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lieux communs (et autres fadaises)

14 décembre 2014

(le genre de rêve dont on est très content de se

(le genre de rêve dont on est très content de se réveiller!)

(au début, il y a une histoire de téléphones portables qui sont tombés dans les toilettes, qui contiennent des (?) importants, deux téléphones, celui de Régis puis le mien, et que je récupère tous les deux, dans une impulsion, et que je mets dans la poche de mon sac à dos)

puis il ya une enquête (en rapport peut-être avec les fameux téléphones)

je suis d'abord auditionné par un "avocat" dans une pièce très exigüe, comme une chambre de bonne, mais très étroite, et mansardée, il n'y a d'ailleurs de la place pour que un lit, posé par terre, on s'installe dessus, je me dis que ça ne va pas être très facile pour lui de noter les réponses aux questions qu'il va me poser, vu qu'il s'est allongé, et qu'il tient une feuille (un cahier ?) sur son torse, ce qui fait qu'il est obligé de relever la tête pour pouvoir lire

puis un deuxième interrogatoire, plus officiel, celui-là, puisqu'il se fait dans un genre de tribunal (il y a une juge qui n'a pas l'air très commode), mais pas vraiment, puisque nous nous partageons cette pièce avec un groupe musical en train de répéter (la juge nomme les instrumentistes comme "les saxophonistes" (mais je ne suis pas sur)

dans une maison avec plein de gens, toujours dans cette enquête/interrogatoire (le filet se resserre, je sais que je n'aurais jamais du récupérer ces deux téléphones dans les toilettes, que c'est très grave si on les découvre, je vais être accusé, jugé, mon compte est bon) l'enquêteur le plus acharné (il ressemble à Marc) pose la même question à chaque personne, et plus il se rapproche de moi, plus je me dis que je suis fait, puisqu'il demande à chaque personne s'il peut voir une dernière fois ce qu'il y a dans son sac, pour vérifier...

avant qu'il ne vérifie le mien (et découvrir les deux fameux téléphones) je sors de la maison, tellement je n'ai pas envie qu'on découvre que j'ai menti, d'être pris sur le fait

c'est intolérable, je vais être accusé... je marche dans la rue avec Emma, qui tente de me consoler

(et je me suis réveillé, extrêmement content de réaliser que je n'étais accusé de rien, du coup je me suis rendormi, et que crois que j'en ai remis une petite louche, de tribunal and co)

14 décembre 2014

caldavquatorze : phibes

the-abominable-dr-phibes-phibes-and-the-frog-mask

un souvenir d'enfance quasiment, de jeunesse en tout cas, la première fois que j'ai vu, ça devait être en noir et blanc un dimanche après-midi dans Monsieur Cinéma et ça m'avait beaucoup impressionné : il (celui avec un masque d'oiseau) lui a mis un masque en fer (à tête de grenouille) qui, une fois fermé, va se resserrer progressivement avec un petit engrenage clic clic clic  inexorablement pour lui écrabouiller la tête... vu le film ensuite en entier aux fameux "vendredis-ciné du Centre Social", et énormément apprécié son côté baroque et kitsch, l'emphase et la démesure de Vincent Price ("Nine have killed, nine will die..."), l'orchestre d'automates, l'ingéniosité animale des meurtres (grenouille, sauterelles, licorne, chauve-souris...) et l'humour très british qui fait que le film est beaucoup moins terrifiant que plaisant (ah le sirop de choux...), au fait le film est signé Robert Fuest et s'intitule L'Abominable docteur Phibes...

http://www.cinemotions.com/data/films/0311/06/1/affiche-L-Abominable-Dr--Phibes-The-Abominable-Dr--Phibes-1971-1.jpg

 

 

13 décembre 2014

caldavtreize : variations décembreuses

décembre miscellanées

- décembre (et meuse) ça c'est géographique (historique aussi, à la rigueur)

- décembre (à la cave) (ou les escaliers) ça c'est topographique (huhu j'avais tapé popographique...)

