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lieux communs (et autres fadaises)
14 décembre 2014

je crois entendre encore

NUITS BLANCHES SUR LA JETEE
de Paul Vecchiali

Alors qu'on annonce pour début 2015 la resortie d'un paquet de ses films (surtout le magnifiquissime Corps à coeur et le porno Change pas de main "introducing Jean-Christophe Bouvet") l'entregent de notre assoc' nous a permis de visionner avant sa sortie  (28 janvier) son dernier film, projeté cet été à Locarno.
Un film parlé, oui, juste un homme et une femme qui (se) parlent, plusieurs nuits de suite, sur un coin de jetée. Elle c'est Astrid Adverbe, que je ne connaissais pas, aussi juste que lui, et lui c'est Pascal Cervo, qui prouve une fois de plus quel acteur magnifique et scandaleusement sous-employé il est. Le film est tiré d'une nouvelle de Dostoievski (d'ailleurs elle s'y prénomme Natacha, et lui Fédor) il est question d'amour (d'amour en question aussi bien que de questions en amour) dans une langue très écrite (entre Rohmer pour les élans et Marivaux pour les incertitudes, ou bien le contraire). Un préambule de jour (et un peu hors-jeu) met en présence Pascal Cervo et Paul Vecchiali (se créditant au générique du rôle du "vieux"), et un très joli générique chanté et dansé (en surimpression) viendra refermer un peu mélancoliquement l'ensemble (à la fin de la nuit).
On retiendra l'extrême justesse de la direction d'acteurs, beaucoup de mots mais assez peu de mouvements, et un intérêt qui se maintient tout au long de manière assez miraculeuse (il y aurait peut-être juste un petit ralentissement avant la toute fin, avant l'ultime sonnerie de téléphone, qui laissera d'ailleurs le spectateur aussi pantois que le personnage concerné (et qui laisse à penser que s'il y avait eu des téléphones portables du temps de Marivaux, celui-ci n'aurait pas hésité à les utiliser de la sorte, pour harponner soudain la bienveillance convenue (la convention bienveillante) de l'aventure amoureuse, pour en déchirer soudain la trame, y créer une béance pour qu'y passe un souffle d'air iodé (sans doute, on est sur le port, après tout).
Oui le film se clôt avec une ironie un peu cruelle, mais c'est sans doute ce qui fait, paradoxalement, encore plus sa force. Il est question d'aimer, d'attendre, de rendez-vous non honorés, de promesses non tenues, de l'objet de l'affection, qui pourrait bien à point nommé être remplacé par un autre hop! comme ça (à moins que), du jeu et de ses règles ("à une condition : ne tombez pas amoureux de moi"), des circonvolutions (circonlocutions ?) du désir, du ballet des sentiments, tout ça dans une langue magnifique, servie, je le répète par des acteurs qui le sont tout autant.

Oh nuit enchanteresse
Divin ravissement
Oh souvenir charmant,
Folle ivresse, doux rêve!

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(mmm je ne suis pas sûr que cette affiche soit très attractive...)


(le réalisateur et ses deux acteurs, à Locarno)

... et je rajoute quelques mots pour dire que j'ai oublié de parler de la musique (on y entend différentes versions lo-fi des Pêcheurs de perles de Bizet, le morceau qui donne son titre au post, que j'ai découvert il n'y a d'ailleurs pas très longtemps, chanté par Catherine Frot et André Dussolier si ma mémoire is good) réorchestré notamment pour piano-jouet (j'étais fier, j'ai reconnu quasiment tout de suite).

8 décembre 2014

ils sont où, les hommes ?

