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lieux communs (et autres fadaises)

22 octobre 2023

esmée

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LE RAVISSEMENT
d'Iris Kaltenbäck

Je l'ai vu parce que j'étais à Besac. Parce que "l'occasion a fait le larron". Et je ne l'ai pas regretté, bien au contraire. Un film "d'après une histoire vraie" ça ne m'attire a priori pas plus que ça. Une histoire de bébé, de bébé volé (emprunté, plutôt) non plus. Mais là quelque chose de mystérieux s'est produit : parce que la voleuse de bébé est aussi sage-femme, et, surtout, qu'elle est interprétée par Hafsia Herzi, comédienne troublante (à propos de qui j'ai pu avoir parfois dans le passé  ça et là  des réserves sur la qualité de son jeu -ou non-jeu-) qui se révèle ici parfaitement enthousiasmante. D'autant plus qu'elle forme dans ce film un couple avec Alexis Manenti, tout aussi parfaitement surprenant, en conducteur de bus serbe atone et, quasiment, diaphane (c'est sa voix, que j'ai reconnue "à l'oreille" assez rapidement, qui introduira le récit, nous informant ex abrupto de l'issue de cette histoire et commentera à intervalles réguliers la progression de l'histoire). Alexis Manenti qu'on n'a jamais connu d'une telle douceur un peu éteinte, somnambulique presque , mais qui fait le job à la perfection, formant avec Hafsia Herzi un non-couple (un "faux couple" ?) un peu blafard, sidérant, qui fait la grande force du film (qui laisse une sensation de froid).
Qu'on suit, un peu en apnée, faisant le dos rond devant l'imminence de la catastrophe. Avec, au bout du compte deux mots dans la tête : "profondément malaisant". Et une scène finale hypnotique.

(Tiens, je me réconcilie avec la critique de Libé à qui j'ai déjà promis par le passé  maintes machines à gifles mais qui livre ici une critique impeccable):

"Pour dire la force captivante du Ravissement dès ses premiers instants, rien ne sert d’évoquer autre chose que le visage de son interprète. On le savait, chaque apparition de Hafsia Herzi à l’écran se prête à une étude sur son sourire laconique, sa manière de bouger les yeux, ces paupières lourdes d’un vécu qu’on ignore. Ce nouveau personnage d’amoureuse au cœur brisé, larguée au tout début de l’histoire, semble d’ailleurs échouer d’un précédent film qu’elle réalisait en 2019, Tu mérites un amour. Dans le premier long métrage de la Française Iris Kaltenbäck, la superbe de l’actrice frappe encore d’un grand coup de blues et de grâce.
Surtout pas évanescente, la grâce. Toujours cette trempe du réel et du contemporain dans lequel la cinéaste veille à ancrer son film, dans le concret de la matière. Lydia, la trentaine, ne connaît en effet que ça, travaillant dans une maternité comme sage-femme. Le premier beau programme du film consiste à l’accompagner au travail, enregistrant son passage parmi les foules d’anonymes qui, comme elle, mènent une existence de nuit. Un sentiment reconnaissable file dans la cohue parisienne, quelque chose comme la solitude des villes, imprégnée des mines absorbées des passants au hasard de leurs circulations. Un autre film les aurait voulus "sans fard", or celui-ci les farde au contraire – fards d’une nuit de synthèse, marbrée de couleurs romantiques, phare rouge de ce manteau que Lydia ne quitte jamais.

(...) Son souvenir est imparfaitement reconstitué au passé, en voix off, à travers les yeux de l’homme qu’elle a dupé et des hypothèses formées par son imagination. Dindon de la farce, le voici réennobli par ce pouvoir de narrateur, délicatesse qui donne une idée des attentions qu’a la fiction pour ses personnages. Une autre s’illustre dans une scène qu’on sent tributaire de l’imprévu du tournage. Alors que Lydia se blottit dans un rideau, prise en chasse et sans échappatoire, le bébé dans ses bras agrippe le tissu avec sa petite pogne pour le rabattre sur elle, comme pour la protéger. Beauté de l’accident que le film semble toujours prêt à accueillir, et qui lui va en effet à ravir."

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21 octobre 2023

marionnettes

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LE GRAND CHARIOT
de Philippe Garrel