- le jour décembre (ne serait-ce pas plus précisément le mercredi décembre ?) ca c'est pieux

-plus approximatif :
cette jeune fille est indécembre

- décembre ça rime avec :

ambre / antichambre / cambre / chambre / démembre / ex-membre / gingembre / membre / novembre / septembre
(j'ai supprimé les noms géographiques)

 

- rébus :
http://deco.journaldesfemmes.com/0510pouf/images/casa.jpg http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/f/fd/Meuse_confluent_Sambre.jpg/260px-Meuse_confluent_Sambre.jpg

ou bien:
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/a/ab/Citroen_ds.jpg http://www.balticambre.fr/wp-content/uploads/2011/09/ambre_baltique.png
- en charade ?
Mon premier est une injection à venir en bas
Mon second est une onomatopée pour exprimer qu'on a froid
Mon tout est le douzième mois de l'année
- autre noms de décembre :
nivose, december, dezember, diciembre, aralık, dezembro, grudzieńдекабрь,
दिसंबर,
ديسمبر
12月

...

12 décembre 2014

caldavdouze : thank god to sin to show the way

swell / be my weapon / wendell davis


http://www.psychospecificmusic.com/images/swell/cover_south.jpg
¡¡ GREASY !! cover art
http://www.psychospecificmusic.com/images/wd_cover.jpg

un peu de musique (il en faut toujours, enfin moi j'en ai besoin) avec un autre ami de trente ans (mais découvert après Etienne Daho) que j'ai écouté pour la première fois à Vaux le M., sans enthousiasme excessif je dois dire, je me souviens surtout qu'il y avait à la fin du cd un long "morceau" qui était juste un enregistrement de rue, avec à la fin, un mec qui sifflotait (ou chantonnait ?) c'était Régis qui l'avait acheté (Régis est très curieux en musique, et déniche régulièrement des merveilles qu'il fait découvrir à ses amis) et il a aussi acheté les suivants (à l'époque on en faisait huhuhu des copies sur cassettes) jusqu'à ce que je me mette moi-même à en acheter (des cd, et de ce groupe , Swell, je réalise que je ne l'ai pas encore nommé) et à m'y attacher plus particulièrement (pour des raisons sentimentales me semble-t-il me souvenir), notamment l'album 41 qui avait beaucoup plu aux critiques musicaux de l'époque, et qu'on écoutait alors assez religieusement. swell, c'était une formule : guitare/basse/batterie, et une voix (le chanteur), des textes rentre-dedans, tristouilles, amers, rogues, une image sonore assez vite reconnaissable, surtout par le son typique de batterie, l'électricité de la guitare, l'énergie sèche des morceaux (Libé adorait, et avait même sorti un cd de quelques titres hors-commerce - ou était-ce Les inrocks ?) Après les années 90, j'ai continué de suivre et d'acheter les disques, même si avec moins d'enthousiasme, jusqu'à ce que le groupe finisse par disparaître des radars et que je l'oublie un peu puis réapparaisse phoenixement sous une formule simplifiée (exit le batteur) et un nom nouveau (Be my weapon, deux albums que j'ai achetés, si si!) et que je découvre il y a à peine quelques jours que le même homme (le chanteur de Swell) avait sorti un album de folk encore plus lo-fi (plus de basse, plus de batterie, hop! on dégraisse, juste guitare(s) un peu de claviers) sous le nom de Wendell Davis (que j'ai donc aussitôt acheté aussi -bien obligé, impossible de le trouver autrement!-) voilà pourquoi ces trois pochettes : c'est le même bonhomme! (il s'appelle David Freel) le même "esprit" mais jamais tout à fait la même musique (j'avoue que j'ai toujours un gros faible pour le trio "initial" de Swell :
David Freel : chant & guitare/ Monte Vallier : basse/ Sean Kirkpatrick : batterie)