MANGE TES MORTS
de Jean-Charles Hue

Après une orgie parisienne cinématographique de carte illimitée suivie d'une semaine belfortaine d'empilement de séances quotidiennes, ça faisait quelque part plaisir de retourner au bôô cinéma pour voir un film "normal", dans une salle "normale" à une séance tout aussi "normale" (et pour un prix quasiment "normal" aussi).
Je savais que du réalisateur on avait déjà programmé le premier film La BM du Seigneur que je n'avais pas vu pour cause de non-étage là, mais celui-là j'en avais beaucoup plus envie. On n'était finalement que quatre à en avoir envie ce jour-là à cette séance-là (malheur aux autres, leurs morts) et "normal" ( ordinaire) le film ne l'est pas tant que ça. D'abord parce qu'il est entièrement sous-titré (comme quand, il y a longtemps, avaient été sous-titrés les premiers films québecois diffusés en France ah bon excusez-moi on me souffle dans l'oreillette que ça se pratique encore de nos jours, notamment pour les films de XavierDolanchounet  oui oui au temps pour moi), sous-titré, mais pas traduit, on vous livre les mots prononcés par les personnages, à vous de savoir ce qu'ils veulent dire (chouraver ou les schmidts, facile, on a vite compris, mais pour pouchka, michto, chpouk, bouillaver, on a besoin d'un peu plus d'entraînement) sans que jamais ça n'apparaisse comme une coquetterie folklorique voulue par le réalisateur : comme pour The tribe, on nous dit "ces gens-là s'expriment comme ça, c'est tout, débrouillez-vous pour les comprendre." (sauf que dans The tribe ça n'était même pas retranscrit.)
Il est donc question des membres de la communauté yéniche, de plusieurs membres principalement des hommes (les personnages de femmes, à part celui de la mère, sont généralement hors-champ) : des frères ou (demi-frères) qui fêtent le retour du plus grand (frangin) qui vient de purger 15 ans de prison, lors d'une nuit spécialement mouvementée, avant de fêter le baptême du plus jeune au petit matin dans un scène finale spécialement touchante.
Comme pour Party girl on est dans cet intervalle particulier de cinéma entre le documentaire, le reportage, la réalité (les acteurs sont des amateurs, jouent leur propre rôle, portent leur vrai prénom) et le scénario, la fiction, l'histoire qu'on raconte (la dramatisation, l'action, le scénario),  et l'osmose, ici (la stylisation), la porosité entre les deux univers, fonctionne extraordinairement bien.
Tout est juste. Dans la scène d'ouverture les deux jeunots font les kakous sur une mobylette à travers champs, un fusil à la main, entre exercices de virilité et chasse au lapin, puis entre en scène sur le campement (avec quelques demi-tours au frein à main) le grand-frère, se jouent les étreintes et les frictions des retrouvailles, avant que ne se mette en place la longue nuit qui est vraiment le centre du film, son coeur battant, qui va nous faire carburer sur les chapeaux de roues jusqu'à ce que le soleil finisse enfin par se lever pour que le jeune Mickael puisse enfin être baptisé. Comme pour Party girl (ou comme, plus subtilement, dans César doit mourir) on peut s'amuser à se demander jusqu'à quand c'est vrai, à chercher la couture du réel avec la fiction, quand est-ce que la vie devient cinéma, ou quand est-ce que la réalité (re)devient jeu.Avec (pour moi), en plus,  cette toujours fascinante réflexion autour de la virilité. (C'est quoi, être un homme ? Et surtout, qu'est-ce qu'on peut en révéler au cinéma ? Et, encore plus, qu'est-ce qu'en perçoit le spectateur ?)
Sauf que très très vite on n'a plus le temps ni l'envie de se poser ces questions de spectateur bien installé au cho sur son siège moelleux dans le bôô cinéma, tellement on est de plain-pied avec eux, dans cette virée nocturne somme toute assez minable a priori soudain transfigurée en épopée westernienne, en course-poursuite épique, en suspense qui noue les tripes, où chevauchent les grands thèmes de la vengeance, de la rédemption, du pardon, de devenir un homme, de le rester, grands thèmes héroïques et rebattus certes mais ici intégrés quasi humblement et viscéralement au sein d'un récit terrien, d'une humanité confondante mais transfigurée aussi, comme illuminée du dedans, faisant alors écho à ces magnifiques et presques flippantes lumières nocturnes urbaines qui nimbent cette fantastique chevauchée.

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4 décembre 2014

entrevu : cinq!

et voilà déjà la semaine presque terminée!

vendredi 28 novembre journées exploitants II


11h

GABY BABY DOLL

http://www.shellac-altern.org/sites/default/files/styles/galleria_zoom/public/films/gaby-baby-doll/images/gaby-baby-doll-image.jpg?itok=yArpU8LK
Le deuxième film en avant-première que j'attendais, le nouveau film de Sophie Letourneur (dont j'avais adoré le précédent Marin masqué), un conte ? une fable ? (nous n'avons pas réussi à trancher) mettant en présence Lolita Chammah (la blondinette "faussement maigrichonne") et Benjamin Biolay en ermite/anachorète (gratifié hélas d'une abominable fausse barbe), où la demoiselle en question est prête à tout pour ne pas dormir toute seule, tandis qu'un ronchon en jogging avachi pourrait ne pas être tout à fait ce dont il a l'air, avec un casting de seconds rôles garanti 100% terroir. De belles frontalités et de tout aussi belles perspectives. Croquant et chocolaté comme certaines céréales matinales que je ne nommerai pas.

s'ensuit un repas assez joyeux au même restaurant que l'autre jour, avec Hervé, Michèle T. et Eric L.

14h30
SOL BRANCO (CM)
Un très joli court-métrage portugais avec, entre autres, deux fillettes et un âne (mais celui-ci disparaît au milieu du film sans que personne ne semble s'en inquiéter. J'ai vraiment beaucoup aimé ça...

JE SUIS LE PEUPLE

http://www.festival-entrevues.com/sites/default/files/images/films/2014/still_iamthepeople3.jpg


Dire que je n'avais au départ pas trop envie d'y aller... La réalisatrice pose sa caméra, en Egypte, et, filme, au départ, simplement, frontalement, un, puis les différents membres d'une famille qu'elle va suivre au fil des mois (qui vont suivre, eux aussi), puisqu'il s'agit des manifestations de la place Tahrir, des élections qui ont suivi, des espoirs et désespoirs que celles-ci ont généré. et de la vie qui continue malgré tout. Un film magnifique à tous les niveaux  (les prises de vues frontales sont le plus souvent, déjà, de sublimes images, le calendrier des évènements nous immerge dans l'Histoire mais tout autant l'histoire, celle de ces gens, de cette famille qui nous touche infiniment. J'ai mis 5 (pour la première fois de la compét'). (J'apprends d'ailleurs -nous sommes dimanche- que le film a obtenu le grand prix du jury et celui du Public. Wouah!!!)


17h
DO YOU KNOW AKANE OKAI ? (CM)
Un court-métrage un peu frustrant (uniquement sous-titré en anglais) par un élève de Naomi Kawase (ce qui lui vaut une certaine indulgence de la part d'Hervé) sur les difficultés de compréhension linguistique japonais/anglais

SUD EAU NORD DEPLACER

http://www.cnc.fr/image/image_gallery?img_id=4047581
Un film sur les projets pharaoniques de détournement de cours d'eau en Chine (en gros, enlever l'eau du sud, qui en a trop, pour la remettre au nord, qui en manque) où il s'avère (ce sont les petites gens qui témoignent) que tout ça sert surtout à l'enrichissement personnel des petits notables locaux, qui méprisent le peuple (les gens déplacés et "relogés" à qui on n'a donné qu'une terre de merde, sableuse et incultivable) et s'en mettent plein les fouilles. Efficace et révoltant (mais tellement dans l'ordre des choses)


20h
TOPSY (CM)
Un court beaucoup trop court sur une nymphette amish qui s'est installée dans un contry-club pour y passer l'hiver.

