraiment des applaudissements tout aussi unanimes, et, allons-y, une standing ovation. (Je viens de vérifier, il semblerait que c'est un (attaché) et qu'il s'appelle Pascal Launay). Clap clap donc.-
Du coup c'est vrai que j'en avais très très très envie, et que j'ai profité de ma pause dominicale au FICA (le dimanche ici, c'est l'hor-reur!) pour filer jusqu'à Besac pour le voir, malgré un avis téléphonique rapide mais plutôt refroidissant de Dominique, qui l'avait vu hier. Passant outre, j'y ai donc pourtant couru.
Vous ne pouvez pas ne pas connaître le pitch (allez, peut-être que vous avez été dans le coma pendant quelques mois.... alors c'est juste pour vous au creux de l'oreille) : une bande d'ados américains, dans une petite ville américaine typique (on s'attendrait presque à voir écrit dans le coin "Haddonfield, Illinois") est la proie de "croquemitaines" qui se transmettent (ou dont on se débarasse, au choix) en faisant l'amour. (Et il n'y a que celui -ou celle- qui est contaminé qui peut voir "ce" qui le suit et le harcèle -et espère le boulotter, ou un truc du genre).
Ca commence classique : nuit d'été, quartier résidentiel, porte qui s'ouvre et nymphette en nuisette qui s'enfuit dans les rues, qu'on retrouvera au petit matin sur la plage, morte. Et ça continue dans la même ambiance : on fait ensuite connaissance de l'héroïne, celle qu'on va suivre pendant tout le film, d'abord avec un jeune homme en train de faire crac crac, puis en position moins agréable lorsqu'elle se retrouve attachée sur une chaise par le jeune homme en question  qui lui promet de ne  lui faire aucun mal, mais qui doit quand même lui expliquer le problème en détail, pour qu'elle tente d'y faire face. L'héroïne, donc, qui tente de faire face, aidée de ses copains/copines, ami(e)s d'enfance, voisin(e)s, sa bande quoi. (Comme l'a fait remarquer un critique, il n'y a pratiquement ni adultes ni enfants dans cet univers-là : que des ados, un micro-univers d'ados, avec des inquiétudes d'ados, des réactions d'ados, mais beaucoup moins stupides et clichetonnés que la majorité des ados vus au cinéma dans les films d'ados pour ados (à la différence que le réalisateur a déclaré avoir voulu -enfin- faire un film d'ados pour les adultes...)
Le film est malin, il faut le reconnaître, traçant son petit bonhomme de chemin horrifique (très légèrement horrifique, je vous rassure : ni sadisme crade ni sanguinolerie gore ni tripaille glauque à la mord-moi-le saw, le film est juste interdit aux moins de 12 ans) et tout aussi légèrement fantasmagorique, en suivant une très bonne idée de départ, mais qu'on a ensuite le droit de trouver pas forcément toujours aussi hyper-bien exploitée que ça par la suite (on a toujours l'impression que le réalisateur "en garde sous le coude", qu'il pourrait sans problèmes aller plus loin, plus fort,  mais qu'il se contente de ça, même si c'est déjà très bien, alors que ça aurait  pu être très mieux.)
C'est vrai qu'il y a des lointains petits airs d'Halloween, comme un clin d'oeil amical et complice à Papy Carpenter (le décor, les protagonistes, et, progressivement et de plus en plus au fil du film la musiquette électronique et plutôt bien foutue qui enveloppe tout ça) mais sans "le" croquemitaine, figure une indivisible et matricielle du serial-killer, (résumé-type : un méchant psychopathe extermine toute une flopée de jeunes gens de façon(s) violente(s) et horrible(s)), puisqu'on en aurait plutôt ici un certain nombre (chacun le sien) pas vraiment horribles ni spécialement défigurés. Inquiétants. Lentement inquiétants. Juste, ils marchent. (ce qui laisse aux victimes potentielles le temps de prendre un peu d'avance). On serait plus dans un patelin à la David Lynch (qui veut la peau de Laura Palmer) plutôt qu'à la Wes Craven (quoique... des ados qui rêvent... peut-être... qu'ils sont en train de rêver... hmmm where are you Freddy ?  Ne manqueraient plus que le pull rayé et la main en fer... mais manquerait alors l'humour grinçant, le sarcasme, que ne pratique pas en apparence David Robert Mitchell).
Disons, répétons, que le réalisateur est un petit futé, qui a bien assimilé ses bases et ses références, et nous concocte un univers à la fois très déjà vu et rebattu, mais pourtant éclairé plaisamment avec sa petite lampe-torche individuelle, son pinceau lumineux perso, toiletté avec sa musiquette à lui, et qu'on y prend plaisir, sans qu'on sache vraiment sur quelle étagère pouvoir le ranger par la suite. Quel est le pourcentage de "sérieux" ? Moi qui suis extrêmement bon public (je pleure quand il faut pleurer, je ris quand, etc.) là je dois dire que je n'ai -me semble-t-il- pas du tout eu peur. Ou alors presque pas. Ces zombies-là sont plutôt minimalistes, et impressionnent plus par leur obstination, leur détermination, que par les effets spéciaux ayant contribué à leur apparence. Ils sont à la fois présents et singulièrement absents, inexpressifs. ils sont juste là, on n'y peut rien, c'est inévitable, ils finissent toujours par être là, par y arriver. Et ces pauvres ados n'ont pas grand-chose à y faire, à part fuir et/ou  tenter d'avoir des rapports sexuels (que voilà un dilemne cruel pour la prude et puritaine Amérique contemporaine : le cul comme remède à la possession fantastique... fallait y penser, non ? (mais bon Pierre M. trouve ça dégueulasse).
Les Inrocks ont trouvé ça sublime (et le disent en gros sur toute la largeur de l'affiche) Mais paresseux aussi (et cajoleur) -c'est dit en petit dans l'article- . On a un peu l'impression que tous les journalistes ont peu ou prou fumé la même moquette,comme s'ils n'étaient pas allés voir un film de djeunz qui se font agresser par une entité maléfique depuis... oh au moins 30 ans! et que du coup ils se sont tous mis à ronronner d'aise en faisant quasiment sous eux de bonheur...
David Robert Mitchell a sans conteste réussi son coup, et moi, je crois qu'il faut que j'y retourne, pour savoir vraiment ce que j'en pense, et essayer de voir ce que les autres y ont vu...