11 décembre 2014

caldavonze : postcards cinéma

j'aime le cinéma, j'aime les films, j'aime les acteurs/trices, mais aussi, plus généralement, tout le reste aussi : les revues, les émissions, les livres, et, surtout, les affiches, les photos et les cartes postales (et même les "quatre pages" concernant les films qu'on trouve aux comptoirs des cinémas (pas de tous, des meilleurs hihi ; dans le bôô cinéma, il n'y en a que lorsque c'est nous qui les y mettons, car le Patron garde tout sous le coude (et dans les cartons) qu'il stocke, suppose-t-on jalousement enfermés dans de vastes et souterrains eldorados (nirvanas) cinématographiques : Comme disait mon ami Philippe (à propos d'autres gens" : Chez T. y a que la fumée qui sort!") et que je collecte donc chaque fois que j'en ai l'occasion (ah les étals gourmands des cinémas parisiens et leurs servez-vous) et que j'ai donc moi-aussi commencé à entasser (sans vergogne), à ranger (un peu) à classer (vaguement). Les affiches c'est bien mais c'est trop grand (déplier replier dans le bon sens) à la rigueur les 40x60, les 4 pages sont bien et appellent un affichage mural, les pressbooks j'adore mais là aussi problèmes de formats et de contenus (depuis les textes photocopiés agrafés dans un coin à la luxueuse plaquette en quadrichromie sur carton glacé), et donc finalement le plus démocratique en quelque sorte ce sont les cartes postales de films, parce qu'elles sont en général toutes du même format, et, encore mieux, celles qu'on peut vraiment utiliser en tant que (avec donc une face "courrier", même si on ne, justement, les utilise pas en tant que), que l'on trouve en abondance, par exemple, dans les mk2, et dont je fais provision régulièrement chaque fois que j'y passe (je vous recommande aussi le hall de l'Archipel, Boulevard de Strasbourg, où tout est à profusion)

http://fr.web.img1.acsta.net/pictures/14/08/05/17/34/164964.jpg http://fr.web.img1.acsta.net/r_160_240/b_1_d6d6d6/pictures/14/04/29/10/00/141563.jpg
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/en/f/f8/A_Girl_at_My_Door_poster.jpg http://ia.media-imdb.com/images/M/MV5BMTk5MTkxOTI1N15BMl5BanBnXkFtZTgwNzAwNDA4MTE@._V1_SX640_SY720_.jpg

mais ce goût pour les postcards de cinéma n'est en fait qu'une extension, un prolongement, de mon goût immodéré pour les cartes postales en général (à suivre)

10 décembre 2014

caldavdix : grenades

 

http://4.bp.blogspot.com/-Fn5rPKGInDY/T9RoKAE86bI/AAAAAAAABTU/k6xboQ1MGwk/s1600/grenade+++fruit.png

Il n'y a pas très longtemps, finalement, que j'y suis venu, à ces petits grains rouges et sucrés, croquants, juteux, tacheurs, collants (l'illustration ci-dessus est une grenade idéale, illusoire, factice, celle de dessous serait déjà plus juste :

http://fr.wikihow.com/images/5/5d/Pomegranate.jpg

j'adore ça sauf que, il faut le reconnaître ça n'est pas très facile à manger  (comme, par exemple, le mille-feuille, impossible pour une personne sensée de consommer ça dans la rue, à moins d'être naturiste, vacancier, et encore) car la grenade n'est pas une fille facile qui se laisse goûter, comme ça, par le premier venu, et nécessite un certain rituel, d'abord, un couteau pour l'ouvrir proprement, et suscite ensuite la perplexité devant cette multitudes de grains rouges, rangés en apparence n'importe comment mais qui, quand on a re-coupé en deux, et encore en deux, révèlent, lorsqu'on donne à l'épiderme une torsion contraire à celle qu'il a naturellement, un certain ordonnancement plutôt plaisant à l'oeil (et facilitant pour la bouche la façon de les consommer, de les égrainer.) C'est un sacré travail (la grenade alors se consomme plutôt seul tant on a parfois le sentiment d'être un sanglier grognant, bavant, fouissant, croquant les grains, avalant le jus, surveillant simultanément la toile cirée et le chandail (il vaut mieux être assis et à attablé) pour les protéger des giclures rouges inévitables.
Mais on peut choisir aussi la consommation différée, moins gratifiante pour l'utilisateur, qui doit alors se livrer au même travail ingrat que celui qu'on fait avec les petits pois en leur cosse, à la différence que si les petits pois sautent, ils ne coulent ni ne tachent. Et quand le plus gros du travail est fait, que le fruit a été vidé, les grains recueillis dans une porcelaine précieuse, la table nettoyée, les mains lavées, c'est un sacré plaisir gourmand (et beaucoup plus calme) qui est alors proposé au dégustateur, oui, ces grains acidulés s'accordent, gustativement, avec à peu près tout, aussi agréables à l'oeil que plaisants en bouche, aimable ponctuation colorée et gustative à la fois

