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lieux communs (et autres fadaises)

17 septembre 2021

6,5

LA LOI DE TÉHÉRAN
de Saheed Roustayi

Je l'avais vu, tranquillou,  devant mon ordinateur, au Festival du Polar de Reims (finalement, ça sera bien la seule chose que je regretterai, à propos du confinement : la possibilité offerte d'assister à quasiment tous les Festivals de films - les français, tout du moins-), festival  où il avait d'ailleurs été doublement primé : Grand Prix et Prix de la Critique.
J'étais content (et j'avais très envie) de le revoir "en vrai", sur grand écran, dans le bôô cinéma, d'autant plus que Catherine m'y accompagnait... Je m'en rappelais plutôt bien (c'est drôle la façon dont certains détails d'une scène, parfois plutôt anodins, peuvent pourtant vous rester très précisément en mémoire -cf la scène "des tuyaux en ciment" ou celle "des classeurs", ou encore celle "du téléphone qui pue") mais, sans doute l'effet "grand écran", j'ai trouvé ça encore plus fort que la première fois que je l'avais vu.
La première fois, je m'étais un peu méfié, tant l'expression "polar iranien" me semblait surprenante, d'ailleurs la scène d'ouverture ne m'avait pas tout à fait convaincu, que j'avais à l'époque qualifiée "d'un niveau d'un téléfilm", alors que, là, sur le bôo grand écran, elle passe très bien, aussi bien que, par exemple, celle de Bac Nord vue la veille... (auquel, finalement, ce film-ci ressemble, par plus d'un aspect : les flics, les poils, la came, le gros bonnet de la drogue, les procédures d'investigation à la limite de la légalité, la prison -il y est à chaque fois question d'un flic auquel on passe les menottes à cause de la façon dont il a mené une "enquête" pour coincer un dealer-).
Des scènes d'action, il y en a dans la loi de Téhéran, mais le plus intéressant -et de loin- est bien ce qui se passe à l'intérieur de ce commissariat, au cours d'un huis-clos de plus en plus asphyxiant, et des affrontements et des duels qui s'y jouent, au cours de cette nuit, entre le flic et le trafiquant d'abord (chacun des deux acteurs met toute son énergie à composer un personnage complexe, aussi attachant à certains moment qu'exaspérant à d'autres) puis le flic et son collègue -postulant à la fonction de prochain commissaire-, le flic et le juge, le trafiquant et le juge, chacun des duels mis en place étant à chaque fois modulé par la présence (ou l'intervention) d'une tierce personne. C'est fascinant de constater que, même en Iran (surtout en Iran ?) il n'est jamais facile de rester "toujours" du bon côté de la ligne blanche, que la ligne du droit et de la loi (du respect de la loi) est tellement fine qu'il est très (trop ?) facile de basculer d'un côté ou de l'autre.

Le flic est interprété par Payman Maadi, découvert dans les  premiers films d'Asghar Farhadi (A propos d'Ely / Une Séparation) et le dealer par Navid Mohammadzadeh (qu'on avait croisé dans le très beau Nahid, en 2016), qui sont tous les deux dignes des mêmes compliments.
Le film va jusqu'au bout de son propos (toute la dernière partie est glaçante), et j'ai bien sûr versé ma petite larme, même si je savais depuis le début comment tout celà allait se terminer...
Et que, paradoxalement, même après toutes ces scènes d'enfermement et de cellules surpeuplées, la dernière scène, pourtant tournée en extérieur et de haut, est quasiment la plus oppressante (la plus inquiétante en tout ça).