Oh la la j'ai honte j'ai dormi dormi dormi (j'ai même réussi à piquer du nez pendant les bandes-annonces!). J'ai dormi copieusement, voluptueusement. J'ai loupé la mort du père (Aurélien Recoing, que j'aime pourtant beaucoup) que je n'ai vu que trente secondes lors de la scène d'ouverture et je n'ai ouvert les yeux qu'à celle de la mère (Oh, Francine Bergé pour qui je garde une grande tendresse quasiment amoureuse depuis son interprétation de LA BELLE JARDINIERE, feuilleton quotidien en noir et blanc de ma jeunesse...)
J'ai donc pris l'histoire en cours, mais cette histoire de marionett(ist)es m'intéressait moyennement (repensé à la scène de Guignol au début de SOMBRE de Philippe Grandrieux
Louis Garrel, Esther Garrel, Léna Garrel, trois frères et soeurs dans la vie qui jouet trois frères et soeurs de fiction dans un histoire, qui, paraît-il, ressemble à la leur.
Il me semble avoir compris qu'a eu lieu une permutation de couples, et qu'une des deux soeurs se met en ménage avec Pieter, qui faisait partie de la bande de marionnettistes mais va lui aussi quitter le navire (Louis part faire du théâtre et va devenir célèbre, et donc laisse tomber les marionnettes) pour faire de la peinture, de plus en plus obsessionnellement (spoiler : il finira à l'asile).
Avec une très jolie image finale (et un très joli décadrage / recadrage).
Je ne suis pas autorisé à émettre le moindre jugement sur ce film après y avoir autant dormi.
Je suis passé à côté de ce film, je suis un peu désolé...

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20 octobre 2023

code civil

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MARIE-LINE ET SON JUGE
de Jean-Pierre Améris

Un après-midi pluvieux et cinématographique. Entre deux films du Festival Parlons d'amours, j'avais un trou, et j'en ai profité pour aller voir celui-là (dans la salle 1, mais que j'ai trouvée, surprise, bien remplie!). J'avais vu la bande-annonce et j'y avais entraperçu Nathalie Richard. Une excellente raison, donc...
Un cas d'école : ça commence très très très (j'en mets trois exprès) mal : mal joué, mal dialogué, mal scénarisé, mal éclairé, mal musiqué mal tout : (et on se dit pour quoi tant de haine ? et de quel droit faire jouer à Louane E. un personnage de fille aussi ouvertement et définitivement conne, à un point que ça en devient insupportable, inregardable, indéfendable...)
(Ouille!)
Et puis il se produit un genre de miracle : le vrai démarrage du film, c'est la confrontation entre les deux personnages de l'affiche (la jeune fille conne, donc, et le vieux juge qui est lui aussi entretient sa panoplie de vieux con dans un autre style) qui se met en place, et "contre toute attente", voilà que ça prend vie, que ça fonctionne, et l'histoire, par la grâce de son duo d'interprètes (ça matche vraiment entre Louane et Michel Blanc, c'est perceptible) devient touchante, amusante, émouvante, (on pense à DRIVING MISS DAISY -qu'on n'a pourtant jamais vu mais dont on connait le pitch-, on pense aussi, dans un autre registre, à DRIVE MY CAR, et le film ressemble un peu à cette voiture rouge cabossée rafistolée, où on est installé avec les deux protagonistes, au début un peu contre notre gré, puis dans laquelle on commence à  prendre nos aises ; on a l'impression de connaître le trajet à l'avance (on est en terrain connu), mais plus ça progresse et plus on prend ses aises sur les sièges (qu'on imagine défoncés), on s'y attache...)
Jusqu'à cette scène avec la divinissime Nathalie Richard (qu'est-ce qu'on l'aime, mais qu'est-ce qu'on l'aime, celle-ci!), avant que le film ne se termine très youplaboumesquement... On est passé, insensiblement, du très très mal au très très bien, et on sort donc de la salle avec le sourire (on n'a même plus envie d'enguirlander les trois de devant -deux nanas et un mec- qui nous ont pourtant bien fait suer pendant la séance...)

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19 octobre 2023

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L'AIR DE LA MER REND LIBRE
de Nadir Moknèche

La soirée d'ouverture, avec une cinquantaine de spectateurs (et un verre offert après, c'était sympathique -et des petits gâteaux de chez Georgette!-), et c'est le producteur du film qui a remplacé le réalisateur qui a eu une défaillance de dernière minute... Un jeune homme va épouser une jeune femme, on sait très rapidement qu'il s'agit d'un mariage arrangé, que les deux familles engagées y trouvent chacune leur compte, la jeune fille a "fait des conneries", et le jeune homme, on le saura très vite, est gay et amoureux d'un autre garçon, Vincent (avec qui il rompt le jour de son mariage). Mariage arrangé, donc, qui finit par se faire, même si le jeune époux a tout fait pour ne pas. Et donc, de la cohabitation qui s'ensuit des tourtereaux dans leur nouvel appartement, lui partant chaque matin travailler dans la boucherie familiale, elle femme au foyer et aux fourneaux dans l'attente d'un hypothétique enfant. Sauf que le jeune homme sort "courir" tous les soirs (il est branché sur un site de rencontres gays) et quand il rentre est trop "fatigué" pour honorer  madame. Une douche et dodo. Ambiance. D'autant plus que belle-maman (sa mère à lui) veille au grain, et pousse à la roue pour qu'enfin l'heureux événement se produise et qu'elle soit enfin "rassurée"... J'ai eu un peu de mal avec le personnage masculin que je ne trouve pas "aimable", mais j'ai plutôt bien aimé, finalement la façon -assez respectueuse- dont les choses se dénouent. Et c'était très bien, vraiment,  d'avoir le producteur pour animer la discussion. (Et les petits gâteaux étaient super!)

