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lieux communs (et autres fadaises)

24 février 2020

vive le vent vive le vent...

048
ECHO
de Rúnar Rúnarsson

J'aime beaucoup le cinéma islandais. Et je ne suis pas surpris d'aimer aussi beaucoup ce film, même s'il obéit à une logique différente de la plupart des autres. On part d'un carwash pour finir sur le pont d'un bateau en haute mer. Entre les deux (il s'agit à chaque fois d'un plan fixe, la caméra est posée et enregistre la scène qui se déroule) on aura presque une soixantaine d'autres plans-séquences, chacun racontant une petite histoire - sa petite histoire-, sans rapport avec celle qui précède ni celle qui suit, à part le lieu (l'Islande), l'époque (le "temps des fêtes", de Noël au Nouvel An grosso-modo), et une vague chronologie qui relie entre eux les micro-événements de cette saga nordique.
Le film est court (1h19) et on aurait adoré qu'il continue encore, tant ce coq-à-l'âne est plaisant. Il est sorti (quelle drôle d'idée du distributeur, qui s'appelle, justement, Jour2Fête !) le 1er janvier, a donc été peu -et mal- chroniqué, le plus souvent même "expédié" en quelques lignes, entre le boudin blanc et les huîtres (la palme de l'acidité gastrique, de la mauvaise foi,  et du n'importe quoi "juste pour le plaisir de dézinguer" à une "journaliste" des Zinrocks, qui aurait mérité qu'on fasse le déplacement pour aller la gifler).
J'ai d'autant plus adoré ces presque soixante historiettes que j'honnis ce, justement, fameux "temps des fêtes", et que le réalisateur nous en offre autant d'éclats (de miroir), qui nous renvoient chacun, à sa manière, à notre triste et humaine condition. La structure (et la situation géographique) font évidemment penser à Roy Andersson (de la Suède à la Norvège il n'y a qu'un pas) et à son Nous les vivants (que j'avais, déjà, adoré en son temps), à la seule (petite) différence qu'ici, chez Rúnarsson, on joue plutôt sur le flottement entre réalité et fiction, entre documentaire et scénario (alors que chez Andersson tout relevait clairement de la scénarisation). Et que c'est la plupart du temps beaucoup moins caustique (cynique) a priori. Si méchanceté il y a, c'est davantage celle des personnages entre eux que celle du réalisateur envers ses personnages, qu'on sent même parfois -souvent ?- empreint  d'une certaine bienveillance -ou objectivité ?- à leur égard.
C'est un peu le principe, aussi des Microfictions de Régis Jauffret, mais, encore une fois, en beaucoup beaucoup moins méchant. Cinquante et quelques histoires qu'on saisit, comme ça, au vol, certaines dont on ne fait qu'une bouchée, d'autres qu'on savoure plus longuement. Des plans magnifiques, aussi, certains "typiquemen" islandais et d'autres plus anonymes... Mais tout ça fait du bien à l'oeil, indiscutablement.
Encore, donc, une excellente nouvelle de là-bas...

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23 février 2020

le fez à sigmund

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UN DIVAN A TUNIS
de Manele Labidi

Et voilà. Ce que je craignais. Avec le ficâââ ce film, vu "entre les gouttes" à Besac, j'ai oublié de le chroniquer. Une comédie tunisienne vue, il faut bien l'avouer, pour les beaux yeux de Golshifteh Farahani (que j'ai toujours du mal à écrire juste du premier coup). La belle revient à Tunis pour y ouvrir un cabinet de psychanalyste. ce qui nous vaut une comédie sympathique avec des personnages parfois un peu "trop" typés (la coiffeuse trop heureuse, le boulanger qui découvre sa part féminine, l'employé au ministère revendeuse de lingerie) mais le ton bon enfant de l'ensemble porte à l'indulgence. Le noeud du problème étant Golshiftehounette réussira-t-elle à obtenir son autorisation d'exercer ? Le petit défaut du film étant, pour moi, d'avoir fait incarner le putatif amant de la belle (le personnage du flic intègre) par un acteur un peu trop transparent.
Freud est ici et Freud est là, dans la sympathique scène d'ouverture "il est juif, et c'est mon boss..." puis dans un scène de voiture elle aussi plutôt sympathique. Et même, en filigrane, dans la toute dernière scène du film. on sort de là plutôt joyeux. Le film est, finalement, à l'image du véhicule que le garagiste (ami de son père) a refilé à Golshifteh : une guimbarde qui souvent pétarade et  ne paye pas de mine, mais qui tient, finalement, plutôt bien la route...
Oui, bon enfant.

