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lieux communs (et autres fadaises)

16 août 2014

une année de papier

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Une excellente surprise, trouvée (9€, tout de même!) chez le bouquiniste de la rue d'Anvers, en fouillant dans son rayon de NRF que je pensais pourtant bien connaître... Le titre m'a plu, et le sous-titre, la dernière de couv' aussi, et je l'ai feuilleté... tiens, des notes, tiens des dates, tiens ça commence le 1er janvier, tiens ça finit le 31 décembre, tiens, il a écrit quelque chose chaque jour, et j'ai réalisé que mine de rien, je commençais à le lire...
Je l'ai reposé, à quoi bon etc. J'avais déjà un volume de théâtre de Grumberg en poche et donc. Et très vite je me suis ressaisi, je l'ai repris : ce livre, il était fait exactement pour moi (j'adore les fragments, j'adore les notes, j'adore les journaux). Et je l'ai donc acheté, et le Grumberg aussi, et le gentil bouquiniste m'a fait un rabais sur l'ensemble, puisque je prenais les deux.
Je ne connaissais pas du tout Hédi Kaddour. (Je me suis renseigné depuis). C'est un universitaire, un prof, un romancier, un poète, un "théatreux", un observateur, un critique... Et toutes ces facettes sont représentées dans ces Pierres qui montent (quelle belle image pour un titre!)
A chaque jour donc, son écrit, parfois juste quelques lignes, parfois plusieurs pages, et on avance ainsi dans l'année... Jour après jour, journalier, journaliste... Je pense (je suis sûr) que mon ami Philippe devrait adorer ça : croquis sur le vif de gens vus dans le métro, dans la rue, ou ailleurs, notes sur des écrivains ou des ouvrages pour la préparation des cours (Colette, Céline, etc.), notes de lecture(s) sur des écrivains que j'aime (Perec, Renard, Junger, Handke, beaucoup de ceux qui ont tenu un journal, ah j'oubliais, je pense qu'il est aussi traducteur), scènes de la vie professionnelle ou sociale, corrections (et variations sur les corrections), idées, il est beaucoup question de mots, d'écriture, de grammaire, de rythme et de structure, (de "prosodie"), sous forme de flashes (d'épiphanies ?) ou bien d'observations plus construites et structurées, très érudites (j'avoue que j'ai des fois zappé  dans des pleines pages sur Beckett, par exemple) mais aussi de gens, d'universitaires, d'amis, de collègues, de "rivaux", de gens connus ou inconnus (j'adore quand il a la dent dure et sans pitié contre Amélie Nothomb, ou Marc Lévy, ou...), mais aussi simplement d'instants, de fragments, de descriptions d'une photo ou d'une scène de film (ou d'une pièce de théâtre).
C'est très agréable à lire (j'avais écrit "vraiment" et je l'ai retiré,- cet homme est aussi un observateur impitoyable de l'écriture des autres (mais aussi de la sienne) et de l'écriture en général, notamment sur l'utilisation des adverbes en ment -) , et la forme "calendrier" rajoute encore du plaisir à l'exercice, en  l'ordonnant, et contrebalançant ainsi par cette stricte suite de dates (en ce moment précisément où je suis plus encore que d'habitude attentif au temps qui passe, à la succession des jours, à ce que représente un an, à tempus fugit, à trois mille six cent fois par heure la seconde chuchote souviens-toi* et autres considérations sexagésimales) l'aspect peut-être un peu brouillon, épars,"désinvolte" qu'un survol de ces pages pourrait accréditer. A tort.Le calendrier comme une rambarde en quelque sorte, un garde-fou.
Et ce bonheur de lecture donne envie de lire d'autres choses de lui.

* Baudelaire, cité par Mylène Farmer, hihihi

15 août 2014

affiches

En cherchant sur le ouaibe, voici la série d'affiches de Black coal que j'y ai trouvées :

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(qui ne jouent pas du tout du tout ni sur la même gamme chromatique ni sur les mêmes connotations
que l'affiche française)