 

9 décembre 2014

caldavneuf : tu mitonnes

http://images.telerama.fr//medias/2012/11/media_89039/tu-mitonnes-l-hiver,M97195.jpg http://www.gillespudlowski.com/wp-content/uploads/2013/03/Tu-mitonnes_ete.jpg

au départ c'est une page dans Libé (au début c'était le vendredi, maintenant c'est le jeudi) une pleine page que je déguste, que je savoure, dont je me repais, avec délices, avec gourmandise, une page avec un jeu de mot dans le titre, avec une photo, et surtout un texte, en général qui se compose de deux parties : la "narrative" et la "gastronomique". Toujours la narrative en premier, où l'auteur nous narre dans un style spécialement goûteux une historiette, mettant en scène des personnages plus ou moins récurrents, qui se passe souvent la nuit mais ce n'est pas obligatoire, puis il évoque un livre de cuisine (il est comme moi, il adore les livres de cuisine, mais il en connaît visiblement beaucoup plus que moi) et donne ensuite la (ou les) recette(s) qu'il y a trouvée(s), recette que j'ai souvent envisagé de réaliser mais sans jamais réussir vraiment à passer à l'acte, mais voilà qu'il a eu la très très bonne idée de rassembler toutes ces chroniques hebdomadaires pour en faire des petits bouquins délicieux du même nom, et qui sont des véritables petits trésors de gourmandise et d'écriture (je n'y ai pas retrouvé, hélas, le Tu mitonnes qui m'avait le plus fait jubiler, celui où l'auteur écrivait une lettre à son médecin pour expliquer pourquoi il avait décidé de ne pas suivre ses conseils, et, en gros, pourquoi il allait continuer à manger des bonnes choses et à ne pas être raisonnable) mais bon j'ai trouvé le lien avec toutes les chroniques de ce cher jacky D. alors je les relis une à une pour retrouver l'oiseau rare (une seule certitude, c'était après août 201!)

Pour vous mettre en appétit :
* un homme, une femme, une tarte aux pommes
* autant en emporte le flan
* pâtes folles de Savoie
* les creux de la nuit

8 décembre 2014

ils sont où, les hommes ?