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22 février 2020

chorégraphies

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LES ENFANTS D'ISADORA
de Damien Manivel

(ohlala j'ai pris du retard)

Un film d'un extrême élégance : autour d'une chorégraphie créée par isadora Duncan après la mort de ses enfants, quatre femmes qui dansent, dans un récit en trois parties dont un voisin a dit in fine "Mouais, c'est quand même un peu intello...", tandis que je trouvais ça juste parfait.
Dans le premier segment, une jeune fille (Agathe Bonitzer, très agathebonitzérienne) répète la chorégraphie en question dans un studio de répétition immaculé, après s'être beaucoup documenté sur l'histoire et de isadora duncan et de cette danse en particulier (et de son codage)
Dans la deuxième partie, une chorégraphe fait répéter le même solo à une touchante demoiselle  qui peut être qualifiée de "déficiente légère" jusqu'au soir de sa représentation, dont on ne verra que les spectateurs attentifs, et la caméra à la fin s'attardera sur une spectatrice en particulier, une vieille mama black qui a du mal à se déplacer mais qu'on suivra jusque chez elle (dernier tiers), où, après avoir allumé une bougie devant un petit autel où est posé la photo d'un jeune garçon, et fermé les rideaux de l'appartement, réexécutera "pour elle-même'" (et donc, pour nous) cette même chorégraphie, à sa façon (et je pense que c'est impossible à ce moment de ne pas pleurer...)
Après Le parc et Takura, Damien Manivel confirme la singularité (et, je le répète, l'élégance) de sa démarche (j'ai appris qu'à l'origine il est danseur)
Bouleversant.

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21 février 2020

ficâââ 2020


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A DARK, DARK MAN *****
de Adilkhan Yerzanov
par le réalisateur de La tendre indifférence du monde, un vrai bonheur de cinéma dans une histoire où ils sont tous plus pourris les uns que les autres

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023
HOTEL BY THE RIVER ****
de Hong Sang-soo
la nouvelle livraison de Tonton Hong sang soo, en noir et blanc avec de très jolies images de neige, entre un vieux poète, ses deux fils et deux jeunes filles, beaucoup de mots et autant de soju... Bavard (et un peu confus)

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(non fica)

journée "des exploitants" :

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DANS UN JARDIN QU'ON DIRAIT ETERNEL ****
de Omori Tatsushi
le film qui a fait se pâmer et roucouler de contentement touts les dames du festival, sur la cérémonie du thé, très zen, très charmant (avec "la" mamie du cinéma japonais)

 

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WET SEASON ****
de Anthony Chen
"le soja en herbe" à Singapour entre une prof de chinois malheureuse dans son couple et un de ses jeunes élèves (il n'y a pas que la season qui est wet...)

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BALLOON ****
de Pema Tseden
premier film thibétain de la sélection, une histoire de famille et de capotes (et de limitation des naissances) gentiment folklorique et aimable (ah le thé au beurre rance...)