14 août 2014

feux d'artifice en plein jour

BLACK COAL
de Diao Yinan

J'y suis allé deux fois de suite. Parce qu'à la première séance, le jeudi à 20h30, je me suis endormi comme une grosse buse (comme un gros hibou serait plus juste, non ?) après vingt minutes à peine, le genre de sommeil papillonnant qui vous fait fermer les yeux de quelques secondes à beaucoup plus longtemps, vous réveillant de temps en temps juste pour choper une image, un détail au vol, pour replonger ensuite sans rien pouvoir y faire. Très frustrant. car ce que j'ai pu en voir au début, (en clair) à la fin (idem) et au milieu (en tranchinettes, donc) m'a donné vraiment envie de voir le reste, de tout voir, de tout comprendre, tellement je trouvais ça bien.
Black coal (encore une histoire de titre : le titre "international" complet est Black coal, thin ice (Charbon noir, glace fine) alors que le titre chinois est -hasard- celui que j'avais choisi  pour ce post en sortant de la première projection, "Feux d'artifice en plein jour", vous comprendrez pourquoi à la fin du film) est un film étincelant. Comme les patins à glace dont il sera beaucoup question, il est dur, coupant, brillant. Tschak! Il progresse avec ce bruit caractéristique (les bruits, la bande-son, sont très fouillés, très présents dans le film, surtout dans le bôô cinéma où on nous AVAIT MIS LE SON A DOOONF!) et plaisant que produit le frottement du métal sur la glace, et prend de la vitesse, nous emporte, sinue, zigzague, dérape (encore un beau bruit), repart... on est fasciné.
Techniquement, c'est vraiment époustouflant, de bout en bout (je ne suis pas encore remis de cette sublime transition temporelle de 5 ans, juste en faisant sortir une voiture d'un tunnel), le réalisateur empoigne la lumière, les matières, les sons, et même les accessoires (combien de fois aura-t-il fallu retourner la scène pour que cette bouteille de bière envoyée valdinguer d'un coup de pied descende impeccablement les escaliers jusqu'en bas ?) pour nous empaqueter/enrubanner de la façon la plus bluffante cette histoire de cadavre découpé en morceaux et balancé soigneusement aux quatre coins de la province qui nous roule dans la farine dans le charbon dans la neige jusqu'au bout.
Tout ça dans une Chine qui a depuis longtemps abandonné les kimonos et les les dragons d'or, une Chine hivernale, engoncée dans le froid la grisaille et la crasse, une Chine avec des accès de violence furibarde aussi inattendus que terrassants (mais, depuis les récents Touch of sin ou People mountain, people sea on a un peu comme qui dirait l'habitude, oui, Alex, tu peux te cacher les yeux!), une Chine contemporaine où c'est dur surtout pour les pauvres (et il y en a beaucoup) , où il faut gratter un peu de tous les côtés, et se démerder pour tenter de s'en sortir, ou du moins de résister un chouïa, une Chine cinématographique, enfin, où la réalité la plus banale peut soudain devenir inquiétante (des traces de pas dans la neige, une nacelle de grande roue, un camion de charbon),  où des femmes mystérieusement belles vous font passer des billets vous priant d'arrêter de les suivre, où les flics mangent des pastèques en en foutant partout, où l'on dégomme les gens à coups de patins à glace, où on trouve des yeux (de gens) dans sa soupe censément "au boeuf", où un flic peut (re)devenir un ouvrier alcoolo, où on baise dans le froid d'une nuit d'hiver saumâtre, où une simple patinoire peut devenir aussi grandiose que La porte du Paradis...
Je ne sais pas pourquoi ce film me fascine autant.  Put-être parce que tout m'y plait. Les plans-séquences qui prennent leur temps, les quelques scènes de violence, l'économie des mots,  les personnages  plutôt opaques, mais, justement, attachants, dont on n'est jamais tout à fait sûr de comprendre ce qui..., pourquoi..., qu'est ce que... (comme disait Boby Lapointe "on dit que l'amour même sans amour c'est quand même l'amour..."), les lumières chiadées et le son encore plus, les accélérations soudaines du récit, et ses demi-tours au frein à main (sur la neige ça donne de sacrées belles glissades). Peut-être aussi parce qu'il est difficile à étiqueter : des flingues des flics un meurtre une enquête, mais ce n'est ni un polar ni un thriller. pas que. C'est... davantage. Un sacré beau personnage complexe d'ex-flic confronté à un autre sacré beau personnage de femme mystérieuse, et à un autre, encore plus mystérieux, de tueur/tué/mort/pas mort/ par amour et dans l'ombre.
Surtout un splendide objet filmique,jamais complaisant, oui,  un grand beau film incontestable, à ranger sur l'étagère (très haute) où j'ai déjà posé A touch of sin et People mountain, people sea.

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l'affiche qui a été choisie pour l'exploitation française et qui me semble un peu "menteuse", comme si elle voulait évoquer  un mélange de

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et de

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(alors que pas du tout du tout...)

13 août 2014

micro136

*

j'avais encore perdu ces saletés de ciseaux jaunes

*

pommes de terre
épuisées

*

il promène son chien, et, quand je les croise, lui précise "Non, à gauche..."

*

Il s'est mis à pleuvoir, je croise trois jeunes gens joyeux, 
bermuda, torse-nu, il fait encore chaud

*

"On va prendre une végétarienne pour toutes les deux."

*

"Pourquoi tu me regardes ?" (il crie)
Il a arrêté sa voiture en pleine rue, je suis juste derrière,
pour foncer sur le piéton qu'il n'avait pas laissé traverser
et qui, oui, a peut-être tourné la tête vers lui à cet instant.

*

Elle passe à la caisse avec quatorze boîtes de préparation pour entremets.

*

Le chauffeur du gros camion blanc a visiblement très chaud.

