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lieux communs (et autres fadaises)

24 novembre 2021

le y

J'AI AIMÉ VIVRE LA
de Régis Sauder

(Retrouvailles). Je ne connais pas Cergy-Pontoise, mais j'y étais pourtant déjà venu deux fois, par la tangente (et sa base nautique) via le beau duo de films de Guillaume Brac (Contes de juillet et L'Île au trésor), et j'en avais déjà, même si d'un peu loin, une plutôt très bonne opinion.
A travers le double prisme de l'objectif du réalisateur et de l'écriture de Annie Ernaux, nous voilà (hihi) dans la place. Le lieu et les gens. Les cergynois et cergynoises, leurs visages et leurs mots, avec au milieu (comme le double effet kiss cool) le visage et les mots de l'autrice  de Les Années (livre que j'ai découvert grâce à Philou dans l'avion de retour des Indes et que je chéris particulièrement).
Cergy sous son meilleur jour, dans un film solaire, estival, coloré, joyeux (on reste exactement dans la dynamique du tandem de films de Brac), et, tiens, pour souligner la filiation je vais même de me permettre de reprendre, une fois n'est pas coutume, un extrait de la critique hyper-enthousiastissime  que les Cahiaîs avaient consacré en son temps à L'Ile au trésor (5 étoiles, carrément!), juste en remplaçant le titre du film :
"Sous son air espiègle, L’Île au trésor J'ai aimé vivre là se révèle être un film ambitieux, d’une beauté remarquable : un éclat solaire qui rend joyeux, désirant, et d’autant plus sensible à une réalité sociale qu’elle prend forme à travers la singularité magique des vivants."
(Et ça marche!)
De l'été, de la pédagogie, des ateliers, des jeunes gens, d'autres moins jeunes, des témoignages, des je me souviens, des textes d'Annie Ernaux dits par elle ou lus par des citoyens lambda, et c'est touchant comme tout un(e) chacun(e) a l'air tout à fait ravi(e) d'habiter là...
Régis Sauder a réalisé un film à l' élégance incontestable. Et regarde avec une même tendresse la ville et ses habitants (dont Annie E.). Et le film réussit doublement à nous séduire : en nous donnant envie de déménager là-bas séance tenante, d'une part, et, de l'autre, de lire (ou relire)  Annie Ernaux.
Pari(s) réussi(s)!