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MISHIMA **
de Paul Schrader
déception (mais j'y allais surtout pour la musique de Phil Glass) une rutilante ineptie qui se voulait d'avant-garde à l'époque mais a pris un sacré coup de vieux

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JAFFA ***
de Keren Hedaya
j'ai réalisé très vite que je l'avais déjà vu et j'ai trouvé que le film avait vieilli (un mélo mollasson autour d'un personnage de pauvre jeune fille qui n'a vraiment pas de chance)

après-midi "changement(s) de salle(s)" :

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JONCTION 48 ****
de Uti Aloni
un film puissant autour d'un rappeur palestinien, avec toute la fougue et l'energie de la jeunesse, mais non dénué d'une certaine candeur

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INVISIBLE ****
de Michal Aviad
un inédit avec la grande Ronit Elkabetz, autour de deux femmes qui s'intéressent au serial violeur qui les a violées et vient d'être libéré... Touchant

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ALA CHANGSO ***
de Sonthar Gyal
deuxième tibéthain vu par la force des choses (changements de salle), un peu comme le premier, avec une famille dont la maman part en pèlerinage à lhasa à pied mais meurt en route, et son mari contiue à a place avec son fils et un âne... Très "tibéthain".

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033
LE HEROS *****
de Satyajit Ray
un film long du matin, noir et blanc, dans une copie impeccable, sur une star de cinéma (un monsieur) dans un train qui se rend à Delhi pour y recevoir une récompense, et rencontre des gens (dans le train) Impeccable

après-midi "inconnus au bataillon 1" :

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MILLENIUM ACTRESS *****
de Satoshi Kon
Un film d'animation vu "par la force des choses" et pourtant une excellentissime surprise (une histoire d'actrice, un hommage au cinéma japonais, j'ai même pleuré à la fin) Splendide

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DUNIA ***
de Jocelyne Saab
(quand rien ne me vient au moment d'écrire, c'est mauvais signe... ah oui, la poésie soufie, la danseuse du ventre, le poète aveugle qui recouvre la vue inch'allah... je m'y suis un peu ennuyé oui oui)

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ZAYA SAMURAI ****
de Matsumoto Hitoshi
conseillé par Isabelle, un film parfaitement délirant, autour d'un samouraï à lunettes, entre Kitano et les Monty Python, à l'humour très noir, et qui va jusqu'au bout de son propos (seppuku). Très déjanté

journée "inconnus au bataillon 2" :

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LES SALAUDS DORMENT EN PAIX *****
d'Akira Kurosawa
autre film (long) du matin, un polar au noir et blanc sublime dans une copie qui l'est tout autant, autour de patrons sans scrupules poussant leurs sous-fifres au suicide, et c'est le super salaud qui s'en sort... Incroyablement d'actualité

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ATTENTE *****
de Rashid Masharawi
je pense que je l'avais déjà vu dans un autre ficâââ mais j'ai vraiment beaucoup aimé (un réalisateur désabusé qui part en repérage et en casting en Jordanie, Syrie, Liban, etc. avec une assistante et un troisième larron qui ressemble à Joaquin Phoenix) Métaphorique.

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PIROSMANI ***
de Georgui Chenguelaia
un souvenir de mes premiers émois en lisant La revue du cinéma Image et son, un film georgien et mythique qui a fait se pâmer beaucoup de spectatrices mais m'a hélas copieusement ennuyé...

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LES ENFANTS DU TEMPS ****
de Shinkai Makoto
recommandé par une connaissance, un plaisant manga écolo où une fille-soleil se sacrifie pour arrêter la pluie, au grand dam de son jeune amoureux. Très mignon (mais doté d'une musqiue agaçante à la longue)

après-midi chinois(e) :

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VIVRE ET CHANTER *****
de Johnny Ma
peut-être la meilleure surprise de cet année (un film dont je ne savais absolument rien) qui m'a ému jusqu'aux larmes, sur une troupe de vieux acteurs d'opéra dont le théâtre va bientôt être détruit (ah le ballet des pelleteuses...) Magnifique

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THE ASSASSIN *****
de Hou Hsiao Hsien
Revu et c'est toujours aussi parfait (un enchantement à regarder) et mystérieux (comme une calligraphie dont on admirerait la perfection du tracé sans en comprendre vraiment le sens)

043
SOEURS DE SCENE **
de
ouh la... un mélo édifiant presque en couleurs (en marron et lie-de-vin plutôt) qui suit sur plus de ving ans deux "soeurs" dans le milieu de l'opéra (deux fois le même jour...) plus que chiche en sous-titres, mais bon... édifiant, oui