*

Deux dames d'un certain âge ont quitté la salle, au bout de 20 minutes de Xenia
avec les deux enfants qu'elles avaient amenés là.

*

en revenant, elle demande à son mari, de façon inquisitrice
"Qu'est ce que tu viens de mettre dans le chariot ?"

*

Il embrassait avec timidité, petite langue de chat

*

Pas eu le temps de photographier ce camion de l'équipement
qui affichait -facétie ?- TRAVLAUX

*

angle de prise de vue :
une vache sans tête solitaire au milieu du pré

*

 

12 août 2014

ne pas s'opposer au mal

WINTER SLEEP
de Nuri Bilge Ceylan

Avant-première, mardi soir, donc, de la grosse Palme d'Or de mon NBC chéri-chéri, à 20h pour cause de durée hors-norme (3h15 annoncées!), en conclusion donc de cette journée ciné éclectique (Gaudi et Clément auparavant). J'y allais sereinement (les trucs de Turcs,, j'adore...). Je ne sais pas si j'avais lu auparavant quelque chose dans ce sens (pourtant il me semblait avoir pris soin de ne lire aucune critique) ou peut-être alors était-ce très en amont, mais, assez rapidement (après la première partie par moi dite "de la vitre cassée") je n'ai pu m'empêcher de penser et re à Tchekhov (mais peut-être répète-je, était-ce juste une réminiscence de quelque chose de déjà lu, et soigneusement rangé dans un tiroir de la tête), surtout vu le dispositif adopté -longuement- par Nuri Bilge Ceylan : une pièce bien au chaud (présence d'un poêle, d'une cheminée...), une ambiance douillette (volèteraient les mots datcha, moujik, samovar...), par opposition à la caillante qu'on suppose dehors, et, là, des personnes qui parlent, qui essaient de se dire des choses pas forcément faciles à dire, ni à entendre pour l'autre. Le plus souvent deux, quelquefois trois : le patron et son "homme à tout faire" (je ne peux pas écrire sous-fifre, il y a un mot plus juste ah oui c'est intendant), le frère et la soeur, l'épouse et la belle-soeur, le mari et la femme, l'hôtelier et le client, le civil et l'imam, etc.
Il est question d'argent, souvent, de sentiments presqu'aussi souvent, et de conflits, qu'ils soient moraux, affectifs, ou financiers, à régler, de dilemmes, d'interrogations, dans une succession de chapitres à coutures plus ou moins apparentes (après "la vitre brisée", il y aurait "la visite de l'imam', puis "règlements de comptes", puis "la collecte de fonds", puis etc.).
Cette succession d'histoires dont aucune n'est complètement indépendante, cette "littératuritude", cette théâtralité (la moitié du film au moins se passe en intérieur(s), comme je l'ai dit plus haut, avec des gens qui parlent) sont revendiquées par le réalisateur au générique "d'après des nouvelles de Tchekhov". Ah, ouf! il me semblait bien, tout de même!
Qui dit Tchekhov dit, bien sûr, importance des sentiments, structure affective démantibulée, regrets, hésitations, frémissements, demi-aveux, incertitude (j'ai une structure affective assez tchekhovienne me semble-t-il). Des sentiments au coeur des personnages, et des personnages au coeur d'un paysage. Cette "intériorisation" se fait avec soin,  progressivement, d'un plan très large (extérieur jour) immensité enneigée, voiture orange, zigzags, à un plan très rapproché (intérieur nuit), visages, regards, trois-quart face, respirations, grain de peau, et mots, bien sur. Formules qui font mouche."petites phrases", jolie musique aussi. Des mots qui font écho, qui se répercutent. Du geste-dehors vers la parole-dedans.
Un vieux mari riche, sa jeune et jolie femme désoeuvrée, une belle-soeur seule après avoir quitté son mari, un jeune et vigoureux instituteur, un vieil ami dévoué, un imam cauteleux, un enfant mutique, un motard épris de liberté, un intendant dévoué... Les associations possibles sont multiples, et celles choisies par le réalisateur ne sont pas toujours  celles qu'on aurait pu penser (quoique).
Quand le film se termine, on est déçu : ces trois heures quinze, finalement..., on aurait voulu que ça dure encore plus longtemps (et pourtant je me souviens, au milieu du film, lorsqu'une succession de "règlements de comptes en chambre" vient un peu, semble-t-il, ralentir -alourdir- le propos et faire clignoter mes petits yeux (il manquerait  quelques respirations bienvenues, quelques fenêtres entrouvertes dans la chambre du récit pour y amener un peu d'air) m'être dit - à ce moment- que je n'étais pas sûr d'avoir forcément envie de le revoir, ce film.
Alors que, bizarrement, une heure et demie plus tard il n'était  plus question de ça, parce que NBC avait justement (précisément), bonheur, su rebondir, sortir de l'intériorité du dialogue, et s'en aller marcher un peu dans la neige pour se rafraîchir les idées, rêver d'ailleurs devant un motard ou un cheval à peine apprivoisé, s'en jeter quelques-uns derrière la cravate, délirer entre potes, et même, si si, vomir un peu... parce que, bon, les déchirements feutrés bergmano-antonioniens ça va un moment hihi...)
Et on repart la tête pleine de cette lumière, de cette blancheur, de ce froid, de ces silences, mais aussi, finalement, de cette émotion.
Tout bénef : on a eu pour le même prix (modique, achetez des abonnements au Plazza Victor Hugo!) un défilés de Turcs pur jus (huhu), du théâtre de chambre, des nouvelles de Tchekhov, des affrontements et des réconciliations, un manuel de dressage, une attaque -plaisante- contre la religion et ses faux-semblants, plein de choses sur lesquels réfléchir à propos du couple, de la famille, de l'argent, de l'amour, avec, en plus, la magnificence des paysages anatoliens sous la neige, et celle des variations pileuses faciales des autochtones...
Le seul petit truc qui me chiffonne, c'est pourquoi avoir traduit le titre original en turc (Kış Uykusu) n'a-t-il pas été traduit tel que en français (Sommeil d'hiver) mais a gardé le titre international ? (Winter sleep, ce qui fait quand même con pour un film turc, non ?) pour économiser les affiches ? pour faire croire à tout-un-quidam que c'était ricain  je ne sais quel film de super-héros ? Mauvais calcul, inutile, en tout cas, le tout-un-quidam en question ayant déjà tourné les talons à la vu de la mention "Palme d'or", et, en plus, le 7 août (ça aussi c'est du grand marketing!), vous croyez vraiment qu'il aurait le coeur à ça ???