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23 novembre 2021

lithium

LES INTRANQUILLES
DE Joachim Lafosse

Le titre pourrait résumer toute l'oeuvre de Joachim Lafosse : un cinéma de l'intranquillité, et de l'instabilité, du malaise, depuis l'inaugural (pour moi) Nue Propriété (2006), où les deux frères Rénier jouaient les fils de Isabelle Huppert...
J'aime beaucoup Damien Bonnard, l'homme et sa trajectoire cinématographique (Alain Guiraudie, Pierre Salvadori, F-J Ossang, Dominik Moll, Ladj Ly, Anne Fontaine...), qui compose ici un personnage de peintre bipolaire plus vrai que nature, prénommé Damien (de la même façon que Leila, sa femme est interprétée par Leila Bekhti (impeccable), et son père, Patrick, par Patrick Descamps  (excellent comme toujours). Seul le fiston Amine, n'a pas gardé son prénom de la vraie vie (il est interprété par le joufflu Gabriel Merz Chammah, le petit fils d'Isabelle H.). Un couple avec enfant donc, mais on est chez Joachim Lafosse, et on va assez vite réaliser que malgré le soleil les vacances et l'insouciance, les choses ne sont pas aussi simples...
Joachim Lafosse, dans une (longue) interview à Téléramuche, précise "Je n'ai pas fait un film sur la bipolarité, j'ai fait un film sur l'amour..." (interview où il précise que beaucoup de ses films sont assez ouvertement autobiographiques, que son père est bipolaire, et qu'il a vécu cette situation, enfant, avec son frère jumeau -il devait d'ailleurs y avoir au départ deux enfants dans le film.).
Le papa est peintre, la maman restaure des meubles (j'ai pensé à Co & Pépin, on la boit beaucoup poncer hihi),et au début du film, il semble que le papa soit en période de "montée" (il refuse de prendre son lithium et donc monte en pression, inéluctablement, jusqu'à se retrouver en situation de crise aigüe, puis ambulance, puis hôpital.)
Le film est impressionnant, les deux personnages principaux y sont pour beaucoup, et la façon dont l'enfant entre les deux est ballotté d'un extrême à l'autre, chacun tirant de son côté et en demandant beaucoup à ce pauvre minot.  A la façon de Leila Bekhti le spectateur est témoin de chacun des actes de Damien, de leur incongruité progressive, et de l'inquiétude croissante qu'ils suscitent. C'est un combat perpétuel, pied à pied, constant, épuisant.
C'est beaucoup plus qu'une étude de cas, et j'avoue m'y être senti progressivement de plus en plus mal à l'aise (c'est fait pour), en faisant le parallèle avec le cas d'une amie pour laquelle le diagnostic de  bipolarité avait soudain été posé il y a une trentaine d'années,  et la façon dont on a pu "partager" cette expérience avec elle, notamment quand "elle était haute...". De n'avoir vécu cette situation qu'à une certaine distance permettait déjà d'appréhender la difficulté qu'implique de vivre (et faire vivre) ça au quotidien (à soi et à son entourage). Cet ajustement entre le "trop haut" ou "trop bas".
Joachim Lafosse demande beaucoup à ses acteurs (ce n'est pas pour rien un disciple de Pialat et de Haneke...), et Damien Bonnard est vraiment bluffant juste dans le rendu du personnage (dans chacune des phases, la maniaque et la dépressive) et Leila Bekhti impressionne aussi beaucoup dans ce genre de combat perpétuel qu'elle est amenée à livrer, contre sa volonté...
J'ai suivi tout le film avec attention, et, étrangement ce n'est qu'à la toute dernière image, après l'ultime réplique de Damien Bonnard que les larmes sont montées, sans que vraiment je m'y attende.
Et c'est très fort de la part du réalisateur et de ses scénaristes (ils sont cinq ou six au générique!) de terminer presque abruptement par une scène  ainsi, en demi-teinte (ni pathos ni youp la boum), juste, sur le fil, ça n'était pas facile de laisser le spectateur sortir de cette histoire...

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22 novembre 2021

en musique

des clips qui m'ont mis de bonne humeur dès le matin :

 

Sea of Love (The National) (8 141 814 vues) 

A la vie à la mort (Nicolas Michaux) (131 150 vues)

Ondulé (Mathieu Boogaerts)(49 672 vues) 

I love you so (Les Thugs) (57 619 vues)

La loi de Murphy (Angèle) (33 712 999 vues)

La Tour de Pise (jean-François Coen)(26 921 vues) 

Dimanche (The Limiñanas feat Bertrand Belin) (1 637 995 vues)

Mens (Alain Chamfort) (5565 vues)

Les regrets (Alain Souchon) (258 329 vues)

Le petit train (Les Rita Mitsouko) (1 375 101 vues)

Volutes (Alain Bashung) (443 279 vues)

Pose ton gun II (JoeyStarr) (4 297 566 vues)

Luka (Suzanne Vega (54 076 812 vues)

tout ça parce que au départ je voulais juste trouver les paroles de Croire en ma chance, de Nicolas Michaux, que voici d'ailleurs :

"Croire en ma chance
Croire en notre amour impossible
Quelle décadence
Que de voir toutes ces choses invisibles

J'tai pas causé à toi
J'ai pas causé de problèmes

Croire en demain
Croire que les secours vont venir
Donne moi la main
Tu sais ta fièvre finira bien par guérir
Nos grèves finiront bien par servir

A quelque chose enfin
A quelque chose ou à quelqu'un

J'suis descendu au paki
T'acheter un paquet de clopes
Mais j'suis jamais revenu
J'ai traversé la rue, j'ai taxé un taxi
Et j'suis jamais revenu

Croire en ma chance
Croire en leurs erreurs infaillibles
Quelle insolence
Vouloir vaincre toutes ces choses invincibles
Home sweet home
Dans une ville fantôme

J'suis descendu au paki
T'acheter un paquet de clopes
Mais j'suis jamais revenu
J'ai traversé la rue, j'ai taxé un taxi
Et j'suis jamais revenu

Croire en sa chance
Mourir un drapeau blanc dans la main
Quelle élégance
Que de croire en l'amour de son prochain"
21 novembre 2021

belles jambes diverses

libé adresse

(étonné) aujourd'hui Libé est arrivé dans la boîte pré-lu (plastique ôté, étiquette d'adresse collée directement sur le journal, pages déjà cornées...) on n'arrête plus le progrès!