MANGE TES MORTS
de Jean-Charles Hue

Après une orgie parisienne cinématographique de carte illimitée suivie d'une semaine belfortaine d'empilement de séances quotidiennes, ça faisait quelque part plaisir de retourner au bôô cinéma pour voir un film "normal", dans une salle "normale" à une séance tout aussi "normale" (et pour un prix quasiment "normal" aussi).
Je savais que du réalisateur on avait déjà programmé le premier film La BM du Seigneur que je n'avais pas vu pour cause de non-étage là, mais celui-là j'en avais beaucoup plus envie. On n'était finalement que quatre à en avoir envie ce jour-là à cette séance-là (malheur aux autres, leurs morts) et "normal" ( ordinaire) le film ne l'est pas tant que ça. D'abord parce qu'il est entièrement sous-titré (comme quand, il y a longtemps, avaient été sous-titrés les premiers films québecois diffusés en France ah bon excusez-moi on me souffle dans l'oreillette que ça se pratique encore de nos jours, notamment pour les films de XavierDolanchounet  oui oui au temps pour moi), sous-titré, mais pas traduit, on vous livre les mots prononcés par les personnages, à vous de savoir ce qu'ils veulent dire (chouraver ou les schmidts, facile, on a vite compris, mais pour pouchka, michto, chpouk, bouillaver, on a besoin d'un peu plus d'entraînement) sans que jamais ça n'apparaisse comme une coquetterie folklorique voulue par le réalisateur : comme pour The tribe, on nous dit "ces gens-là s'expriment comme ça, c'est tout, débrouillez-vous pour les comprendre." (sauf que dans The tribe ça n'était même pas retranscrit.)
Il est donc question des membres de la communauté yéniche, de plusieurs membres principalement des hommes (les personnages de femmes, à part celui de la mère, sont généralement hors-champ) : des frères ou (demi-frères) qui fêtent le retour du plus grand (frangin) qui vient de purger 15 ans de prison, lors d'une nuit spécialement mouvementée, avant de fêter le baptême du plus jeune au petit matin dans un scène finale spécialement touchante.
Comme pour Party girl on est dans cet intervalle particulier de cinéma entre le documentaire, le reportage, la réalité (les acteurs sont des amateurs, jouent leur propre rôle, portent leur vrai prénom) et le scénario, la fiction, l'histoire qu'on raconte (la dramatisation, l'action, le scénario),  et l'osmose, ici (la stylisation), la porosité entre les deux univers, fonctionne extraordinairement bien.
Tout est juste. Dans la scène d'ouverture les deux jeunots font les kakous sur une mobylette à travers champs, un fusil à la main, entre exercices de virilité et chasse au lapin, puis entre en scène sur le campement (avec quelques demi-tours au frein à main) le grand-frère, se jouent les étreintes et les frictions des retrouvailles, avant que ne se mette en place la longue nuit qui est vraiment le centre du film, son coeur battant, qui va nous faire carburer sur les chapeaux de roues jusqu'à ce que le soleil finisse enfin par se lever pour que le jeune Mickael puisse enfin être baptisé. Comme pour Party girl (ou comme, plus subtilement, dans César doit mourir) on peut s'amuser à se demander jusqu'à quand c'est vrai, à chercher la couture du réel avec la fiction, quand est-ce que la vie devient cinéma, ou quand est-ce que la réalité (re)devient jeu.Avec (pour moi), en plus,  cette toujours fascinante réflexion autour de la virilité. (C'est quoi, être un homme ? Et surtout, qu'est-ce qu'on peut en révéler au cinéma ? Et, encore plus, qu'est-ce qu'en perçoit le spectateur ?)
Sauf que très très vite on n'a plus le temps ni l'envie de se poser ces questions de spectateur bien installé au cho sur son siège moelleux dans le bôô cinéma, tellement on est de plain-pied avec eux, dans cette virée nocturne somme toute assez minable a priori soudain transfigurée en épopée westernienne, en course-poursuite épique, en suspense qui noue les tripes, où chevauchent les grands thèmes de la vengeance, de la rédemption, du pardon, de devenir un homme, de le rester, grands thèmes héroïques et rebattus certes mais ici intégrés quasi humblement et viscéralement au sein d'un récit terrien, d'une humanité confondante mais transfigurée aussi, comme illuminée du dedans, faisant alors écho à ces magnifiques et presques flippantes lumières nocturnes urbaines qui nimbent cette fantastique chevauchée.