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(vu les différentes affiches, ils ont dû penser qu'au mois d'août on serait en short et en espadrilles, rouges et suants, écrasés de chaleur, et que toute cette froidure enneigée (neigeure enfroidée ?) ne pourrait que nous faire méga-envie...)

11 août 2014

cruciformes

GAUDI
ou LE MYSTERE DE LA SAGRADA FAMILIA
de Stefan Haupt

Les hasards de la programmation et ceux de mon emploi du temps ont fait que, entre le restau à midi avec Dominique et l'avant-première NuriBilgeCeylanesque de 20h, il fallait meubler. (cinématographiquement, je veux dire.) Et comme la personne qui programme les heures des séances au Victor-Hugo semble atteinte d'une curieuse maladie (les horaires sont fait de telle sorte que vous ne puissiez pas voir, en général, les deux films que vous aviez prévus), j'avais le choix, à 13h30 entre revoir Maestro ou Boyhood, ou bien juste voir ce doc-là qui ne m'enthousiasmait pas outre mesure. J'ai pourtant choisi la raison, et ai donc pris mon billet pour ce Gaudi-là (le titre español, lui a préféré Sagrada).
Séance privée, puisque j'étais tout seul dans la grande salle. Ca commence plutôt bien, on voit des travailleurs au travail (j'aime les mecs avec des casques de chantier, vous devez commencer par le savoir, depuis le temps que je vous en rebat les oreilles), sur ce chantier commencé depuis plus d'un siècle et de la date de fin duquel  on n'est toujours pas sûr. On nous montre plein de choses,  on nous en apprend aussi (à part le nom de Gaudi, je n'en savais pas grand-chose), mais assez vite les choses se gâtent un peu : d'abord à cause de la voix-off (j'ai passé tout le film à essayer en vain de l'identifier, le générique m'a appris que c'était celle de Jean-Luc Bideau) qui vous débite un texte très écrit, mi-didactique, mi-pontifiant, et qui devient assez vite un peu agaçante (on se prend à rêver de ce qu'auraient pu faire un Philibert ou un Wiseman), mais on la regrette presque lorsque se mettent à défiler devant la caméra les interviewés défilant : chef de chantier enthousiaste, sculpteur inspiré, prof de théologie, concepteur des vitraux, spécialistes variés, ingénieurs et informaticiens divers, nous représentant toutes les nuances de la palette des témoins : depuis les scientifiques (ou officels, ou financiers) austères et barbants aux artistes, créateurs cogiteurs et autres doux illuminés (pour parler de vitraux, ça tombe bien, hihihi!), dont l'empilement des paroles successives produit hélas une mise à distance de plus en plus somnolative. Alors que les images sont magnifiques. (J'en ai même repris mes vieilles habitudes et failli m'endormir plusieurs fois).
On sort de là sans doute un peu moins bête (encore faut-il avoir été capable de digérer la masse des informations qu'on vient d'ingurgiter) et un peu vacillant du vertige que provoquent ces clochers à la hauteur démesurée autant que la folle entreprise de cet homme et de ce monument proprement hors-normes.  Émerveillé, abasourdi, sans doute, et un peu curieux à propos de tout ça, mais aussi un peu las.

