Wouaaaaaaaah!
(Je n'ai pas pu écrire dessus tout de suite, tellement ça m'a touché...)
Dans la liste des bonheurs de l'été, après les Eurocks, les cerises et les coquelicots, le chant des grillons, la piscine des voisins, la vacance, il faudra désormais rajouter les Nuits de Fourvière, et, plus précisément, celle du 28 juillet, où se produisaient Vincent James Mc Morrow et The National.
Ce concert (The National), je peux dire que je l'attendais, avec impatience, que je l'espérais, avec ferveur. J'avais réservé les places tout de suite (c'était le cadeau d'anniv' de Manue) et depuis je piaffais, au long de ce mois de juillet pourtant riches en bonheurs (cf un post qui suivra...) Même si les prévisions météo s'avéraient pessimistes, on est partis, vaillamment, Manue au volant de son tank, direction Lyon, moi assis à côté, avec mon nouveau copain (que j'ai apprivoisé pendant le voyage) : Tomtom !
(Tomtom Chérichéri)
(heureusement qu'il était là pour l'arrivée à Lyon, celui-là, sinon je pense qu'on serait toujours en train de tourner pour essayer de trouver l'hôtel!)
On s'est donc installés (à l'hôtel, puisqu'on y est arrivé merveilleusement vite), on a débranché le Tomtom, on a rangé la voiture au parking, et on est partis à pied direction Fourvière. Grâce à Manue, on a découvert le funiculaire, gratuit pour les ceusses qui avaient un billet de concert (nous, donc), et on est arrivé très en avance devant le site, sans avoir pu boire le café ou la bière en terrasse qu'on escomptait.
(dans le téléphérique funiculaire)
Et là-haut : rien!
"Je te l'avais bien dit qu'on est monté trop tôt" me répétait Manue, et elle avait raison...) On a quand même marché quelques kilomètres pour acheter 3 malheureuses bananes (qu'on n'a d'ailleurs finalement même pas mangées) et une tablette de chocolat dans un magazin de proximité -un "dépanneur"- plutôt bien achalandé d'ailleurs, et on a donc commencé à attendre -on était hyper bien placé(s) puisqu'il était hyper-tôt-.
A 19h30, ils ont ouvert les portes du site, fouillé les sacs, scanné les billets, et on a pu rentrer. Et il a enfin pu commencer à pleuvoir. Oui, oui, super timing : jusqu'au début de le première partie (21h, donc), il a plu : petite pluie, grosse pluie, gouttelettes, averse, rabasse, rigoles, on a eu droit à tout, et donc on a été assez vite bien bien trempés : Manue avait sa cape jaune, moi un k-way (ou genre de), et, comme j'étais en bermuda, j'abritais mes jambes sous sa cape, mais bientôt, inexorablement, tout ce qui dépassait a été mouillé : le bermuda, les baskets, les chaussettes, le bas de la chemise, le bas du t-shirt... Mais bon, on s'en fichait, on allait voir The National, comme je le répétais à Manue, "Rien ne pouvait m'atteindre..." mais quand même!
Manue mouillée
Il a plu donc sans discontinuer jusqu'au début de la première partie : Vincent James mc Morrow, joli, mais frustrant. des morceaux calmes dont on sent qu'ils sont contenus, presque bridés, qui s'interrompent hélas toujours trop tôt, quand on sent que quelque chose pourrait démarrer. Et puis voilà que le monsieur en question nous dit qu'il nous fait sa dernière chanson, parce qu'après, "The National will play, and change your life..."