COURT

http://www.festival-entrevues.com/sites/default/files/images/films/2014/court_pic1_czoo_entertainment_0.jpg
Un beau film de tribunal (j'aime beaucoup ça) indien (c'est beaucoup moins courant), où l'affaire d'un chanteur engagé accusé d'avoir poussé un égouttier au suicide. On suite le procès (interminable) certes, mais, entre les sessions, on suit aussi les personnages principaux (l'avocat de la défense, un joli barbu, et l'avocat général, une femme pugnace, et même, dans un partie  quasiment "post-finale" le juge. C'est très bien fichu  (sauf que le son est pourri et c'est vraiment dommage) et ça se regarde avec grand plaisir, l'observation sociale étant toujours aussi précise qu'attentionnée -tendrement objective - (on sourit souvent). Tout à fait savoureux

bilan : 20 séances me semble-t-il
Il est temps de repartir (encore grand merci, Hervé!) à trois cette fois, puisque Dominique nous a rejoints dès le midi, mais qu'on ne l'aura pas vue de la journée...)

 

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3 décembre 2014

entrevu... -quatre-

On part tôt mais pas assez, un bouchon imprévisible bien avant Belfort nous fait arriver juste à l'heure et nous prive du café/croissant(s) d'accueil et de rigueur

jeudi 27 novembre : journées exploitants I


9h
LES CONTES DE LA MER

http://www.fif-85.com/fr/files/film/5-img_2_l.png
Un joli programme de trois films d'animation de nationalités différentes (chilien, tchèque, allemand), ayant en commun le thème de la mer et de la plage.  un petit gamin qui rêve, un bonhomme en sable, un bateau en papier rouge... Mignon. C'est le chilien que j'ai préféré (pour son style d'animation)
9h45
VINCENT N'A PAS D'ECAILLES

Vincent n'a pas d'écailles : Affiche
C'est vrai celui-là je l'attendais, et j'ai bien fait. Un héros longiligne et taiseux (le réalisateur lui-même) s'avère avoir des super-pouvoirs lorsqu'il est dans l'eau (ou juste lorsqu'il est mouillé), mais, à cause d'un jet de bétonnière vengeur mais justifié, se retrouve poursuivi par de plus en plus de flics, dans un récit filmique plaisant et parcimonieux (que du vrai filmage, aucun trucage numérique) et donc d'autant plus efficace. Les djeunz, à l'avant-première publique, la veille, lui avaient réservé un accueil triomphal et complice dans une salle hyper-comble.
11h30
NEW TERRITORIES

New Territories : Affiche
j'étais sans doute fatigué mais je me suis désespérément mis à somnoler dès le début ou presque de ce "Coup de coeur de l'ACID". Un film réalisé en Chine par une française, avec deux actrices principales (une qu'on entend et qu'on ne voit jamais, et l'autre qu'on voit tout le temps mais qu'on n'entendra pas), avec ce qu'on croit être une fausse pub au début pour un nouveau procédé d'aquamation (pour remplacer la crémation) mais qui en est pourtant une vraie. Un film bien trop rempli, trop dense, mais la réalisatrice a su le défendre avec autant de fougue que de sourires
18h30
GENTE DE BIEN

Gente de Bién : Photo
Un film colombien très en avant-première (il sort en mars et figurera sans doute avantageusement dans notre semaine latina 4) avec un enfant plutôt tête à claques pendant tout le film (mais il a incontestablement -et son jeune réalisateur nous l'expliquera à la discussion consécutive- tout un tas de raisons pour l'être) trimballé de sa mère à son père, puis à une très gentille dame et pour finir re à son père, ne parvenant jamais à être heureux là où il est (le syndrome "je voulais être pas là")

là on a quitté ces Rencontres pour se faire encore une petite séance du Festival, et ce fut

20h30
LA NUIT DU CARREFOUR

 

 

Un Renoir ressuscité des années 30, d'après Simenon, co-écrit avec lui d'ailleurs, avec Pierre Renoir dans le rôle de Maigret (pour la première fois à l'écran semble-t-il), une copie restaurée certes mais avec un son cahotant très particulier (insupportable parfois), une histoire fleurant bon l'accent parigot, la coco, les apaches, servant d'écrin pour une beauté vénéneuse qui avait tapé dans l'oeil de Renoir (il évoque à son sujet la cinégénie pure) autant que le film en question a tapé dans celui de Godard (qui le qualifiait de seul vrai polar français)

 

...et il est l'heure de rentrer, juste un tout petit peu plus tôt que d'hab' (pas de pluie, pas de brouillard, toujours pas de neige...)