*

(admiratif) je regarde ce mec rentrer, au 12 : j'ai 5 épaisseurs de vêtements  et lui n'a qu'un t-shirt (noir, certes, mais uniquement ça...)

*

(ému) de recevoir ce jour une "vraie" lettre de Philou, qui me parle d'écrivains(s) et de lecture (et de souvenirs) : Santiago Amigorena, Alberto Manguel, et Christian Gailly

*

(déçu) : le 26 au soir, soit à la date de notre AG, Maylis de Kerangal viendra lire à Pusey dans le cadre des Petites Fugues

*

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(songeur) ce n'est pas si souvent que j'arrive à la page 1000 d'un bouquin ; il ne m'en reste plus désormais qu'une petite quarantaine, et vais dire au revoir, à regret, au narrateur de Rabalaïre, d'Alain Guiraudie (en continuant de me demander comment Deloin a réussi à  lire ça en quatre jours!)

*

(réjoui) devant cette "machine à écrire les textes des plaquettes d'exposition" trouvée sur tw*tter

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*

(ravi) que ce soit un de mes films chéris (c'est vrai, difficilement reconnaissable) qui figure sur l'affiche de cette édition 2021 du Festival Entrevues de Belfort (auquel j'aurai finalement tout fait  -et réussi- pour ne pas participer (cette phrase est très boîteuse j'en ai conscience mais je ne vois pas comment la corriger)et refermons la seconde parenthèse)

 

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*

(nostalgique) évoquant avec Pépin mon goût (aussi soudain qu'immodéré) pour les bonnets à pompon, j'en viens à évoquer le héros de BD auquel pour moi ils se rattachent : Gaston Lagaffe

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(je pensais à une autre planche, que je n'ai pas réussi à retrouver, où gaston porte un bonnet à pompon vert et a bricolé un système ingénieux pour ne pas l'ôter à chaque fois qu'il doit saluer les gens, notamment Mr Boulier, devant lequel il ôte juste le pompon...)
Pépin, lui, m'évoque Modeste et Pompon, que j'ai aussi lu quand j'étais plus jeune, mais même en fouillant sur le ouaibe, je n'ai rien trouvé à propos de bonnet, justement, à pompon.

*

(souriant)

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(no comment.e)

20 novembre 2021

envoi français

THE FRENCH DISPATCH
de Wes Anderson

Quelle tristesse! Pour cette première séance de THE FRENCH DISPATCH, à 18h, on était trois dans la salle 9... Remarquez, vu le nombre de voitures sur le parking, ils ne devaient pas être beaucoup non plus dans les autres, SAUF dans la 8 (par nous dite "la salle des bourrins") où on passait... LES B*DINS!. Oui, quelle tristesse...
Je n'ai rien voulu lire de précis sur le film (j'aime bien me faire mon idée par moi-même) mais j'avais vu un titre dans Téléramuche qui disait "Faut-il encore aimer Wes Anderson ?" (ou quelque chose du genre), ce qui m'avait déjà un peu agaçouillé et je me souvenais qu'à cannes l'accueil avait été... mitigé (mais comme dit Zabetta -qui a de l'entregent- "A Cannes, c'est particulier...")....
Et donc j'y suis allé confiant.
Et j'ai eu bien raison.  Et donc, tout en gardant intactes pour le sieur Anderson mon estime et mon admiration, je suis sorti de la salle en même temps joyeux et émerveillé (comme très souvent en sortant d'un film de W.A, non, pas osuvent, A CHAQUE FOIS), mais aussi avec quelques regrets :
1) on n'en a pas assez!: Ne nous sont racontées que trois histoires, (plus un préambule et un postambule), on en aurait juste aimé davantage...
2) y en a trop ! (je veux parler des sous-tires) comme d'hab' chez W.A, ça parle beaucoup (la fameuse voix-off) ce qui fait que lorsqu'on le voit en VO il faut parfois choisir entre la lecture des sous-titres et le contenu de l'image (qui est en général assez dense)
3) ça va trop vite ! : les sous-titres, l'action, le passage à l'écran de certains acteurs français (qu'on ne voirt parfois que pour quelques secondes), et, surtout, le défilement des noms au générique de fin, qui est spécialement illisible tellement il défile avec célérité...
4) (là c'est de ma faute) : comment se termine la deuxième histoire ? j'ai (épuisement) brièvement piqué du nez, fermé mes petits yeux l'espace oh d'un soupir,  et quand je les ai rouverts, j'ai compris que la troisième histoire avait démarré car je ne reconnaissais personne... arghhh!
5) dans quelle histoire Vincent Mcaigne (qui a été -re-arghhh- coupé au montage pouvait-il bien apparaître ?
Mis à part ces brimborions, bien obligé de constater que le plaisir est intact...
Donc donc donc je vais donc devoir retourner le voir, pour toutes les raisons susdites (et avec un très grand plaisir...)