044
JUST LIKE THAT ****
de Kislay
une spectatrice amie m'a dit "C'est comme la vieille dame indigne..." un joli portrait de veuve et de la façon dont elle s'en sort, insérée dans un histoire de famille où chacun a son problème spécifique, et que le réalisateur a voulu donc traiter... Touffu (et donc frustrant)

après-midi "Ronit en famille" :

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ZION ET SON FRERE ****
de Eran Merav
Ronit a deux fils, qui s'entendent comme chien et chat (j'aime ces ambiances testostéronées de jeunes gens  en débardeur ou torse-poil qui s'insultent et se grimpent dessus pour un oui pour un non) le grand est chiant mais le petit aussi...

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MABUL****
de Guy Nattiv
terrain connu : Ronit a deux fils, un qui est mentalement déficient et l'autre qui fait des trafics de devoirs dans les toilettes (et un mari aviateur suspendu pour fumage de pétards)

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PRENDRE FEMME****
de Ronit et Shlomi Elkabetz
le premier de la trilogie de Ronit et Schlomi, qu'on avait pas passé mais que j'ai beaucoup aimé : Ronit est marié à Simon (Abakarian) qui est très pieux (et donc très chiant), ils mettront d'ailleurs 10 ans pour divorcer!

(et fin du ficâââ 2020)

20 février 2020

paquetes

020
TAEKWONDO
de Marco Berger

J'ai fini par commander ce dvd (en me demandant pourquoi je ne l'avais pas fait plus tôt, je craignais même, allez savoir pourquoi, de l'avoir effectivement acheté et de l'avoir revendu parce que ça ne m'avait pas plu... mais non, je m'étais fait un film...hihi) pour pouvoir le voir, avant qu'on ne prenne éventuellement le nouveau (Le Co-locataire en français et Un Rubio -un blond- en argentin) pour notre prochaine semaine latino... (du 1er au 7 avril prochain).
Marco Berger et moi, c'est une  histoire qui dure, depuis le délicieux Plan B, son premier film, en 2010. Avec ses plans qui m'avaient fort... ému de jeunes gens endormis en slip côte à côte (ETBTH en tout bien tout honneur, bien sûr) mais filmés de façon à ce que l'objet du délit (de mon émotion, je voulais dire) se retrouve toujours au premier plan, présenté comme un vrai fruit de la passion... Passons. Mes lecteurs gays qui ont eu l'accasion de dormir ainsi, en slip (et ETBTH ) avec un pote hétéro comprendront mon émoi...
Marco Berger, c'est toujours plus ou moins ça : deux (jeunes) hommes, qui font copain-copain, (ETBTH), et qui n'hésitent pas à traînasser en slip dans des postures indolentes, si bien qu'à la fin les pré-supposés hétéros ne le sont plus autant que ça... Avec ce côté  des Argentins à la fois très viril et en même temps hétéro flexible (tout pourrait arriver, et en général, juste, ça arrive. Et ça finit généralement avec, oui, un baiser... Et j'adore ça.)
Il y a eu ensuite Absent, (2011) puis Hawaï, (2014, mais sorti direct en dvd) qui reprenaient la même thématique, jeunes gens, postures indolentes, regards, frôlements, sous-vêtements (ETBTH) pour, je l'avoue, mon plus grand plaisir (coupable, bien sûr). Marco Berger aime les hommes, en tout cas il aime filmer leurs corps, et il nous le montre. L'attraction et la circulation du désir.
Et voici donc ce Taekwondo (sorti en dvd en 2017), avec deux garçons, Fer (Fernando) et Ger (German), pratiquant tous deux le même sport (qui donne son titre au film), et le premier a invité le second à l'accompagner en vacances dans la maison -de vacances, donc- qu'il partage avec ses potes... Mmmmh, ok, on devine déjà le tableau, on sait assez vite que l'invité est gay et qu'il se demande si l'autre n'est pas insensible à son charme ou l'a juste invité en tout  bien tout honneur, sauf que les deux garçons se retrouvent au milieu d'un groupe de potes, donc, en vacances eux aussi, avec toute l'indolence et le lâcher-prise qui caractérise les groupes mâles (surtout en vacances) : avec tout ce soleil, la piscine, le jacuzzi, difficile de rester tout le temps habillé, hein ?
Et donc le réalisateur nous fait partager l'intimité de ces jeunes gens...
Le scénario a, lui aussi, une certaine indolence estivale, mais le spectateur sait très bien qu'il n'est pas venu là chercher une intrigue shakespearienne. Des garçons en bande, en short en maillot de bain (ou sans rien du tout) qui traînent, qui plaisantent, qui s'amusent, (les vacances, quoi...) avec une minusculissime interrogation du spectateur : "Bon, ils s'embrassent quand, hein ?", à laquelle le réalisateur répondra touououout à la fin, in extremis, comme s'il s'acquittait d'une formalité.
Mais bon Marco Berger filme toujours aussi bien les hommes, et moi je me suis régalé...