520713

8 décembre 2014

caldavhuit : film

MUERTE EN BUENOS AIRES
de Natalia Meta

Un film... inepte, soyons honnête, mais qui ne serait pas loin de -perversement- me ravir, tellement c'est trop, un film argentin, donc, qui je pense ne sortira pas sur nos écrans et qui a -plop!- mystérieusement surgi du néant sur les miens (enfin, celui de mon ordinateur) et que je me suis donc dépêché de regarder
Qui dit film argentin dit Ricardo Darin ? Eh bien non encore une fois (la loi des séries...), mais tiens nous avons ici au générique, et en co-tête d'affiche un jeunot nommé Chino Darin (le noeud -ou la tête de noeud ?- de l'intrigue, qui n'est autre que... oui oui, le fils de "notre" Ricardo Darin, puisqu'il s'appelle, aussi, Ricardo Darin Jr.
Un film inepte, donc, (jai rarement l'occasion d'utiliser cet adjectif) mais surtout, et hélas, désespérément sérieux dans ses propos (comme si quelqu'un -que ce soit les spectateurs, ou les personnages, ou même les acteurs qui les habitent -de cheval bien sur, vous comprendriez mieux si vous voyiez le film- pouvait y croire ne serait-ce qu'une seconde) autant que le vieux flic  aux machoires serrées (soudées ?) pourtant pas dépourvu d'un certain charme.
On a donc au départ le cadavre d'un mec dans son lit et assis sur le rebord du lit un jeune flic impeccable (il a l'air de sortir du pressing)  qui se lève, prend une coupette de champagne, va mettre un disque, s'allume une cigarette (du mort) pas plus ému que ça, tandis qu'en même temps ou presque un vieux flic mal rasé buriné cuir tanné qui fait équipe avec une super vamp choucroutée hypersexy se rendent sur les lieux du crime où on les a appelés. Plaf! quand ils arrivent il y a une panne d'électricité (c'est inspiré par un fait divers authentique, et des pannes d'électricité récurrentes à Buenos Aires à la fin des années 80, ça reviendra plusieurs fois dans le film et on aura droit à chaque fois, pour bien comprendre, à un gros bruit de disjoncteur) et le vieux flic manque d'abattre le jeune flic qu'il prend pour le meurtrier dans le noir mais ouf la lumière revient, et personne ne tue personne,pour ce coup-là tout du moins.
L'enquête (du vieux flic) se poursuit, le jeune flic fougueux (ambitieux ? intéressé ?) lui colle aux basques, il voudrait enquêter aussi, d'abord le vieux dit niet,  mais comme heureusement, une nuit que le jeune a ramené le vieux chez lui, collé serré sur sa moto et que le jeune fils du vieux flic qui est somnambule a failli tuer père et mère avec l'arme de service de papa, mais que le jeune qui n'était pas reparti a entendu le coup de feu et s'est précipité chez son supérieur (qu'il s'obstine à appeler jefe) et a courageusement réussi à désarmer le bambin avec un caramel, et que, lui vouant donc une reconnaissance éternelle (c'est sa femme qui le lui a soufflé dit-il) il (le vieux) le fait nommer enquêteur plutôt que de continuer à faire le planton devant le bureau du juge...
Comme l'enquête se situe dans le milieu homosexuel (en Argentine on dit "mariposas" (papillons) pour pédés) et que le jeune est bien fait de sa personne et aime bien faire semblant d'être gay (il va en boîte, mais juste pour danser -avec des mecs torse-nu en sueur oui oui- , et il drague son supérieur dans la bagnole de service mais non il faisait juste semblant pour vérifier s'il était crédible et que son jefe d'ailleurs l'a trouvé très convaincant tss tss) il est donc chargé par le vieux d'infiltrer le milieu -il lui offre d'ailleurs un beau costume pour faire plus vrai, avec nouage de noeud de cravate langoureux les yeux dans les yeux- , pour démasquer celui qu'on soupçonne d'être l'assassin, un chanteur pas extrêmement viril -euphémisme- prénommé Kevin, qu'il est chargé de séduire, (ce qu'il réussit sans peine, il est mimi, le jeunot) lequel va lui apprendre l'usage du couteau à beurre et l'emmener au derby, mais ce n'est que le début...
Le commissaire principal se fait une ligne de coke en parlant au juge au téléphone, le juge donne au flic jefe une enveloppe pleine de biffetons de la part de la famille de la victime en lui demandant discrecion y celeridad, le flic en question a volé une cravate sur les lieux du crime, le médecin légiste fait la sieste comme un cadavre, le gérant de la boîte a des écrans de contrôle pour filmer ses clients -tous des notables de la ville- en train de baiser en slip sur des draps de soie, la fliquesse sexy roule une pelle au jeunot mais baise plus tard avec le vieux, et le grand n'importe-quoi continue...
A un moment, je suis quand même allé vérifier à la fin du film si ce que je supputais depuis le début allait bien se produire : le vieux flic et le jeune flic qui se roulent un patin de la mort comme des bêtes, et oui oui, ça se produit bien exactement comme je l'avais imaginé (craint ? espéré ? en plus, c'est justement la nuit où le jeune se marie, et même qu'il n'hésite pas à abandonner sa virginale épouse et tous les invités en pleine danse du balai endiablée pour suivre le vieux flic (qui est entré, l'a regardé et est ressorti) pour aller sur le champ (et sur le capot de la voiture) lui faire sa fête...
Ajoutez douze chevaux de course lâchés la nuit dans les rues de Buenos Aires (oooooh c'est là que je me suis dit "c'est grotesque"), un trafic de faux tableaux, un trafic de drogue (la cocaïne que sniffait le commissaire) dans les chevaux (ceux qui galopent dans les rues) un assassin qui n'en est pas un (qui tente d'ailleurs de s'enfuir à cheval dans les rues de Buenos Aires) et un qui n'a pas l'air d'en être un (mais bon le spectateur a presque tout de suite deviné) mais qui en est un pour de vrai, (ah le coup du je t'aime je te tue) et on finit par un match de polo ensoleillé (y a-t-il un message subliminal ?)
On hésite tout le temps entre se tenir les côtes de rire (et de délectation) ou se couvrir la tête de cendres en se flagellant, d'autant plus que la version du film livrée ici (vo argentine sous-titrée en français) a été semble-t-il sous-titrée à la tronçonneuse (traduction telle que des sous-titres anglais originaux, ce qui occasionne quelques perles du style :
"Je ne vous ai pas vu autour depuis un longtemps"
"Tu vas perdre ton bulot à cause de ce salaud"
"Comment suis-je censé d'investiguer ?"