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une campagne graphique très très très classieuse...

19 novembre 2021

de ci de là

twitter, tumblr, et le reste...
(une image ça fait toujours plaisir)

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18 novembre 2021

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143 RUE DU DÉSERT
de Hassen Ferhani

Mois du Doc 3.
Pour cette séance de 13h30 du 11 novembre dans le bôô cinéma, augmentation quasi-exponentielle du nombre des spectateurs. j'y étais avec Catherine et marie, comme "quand on était jeunes", et il y avait pas loin Christine et Isabelle... Et puis voilà que j'ai un peu piqué du nez au début, et voilà que quand j'ai été réveillé (je n'ai plus fermé l'oeil jusqu'à la fin) je me suis un peu ennuyé. (Tiens, Dominique aurait-elle eu donc raison ?). J'ai rêvassé, disons, devant ce portait de femme dans une maison au milieu de nulle part; dans le désert. Que j'ai trouvé un peu statique et lent. (Pourtant, incontestablement, le désert c'est beau, le jour et encore plus la nuit, et le réalisateur aime le filmer.). Deux séquences musicales viennent heureusement redonner un peu de peps' à tout ça : une en intérieur avec un groupe de musiciens (c'est beau les hommes quand ils font de la musique et qu'ils dansent ensemble), et une autre, plus brève, en extérieur, de nuit, avec du Brian Eno & David Byrne (Qu'ran).
Et donc j'ai rêvassé oui, je n'ai pas vraiment réussi à rentrer dans cette maisonnette, et je me sentais un peu seulet à la sortie, devant le cinéma,  lorsque tout le monde a commencé à faire de jolis compliments, et moi je faisais juste hmm hmm en guise d'acquiescement (comme pour dire aux gens oui oui je suis tout à fait d'accord avec vous) tandis que je restais sur mon quant-à-moi sans oser dire que je m'étais un peu ennuyé...

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Pourtant les photos et les affiches sont très belles, et donnent envie de voir le film...
Je ne comprends pas...
Je devais être trop fatigué, voilà...

17 novembre 2021

double séance là-bas et ici

CRY MACHO
de Clint Eastwood

Oh tiens, il est dans le bôô cinéma en sortie nationale! Et re-oh tiens ils ont même saupoudré quelques séances en VO, et donc j'y étais donc cet aprèm à 13h45, séance dite "de vieux" (on était quand même trois dans la très grande salle 11, j'ai d'ailleurs entendu, juste avant,  à la caisse, trois vieilles s'écrier "ah noooon!" quand le caissier-propriétaire (c'est comme ça dans le bôô cinéma) leur a précisé que le film était en VO...).
Clintounet est vieux, il est vraiment très vieux (waouh! allocin*che m'annonce 91 ans!) et ne se prive pas de nous le faire savoir (il joue -tiens donc- un ancien rodeoman qui s'est cassé un jour le dos (sous son cheval) et donc a dû se ranger des voitures des chevaux, qui est chargé par un boss -envers qui il a une dette- d'aller au Mexique pour récupérer son fils.) Et nous raconte ça dans un film sympathique et un peu paresseux, un peu en pilote automatique, avec, autour de notre vieux cow-boy dans sa vieille grosse bagnole, un gamin révolté, un coq de combat, une chaleureuse tenancière de bar mexicaine, plus, pour faire bonne mesure, quelques méchants d'opérette (ou plutôt de bande dessinée, le genre Caramba! Encore raté!) Et hop! En selle le vieux gringo! (Qui au passage nous expose -ou bien son personnage ?- sa philosophie de vie, une (étonnante pour un Clint E.), petite théorie anti virilisme "rouler des muscles et faire le macho, c'est nul..."). Ok Clintou, si tu le dis... And save the last dance for me...