 

2 décembre 2014

entrevu (trois)

mercredi 26 novembre

de retour dans le Festival "officiel" (le traintrain du) pour une journée où j'ai beaucoup beaucoup de mal à établir un programme (et à le suivre) il y a beaucoup beaucoup de scolaires, les files d'attente sont conséquentes (et les façons de doubler des djeunz insidieuses et très au point)
Je suis donc les autres, passivement (je leur fais confiance)

14h
MELODIE POUR UN TUEUR

http://www.dvdclassik.com/upload/images/critique-melodie-pour-un-tueur-toback1.jpg
Le film qui a inspiré De battre mon coeur s'est arrêté, dans une salle archi-comble de jeunots et jeunottes (qui rythment en applaudissant la musique d'ouverture de chaque séance -qui n'est autre que la "chanson du Cosaque", réorchestrée swing par Tony Gatlif-). Un film qui porte bien son âge (il date de 73) avec un Harvey Keitel assez jeunot (qui en fait des tonnes dans le registre Actor's studio/ Sarah Bernardt) dans le rôle de Romain Duris et la soeur de Mia Farrow dans le rôle de sa copine, et plein de gangsters et de mafieux scorsésiens, dans une histoire qui ne me passionne pas (mais j'apprend plus tard que le film d'Audiard figure au programme du bac, c'est pour ça que)

16h
LA JETEE

http://editionsblabla.fr/blog/public/LaJetee_ChrisMarker.jpg
Retour dans la même salle re-pleine des mêmes jeunots pour ce programme double. C'est bien de voir La jetée sur gand écran, je n'ai pas l'habitude (c'est peut-être même la première fois, non ?) pour ce roman-photo SF en noir et blanc qui en a inspiré pas d'autres par la suite, non ? et dont juste, peut-être la musqiue a un poil vieilli (c'est une musique, je ne saurais pas mieux dire, qui fait "nouveau roman"...)
OUTTAKES FROM THE LIFE OF A HAPPY MAN
Je reste pour le deuxième film (contrairement à la moitié des jeunots qui ont quitté la salle) un peu par curiosité, et aussi par fainéantise, pour le film de Jonas Mekas (le "pape de l'underground" si j'ai bien entendu la présentatrice) qui est un genre de journal filmé où pour nous expliquer combien il a été heureux et combien il continue à l'être, mekas a recyclé des tonnes et des tonnes de bouts de pellicules non utilisées pour ses films précédents. "Images, images" certes, mais "longuettes longuettes" aussi, surtout sur la fin

18h
LA FILLE ET LE FLEUVE

https://etu.univ-poitiers.fr/images/medias/photo/lafilleetlefleuve_1400489710639-jpg
Je vais donc voir le film d'Aurélia Georges parce qu'elle est là, et que mes amis présents la connaissent et l'apprécient. C'est son deuxième long-métrage après L'homme qui marche (que nous avons passé mais que je n'ai pas vu) qui a été rangé dans la section Voyage dans le temps suivant un argumentaire un peu tarabiscoté. Un joli film, l'histoire d'Orphée ou presque, avec de l'amour et de l'eau et des ponts, et de la jolie musique (qui fera l'objet d'une master-class qui succèdera au film, en présence de la réalisatrice et du compositeur -et d'un plaisant jeune homme qui anime la discussion-.

20h30
OKRAINA (LE FAUBOURG)

http://explore.bfi.org.uk/sites/explore.bfi.org.uk/files/image/outskirts-bfi-00m-ubr.jpg
Là-aussi j'ai hésité. Le jazz ne me tentait pas, la compèt' avait déjà commencé, je me suis donc glissé dans la file d'attente pour ce film de l'ami BB (Barnet Boris) dans la section 14-18, et j'ai bien fait parce que j'ai beaucoup aimé ça, retrouvant avec plaisir dans ce film ce qui m'avait déjà enchanté dans La jeune fille au carton à chapeau : l'humour, le peuple, l'attention aux personnages, le sens du détail, et... la modernité (n'ayons pas peur du mot, car il est mérité!). Quand la "propagande" dit qu'il faut s'aimer entre camarades, et qu'un soldat, même ennemi, c'est avant un ouvrier et que c'est pour ça qu'il faut l'aimer, je ne peux qu'être sensible à ce genre de discours!

je retrouve à la sortie mes partenaires un peu inquiets car ils ne m'ont pas trouvé dans la salle de la compét' à laquelle ils pensaient que j'allais assister, Hervé m'a même laissé un message (que je n'aurai que le lendemain), c'est dire!

 

1 décembre 2014

entrevu deux

lundi 24 novembre : relâche
Je ne vais pas à Belfort, il faut que je défasse mon sac parisien, lessive, courses etc. et tout ce qu'il faut faire d'autre quand on rentre de voyage. J'en profite pour étudier le catalogue du festival pour tenter d'établir un programme journalier, ce qui n'est pas évident vu l'offre "pléthorique"...

mardi 25 novembre : Rencontres régionales
Je viens en train de bonne heure avec Claude et Dominique B.
Je retrouve au cinéma Dominique V., en mission pour la journée, et Jean-luc, qui vient d'arriver
9h :

http://www.cinemed.tm.fr/film/images/R25774.JPG

rencontre avec Claude Duty, qui nous présente quelques-uns de ses courts-métrages, depuis la pellicule grattée des tout débuts jusqu'à son dernier, La peinture à l'huile, avec des vrais gens dedans. C'est toujours intéressant quand le réalisateur est là pour parler de son travail, de ses intentions. Claude Duty est très bien, il est drôle...