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... J'ai touché l"fond l'a piscine..." (air connu)

 

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18 février 2015

Les festivals se suivent... De retour de

Les festivals se suivent...

De retour de Clermont, j'ai enchaîné avec Vesoul (ça facilite les choses quand on y habite) : classiquement, sans accrédit', en payant scrupuleusement 71€ pour un "pass"... (oui oui j'ai ma conscience pour moi)

Un débit plus "modéré" qu'à Clermont (les enchaînements sont moins faciles, l'édition des places pour chaque séance est plus fastidieuse, l'énergie est -c'est vrai- sans doute un peu moins inentamée : si je suis bien là aux séances du matin (même si je m'y endors de temps en temps), je zappe par contre celles du début de soirée).


MERCREDI 11 :
10h : SUZHOU RIVER (Lou Ye) ***
14h : CHIEN ENRAGE (Akira Kurosawa) ****
16h : FILATURES (Yau Nai-Hoi) ***
18h : LE LOTUS ROUGE (Som Ock-Southiponh) **

JEUDI 12 :
10h : UNE NUIT DE GLACE (Que Wen) **
14h : RAINY SEASONS (Majid Barzegar) **
16h : DON'T THINK I'VE FORGOTTEN ( John Pirozzi) ****
18h : THE LAST STEP (Ali Mossafa) ****