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19 février 2020

laver le carrelage

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ROMA
d'Alfonso Cuaron

(petite larme d'émotion : mon premier film Netflix, hihi). Un beau film en noir et blanc, primé à Venise en 2018, et bardé de médailles et de récompenses, 3 Oscars tout de même!). Un plan d'ouverture impressionnant dans son minimalisme et sa répétitivité (un sol qu'on lave à grande eau, en gros plan, le reflet sur ce sol mouillé d'une fenêtre, et dans le rectangle blanc, un avion qui passe... Tout pour me plaire.
Le film entier sera à l'image de ce premier plan-séquence : virtuose, brillant, impeccable, irréprochable. Cuaron nous raconte l'histoire d'une famille bourgeoise à Mexico dans les années 70, famille au service de laquelle travaille la jeune fille qu'on va découvrir, à la fin du générique, en train de laver le sol... Elle s'appelle Cleo, et c'est un peu son histoire qu'on va suivre, parallèlement à celle de la famille qui l'emploie. Cuaron ne cache pas que le film est autobiographique et que sa matière provient des propres souvenirs du réalisateur.
J'ai été en même temps, comment dire, subjugué et un peu déçu.
Le film est long (2h15) et j'ai fractionné son visionnement parce que je le regardais toujours le soir, et comme chaque fois que je m'assoie sur le canap' devant la télé, eh bien irrémédiablement je m'endors, et donc, à chaque fois (j'ai du le regarder en quatre ou cinq fois) je m'endormais devant (une des premières fois, je me suis réveillé en sursaut -sixième sens ?- devant une scène splendide de QV -une démonstration d'arts martiaux en chambre, si je me souviens bien...).
Oui, le film est absolument magnifique, et pourtant je m'y suis un peu ennuyé.
Comme s'il avait quelque chose de désespérément parfait.

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18 février 2020

zen

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MERVEILLES A MONTFERMEIL
de Jeanne Balibar