(repas collectif au restau juste à côté)

14h30 : CAVALIER EXPRESS

Cavalier Express : Affiche
Un programme de huit courts-métrages d'Alain Cavalier, choisis et ordonnés par lui-même. trois de ses "portraits de travailleuses" (au début, au milieu à la fin) et d'autres films montrant différentes facettes -directions- du travail du réalisateur (le délicieux J'attends Joël, notamment). Excellent programme (je m'enhardis même jusqu'à poser une question, si si!)

puis nous quittons les Rencontres pour rejoindre la Compétition officielle
17h :
ARCHIPELS, GRANITES DENUDES (CM)
Un film grec d'une demoiselle (qui vient nous le présenter) genre film de fin d'études, sympathique mais un peu brouillon, qui commence très très bien mais se perd ensuite un peu en route
O QUE VAI AO LUME?
Un film réalisé au portugal par un français, qui vient nous le présenter en disant qu'il "a créé un personnage de toutes pièces, et qu'il a demandé aux différentes personnes intervenant dans le film d'inventer leurs rapports avec ledit personnage imaginaire" ce qui est pour le moins maladroit, mais surtout très dommage car ça vous gâche le plaisir. Du coup, je décroche assez vite, je trouve la voix-off plate et pompeuse, mais en même temps je suis malheureux pour le réalisateur qui est dans la salle (de nombreux spectateurs ont successivement quitté le navire)
20h :
WALLENHURST
Un film dont on se demande au départ s'il était documentaire ou fictionnel, sur un groupe de jeunes allemands, qui est le premier CM en compétition que j'ai vraiment aimé (bien qu'Hervé le trouve "un peu lisse" et il n'a certainement pas tort). Des jeunes gens observés un peu à distance, avec beaucoup de références au travail, puis à ce qui lui succède, ou l'environne (les loisirs, la famille) mais du cinéma solide.
FARDA


Premier vrai bonheur en compétition, un film fantastique iranien, ce qui n'est pas a priori si courant, avec plusieurs personnages qui vont se croiser et re (le film est une succession de boucles temporelles) : une mère et sa fille en panne au bord de la route, un bandit en fuite, un médecin malade, un bûcheron inquiétant, projetés dans quelques lieux : une route, une forêt, une jetée, une cabane la nuit, l'intérieur de quelques véhicules), en une dentelle fictionnelle un peu complexe au départ mais délicieusement addictive (et intelligemment confectionnée). Du vrai plaisir de cinéma.

et encore une journée terminée, et je rentre avec Hervé (les dames ont repris le train plus tôt dans la journée)

 

30 novembre 2014

entrevu...

Arrivé à la gare ce dimanche 23 à 11h07 (de retour de Paris) et reparti à 12h45 direction Belfort et son délicieux festival Entrevues

http://www.festival-entrevues.com/sites/all/themes/belfort/logo@2x.png

(dont le logo et la charte graphique - très très réussis- ont été élaborés par Thomas Huot-Marchand, que j'eus le plaisir d'avoir brièvement comme prof lors de mon passage aux Bozarts, c'est lui qui disait "Tout ce que vous ne choisissez pas, vous le subissez..." et il avait bien raison!)

dimanche 23 novembre
Récupéré mon accréditation à l'accueil, (merci Sacha) et nous démarrons (Claude, Dominique et Hervé et je) cette première journée -que nous ferons, peut-être pour la seule fois- tous ensemble :

14h30
A TALE (CM)
Une dame (la réalisatrice) dont on n'entend que la voix,raconte une histoire qui lui est arrivée à un groupe de jeunes gens dont on ne voit que les visages, et les réactions qu'elle produit sur cet auditoire. Sympathique
THE MEND
Une histoire confuse entre deux frères, un que sa copine vient de quitter et l'autre qui est sujet à de fréquentes crises de violence et vient squatter l'appart du frère parti en vacances avec sa dulcinée mais rentré sans. Plein de bruit et de fureur, d'agitation plus précisément. Tonitruant et énervant.

17h
ZLAKONI (CM)
Quinze minutes sur la vie d'un adolescent androgyne qui s'ennuie, en été, au Montenegro. Très cinématographique (composition, cadrage) mais peut-être un peu mince.
UND IN DER MITTE DA SIND WIR
Un documentaire intéressant et bien fichu mais un peu longuet sur des adolescents autrichiens, leur quotidien, mais aussi leur rapport avec le passé, (surtout avec la deuxième Guerre Mondiale, les camps d'extermination) et la façon dont on se construit à cet âge une identité (devenir punk après avoir fricoté avec l'extrême-droite)

20h30
LE VIEILLARD DU RESTELO
Une séance pour Hervé part one : le dernier film d'Oliveira, ving minutes hyper érudites où le vieux Maître fait converser quatre personnages en costume (dont trois viendront s'asseoir sur un banc mais pas le quatrième) de l'Histoire littéraire Portugaise ou pas. je ne suis même pas capable de les citer tous les quatre...
KOMMUNISTEN
Une séance pour Hervé part two : le tout dernier film de Jean-Marie Straub (La guerre d'Algérie, 6') et l'avant-dernier, un réarrangement de blocs constitués par des extraits de ses films précédents. Du cinéma qui a ravi Hervé mais qui ne me convient pas (ni à Claude non plus d'ailleurs). Jouissif pour certains, insupportable pour d'autres.

Fin du premier jour, nous remontons dans la voiture pour Vesoul, vingt-deux heures et quelques, je sais que pour demain il ne faudra pas que j'oublie d'apporter un sandwich - car la restauration sur place (au "bar") est tout de même très onéreuse : huit euros pour une ardoise gourmande servie avec désinvolture et même pas une serviette en papier pour s'essuyer les doigts, ça ne sera pas tous les jours-, heureusement il ne neige pas (ceci sera une plaisanterie récurrente au cours de la semaine)

24 novembre 2014

paris novembre two

mardi 18

8) TIENS-TOI DROITE **
(Proj de presse)
Dans la salle, Roselyne Bachelot (derrière) et Audrey Pulvar (à ma gauche) pour un film moyennement enthousiasmant (pourtant j'adore Noémie Lvovsky, Marina Foïs, Michael Abiteboul -vous allez finir par vous y habituer- et Jonathan Zaccaï, les acteurs ne sont pas en cause), parce que trop brouillon (très difficile d'y rentrer) et confus : trois statuts de femmes (j'ai oublié de citer Laura Smet), archétypes singuliers au départ qui s'unissent un peu confusément in fine dans  une histoire de "poupée pas blonde pas à gros seins". Quelques détails plutôt embarrassants (à propos des gamines notamment). J'avais beaucoup plus aimé son précédent Pourquoi tu pleures ?