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JEUX INTERDITS
de René Clément

Je ne l'avais jamais vu, si si promis juré! J'en connaissais juste la musique (mais bon je n'ai jamais joué de guitare) et la participation de Brigitte Fossey, qui est incroyablement mignonne il faut bien le reconnaître... Mais je ne savais pas vraiment de quoi ça parlait. Le voilà qui ressort en copie neuve restaurée, allons donc! (Je ne le savais pas, mais j'allais continuer sur ma lancée de "croix" commencée avec le précédent Gaudi).
Le début est impressionnant, débâcle, exode des civils, bousculades, panique, bombardements, où l'on fait connaissance, sur un pont,  de la fillette, de ses parents et de son chien, qu'elle va perdre assez vite, pour être recueillie dans une famille de paysans où elle va sympathiser avec le plus jeune fils de la famille.
C'est touchant, c'est vraiment bien fait, une narration en équilibre entre la chronique paysanne, joviale, "folklorique", ses accents comiques, terriens, presque caricaturaux par instants, et ce qui se joue entre les deux enfants, la justesse, la simplicité, la tendresse, l'émotion devant ces "jeux interdits" du titre qui concernent principalement le vol de quatorze croix dans un petit cimetière de campagne, et l'utilisation des fameuses croix. Les deux gamins sont comme saisis dans une autre gamme, dans un autre esprit, avec un pinceau beaucoup plus fin,  tant ce qui se passe entre eux relève à la fois du naturalisme le plus simple et du lyrisme le plus délicat  (et les deux interprètes, Georges Poujouly et Brigitte Fossey, y sont pour beaucoup...)
La musique a hélas un peu souffert d'avoir été crincrinée pendant tant d'années, mais elle est juste assez parcimonieuse pour que ça ne devienne pas agaçant. Très beau noir et blanc. Des images qui restent, les scènes d'ouverture, le cheval fou avec sa carriole, le regard de Brigitte Fossey, le cimetière improvisé dans le moulin...
La fin est très belle (à partir de l'arrivée des gendarmes) intelligente aussi, et René Clément se paie le luxe, pas si courant à cette époque, d'une absence de happy-end, ou, du moins, d'une fin ouverte. (Qui semble d'ailleurs arriver très brutalement). Et vous (me) laisse coi sur votre fauteuil. Fin que ça s'écrit soudain sur l'écran, et hop rallumez les lumières, et circulez!

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10 août 2014

dany aime les sucettes

(On en remet une couche sur
XENIA,
revu dans le bôô cinéma..)

Peut-être juste pour le plaisir d'écrire le jeu de mots du titre ?
Non, juste pour dire encore deux ou trois choses...
Que, paradoxalement, par rapport à la première vision il m'a semblé à la fois encore un peu plus mal fichu, et encore beaucoup plus attachant (vous verriez la tête que font P*sitif ou Les Cahiaîs, petites mines et bouches pincées...). Queer, complaisant, foutraque, follasse, maladroit, sucré, nunuche, lascif, oui, oui, tout ça mais surtout, surtout attachant, touchant, troublant... (oui oui je reconnais, ca n'est pas véritablement à cause de l'intrigue, un peu lâche et molle du genou, ni à la mise en scène, un peu trop indécise, c'est plutôt dû, comment dirais-je, aux deux interprètes principaux (trois, quand même, avec le lapinou) qui sont, chacun dans leur genre, à tomber, mais, encore plus, à la réussite (à l'évidence, à la justesse) du duo qu'ils composent (comme disait je ne sais plus qui, "où le tout serait supérieur à la somme des parties").
Que, si le film n'est pas parfait, eux deux, en tout cas, le sont (sans qu'on ait, justement, l'impression qu'ils ont eu un effort à faire pour ça, tellement les personnages qu'ils composent semblent leur ressembler vraiment (peut-être que, dans la réalité, Dany est un peu moins blonde, et Ody un peu moins hétéro -on peut rêver hihi-.
Que j'avais, lors de la première vision "zappé" une autre chorégraphie (la première, en fait, avec le patronne - la patron ?- de la boîte), ce qui prouve que des fois je m'endors sans même m'en rendre compte...
Que la choré entre les frèrots bourrés, sur Rumore (de Raffaella Carra, j'ai vérifié au générique) est vraiment un grand grand moment
Que si Ody est incontestablement le plus mâle des deux, la valeur euh... n'attend pas le nombre des années, et que dans la scène AQV il apparaît clairement, même si c'est assez furtif, que le jeune Dany est... mieux équipé que son grand frère pour affronter la vie dirons-nous
Que c'est bien de partir, finalement, comme ça, sans savoir si c'était vraiment leur père ou pas ("On s'en fout", dit Ody, ce qui résume assez bien la situation à la fin)

