entrevues 2015 (1)
samedi
LA FOLLE JOURNEE DE FERRIS BUELER
(John Hugues)
DOWN BY LAW
(Jim Jarmusch)
MOURIR A TRENTE ANS
(Romain Goupil)
GINGER ET FRED
(Federico Fellini)
De retour à Belfort, donc, avec Hervé et Dominique. Retrouver la routine festivalière et ses automatismes : garer la voiture (il y a foule sur le parking) récupérer les accréditations (tiens, on n'a pas droit au catalogue), prendre le planning de la semaine, en plusieurs exemplaires (on va en perdre) faire son choix pour la journée (ou, du moins, pour la séance à venir), se faire scanner au contrôle, se faire demander, sac ouvert "Qu'est-ce qu'il y a dans votre boite ?" et répondre "des gâteaux...", ça démarre doucement, assez peu de monde dans les files d'attente, contrairement à mon souvenir.
Quatre films, deux déjà vus (Jarmusch et Fellini) et deux découverts (enfin, La folle journée... depuis le temps que j'en entendais dire du bien dans Blow up, puis le Mourir à 30 ans, un film documentaire sur un ami de R.G, suicidé à cet âge, mais tout autant sur la genèse des mouvements étudiants, et l'histoire de la LCR, un film en noir et blanc avec documents d'époque... je ne pouvais pas m'empêcher d'évoquer Une jeunesse allemande...)
Soirée d'ouverture pour terminer avec pléthore de discours(s) "institutionnels", dont je retiendrai celui de Chevènement, sans préparation et sans filet, et celui de Lili Hirstin qui me toucha tout particulièrement avec cette allusion à James Baldwin et cette revendication toute en finesse...
(et retour à Vesoul...Merci Hervé...)
dimanche
les mêmes plus Claude W., on part une heure plus tôt
Je commence par une (première) séance de compétition
LA FIN D'HOMERE (court-métrage) mouais sur les chasseurs
JOHN FROM (long métrage) mouais sur une ado portugaise
(je sors avant la fin du long-métrage qui m'agace...)
puis j'enchaîne sur une (première) séance de Fabbrica
CHANT D'HIVER
de (et en présence d') Otar Iosseliani, en avant-première, qui me ravit!
et on termine par
BARKING DOG NEVER BITES
de Bong Joon-Ho, son premier long-métrage, moins "film de genre" que les autres, peut-être. Une histoire de chiens (qui aboie qu'on enlève qu'on tue voire qu'on mange) avec un happy-end finalement pas si happy mais très coréen.
(et retour à Vesoul...Merci Hervé...)
lundi
On part à deux, "entre hommes". Pour de sombres histoires de coffret-cadeau et de Fnac, je ne commence les séances qu'à 16h, avec un
NEWS FROM HOME
de Chantal Akerman
superbe (que je pense avoir vu à l'époque, mais sans en avoir apprécié toute la force cinématographique.) Des plans-séquences new-yorkais, avec, en voix-off, la lecture des lettres que la mère de Chantal A. lui adressait très régulièrement. premier film vu dans la série Cadavre exquis, dont je regrette que les éléments ne soient pas diffusés dans l'ordre, et présentés par ceux/celles qui les avaient choisis. (ici, Radu Jude)
Puis une demi-séquence de compétition (le film d'Ackerman était en horaire impair, d'où décalage), un long-métrage court (1h10) et roumain que j'avais remarqué dès le catalogue (et pas seulement parce qu'on y voit un monsieur tout nu...)
SELF-PORTRAIT OF A DUTIFUL DAUGHTER
d'Ana Lungu
et qui tient toutes ses promesses de film roumain : plans-séquences conséquents, dialogues généreux, appartements exigus. un cinéma clinique, réaliste, humain ça rime richement avec roumain d'ailleurs). Délicieux.
Et le soir, en avant-première,
QUE NOUS NOUS ASSOUPISSIONS
de Denis Côté
un court-métrage du cinéaste-documentariste-plasticien canadzien dont j'avais adoré le Bestiaire (et un peu moins le Que ma joie demeure), où pendant quinze minutes, quelqu'un qu'on ne verra jamais (l'homme à la caméra) marche dans la neige -c'est très cinégénique- et visite des maisons où il observe au passage les gens qui y dorment (tout le monde est endormi, sauf lui). On se pose beaucoup de questions (auxquelles il ne sera pas répondu). intéressant.
avant l'avant-première de
C'EST L'AMOUR
de Paul Vecchiali
qui devait être présenté par le réalisateur mais le sera finalement par Lili Hirstin. Le film n'est pas le meilleur de son réalisateur (pour user d'un pudique euphémisme). Il est bavard, statique,ampoulé, frôle même le grotesque par instants. Les deux acteurs principaux (Astrid Adverbe et Pascal Cervo) semblent beaucoup moins à l'aise que dans Nuits blanches sur la jetée. Dommage.
(et retour à Vesoul, sous un temps de merde. Merci Hervé...)
mardi.
Journée Pôle Image
(A quatre ce matin, Dominique et Claude à nous se sont re-jointes)
Début comme d'hab', café/croissants, discussions et présentations institutionnelles : le thème de la journée est Cinéma et poésie, et le support Pasolini. Le matin, un monsieur éruditissime vient nous présenter son bouquin sur Pasolini, et nous délivre un cours de fac d'extrême haut-vol qui me dessèche le neurone (distinguo subtil entre cinéma poétique et cinéma de poésie), tandis que, l'après-midi, viendra comme un baume apaisant
PASOLINI, LA PASSION DE ROME
d'Alain Bergala
Un film bouleversant, en présence du réalisateur qui en parle de façon passionnante, et nous (me) fait passer un excellent moment, en sachant, justement, rester à la hauteur de ses aufiteurs.
Il y a à présent beaucoup plus de monde (les scolaires sont arrivés) et donc, pour 17h (fin de la rencontre) on se remet à flot, et dans le flot, des festivaliers. La séance de compétition qu'on avait prévue se révèle complète, et on se rabat donc sur
PROMESSE
de Kijû Yoshida
que je ne connaissais pas, et nous est présenté avec grand enthousiasme par un monsieur joyeusement bavard (avec tant d'enthousiasme, même, que je ne reconnais pas ensuite tout à fait le film que nous regardons dans celui qu'il avait annoncé). Comme une version antérieure (1986) de Amour de Haneke : un vieux couple, Alzheimer, euthanasie, compassion, culpabiilté...
le choix du film de la soirée s'avère complexe, je me rabats "par défaut" sur
MAD LOVE IN NEW-YORK
de Josh & Benny Safdie
malgré le résumé qui en est fait sur la catalogue et le souvenir que j'ai de leur premier film (the pleasure of being robbed, qui m'avait assez agacé). La séance est complète (que des jeunes), je suis assis à côté d'un sympathique jeune festivalier barbu (avec lequel j'échange en début et en fin de séance) mais ça ne suffit pas hélas à me rendre le film supportable : le quotidien de zonards à new-York (des vrais, sauf un est faux mais c'est difficile de le reconnaître) : l'amour, la manche, les fix, les empoignades, les veines qu'on se taillade... j'en ai même un peu la gerbe en sortant...
(et retour à Vesoul...Merci Hervé...)
mercredi : relâche