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15 septembre 2021

la guerre d'un seul homme

ONODA
d'Arthur Harari

Quand il passait à Besac j'avais tenté de m'y faire accompagner par Emma, à la faveur d'un ticket *range, en vain, puis par Dominique, tout aussi en vain, quand on l'a programmé dans le bôô vinéma, j'ai fait les yeux doux à Catherine, avec le même prétexte, mais que nenni... (Sans doute n'est-ce pas un "film de filles ?", et peut-être aussi les 2h47 les ont inquiétées...). Arthur Harai, on l'a découvert il y a quelques années avec le très beau Diamant Noir... Là, il s'est carrément délocalisé en Asie (au Japon d'abord, puis aux Philippines) pour nous raconter l'histoire de cet Onoda qui donne son titre au film. Un soldat japonais envoyé en surveillance dans une île des Philippines pour faire la guerre aux Américains (nous sommes pendant la Seconde Guerre Mondiale,et le Japon est du mauvais côté. Mais voilà que, isolé sur son île avec son bataillon, dans des conditions de vie plutôt rudimentaires, il va manquer l'annonce de la fin de la guerre, et, donc, pendant de longues années, perpétuer sur l'île, "sa" guerre à lui (le film est tiré d'une histoire vraie).
Si dans la première partie partie on peut se dire qu'on se trouve dans un "film de guerre" habituel, avec les qualités (et les défauts) inhérents à un film de guerre "traditionnel", les choses vont progressiveement se modifier, au fil du temps (et des années) qui passe(nt), et de la façon aussi dont ce groupe d'hommes va lui aussi progressivement se réduire, à dix, puis cinq, puis trois, puis deux... comme un décompte inexorable.
Onoda n'en démord pas et reste accroché farouchement (férocement) cramponné à l"ordre et aux consignes qu'il a reçu(e)s de son supérieur. Il est là pour affronter (s'opposer) aus soldats américains, en tant que soldat de l'Empereur, et rien ne pourra l'en dissuader, même le jour où son père vient s'adresser à lui à distance (au mégaphone) pour tenter de lui faire entendre raison.
Les années ont passé (on a régulièrement des dates qui apparaissent à l'écran), lentement au début puis soudain plus vite (il y aura même, à un moment, une ellipse d'une dizaine d'années, qu'on ne percevra d'ailleurs pas immédiatement.)
Un film lent et beau qui procède par imprégnation, qui prend son temps, un film de paysages et de nature (il y pleut beaucoup), un film de corps en même temps qu'un film très mental.
La dernière partie est vraiment magnifique (la rencontre, tant attendue, entre le jeune homme qu'on a vu arriver, avec son petit sac à dos, au début du film, et Onoda, notre valeureux héros, notre Robinson Crusoé nippon, dont on se demande s'il va finir par recouvrer l'usage de la parole) et la fin vous vous en doutez m'a fait verser quelques larmichettes (non, je minore, c'était plus que des lamichettes, hein...)
Un film d'une ampleur et d'une intensité remarquables, un des grands films de 2021, à propos duquel je continue de me demander pourquoi si peu de gens autour de moi ont eu l'envie (le courage) de se déplacer pour aller le voir.
Top 10, et que ça saute

 

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15 septembre 2021

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ottava settimana

finalement, ça sera ça
(vous avez saisi la nuance ?)

normalement, ça devrait faire rigoler Manue...