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9 août 2014

pare-chocs

PALERME
d'Emma Dante

Le lendemain, même cinéma, même heure, mais on change de lieu, et nous voilà en Italie (le titre original donne le nom de la rue, tandis que le titre français a préféré celui de la ville). On suit d'abord deux groupes de personnes distinctes : d'un côté deux femmes qui se chamaillent dans une voiture (on apprendra bientôt qu'elles vont à un mariage et qu'elles sont "amies") et de l'autre une vieille femme qui va d'abord au cimetière, fleurir une tombe, puis à la plage pour récupérer -on l'apprendra rapidement- son mari, sa belle fille, les gamins, etc. Qui vont tous s'entasser dans une voiture pour rentrer à la maison. Sauf que. Alors qu'ils sont presque arrivés, ils empruntent une rue assez étroite, et au même moment (magie du cinéma) emprunte en sens inverse la même rue la voiture contenant les deux copines chamailleuses vues précédemment. Aïe! Les deux voitures pilent, face à face, on sort la tête par la portière, exhortations à l'italienne, on suggère de façon plus ou moins fleurie à la voiture d'en face de faire machine arrière, les conductrices s'affrontent du regard à travers leurs pare-brise respectifs, tandis que les différents passagers s'essaient à la médiation, chacun à sa façon, mais rien n'y fait. Assez vite, elles coupent toutes les deux le contact, et c'est un genre de guerre des nerfs (de lutte à mort) qui s'engage entre les deux : laquelle sera la plus forte, la plus têtue ?
Et c'est sur cet argument a priori mince que va se construire tout le reste du film. Sur ce blocage, ce choc frontal, ce duel. On est donc comme elles, immobilisés devant notre écran et dans cette rue où vont défiler toute une série de personnages, depuis la famille proche (qui vit dans la maison juste au-dessus ou presque), en passant par les voisin(e)s venu(e) prêter main-forte, ou même les simples -et accidentels- passants.
Le film va finir la journée, passer la nuit, mais la vie continue, et il faut bien manger (c'est réglé assez vite), faire pipi (ça aussi, c'est arrangé, dans une scène très "Il était une fois dans l'ouest"), dormir ("rêver peut-être dirait Shakespeare) tenir jusqu'au lendemain matin, pour le dernier acte, et se conclure par une scène absolument magnifique qui vaut à elle seule le déplacement, -comme si tout-un-chacun, après ces quatre-vingt-dix minutes ou presque d'immobilisation forcée (doublement, dans le cas du spectateur) avait soudain furieusement éprouvé le besoin de se dégourdir les jambes.-
Le film est l'adaptation du roman de la réalisatrice, et elle joue également dedans (c'est elle la conductrice de la deuxième voiture) c'est dire si visiblement le sujet lui tenait à coeur. Elle s'en sort, comme on dit "avec tous les honneurs", même si, de par son sujet même et le traitement qu'elle en fait, parfois la narration souffre de quelques trous d'air et/ou de quelques digressions  pas tout à fait indispensables (les paris, par exemple) mais par bonheur aussi nous gratifie de quelques scène délicieuses, qui ont toutes d'ailleurs à voir avec le sommeil (le jeune homme qui fait la sieste tout nu sur son lit, la vieille dame dans la chambre, les deux demoiselles dans la voiture... )
Buona notte... Sogni d'oro...

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8 août 2014

cafards

LEÇONS D'HARMONIE
d'Emir Baigazin

Un film kazakh, c'est toujours la promesse d'une grosse rigolade (oui je plaisante hon hon). Celui-ci était passé au FIC*, mais je n'avais pu l'y voir, et j'ai donc profité de cette unique séance hebdomadaire à l'Eldo pour y amener Catherine et Dominique, sans absolument rien en savoir, à part que Jacky avait trouvé ça magnifique et souhaitait que nous le reprogrammassions.
Magnifique, oui, ça l'est, belles images, compositions impeccables, lumière peaufinée, oui, techniquement c'est une vraie merveille  beauté et rigueur. Mais c'est un film tout aussi dur qu'il est beau. Autant le fond de l'histoire est  âpre, dérangeant, autant le travail de mise en scène est sidérant (par un jeune réalisateur de tout juste 30 ans), et tout spécialement le soin apporté aux cadrages (somptueux, de bout en bout).
Ca commence bucolique comme un documentaire sur la vie rurale kazakh, et ça finit avec une belle scène onirique (comme on pouvait en trouver dans le très beau L'autre rive (en Géorgie, contrée tout aussi bucolique et riante, je plaisante encore hon hon) avec, entre les deux, pas mal de coups, de violence, de menaces, de vengeance...
Aslan vit avec sa grand-mère, il commence le film en égorgeant, épluchant et découpant un mouton (le documentaire que j'évoquais ), puis il va à l'école pour passer la visite médicale (il est question d'érection, à cause de la jolie infirmière, de coup de règle en fer pour y remédier, et d'un verre d'eau comme solution ultime, verre d'eau qui va occasionner une plaisanterie dégueulasse et bizuthatoire  de la part de Bolat, petit caïd du collège, contre lui, d'Aslan le taciturne, qui va, suite à cet incident, être ostracisé par ledit Bolat, toute sa bande, et le reste des élèves qu'il tient sous sa coupe.
On reste dans le documentaire, par la description des cours, mais aussi de ce racket pyramidal mis en place pour tous (les "moyens" rackettent les "petits", mais sont à leur tour dépouillés par les "grands", qui doivent eux rendre compte à des "plus grands" qui sont soumis à des "encore plus grands"... et ainsi de suite (représentation assez juste de la chaîne alimentaire "normale", mais rapportée aux humains cette fois). Car le mécanisme mis en place, celui de la violence et des réactions qu'elle provoque, ou risque de, va ensuite, comme dans une boite à musique qu'on remonte, se dérouler placidement,  implacablement. Plutôt comme une bombinette à retardement dont on assiste à la fabrication, et dont on sait qu'elle va forcément finir par exploser. Tic tic tic. Et avec les moyens du bord (car Aslan est bricoleur, un vrai petit Mc Gyverkazakh), ce qui ajoute un petit parfum rustique et do-it-yourself à ce qui aurait pu n'être qu'une banale histoire d'humiliation et de vengeance (ah, la mignonnette petite chaise électrique pour cafards...).
Il y a quelque chose de Bresson, peut-être, dans cette "stylisation", cette façon de simplifier, d'"économiser" (cf l'histoire des baskets), dans les ellipses culottées du récit (ce n'est pas le meurtre qui est intéressant, ce sont ses conséquences) et aussi dans le constat plutôt désespéré sur la nature humaine en général et kazakh en particulier. Et le sentiment de malaise est encore accentué par la dernière partie du film, nous narrant par le menu les méthodes de la police kazakh lors des interrogatoires, avec autant d'attention et d'objectivité que lors de la scène d'ouverture, avec l'abattage du mouton).
Un film, brutal, cassant, qui coupe la respiration (on a bien besoin d'au moins tout le long -et silencieux- générique de fin pour reprendre ses esprits, et c'est à ce moment, en sortant, que j'ai senti les larmes monter.)