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LA FRACTURE
de Catherine Corsini

Tous juste arrivé du Mexique, à peine le temps d'un petit crème au bar, et hop! je me suis retrouvé aux Urgences, à Paris. Je ne suis pas d'habitude forcément très client du cinéma de Catherine Corsini, mais là, là, j'ai adoré. Malgré ses excès, ses maladresses, ses invraisemblances, ses lourdeurs, et tout et tout, oui j'ai A-DO-RÉ.
Parce que les comédien.nes, d'abord. Je les présente par ordre alphabétique : Valéria Bruni Tedeschi, Aïssatou Diallo Sagna (une "non-professionnelle" très très bluffante), Marina Foïs, Pio Marmaï pour le quarté de tête, (auquel j'adjoindrais personnellement celui qui vient en premier au générique des "écrits en petites lettres", le toujours aussi impressionnant Jean-Louis Coulloc'h, oui celui de L'Amant de Lady Chatterley).
Soient deux bobottes bourgeasses dont le couple bat (sérieusement ? drôlement ?) de l'aile, qui vont se retrouver aux Urgences (l'une s'est pété le coude en voulant rattrapper l'autre, et du coup (!) l'autre l'accompagne, c'est Valeria qui a chu, et Marina qui joue les garde-malades, et toutes les deux semblent en assez grande forme), en compagnie, notamment, d'un routier gilet jaune qui vient de se faire canarder à la jambe dans une manif (Pio Marmaï à croquer avec sa barbe et son bonnet -sans oublier sa grande gueule-). Dans un service hospitalier en pleine surchauffe et carrément au bord de l'asphyxie et de la paralysie, et attention, en plus, la nuit ne fait que commencer... (et, encore, ils ont de la chance, ils ne connaissent encore pas le covid!).
Le film est plein à craquer, de cris, de malheurs, de souffrances, de rencontres, d'affrontements, de chutes, de rebondissements, de chocs, bam bam bam! mais, heureusement, n'est pas non plus dépourvu d'un certain humour (doublé d'une certaine candeur (ou naïveté ?), sans doute aussi), surtout quand il se focalise (à la loupe déformante) sur son couple d'héroïnes (Valeria joue comme un vrai stradivarius la moi je surmédiquée à qui on aurait envie quand même de coller des gifles, hein, et Marina lui fait bravement face, stoïque dans son registre je t'aime / je te quitte / mais je reste quand même, carrément impeccable). Humour qui vient un peu tempérer la violence, de plus en plus invasive (envahissante), exponentielle, jusqu'à un point critique, quasiment apocalyptique (on se croirait quasiment dans Assaut de John Carpenter). Trop, too much, et autres qualificatifs de l'excessivitude, mais on pardonne, on pardonne, on pardonne tout!
C'est un film qui a la force d'être à la fois très réaliste et très irréaliste. (Un film culotté ? inconscient ?) Et c'est sans doute ça qui fait son charme. En même temps les bourgettes et le prolo. En même temps la crise des Gilets Jaunes et les chamailleries d'un couple de meufs. En même temps tout le malheur du monde et les saillies (les mots d'esprits, les traits décochés) qui font éclater de rire. Le glucose de la romance touillé avec l'amertume du constat social. Comme si on avait vissé ensemble, de force Mais ne te promène donc pas toute nue de Feydaux (je schématise) et La Grève d'Eisenstein (je schématise encore). Et l'assemblage tient, et l'empilement des scènes de crise (inside et outside) continue -miraculeusement ?- de grimper, sans que jamais la pile ne s'écroule
Oui ça tient probablement du miracle. Dans d'autres circonstances on aurait ricané sur ce bref plan de Marina Foïs en Mère Thérésa qui, n'écoutant que la voix de Dieu son devoir, aide les infirmières qui n'en peuvent mais en mettant des gouttes dans les yeux d'une patiente, voire sur l'angélisme de cette scène entre Pio Marmaï déguisé en médecin en train d'essayer de se barrer, et un jeune CRS surpris en train d'uriner contre le mur et qui fait alors la preuve que si tous pour un, alors forcément pas tous pourris... Mais là, justement, on l'adore cette scène...
Et c'est comme ça jusqu'à la fin (je vous promets, on n'a pas le temps de reprendre son souffle tellement on affronte les catastrophes comme s'il en pleuvait...), qui, bien vu (la fin), se paye le luxe d'aligner les happy ends (comme les 7 sur les machines à sous) et hop! banco! toutes les pièces qui dégringolent. Même pour celui qu'on avait un peu perdu de vue depuis sa rencontre, justement, avec le CRS séraphin, et qu'on retrouve in fine (on peut dire que pour lui quand même c'est quasiment un happy end, non ?)
(C'est drôle, je repense à la scène de "la leçon de dézinguage", par Vincent Lacoste, dans Les Illusions perdues, la façon dont on peut traiter des mêmes éléments de façon très positive ou bien très négative, selon l'humeur, et je me dis qu'à un autre moment j'aurais peut-être pu le déglinguer ce film, ou le voir autrement  (j'ai beaucoup ri en lisant les critiques très méchantes*, celles à 0* dans all*ciné) alors que là non non, comme je l'ai dit plus haut je lui pardonne tout...).