14 septembre 2021

double séance

SERRE MOI FORT
de Mathieu Amalric

Un film "à nous", et un autre "pas à nous". (Qu'on paye donc plus cher). On s'est installé pour le film de Mathieu Amalric dans une petite salle du bôô cinéma. De ce film je n'en savais pratiquement rien, à part que Zabetta m'avait dit qu'elle l'avait détesté à Cannes, plus juste deux lignes rapidement entrelues dans Téléramuche, suffisantes pourtant pour qu'un idiot de critique (comme, il y a longtemps, pour Les Autres, d'Amenabar, où, tiens, il était déjà question de mort(s)) "vende la mèche" et me gâche la moitié de mon plaisir de spectateur.
Eh oui. Une histoire de famille, donc. Maman, Papa, fille, garçon, un matin comme les autres, à la maison, réveil, petit déjeuner, "je veux que maman me prépare mon chocolat chaud...", sauf que, très vite ce petit-déjeuner se fractionne, se fragmente, se diffracte, rendant le spectateur un peu perplexe, perdu, dans un territoire mouvant, constitué de fragments instables, et s'y déplaçant un peu au hasard, comme sautant de l'un à l'autre. On n'est, au début, sûr de rien. Souvenirs ? Réalité ? fantasmes ? Extrapolations ?
On est juste sûr de Clarisse et de Marc (les parents), de Lucie et de Paul (les enfants). Et encore.Il est question d'un départ, peut-être, d'une cassure, sans doute, d'une séparation, probablement, et la caméra de Mathieu Amalric (et sa mise en scène) parviennent avec maestria à faire co-exister ces univers juxtaposés, comme parallèles ou pluriels...
Bon j'avais les mots du journaliste de Télémuche qui tournicotaient dans un coin de ma tête, mais j'en venais même à me demander si j'avais bien lu (bon, finalement, j'avais très bien lu...). Vicky Krieps compose une Clarisse (comme Mrs Dalloway ?) impressionnante (il y a peu de temps encore, j'ignorais tout de cette artiste, et voilà que je l'ai vue coup sur coup dans Old, Bergman Island, et à présent chez Amalric..., tandis qu'allocinoche me rappelle que je l'ai découverte, somptueuse, dans le pervers Phantom Thread de P.T Anderson).
Elle est pour beaucoup dans le charme insidieux (véneneux ?) que génère / distille le film, elle possède cet  incontestable charme franco-germain qui m'avait fait craquer pour la délicieuse Paula Beer. Elle le "porte" littéralement sur ses jolies épaules, et, spectateur, on a grand plaisir à se faire prendre par la main dans l'obscurité de ce labyrinthe intime. On la suit séance tenante, on se laisse mener par le bout du nez, tandis que la structure du film se tabilise progressivement, que l'image générale en devient plus nette, que se confirme (ou s'infirment) les hypothèses et supputtations de chacun(e).
Un film mouvant, sinueux, fascinant. Un film incontestablement réussi.

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BAC NORD
de Cedric Jimenez

Et nous n'avons eu qu'une dizaine de minutes pour changer de salle (et complètement d'univers). D'abord on s'est retrouvé dans une salle gigantesque (où nous n'étions que 3, pourtant frileusement serrés sur un demi mètre-carré), avec un son très fort (qui semblait assez mal réglé puisque dès les premières minutes, nous avons convenu tous les deux "qu'il était pourri"... Très souvent, on avait du mal à comprendre tout les mots qu'un acteur prononçait dans une phrase (oui,impossible de comprendre une réplique entière!)
J'avais échangé quelques mots avec Malou qui m'avait dit au téléphone l'avoir beaucoup aimé, ce à quoi j'avais dit que j'appréhendais de le voir parce que beaucoup le qualifiaient de bourrin, et qu"elle avait rebondi en disant qu'elle aimait ce qui était bourrin... Et toc! Je me sentais donc moralement obligé d'y aller, au moins pour me faire une idée.
Je n'ai pas été "rassuré" au début (en constatant  qu'effectivement, je trouvais ça bourrin), puis encore (un peu plus) mal à l'aise lors d'une looongue scène d'intervention musclée en téci qui ne pouvait pas ne pas faire penser à son équivalent dans Les misérables, de Ladj Ly -plusieurs situations sont quasiment décalquées-,( et ce, pas à l'avantage de Bac Nord.)
A ce moment, on a heureusement eu le temps (comme dans Les Misérables), de s'attacher au trio de flics de cette Bac Nord, de Gilles Lellouche très plausible en chef sanguin qui nous la joue aussi sévèrement burné que mal rasé de trois jours (c'est comme ça qu'on l'aime), de François Civil en chien fou aussi con (c'est ses collègues qui le disent) que peroxydé, et, surtout, surtout, l'excellent Karim Leklou, qui n'arrête pas de m'intéresser de film en film. Le principal intérêt du film, ce sont ses trois personnages principaux. C'est, on ne peut pas le contester un film de (grosses) couilles (Adèle Exarchopoulos -que j'adore- y a tout de même une fonction "décorative"...), au langage fleuri et lourdement chargé (ah tous les  "Va te faire enculer..." de ces gros machos), un film qui sent le bonhomme, quoi.
Et puis (heureusement) il y a cette troisième partie que je n'avais pas vu venir, celle qui se passe en prison, qui "casse" la superbe de nos héros couillus (on est presque dans un autre film), qui reprend à son compte pas mal des clichés sur le films -couillus!- dits "de prison" (mais ouf! on n'est pas non plus dans Un Prophète, de Jacques Audiard), en se recentrant sur les heurts et malheurs en gros plan de nos trois lascars (Karim Leklou, encore une fois, étincelle particulièrement),  la question étant "Va-t-il finir par donner le nom de son informatrice ?", mais heureusement ouf! tout est bien qui finit bien, et la vérité triomphe darmaninesquement. Et ils sortent de prison. Et on entend la musique de début du Pénitencier de Johnny. Et on se pince en se disant que non quand même il n'a pas osé... mais non, finalement il a pris la version originale (mais l'idée est là, quand même...).
Bref, ce n'est pas vraiment "mon cinéma" (Les Misérables avait tout de même une toute autre classe, non ?) et en plus ça fait très mal aux oreilles tellement c'était fort.