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4 août 2014

sea of love

Wouaaaaaaaah!
(Je n'ai pas pu écrire dessus tout de suite, tellement ça m'a touché...)
Dans la liste des bonheurs de l'été, après les Eurocks, les cerises et les coquelicots, le chant des grillons, la piscine des voisins, la vacance, il faudra désormais rajouter les Nuits de Fourvière, et, plus précisément, celle du 28 juillet, où se produisaient Vincent James Mc Morrow et The National.
Ce concert (The National), je peux dire que je l'attendais, avec impatience, que je l'espérais, avec ferveur. J'avais réservé les places tout de suite (c'était le cadeau d'anniv' de Manue) et depuis je piaffais, au long de ce mois de juillet pourtant riches en bonheurs (cf un post qui suivra...) Même si les prévisions météo s'avéraient pessimistes, on est partis, vaillamment, Manue au volant de son tank, direction Lyon, moi assis à côté, avec mon nouveau copain (que j'ai apprivoisé pendant le voyage) : Tomtom !

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(Tomtom Chérichéri)

(heureusement qu'il était là pour l'arrivée à Lyon, celui-là, sinon je pense qu'on serait toujours en train de tourner pour essayer de trouver l'hôtel!)
On s'est donc installés (à l'hôtel, puisqu'on y est arrivé merveilleusement vite), on a débranché le Tomtom, on a rangé la voiture au parking, et on est partis à pied direction Fourvière. Grâce à Manue, on a découvert le funiculaire, gratuit pour les ceusses qui avaient un billet de concert (nous, donc), et on est arrivé très en avance devant le site, sans avoir pu boire le café ou la bière en terrasse qu'on escomptait.

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(dans le téléphérique funiculaire)

Et là-haut : rien!
"Je te l'avais bien dit qu'on est monté trop tôt" me répétait Manue, et elle avait raison...) On a quand même marché quelques kilomètres pour acheter 3 malheureuses bananes (qu'on n'a d'ailleurs finalement même pas mangées) et une tablette de chocolat dans un magazin de proximité -un "dépanneur"- plutôt bien achalandé d'ailleurs, et on a donc commencé à attendre -on était hyper bien placé(s) puisqu'il était hyper-tôt-.
A 19h30, ils ont ouvert les portes du site, fouillé les sacs, scanné les billets, et on a pu rentrer. Et il a enfin pu commencer à pleuvoir. Oui, oui, super timing : jusqu'au début de le première partie (21h, donc), il a plu : petite pluie, grosse pluie, gouttelettes, averse, rabasse, rigoles, on a eu droit à tout, et donc on a été assez vite bien bien trempés : Manue avait sa cape jaune, moi un k-way (ou genre de), et, comme j'étais en bermuda, j'abritais mes jambes sous sa cape, mais bientôt, inexorablement, tout ce qui dépassait a été mouillé : le bermuda, les baskets, les chaussettes, le bas de la chemise, le bas du t-shirt... Mais bon, on s'en fichait, on allait voir The National, comme je le répétais à Manue, "Rien ne pouvait m'atteindre..." mais quand même!