9) QUI VIVE ***
(MK2 Hautefeuille)
Le sujet ne m'attirait pas particulièrement, mais Reda K et Adèle E, c'était alléchant. Si Reda est de presque tous les plans, Adèle est un poil sous-employée, et c'est bien dommage. Un film "sociétal", (la banlieue, les djeunz qui zonent et foutent le bordel, les trucs tombés du camion, les embrouilles) le portrait juste dun homme juste et de son combat pour s'en sortir (les états d'âme du vigile)...La dernière scène (la reconstitution) est magnifiqueet fait venir les larmes aux yeux.



10) WHITE GOD **
(avant-première UGC Les Halles) 
La dernière fois que je vais à une avant-première là, à 20h30 (salle archi-bondée, chauffage à fond, voisin qui tousse, impossible de bouger les jambes) pour un film hongrois pas mal mais bon. Un peu schématique et prévisible (mais comment s'appelle donc ce film de Samuel Fuller d'après Romain Gary ?) un film qui montre les dents (mais le réalisateur dit que c'est pour jouer) et aussi comment l'amour peut venir à bout de la rage, (et la trompette des aboiements) avec une ultime scène impressionnante (imettant en scène 300 chiens ou presque...)

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mercredi 19

11) ET MAINTENANT ? ****
(MK2 Beaubourg)
Un grand bonheur en portugais, de 2h45. Une ample et précieuse chronique autobiographique (le réalisateur est malade du SIDA depuis une dizaine d'années et nous évoque ses thérapies successives, mais pas que du tout.) La maladie, le Portugal, l'amour (Il a aussi un mari, magnifique barbu qui "a dû troquer le heavy metal contre la fanfare des pompiers"), le travail aussi (il a fait le son dans les films des autres, qu'il évoque, Ruiz, Monteiro), il nous  parle de tout ça, et de plein d'autres choses encore. Un film gourmand, gourmand de la vie, de la mémoire, de l'amour, du cinéma... Magnifique.

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12) EDEN *
(UGC Les Halles)
Je suis sorti avant la fin tellement ça m'a inintéressé. Pourtant Vincent Macaigne (mais sans barbe, ce qui était déjà mauvais signe). Chronique-hommage à la scène (et un groupe de) garage music, dans les années 90/00. Vie nocturne, clubs, défonce, et musique, bien sur. (c'est d'ailleurs lors de ces scènes là que lles gens sortaient...)

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jeudi 20

13) LES OPPORTUNISTES***
(UGC Les Halles)
Un film à la structure comme j'aime : la même histoire racontée trois fois de suite en suivant trois personnages différents. En plus en italien, et avec Valeria Bruni-Tedeschi en Carla (!) grande-bourgeoise dont la vie est soudain déstabilisée par une série d'évènements fâcheux. Il est beaucoup question d'argent (un peu d'amour aussi quand même) et le ton du film est délicieusement cruel. le titre italien évoque Le capital humain, et l'explicite dans l'épilogue. Efficace et plaisant.


14) '71 ***
(UGC Les Halles)
Plus qu'un film politique, un thriller (un soldat, une nuit, Belfast, des catholiques en colère, des protestants en colère, des cathos qui se déguisent en protestants, des protestants qui défendent des catholiques, et l'armée qui sème sa zone, et attise encore plus les pulsions des belligérents, au bout d'un moment on on ne sait plus trop qui est pour ou contre qui, on ne peut que continuer à courir dans la nuit aux basques de ce soldat (qui va vraiment de Charybde en Scylla),  on est jusqu'au bout tenu en haleine par ce baptême du feu mené tambour battant. on n'a qu'une hâte, que le soleil se lève. Haletant.

084916


15) PRAIA DO FUTURO ***
(Proj de presse)
Un beau film germano-brésilien : les amours d'un maître-nageur (chef des pompiers) brésilien et d'un moto-crosseur germain : en trois chapitres aux titres poétiques. Avec l'intervention du petit frère du maître-nageur. plage ici et plage là-bas (rien à voir). On passe des vagues idyllique aux frimas berlinois (la coproduction est scrupuleusement respectée), la mise en scène assure, le son est (au début et à la fin) poussé au maximum, dans une volonté délibérée d'en mettre plein les oreilles, mais c'est plutôt jouissif. Un beau triangle viril.

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vendredi 21

16) FELICIDAD ***
(Luminor)
Premier film argentin de la journée (sans Ricardo Darin!) Une histoire d'amitié entre deux associés (sous-texte gay, yes), amis d'enfance, dont l'un disparaît tout à coup, et où le "restant" va se mettre à enquêter en compagnie de la femme du disparu (qui souhaiterait le remplacer), avec l'aide d'un gastronome amateur de nourriture arménienne... Cherchez la femme... Plutôt très agréable, mais avec hélas une scène (et une musique)  finale(s) bien trop violonneuse et longuette (et attendue)...

17) CAÑADA MORRISON ***
(Luminor)
Deuxième argentin (toujours sans Darin) : une fillette s'obstine à vouloir retrouver son père dont elle ne connaît même pas le prénom, à partir d'une plaque métallique rouillée trouvée sur une antenne. Roadmovie en zone assez inhospitalière (qu'est-ce qu'on a l'air de se peler!) avec cette gamine au début assez énervante, mais qui s'adoucit et s'assouplit au fur et à mesure de sa quête (elle est accompagnée de son institutrice) Des rencontres, des surprises, des kilomètres, de l'émotion, contrat rempli.