A la séance de 13h45, avec Catherine, on était deux... Séance privée ? Ok, on pouvait mettre les pieds sur les sièges de devant... On était un peu interggogatifs tous les deux, face aux résultats critiques... mitigés (de la part des critiques professionnels) et franchement mauvais de la part des "spectateurs" (comme si une armée entière de trolls étaitent venus épancher leur bile et leurs humeurs mauvaises...) On s'était donc, plus ou moins (in) consciemment, préparés au pire... Et, bien sûr, on était curieux.
Jeanne Balibar, elle fait partie de nos stars chéries-chéries, de façon incontestable et inconditionnelle. On l'aime comme actrice, on l'aime comme chanteuse (apparue chez Desplechin en fofolle avec des bois de cerfs sur la tête, on a suivi avec fidélité chacune de ces diva-gations successives, sans que jamais elle ne nous désappointât ni déçût, -avec justement, au contraire, des pics de bonheur cinématographique : J'ai horreur de l'amour, Ne change rien, Dieu seul me voit, Le Dos rouge, Barbara ...-dans chacune de ses incarnations, plus ou moins fantasque...
Et c'est donc, déjà, un plaisir de la retrouver à l'écran (au milieu d'une belle troupe de gens qu'on aime bien), avec tout de même au coeur cette petite appréhension (Dominique m'a annoncé avoir quitté la salle au bout d'une heure, mais bon on n'aime pas toujours les mêmes choses). Mais bon voilà ça commence, et dès la première scène je tique un peu (l'avocate qui fait une réussite), et à la suivante je tique encore un peu (entre ce qui se dit à la table du conseil municipal et ce qui se passe dans la salle -la séance de yoga- les choses ne sont comme qui dirait pas raccord, il ya quelque chose qui ne fonctionne pas...
Le sentiment d'un peu n'importe quoi, de foldinguerie pas toujours maîtrisée, de roue-libre pour cet OFNI qu'on aurait pourtant adoré adorer...
Le fil conducteur est, grosso modo, celui d'une comédie de remariage (j'ai appris ce terme il n'y a pas si longtemps) entre jeanne balibar et Ramzy Bedia (vu il n'y a pas très longtemps dans Terminal Sud, de Rabah Ameur-Zaimèche, pour la petite histoire originaire de Montfermeil et remercié au générique par la réalisatrice, comme son camarade Ladj Ly, lui aussi originaire de et remercié), une autre partie concernant les agissements des conseillers municipaux, et une troisième (celle que je préfère) concerne un duo d'enfer : Bulle Oogier et Anthony Bajon, qui montent un commando pour libérer un black (je n'ai pas vraiment compris de qui il s'agissait) dans un Formule Un en prenant soin de prévenir anonyment le GIGN pour que les choses ne soient pas trop facile (et en prenant soin de se déguiser en buisson(s)... Si tout le film avait pu fonctionner aussi bien j'aurais été le plus heureux des spectateurs...
Mais bon, c'estJeanne balibar, et donc on lui pardonne.
On lui pardonne tout (et on se rappelle d'elle en commissaire, dans le puissant Les misérables, dont j'espère bien qu'il va rafler le plus de César possible à la fin du mois...) en attendant de la revoir, bientôt (ô ravissement) dans le prochain film d'Apichatpong Weerasethakul (si si!)

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12 février 2020

reporter

015
HISTOIRE D'UN REGARD
de Mariana Otero

Je l'ai vu parce qu'il passait juste avant Jojo Rabbit, et parce que le nom de Gilles Caron me disait vaguement quelque chose. En fait je me souvenais surtout de sa photo de daniel Cohn-Bendit jeune face à un CRS. C'est un jounaliste / reporter / photographe qui travaillait chez Gamma, et qui a disparu en 1970 au Cambodge. A 30 ans. Raymond Depardon se souvient qu'il l'a accompagné à l'aéroport, alors qu'il ne le faisait jamais. Et puis plus rien. parce que personne à l'Agence n'était disponible pour partir au cambodge ce jour-là.
1970 / 2019, ça fait un bail. Comme dit Dominique "C'est un photographe d'une autre génération..." et le réalisatrice, Mariana Otero en dresse un portrait sensible, en s'intéressant aux milliers de planches-contacts que Gilles Caron a laissées, en évoquant les différents pays où il s'est rendu pour photographier, pour rendre compte. Le Biafra, l'Irlande du Nord, la Tchécoslovaquie, le Tibesti... Voyage en noir et blanc, itinéraire entre des images fixes, certaines devenues iconiques, la plupart extrêmement poignantes (cette terrible photo de Raymond Depardon en train de photographier un enfant biafrais...).
La réalisatrice fait oeuvre de mémoire, notamment lorsqu'elle retourne en Irlande du Nord pour retrouver certains protagonistes qui figurent sur les clichés que Gilles Caron avait pris alors (cette confrontation est particulièrement touchante).
Un filmassionnant, et très émouvant.