et, la perle ultime (un échange) :
-Tu ferais bien de ne pas me balnaver...
-Quel douteur !

... ce qui en rajoute encore dans le plaisir au nième degré pris au visionnement de ce film... Quel plus beau cadeau de père noël cinéphile aurait-on pu rêver, hein ?

http://www.hacerselacritica.com/wp-content/uploads/2014/05/Muerteenbsas.jpg

(même l'affiche je trouve, a un petit air toc, faisandé - nième degré, non ?)

7 décembre 2014

caldavsept : yates

 

 http://lunalunamag.com/wp-content/uploads/2014/03/yates2.jpg
http://img1.fantasticfiction.co.uk/images/c3/c15025.jpghttp://rha.chookdigital.net/titles/9780099518556.jpghttp://blog.clementbuee.fr/wp-content/uploads/2012/02/richardyatescollectedstories2.jpg

 

Comme bien souvent en rentrant de Paris, j'ai ramené le dernier bouquin de Richard Yates en France ils ne sont pas du tout édités de la même façon qu'en Amérique, mais j'ai préféré mettre ces versions-là (les amerloques) parce qu'elles correspondent assez exactement à l'effet que me produisent ses romans (j'ai il y a longtemps chroniqué avec beaucoup d'enthousiasme La fenêtre panoramique, lu avec délices en Bretagne) et surtout ses nouvelles (que j'aime aussi énormément, mais que j'ai, avec le recul, tendance à mélanger un peu avec celles d'un John Cheever, que j'aime tout autant), des petites histoires américaines des années 50 (les tenues des dames, les coiffures des messieurs) comme dans ces publicités vintage qui me ravissent avec des personnages pas forcément joyeux, mais pas systématiquement malheureux non plus

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