18) HISTORIA DEL MIEDO ****
(L'Archipel)
Troisième argentin d'affilée (oui oui toujours sans RD) et, dès le départ, on déguste, on savoure, on jubile -un moment sublime dans un fast-food qui m'a fait venir les larmes aux yeux (le jeune homme qui danse)- Un film au départ en fragments, qui pourrait évoquer Les bruits de Recife, un film qui porte bien son titre, sur toutes les différentes formes de peurs qu'on peut ressentir, avec une longue scène finale très réussie dans le noir, où les choses se nouent (se dénouent) et une conclusion peut-être pas tout à fait à la hauteur...

19) FILS DE **
(Luminor)
HPG, où le cinéma prêche le vrai (faux) pour savoir le faux (vrai), Faux rapports, faux tournage, faux sperme, et vrais doutes, vraies interrogations. Brouillon, frondeur, rebelle,  et finalement contre mauvaise fortune bon coeur. Du cinéma "à côté" avec quand même un côté, justement, "ma petite entreprise (auto- comme dans autoportrait mais aussi auto-analyse). Où il serait qaustion de vanité (dans tous les sens du terme).

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samedi 22

20) CANAILLES CONNECTION ***
(Reflet Médicis)
Malgré son titre nunuche (et pas vendeur il faut bien le reconnaître) j'avais envie de le voir, parce que c'est israélien, une comédie de surcroît, et de plus une histoire de hold-up foireux perpétré par une bande de papys cacochymes avec déambulateurs, pacemakers, et tout l'équipement ad hoc, menés par un gamin surdoué (qui se fait persécuter par ses copains d'école)... C'est drôle, c'est tendre, et ça fonctionne!

21) TRAINS ETROITEMENT SURVEILLES ****
(Reflet Médicis)
Je ne connaissais que le titre du bouquin de Hrabal (une nouvelle, en fait) et la resortie en copie neuve et restaurée a fait le reste : un noir et blanc magnifique pour un film très... tchèque, dans une gare où le chef élève des pigeons, le sous-chef tamponne les fesses des jeunes filles et le stagiaire (c'est lui le héros) aimerait que son flambeau viril "ne soit pas fripé comme une fleur de lys" quand il en a besoin (il est puceau). C'est de l'humour plutôt noir (et blanc) puisque tout ça se passe pendant la deuxième guerre mondiale. Une excellente découverte.Hautement recommandé.

Trains étroitement surveillés : Affiche


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22 novembre 2014

from paris november

samedi 15

1) DER SAMURAI **
(Marais Festival)
Est-ce raisonnable d'aller voir un film juste parce qu'on a lu dans la critique de Libé qu'il se terminait par une superbe érection ? L'érection est belle (et bien là), mais elle dote un personnage qui aura traversé la nuit (tout le film) en robe longue blanche et katana à la main, décapitant joyeusement tout ceux qui s'en approchent, et qu'on retrouve finalement - au petit matin- à poil, à quatre pattes, en train de bouffer de la viande crue destinée au loup... Réponse : non. (Pourtant le réalisateur en était extrêmement mimi).

Der Samurai : Affiche

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dimanche 16

2) LAST SUMMER ***
(Marais Festival)
Une jolie chronique estivale dans le midwest américain (et les années 70) entre deux (jeunes) amants qui vont être séparés à la rentrée car l'un part en fac et l'autre redouble... Le dernier été, l'été dernier, "J'aurais aimé que tu me demandes de rester". Précis, attentif, avec un travail minutieux sur l'image et le son. Pas que des roucoulades, donc, ni des geigneries. Et c'est encore une fois l'été, comme dirait Brigitte Fontaine. Un joli film sensible (comme photosensible).

Last Summer : Affiche

 

3) LOVE IS STRANGE ***
(UGC Les Halles)
Encore une histoire de couple gay, sauf qu'ils ont 70 ans et habitent à Manhattan, et que l'un d'eux est joué par John Lithgow qui a été méchant et/ou tueur dans trois films de Brian de Palma. Là il est tout gentil, et malheureux, parce qu'à cause de son récent mariage avec son compagnon de 30 ans, voilà l'ami en question viré de son boulot chez les curetons, et donc obligation de revendre le bel appart et de loger séparément en attendant des jours meilleurs... Emouvant, bien fait, juste, inattaquable.


Love is Strange : Affiche


4) UNE NOUVELLE AMIE **
(MK2 Beaubourg)
Demoustier émoustille mais Duris me laisse de glace (tandis que Raphael tient bien son Personnaz). Je n'avais pas vraiment prévu d'y aller mais il pleuvait et j'avais un trou (dans mon emploi du temps). Le battage éhonté autour de la performance de Romain D. a nui à l'intérêt porté au film. Je n'ai pas trop compris où Ozonchounet voulait en venir, en tout cas, tout ça ne m'a pas véritablement intéressé. 

Une nouvelle amie : Affiche

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lundi 17

5) INTERSTELLAR ****
(UGC Les Halles)
Je ne m'attendais pas à ça, mais j'ai adoré ces presque trois heures très ricaines de SF qui m'ont ravi. Du Spectacle (avec un grand S) sur un écran gigantesque, encore mieux, avec des thèmes pas nouveaux nouveaux mais qui m'ont rappelé ma jeunesse de lecteur assidu de SF : extinction de la race humaine, voyage intergalactique, univers parallèles, paradoxes spatio-temporels (j'avais vu venir le coup gros come une maison hihihi) Mc Conaughey est un beau héros et Matt Damon un beau salopard... et, y a pas à dire mais c'est vraiment filmé avec des grôôôs moyens. Plein la vue.