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Libé a la dent dure :
""Alors la zone, ça dit quoi ?" Pour commencer, big up à Fiachra Gibbons, le journaliste irlandais et ironique qui a inauguré la conférence de presse de Bac Nord au Festival de Cannes  en félicitant l’équipe d’avoir fait un film aussi "fort" pour inciter son public à voter pour Marine Le Pen. Netflix l’a acheté aussi sec. Ça n’a fait rire que Gilles Lellouche (comme toujours, désolé frérot), mais il faut rendre justice à Bac Nord, préciser qu’il n’est pas que fasciste. Tendance cinquante nuances de droite, il déplie l’éventail complet, en fidèle portrait de son pays : non pas de sa réalité, mais du discours qui le décrit partout où la police vous parle, à toutes les heures sur toutes les chaînes – adapté en fiction qui tabasse, certaine de son impunité, se permettant même, en art engagé, quelques piques à la hiérarchie des flics en col blanc, pour un peu plus de démagogie."
(mais, tiens, pour une fois, je suis d'accord)

13 septembre 2021

supplément ouiqinde 11/09

(libé)

aujourd'hui la couverture de Libé c'est ça

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mais la grande photo centrale c'est ça :

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(c'est mieux)

*

présents :

* hier à Coulevon, avant mon départ, Christine m'a proposé des courgettes jaunes (j'en ai pris deux) et m'a gentiment  rajouté "parce que c'était moi", trois tomates rescapées du mildiou (de sous leurs serre), une petite une moyenne et une grosse (une jaune, une verte, et une rouge), j'en ai été touché (et ravi), et j'ai religieusement savouré ces trois tomates hier soir, avec juste un peu de sel

* Manue, qui est passée ce matin boire le "café du samedi", m'a apporté un poireau de son jardin (mais, un poireau de bonne taille, un poireau "viril" ai-je commenté) qu'elle tenait cocassement comme un bouquet de fleurs, et ledit poireau finira ce soir en soupe, en compagnie des courgettes de Christine...)

*

qui veut voyager loin

en arrivant à Coulevon, je me suis rendu compte que mes lunettes ne tenaient plus qu'à une branche, la gauche, la droite veant de tomber suite à la perte de la vis... je suis allé chez un opticien, la demoiselle m'a gentiment remis la vis manquante - gracieusement, car c'est un service, m'a-t-elle précisé- et comme je m'enquérais d'éventuelles lunettes bleues dans leur stock, elle m'assura que dès la mi-octobre, il y en aurait dans la boutique...

(ménage sa monture)

*

(je module...)

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*

des images qui me plaisent, sur tw*tter :
(sans aucun rapport)

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la sieste d'un routier portugais

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le peinturlurge de Pierrot le Fou par JLG

*

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à part ça , j'ai commencé à regarder la série de Julie Delpy (pour laquelle je ressens toujours la même indéfectible  sympathie) et je trouve ça très plaisant, voilà, mais je ne vais pas me bafrer les douze épisodes à la suite comme un gros goinfre, hein, je savoure : un à la fois (comme les carrés de chocolat à 80% avec le café)

*

et, tiens, ce ouiqinde j'ai fait ça

ottavtava settimana

12 septembre 2021

en bois

en regardant tantôt discuter deux jeunes gens, devant le 12, jeunes gens dont, à seulement les regarder quelques minutes, on pouvait deviner aisément qu'ils jouaient dans la même équipe que moi, m'est venue cette comparaison... xylophile.