A 21h50, les roadies démontent VJM et installent le matos pour The National... je suis déjà sur un petit nuage. Comme dit Manue, quand ça commence " On est comme des pachas..." Bien installés, pas trop loin, on voit bien, il ne pleut pas, tout est bien et on entend l'intro de Riders on the storm, des Doors, et les voilà (The National, bien sûr, pas les Doors!) qui s'avancent et s'installent, et le show qui démarre. Les deux paires de frangins, et Matt Berninger, un grand verre de bière à la main... Deux chansons du dernier album, d'abord, avec cette voix du chanteur qui me bouleverse toujours autant, soutenue par les guitares, la batterie, et même les cuivres, (qui ne figurent pas sur l'album). Des chansons transfigurées dans leurs version live, des reprises des albums précédents (Ada, Bloodbuzz Ohio) dont chaque démarrage me fait soupirer d'aise. j'attendais Sea of Love, la voilà en cinquième position, dans un version ultra speedée... Ils ont même poussé la délicatesse pour jouer, en onzième position, un morceau "qu'ils n'avaient pas joué sur scène depuis 2007" (dixit en français le guitariste jumeau) et... commence alors Guest Room, qui est ma chanson préfére de l'album Boxer, et pour un peu, j'en ferais dans ma culotte de joie.
Et je ne pense plus que j'ai les pieds trempés, chaussettes, baskets and co, que j'ai le cul mouillé, que j'ai envie de pisser, que je n'ai plus de bière, que je suis en train d'écraser les bananes dans mon sac que je serre sur mon ventre, que la pierre sur laquelle on est assise n'est pas très confortable et que j'ai mal au cul, et que, et que... Non non, je regarde le ciel au-dessus et il est clair (il ne tombera plus une seule goutte d'ailleurs), et je suis trop bien dans cette musique que je connais pourtant plutôt pas mal d'habitude mais qui là à chaque fois me surprend et me transporte, par la voix de Matt B. qui passe du croonement au gueulement avec la même intensité (c'est incroyable, il ne tient pas en place, il n'arrête pas d'arpenter fiévreusement la scène, de manipuler son pied de micro, de jeter dans le public les verres de bière qu'il a vidés, de jeter par terre sans ménagement la(les) bouteille(s) de blanc qu'il écluse ensuite directement au goulot (ouahhh... il ne suce pas de la glace, le gars...), par les montées en puissances absolument magnifiques, par les belles grosses guitares, par la batterie et sa frappe hyper affûtée, bref par la splendeur de ce concert qui, oui, était certainement le concert que j'aurai le plus attendu de toute cette année (et même les années précédentes) mais qui justifiait aaaaaamplement à ce moment-là la ferveur et l'intensité de cette attente.
Et voilà Abel, et voilà England, et pour finir avant le rappel, voilà un Fake empire de toute beauté....(Ooooooh non, pas déjà...)
Non, les revoilà. Au rappel, quatre titres dont Mister November où Matt Berninger descend soudain de scène et traverse le parterre, puis monte dans les gradins, qu'il traverse ensuite dans toute leur largeur (il est passé à même pas un mètre au-dessus de nous, et il avait l'air sacrément bien, béat et extasié, comme porté en avant par toutes ces mains qui le touchaient, le pressaient, le faisaient avancer -avec quand même deux gorilles qui supervisaient son avance-) . Puis il est redescendu, et nous aussi, sans doute, un peu avec lui, avant de clôturer définitivement le show en duo a capella avec le public, sur Vanderlyle Crybaby Geeks, une chanson de High Violet que je ne connaissais hélas pas suffisamment bien pour pouvoir la chanter avec... (Voilà, c'est bien fait pour moi, c'est pour ça qu'il faut écouter les albums soigneusement, sans rien omettre, encore et encore).
Presque ces deux heures de concert, et j'ai entendu presque tout ce que j'avais envie d'entendre, et j'avais en repartant un sourire comme le Chat du Cheshire, qui a dû rester encore suspendu, dans l'air, bien après que j'aie eu quitté ma place... Mais je crois que je n'étais pas le seul!
Avec Manue, on a décidé qu'on reviendrait l'année prochaine, et, si possible, pour deux concerts!
(Photo Frédéric Chambert)
Je vous mets une vraie belle photo de pro
parce que moi je n'avais que mon vieux téléphone de merde
et ça donnait ça :
... c'est pas vraiment le même concert on dirait, hein ?