 

Interstellar : Affiche



6) A DEMI MOTS ****
(Marais Festival)
Un autre film allemand, mais, à l'opposé du Samuraï. Attachante chronique d'une rencontre qui prend son temps, capte avec attention (et quasi en temps réel) les hésitations de ces deux mecs pour leur première fois. Attendrissant parce que très juste. Plans-séquences qui prennent leur temps, parole rare, et surtout les tâtonnements, pas de côté, et volte-faces de nos deux héros. Les mains qui se frôlent par hasard, les tartines de nutella, le concerto de guitare désaccordée, les maladresses, oh que c'est plaisant ces désarrois adolescents...

http://fr.web.img1.acsta.net/pictures/210/078/21007851_2013101712481468.jpg

7) THE NORMAL HEART **
(Marais Festival)
3 fois 52' HBO mises bout à bout pour faire un film qui raconte les débuts du SIDA aux USA. Formaté, quand même (en plus j'avais très faim et très envie de faire pipi) et vu dans une salle archicomble (la séance de clôture était offerte par les organisateurs, donc ça s'est furieusement bousculé au portillon... trouvé un peu le temps long la dernière heure... (oh mon dieu -je viens de récupérer l'affiche - je n'avais pas une seule seconde reconnu mon Mark Ruffalo chéri-chéri (je me disais bien que son visage m'évoquait quelque chose de plaisant) alors que Julia Robert, si si!)

The Normal Heart : Affiche

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21 novembre 2014

viewmaster

HAWAII
de Marco Berger

C'est dommage, on ne pourra pas le passer dans notre prochaine semaine latino, ce troisième long-métrage de Marco Berger dont j'ai découvert, en cherchant sa trace (je savais qu'il y avait eu un tournage, financé en partie grâce au crowfunding) et sa date éventuelle de sortie, qu'il l'était déjà, au mois de mars, sorti, et directement en vidéo.
C'est dommage, mais je ne sais pas si ça aurait intéressé beaucoup d'autre monde que moi... J'avais adoré (et j'adore toujours) son premier, Plan B, j'avais été un peu moins enthousiasmé par le second, Absent, surtout à cause d'une musique pas vraiment adaptée, et me voilà tout à fait ravi par ce Hawaii, on l'on retrouve d'ailleurs le fort mimi Manuel Vignau, qu'on avait découvert dans Plan B ( qui a un peu changé depuis mais a gardé le même sourire craquant).
Ici, pas  besoin d'argument scénaristique un peu trop tordu comme dans Plan B (ou un mec décidait de draguer "pour de rire" le nouveau copain de son ex-copine et finissait par en tomber amoureux)  ni de prétexte pour mettre en jeu (c'est toujours la même chose, et c'est sans doute ce qui m'enchante) les hésitations et les atermoiements de deux mecs qui tomberont finalement dans les bras l'un de l'autre. Dans le premier il s'agissait d'hétéros flexibles (jeunes gens chevelus et barbus avec des t-shirts de foot), ici on apprend, au milieu du film, qu'il y a un hétéro et un gay. Mais le résultat est le même. Deux hommes et le désir.
Marco Berger filme amoureusement le corps de ces hommes, avec une sensualité attentive, attentionnée, qui nous en montre un peu sans jamais ou presque dévoiler l'essentiel. Rien de pornographique, que de l'affectif. Du suggéré, des effleurements, des regards, des tentatives. Des hésitations.
Et on se laisse aller à cette douceur, à cette langueur, qui nimbent le duo d'Hawaii (il n'y a d'ailleurs pratiquement pas d'autres personnages que ces deux gaillards mal rasés qui se tournent autour avec des pudeurs et des effarouchements de demoiselles sans que ce soit jamais ridicule ou forcé.). Avec beaucoup de regards en coin ou indirects sur l'objet de leur affection. De toute leur attention.
Oui, vraiment, j'adore ça (et j'ai même acheté le dvd sur amaz*n, et je n'ai pas pu attendre, et l'ai  visionné avec gourmandise le soir même.) C'est délicieux ce pas de deux, entre irréaliste et idéaliste peut-être, mais, vraiment, avec moi en tout cas, ça marche à tous les coups. Marco Berger regarde ces hommes (ses hommes) exactement comme j'aime le faire. Sous des dehors velus et sexy, battent aussi des petits coeurs sensibles et palpitants. Comme quoi le macho argentin moyen pourrait avoir à l'occasion des joues roses de midinette (c'est pour ça qu'il se laisse pousser la barbe, pour qu'on ne puisse pas le voir au premier coup d'oeil...)
Les scènes de lit de Plan B étaient délicieusement troublantes (jeunes gens en slip dormant dans le même lit en tout bien tout honneur huhu), et c'est comme si Marco Berger avait agrandi ça à l'échelle du film entier. Comme dans le film Le cousin du programme Sexual tension : volatil (en ai-je parlé ici déjà ?). Il n'est peut-être bon qu'à (il n'a peut-être envie que de) raconter ça, mais qu'est-ce qu'il le fait bien!  Comme ici, élégamment, tendrement, solairement, sans le côté doloriste et la boursouflure musicale de Absent. Oooh jeunes gens en sous-vêtements, prenez le temps, prenez tout votre temps, de vous montrer et de vous regarder, de vous entredésirer...
Avec, comme d'habitude, la référence à l'enfance, à l'innocence de, aux souvenirs, à la mémoire, au temps qui passe... (soupir) Una vez mas, Marco!

hawaii-poster2
l'affiche

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l'ambiance


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