Soit un hétéro moyen, "normal" (aïe je vais me faire taper sur les doigts), je pourrais me le figurer / représenter comme ça :

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cun truc simple, carré, lourd, droit, solide, sans problèmes ni particularités ni complications, une tête, une pointe, un bon piquet quoi...
Tandis que mes deux jeunes gens qui discutaient, je me les suis aussitôt plutôt figurés comme ça :

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de la même matière, incontestablement, verticaux aussi, mais avec ce je-ne-sais-quoi d'ouvragé, de chantourné, de retravaillé, de chichiteux, d'apprêté, de zigouigouité, qui signifiait immédiatement, même pour un oeil pas très averti, l'appartenance incontestable à une autre essence...

*

le premier, quand il est avec ses copains ça donne ça :

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les jeunes gens, ça donnerait plutôt ça :

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Voilà, ça m'a fait sourire et donné l'occasion de sérendipiter un chouïa -pour trouver les images qui me conviendraient le mieux- (et de me dire que si je ressemble extérieurement plutôt au piquet de base n°1, intérieurement je me sens plein (et délié) de volutes de torsions et de circonvolutions, comme mes copains n°2, car je ne suis qu'un n°2 déguisé en n°1...) et que c'est ça qui me gâche complique un peu la vie : si les n°2 se signalent ainsi à tout un chacun et à qui mieux mieux, c'est pour mieux se signaler, et trouver -clic clic!- d'autres n° 2, tandis que mon truc à moi, c'est, ça a toujours été et ce sera toujours, les n°1 -et plus c'est noueux, mal raboté, et plus ça m'attire...).

*

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(on en reparlera un autre jour, des échardes...)

*

11 septembre 2021

déménagement(s)

LA JEUNE FILLE ET L'ARAIGNEE
de Ramon & Silvan Zürcher

Etonnant. Ce matin j'ai regardé un film dont, quelques minutes avant, j'ignorais encore l'existence. Tout ça grâce à (clic clic entregent) un gentil distributeur qui a eu la gentillesse de nous mettre un lien de visionnement sur vimé*. Un film qui vous questionne dès les premières images. Un film en appartement, en appartement(s) plutôt, puisqu'il est filmé à cheval entre deux lieux, un qu'on quitte (enfin, une des protagonistes) et un où on s'installe (toujours la même). Et entre ces deux lieux vont et viennent un certain nombre de personnes, qui vident d'un côté et remplissent de l'autre, des gens dont il faudra un peu de temps pour comprendre de qui il s'agit et quels sont les liens qui les unissent. Notamment Astrid (celle qui déménage / emménage) et Mara, son ancienne coloc (et personnage central du film). Un film joliment suisse (suissement joli ?). Un film fait de riens, (de presque riens), mais dont chacun, pris séparément  (et filmé idem) a son historiette à raconter.
Des plumes, des colocs, des cigarettes roulées, des apparts, des dessins, le mot kaputt, un marteau-piqueur, un chat, Voyage voyage au piano, du vin renversé, un cutter, et, bien sûr, une araignée... Oui les choses ont toutes leur mot à dire, et les gens aussi, qui nous tressent un gentil embrouillamini social et affectif, où, justement, toutes les choses ne sont pas forcément dites (articulées, prononcées) et parfois juste un regard suffit.

"-Tu pues
- Chaque fleur à son parfum...
(elle lui souffle la fumée de sa cigarette dessus)
- Maintenant tu ne pues plus
- Tu es mon déo...
- Tu es ma rose..."

Un film conçu avec extrêmement de soin, un sens du détail qui m'enchante, où le spectateur tâtillon sera peut-être chagriné (désarçonné) par l'absence d'une "vraie" histoire, (au milieu coule une rivière) mais pourra, au contraire, se réjouir de la multiplicité des petits ruisseaux narratifs  qui irriguent le film. Du très beau travail.