VENDREDI 13 :
10h : AVANT L'AUBE (Balaji K.Kumar) ***
12h : ARE VAH! (Micha Patault) **
14h : HAPPY TIMES (Zhang Yimou) ***
16h : BETHLEEM (Yuval Admer) ****

SAMEDI 14 :
9h30 : LES MANUSCRITS NE BRÛLENT PAS (Mohammad Rasoulof) *****
14h : SONG OF THE PHOENIX (Wu Tianming)***
16h : EXIT (Chienn Siang) ***
18h : XIAO-WU (Jia Zhang-ke)***

DIMANCHE 15 :
9h45 : JE NE SUIS PAS LUI (Tayfun Pirselimoglu)****

LUNDI 16 :
10h : SUNEUNG (Shin Su-wong)***
14h : A CAPELLA (Lee Su-jin) ***18h : I AM NOT ANGRY (Reza Dormishian)***

MARDI 17 :
9h45 : ENTRE LE CIEL ET L'ENFER (Akira Kurosawa) ***13h45 : BLINDSHAFT (Li Yang)***
16h : PLEASE DO NOT DISTURB (Mohsen Abdolvahab)***
18h : UNE FAMILLE RESPECTABLE (Massoud Bakshi) ***

Six films iraniens, un turc, un israélien, j'ai fait dans le mâle à poil dur et à cil de gazelle. J'ai été surtout très... impressionné  par l'acteur anonyme qui incarne un tueur barbu à bonnet (et sans émotion ou presque) dans le très dur Les manuscrits ne brûlent pas. Il y a eu aussi les mineurs de Blindshaft, la très rapide QV de Xiao-Wu, et l'appétissant papa turc de Je ne suis pas lui (quand il a encore la moustache)...

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14 février 2015

chute de piano

LES JOURS VENUS...
de Romain Goupil

En entrant dans la salle je pensais "capital sympathie". Comment certains l'ont, et d'autre pas, et, surtout, combien ce n'est souvent ni justifiable ni mesurable. Juste l'avoir ou pas, c'est comme ça. Et, pour moi, Romain Goupil l'a. Totalement, inconditionnellement, indéfectiblement. Sans que je puisse réciter sa filmographie les yeux fermés en roucoulant d'aise (je me souviens juste d'Une pure coïncidence d'exquise mémoire) ni dresser la liste des éléments qui font que. La preuve (!) : je suis allé jusqu'à Besac pour voir son film (100 bornes a/r, tout de même), alors que la bande-annonce ne m'avait pas complètement convaincu (je trouvais qu'il y jouait un peu "faux"), film dont j'ai beaucoup de mal, allez savoir pourquoi, à me rappeler du titre.
Et à la sortie, j'étais joyeux comme un gamin, et j'avais juste envie de rester là et d'applaudir. Oui, comme un gamin (il faut dire que la scène finale s'y prête, et qu'il s'est tout de même gardé une cerise croquignolette sur son gâteau rouge (couleur de l'affiche).
Pour le fond (et la forme), j'ai un peu pensé au Prochain film de René Féret (autre cinéaste un peu de marge pour lequel je parlerais plutôt de "tendresse"...). Un cinéaste qui parle de lui ou de quelqu'un qui lui ressemble vraiment beaucoup, un projet de film, des amis, une famille, la vie de tous les jours, des soucis, des questions, des colères, des souvenirs... On prends du vrai, du faux, de l'inventé du fictionnel, on les détricote, on les rembobine, on les recompose, on les retresse... Une forme  un peu... informe(lle), un peu lâche, un peu vague, un genre de bout-à-bout presque désinvolte, ou Romain Goupil se filme, filme sa famille, ses amis, (les vrais) mais leur adjoint sa "banquière" (Valeria Bruni-T), sa "productrice" (Noémie Lvovsky), sa "co-listière dans l'assemblée de je-ne-sais-plus-quoi" (Marina Hands), des vraies-vraies gens et des vraies-fausses aussi, donc, tout ça parce qu'il a envie de raconter l'histoire d'un mec avec une caméra, parce qu'il a soixante ans passés (enfin, il est dans sa soixante-et-unième année) et souhaite visiblement faire une sorte de point (comme un peu ce que j'ai fait en septembre sur ce blog, genre "moi ma vie mon oeuvre que laisserai-je donc aux générations futures ?") sur sa vie, justement, sa carrière, ses projets, son engagement, ses amours, etc.
Sauf que c'est beaucoup plus léger drôle et sympathique que ce que j'ai l'air de vouloir écrire, si si!
Voilà, moi j'ai simplement trouvé ça très plaisant, très agréable, sans prise de tête, Goupil nous montre qu'il se moque de lui-même mais pas trop, sans trop se prendre au sérieux, ce qui semble provoquer de l'eczéma aux gens des Cahiaîs, entre autres. Alors qu'il n'y a visiblement pas de quoi fouetter (c'est drôle, j'avais écrit fêter) un "ex" (qu'il soit révolutionnaire, ou mao, ou trotskyste ou néo dissident de la gauche prolétarienne plus rouge que moi tu meurs ou que sais-je encore d'autre).
Ca m'a beaucoup plu, oui, voilà. Ce fatalisme rigolard, ce nombrilisme j'm'enfoutiste, cet optimisme désabusé comme qui dirait ça me touche... (je suis dans ma soixantième année !!!)