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Manue mouillée

Il a plu donc sans discontinuer jusqu'au début de la première partie : Vincent James mc Morrow, joli, mais frustrant. des morceaux calmes dont on sent qu'ils sont contenus, presque bridés, qui s'interrompent hélas toujours trop tôt, quand on sent que quelque chose pourrait démarrer. Et puis voilà que le monsieur en question nous dit qu'il nous fait sa dernière chanson, parce qu'après, "The National will play, and change your life..."

A 21h50, les roadies démontent VJM et installent le matos pour The National... je suis déjà sur un petit nuage. Comme dit Manue, quand ça commence " On est comme des pachas..." Bien installés, pas trop loin, on voit bien,  il ne pleut pas, tout est bien et on entend l'intro de Riders on the storm, des Doors, et les voilà (The National, bien sûr, pas les Doors!) qui s'avancent et s'installent, et le show qui démarre. Les deux paires de frangins, et Matt Berninger, un grand verre de bière à la main... Deux chansons du dernier album, d'abord, avec cette voix du chanteur qui me bouleverse toujours autant, soutenue par les guitares, la batterie, et même les cuivres, (qui ne figurent pas sur l'album). Des chansons transfigurées dans leurs version live, des reprises des albums précédents (Ada, Bloodbuzz Ohio) dont chaque démarrage me fait soupirer d'aise. j'attendais Sea of Love, la voilà en cinquième position, dans un version ultra speedée... Ils ont même poussé la délicatesse pour jouer, en onzième position, un morceau "qu'ils n'avaient pas joué sur scène depuis 2007" (dixit en français le guitariste jumeau) et... commence alors Guest Room, qui est ma chanson préfére de l'album Boxer, et pour un peu, j'en ferais dans ma culotte de joie.
Et je ne pense plus que j'ai les pieds trempés, chaussettes, baskets and co, que j'ai le cul mouillé, que j'ai envie de pisser, que je n'ai plus de bière, que je suis en train d'écraser les bananes dans mon sac que je serre sur mon ventre, que la pierre sur laquelle on est assise n'est pas très confortable et que j'ai mal au cul, et que, et que... Non non, je regarde le ciel au-dessus et il est clair (il ne tombera plus une seule goutte d'ailleurs), et je suis trop bien dans cette musique que je connais pourtant plutôt pas mal d'habitude mais qui là à chaque fois me surprend et me transporte, par la voix de Matt B. qui passe du croonement au gueulement avec la même intensité (c'est incroyable, il ne tient pas en place, il n'arrête pas d'arpenter fiévreusement la scène, de manipuler son pied de micro, de jeter dans le public les verres de bière qu'il a vidés, de jeter par terre sans ménagement la(les) bouteille(s) de blanc qu'il écluse ensuite directement au goulot (ouahhh... il ne suce pas de la glace, le gars...), par les montées en puissances absolument magnifiques,  par les belles grosses guitares, par la batterie et sa frappe hyper affûtée, bref par la splendeur de ce concert qui, oui, était certainement le concert que j'aurai le plus attendu de toute cette année (et même les années précédentes) mais qui justifiait  aaaaaamplement à ce moment-là la ferveur et l'intensité de cette attente.
Et voilà Abel, et voilà England, et pour finir avant le rappel, voilà un Fake empire de toute beauté....(Ooooooh non, pas déjà...)
Non, les revoilà. Au rappel, quatre titres dont Mister November où Matt Berninger descend soudain de scène et traverse le parterre, puis monte dans les gradins, qu'il traverse ensuite dans toute leur largeur (il est passé à même pas un mètre au-dessus de nous, et il avait l'air sacrément bien, béat et extasié, comme porté en avant par toutes ces mains qui le touchaient, le pressaient, le faisaient avancer -avec quand même deux gorilles qui supervisaient son avance-) . Puis il est redescendu, et nous aussi, sans doute, un peu avec lui, avant de clôturer définitivement le show en duo a capella avec le public, sur Vanderlyle Crybaby Geeks, une chanson de High Violet que je ne connaissais hélas pas suffisamment bien pour pouvoir la chanter avec... (Voilà, c'est bien fait pour moi, c'est pour ça qu'il faut écouter les albums soigneusement, sans rien omettre, encore et encore).
Presque ces deux heures de concert, et j'ai entendu presque tout ce que j'avais envie d'entendre, et j'avais en repartant un sourire comme le Chat du Cheshire, qui a dû rester encore suspendu, dans l'air, bien après que j'aie eu quitté ma place... Mais je crois que je n'étais pas le seul!
Avec Manue, on a décidé qu'on reviendrait l'année prochaine, et, si possible, pour deux concerts!

the-national-photo-frederic-chambert
(Photo Frédéric Chambert)

Je vous mets une vraie belle photo de pro
parce que moi je n'avais que mon vieux téléphone de merde
et ça donnait ça :

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... c'est pas vraiment le même concert on dirait, hein ?

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