 

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7 février 2020

lacets

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JOJO RABBIT
de Taika Waititi

J'ai vu la bande-annonce dans le bôô cinéma, sans avoir rien entendu du film, et je l'ai trouvée très drôle. j'ai ensuite lu (en diagonale) quelques critiques pour m'en faire une idée plus précise (le film me posait un problème moral), et toutes disaient que le film ne ressemblait pas tout à fait à ce à quoi voulait nous faire croire sa bande-annonce, et les mots feel-good movie revenaient aussi souvent... J'y suis donc allé, y entraînant à ma suite Emma (à ma gauche) et Dominique (à ma droite), qui n'en savaient pas plus que moi (moins, même, me semble-t-il...)
C'est l'histoire d'un gamin en Allemagne en 1943, d'un gamin qui veut devenir nazi, d'un bon aryen (mais un peu nunuchon, et qui s'est choisi comme ami imaginaire Adolf Hitler, mais un Adolf Hitler d'opérette, -comme dirait Dominique "légèrement efféminé..."-, qui est interprété, de plus, par le réalisateur en personne) et là était ma question première "A-t-on le droit de rire de tout ?" (en l'occurrence, est-ce que je peux rire de ça, ici, Hitler, les nazis -et les juifs-).
Après quelques instants de flottement moral, je me suis laissé allé à rire sans plus d'arrière-pensées, le film est fait (pensé) pour ça et il y a beaucoup de scènes qui sont drôles, voire très drôles, surtout dans la première partie du film, ensuite, après ce qu'on ne peut pas raconter mais qui fera partir le film vers autre chose, ce sera moins drôle (mais avec toujours des gags qui explosent ça et là sans prévenir comme des gros obus. Baoum!)
(allez le voir vous comprendrez...)
Le gamin est très bien, sa maman aussi (qui n'est autre que Scarlett Johansson, qui change une nouvelle fois d'apparence), et le film navigue quelque part dans les eaux territoriales de Wes Anderson (le soin apporté aux personnages aux décors et au costumes -ah les pyjamas à pois ton sur ton de la mère et du fils...-) avec un peu de Toto le héros (pour sa façon de regarder le monde à travers les yeux d'un enfant).
La "réalité" du film, traitée souvent en nuances pastel, nous est clairement présentée comme irréelle -voulue comme telle-  (stylisation d'une situation insupportable pour la rendre "présentable" (acceptable) via le vernis de l'humour) et le réalisateur tient plutôt bien le cap (pendant tout le film, j'ai eu le sentiment qu'on progressait tel un fildefériste, toujours en équilibre instable -un pas de côté et on se casse la gueule- et pourtant on réussit à joindre sans casse l'autre bord.) Même si la dernière partie est plus "attendue" (convenue) que ce que le départ pouvait laisser espérer (ou craindre, c'est selon).
Un film, finalement, gentil, dont on peut espérer que le message qu'il délivre puisse se graver au burin  dans le coeur de nos chères  têtes blondes (les autres aussi, d'ailleurs).

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5 février 2020

micro189

*

des différentes façons d'interpréter ce graffiti malin
IL EST TEMPS DE DESCENDRE EN MARCHE
(que Marie et moi n'avions pas du tout compris de la même façon)

*

l'ouïe fine et le wifi

*

dénigrer le gras

*

le jus du coin

*

Nord noir Toh Imago
(incompréhensible note laissée le 1er janvier)

*

Je trouve toujours à m'occuper
(en fait, même mon inaction m'occupe)

*

parce que je l'avais dépannée en farine (pour cuire du foie), la voisine (dont le papa est boucher) m'a remerciée avec 300g de rognons (frais), que je me suis donc retrouvé à cuisiner (échalottes moutarde crème et flambage au whisky)

*

"il était là à l'aller"

*

 " A l'intérieur de son crâne, un neurone grimpa sur un escabeau pour dénicher une pensée en haut de l'étagère."
Joe R. Lansdale

*

 une recette québecoise de pudding au pain (au micro-ondes)

*

J'ai appris de Pacoune et Domi le décès de Bob P. et ça m'a fait tout chose

*

 

 

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