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11 février 2015

3 films à paris

oui quand on est retraité,fatalement, on prend du retard...
trois films vus la journée passée à Paris avant d'aller à Clermont :

SNOW THERAPY
de Ruben Östlund

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On m'en avait dit le plus grand bien, j'ai commencé donc par celui-ci. Une histoire de famille suédoise en vacances à la neige où les relations entre personnages vont être remises en question parce que le papa, à l'arrivée d'une avalanche, a tourné les talons pour se sauver, ne pensant qu'à sa petite gueule, au lieu d'essayer de protéger ses enfants et sa femme (qui s'en sont d'ailleurs très bien sortis sans lui...) Tempête dans un verre d'eau conjugal (et dans les couloirs d'un hôtel) un poil trop longuet à mon goût. Heureusement qu'on part ensuite skier en famille dans le brouillard puis qu'on monte dans un bus conduit par un chauffeur inexpérimenté. Mouais.

FOXCATCHER
de Bennett Miller
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Celui-là j'en avais envie, non pas seulement à cause des maillots de lutteurs et des positions ambigues que ceux-ci adoptent parfois pendant les matches, mais surtout à cause de la présence de Mark Ruffalo-chérichéri dans le rôle du frangin. Steve Carell est perversement inexpressif (et inexpressivement pervers) en milliardaire manipulateur, mais Channing Tatum aussi l'est, (dans le rôle du lutteur manipulé). "D'après une histoire vraie" n'est pas forcément pour moi un plus, au contraire. mais j'avoue que j'étais à la fin un peu perplexe (et qu'il a fallu que j'aille farfouiller à droite à gauche pour en savoir (réussir à en comprendre) un peu plus. Re-mouais.


LISTEN UP PHILLIP
d'Alex Ross Perry

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Celui-là, pour être franc, je n'avais au départ pas du tout prévu de le voir, (même son titre ne me disait rien) mais une affiche de pub dithyrambique dans le métro + le fait que je ne pouvais plus choper le Larry Clark pour des histoires d'horaires ont fait que j'y suis donc finalement allé (salle 37 ou 39 je ne suis plus sûr, en tout cas la toute dernière à l'UGC). Il y a Jason Schwartzman, il y a un entêtant parfum de David Lodge dans sa très drôle trilogie d'Un tout petit monde (universitaires, admirations, jalousies, bouquins, sentiments) et un indéniable estampillage "indépendanto-sundancien" (et un personnage qui m'a évoqué le Philip Roth de La Tache, mais je peux me tromper). Re-re-mouais.

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