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10 septembre 2021

oh!

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Non mais ça va pas ? N'importe quoi, j'hallucine...
Un singe en hiver, ok, Pierrot le Fou, bien sûr, et A bout de souffle, ok... La Sirène du Mississipi, oui pourquoi pas, mais, après, quand même, la litanie de tous ces navetons navrants estampillés "grand public", produits métronomiquement  -cloc! cloc!- à la chaîne pour le bonheur des tiroirs-caisses et pondus annuellement, aux titres et aux affiches interchangeables (Le Magnifique, L'Alpagueur, l'Incorrigible, l'Animal, le Guignolo, L'As des as, Le Professionnel, Le Marginal, Le Solitaire n'en jetez plus...) tartes dans la gueule, bons mots, cascades, caléçonnades, roucoulades et dégringolades...
Le bonhomme était certes sympathique, grande gueule, gouailleur hâbleur, (franchouillard), mais bon... Un HOMMAGE NATIONAL ? Arghhh faut pas pousser! Et puis quoi encore ?
Pour parler d'acteurs, Michel Piccoli c'était quand même une autre stature, non ? Quand on pense à ce à quoi il a eu droit, en guise d'hommage... Et comme lui, Jean-Pierre Bacri, Jean-François Stévenin, Claude Brasseur, Michael Lonsdale... On est tout de même en droit d'être un peu énervé et révolté...
La mort de Jean-Paul Belmondo ne m'a fait ni chaud ni froid (beaucoup moins d'effet en tout cas que celles des acteurs cités plus haut...)

9 septembre 2021

jardin parfumé

UNE HISTOIRE D'AMOUR ET DE DÉSIR
de Leyla Bouzid

Un joli film, un très joli film. Comme a résumé Dominique en sortant "Ca fait plaisir de voir pour une fois des rebeus en fac!". A la Sorbonne, en première année. Le jeune Ahmed (sami Outalbali, excellent) et la jeune Farah (Zbeida Belhajamor, tout aussi excellente). Boy meets girl. (Rebeu meets beurette). C'est simple et c'est beaucoup plus compliqué. Tous deux au cours de Madame Morel (Aurélia Petit, excellente comme à l'accoutumée), sur la littérature arabe érotique (des siècles passés).
Elle arrive de Tunis et découvre la France, elle est fraîche, elle est franche, elle pétille  elle flamboie, lui est un jeune homme "raisonnable" en apparence, qui va se mettre un peu en retrait (et y rester) dès le début de cette histoire d'amour qui semble s'échafauder entre eux deux. Sur la défensive. De cette relation qui va évoluer un peu à couvert, de façon souterraine, cheminant différemment à l'écrit et à l'oral (c'est comme ça que ce post a failli s'intituler), via différents cours théoriques, conversations innocentes (ou pas), question embarrassantes, ou pas, et tout un corpus (car c'est bien de ça dont il est question) : ouvrages, recueils, textes, poèmes, arabes pour la plupart, traduits pour certains et pour d'autres (le plus important, justement) non. Le corpus et le corps. Education sentimentale, avec tous les élans, hésitations, émois, volte-faces que cela implique.
Le désir, l'amour, le corps : c'est difficile pour que toutes les choses s'harmonisent. les belles lettres, les belles pensées, certes. Mais les beaux corps, aussi. Et ce fameux premuer baiser qui semble être la clé de tout. Ahmed a envie, en meurt d'envie, s'en consume, mais s'empêche de. Ronge son frein. Se morfond. Mais continue de s'empêcher de. Pourtant Farah lui tendra des perches, à plusieurs reprises.
Comme lui dira sa prof "Votre attitude conforte ceux qui veulent votre échec..."
Bien entendu on attend, on espère, que "ça" va se produire, et enfin...
On avait déjà bien aimé le premier film de Leyla Bouzid A peine j'ouvre les yeux, mais là on est vraiment enchanté, séduit, conquis... Le film a été récompensé deux fois au Festival d'Angoulême.

 

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8 septembre 2021

les jardiniers de B.

il n'ya pas que les plantes qui sont belles, ceux qui s'en occupent aussi...

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