* dont j'extrais cette perle brute :
"La mauvaise foie du film desserre totalement leur propos et leur combat."
Somptueux, non ?

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(bon, je reconnais quand même que l'affiche est très très moche, hein...)

16 novembre 2021

alors ça

découvert par hasard qu'un autre blog avait choisi exactement la même bannière que moi!

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(c'est fâcheux mais bon je vais m'en accommoder n'est-ce pas...)

16 novembre 2021

c de la b

GARDÉNIA
de Alain Platel & Franck Van Laecke

troisième spectacle de la saison (apres UN POYO ROJO et CAR/MEN) et on continue de grimper ce genre d'escalier de la gayitude, chaque spectacle étant une marche plus haut que son prédécesseur.
Les spectacles d'Alain Platel, je ne les manque pas...
J'ai été subjugué (et souvent submergé par l'émotion). Pourtant les travelos, d'hab' c'est pas trop mon truc. Mais là ça l'est. Sans constestation possible. Le spectacle est construit de façon à ce qu'on passe, comme ça, d'un état à l'autre (le rire, lémotion), comme sur scène, les actrices/teurs passent d'un genre à l'autre (Monsieur / Madame).
Le début est assez malaisant (tous ces personnages sont grisâtres, atones, apathiques, on s'insuiète à l'avance de comment on va pouvoir supporter si ça dure comme ça) et hop soudain on est transporté, tandis que les personnages eux se transfigurent, et que de sous les tristes costumes stricts surgissent des amours de robes fleuries, qu'on accessoirisera bientôt avec les talons-aiguilles, les perruques et les sacs qui vont bien avec.
(un réjouissant Boléro -de Ravel!- en forme de défilé, avec table de maquillage, au fond, et passage obligé de chacun-cune jusqu'à l'avant-scène, à un-e à deux-e, à plusieur-es, avec chorégraphies qui vont bien avec aussi, et à propos de chorégraphie, un moment sublime où le jeune danseur évolue sur la chanson d'Aznavour Comme ils disent, qui pourtant d'habitude m'exaspère, et en fait un moment de grâce absolue)
Un spectacle en forme de feu d'artifice (qui, justement, prend un certain temps pour l'allumage) sur le genre, sur le corps, sur la mémoire, sur la vieillitude, qui explose en un réjouissant bouquet final. Du bonheur, du bonheur, du bonheur que la (re)présentation de cette humanité-là.
Saisissant. (J'adore cette robe bleue...)

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