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NUIT NOIRE EN ANATOLIE
d'Özcan Alper

Nous voici en Turquie. Et il est de notoriété publique qu'il ne fait pas bon être gay là-bas. Et réaliser un film qui évoque le sujet est encore plus difficile (on se souviendra du récent BURNING DAYS, d'Emin Alper, et de tous les problèmes qu'il a pu rencontrer avec les "autorités", en dépit d'un excellent accueil critique international). Un homme, parti depuis plusieurs années, revient dans son village à la mort de sa mère, et va se heurter à l'hostilité de tous les mâles du cru, en raison de son obstination à vouloir revenir sur une affaire à laquelle il a été mêlé sept ans plus tout, concernant la disparition d'un jeune homme, un garde forestier nouvellement nommé. Le fil suit une double narration (aujourd'hui / il y a sept ans) et heureusement que le héros a désormais les cheveux plus longs pour nous aider à suivre ces deux temps parallèles. Le film est trèèèès pudique quant au SSTG (la scène la plus "chaude" étant une baignade des deux hommes en caleçon dans l'eau glacée, d'une chasteté totale, ce qui la rend encore plus affriolante (pensez, deux jeunes turcs qui font mumuse en caleçon, ça enflamme l'imagination...) où le contact physique le plus poussé est de prendre l'autre par la main pour le tirer sur la berge...) Un beau film finalement aussi noir que la nuit de son titre (il ne fait pas bon être gay en Anatolie, je le redis). En avant-première (le film sort le 24 janvier 2024), il mériterait donc d'être(re)vu à cet occasion.

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LES DAMNÉS NE PLEURENT PAS
de Fysal Boulifa

Et nous voici au Maroc pour mon incontestable -et tout autant qu'inattendu- coup de coeur de ce Festival. Un genre de road-movie, à travers tout le pays, d'une mère et son fils. Deux acteurs non-professionnels absolument éblouissants. Elle, Fatima-Zahra (Aïcha  Tebbae), toute en rondeurs en sourires et en oeillades complices, et lui, Sélim (Abdellah El Ajjouji)  beau jeune homme avec une ombre de moustache et un corps d'éphèbe couleur pain d'épices (c'est vrai je ne suis pas très objectif sur le coup, je m'enflamme assez vite pour le pain d'épices...). Eux vont de ville en ville, trimballant leurs sacs, survivant comme ils le peuvent (avec un très fort sens de la débrouille), vivant une relation très fusionnelle entre engueulades et réconciliations... jusqu'à ce que l'une rencontre un chauffeur de bus qui n'est pas insensible à son charme (et envisage de la prendre comme seconde épouse) et lui idem avec un français (Antoine Reinartz, beaucoup plus "gentil" ici que dans le récent ANATOMIE D'UNE CHUTE) qui finit par l'embaucher dans son hôtel... La force du couple mère / fils l'emportera-t-elle sur les aspirations individuelles de chacun des deux ? La dernière séquence du film, très forte, a l'intelligence de ne pas tout à fait répondre à la question... Un film parfaitement magnifique, dont j'ai regretté qu'il ne soit projeté qu'une fois...

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TROIS NUITS PAR SEMAINE
de Florent Gouëlou

Décidément cette programmation fut comme un escalier de l'enchantement, chaque film étant un peu plus haut que le précédent. j'étais resté sur le gros bonheur cinématographique des DAMNES NE PLEURENT PAS d'hier soir, et voilà que je me prends -et je n'étais pas le seul, vu les réactions à chaud dans la salle après la projection- une encore plus grosse claque avec celui-ci. Dont le pitch (un jeune photographe tombe amoureux d'un drag.) ne m'affriolait pas spécialement au départ. Mais voilà, le photographe est incarné par Pablo Pauly, un jeune acteur que j'affectionne particulièrement (découvert dans la série LES LASCARS, en 2011, puis retrouvé en haut de l'affiche dans le PATIENTS de Grand Corps Malade...) grâce à qui (pour qui) je suis donc allé voir ce film. Il tombe amoureux de Cookie Kunty (Quentin quand il est "en garçon"), incarné par l'excellent nouveau venu Romain Eck), croisé dans le cadre de son job. Il est aussi marié à Hafzia Herzi, toujours aussi délicieusement incertaine dans son jeu (mais c'est désormais devenu un peu sa marque de fabrique). L'amour soudain de Baptiste pour Cookie va être l'occasion, pour tous les deux (et même tous les trois, puisque Samia, femme de Baptiste, est partie prenante dans cette tourmente affective). Au sein d'une ambiance générale qui évoque autant PRISCILLA FOLLE DU DÉSERT que le TOURNÉE de Mathieu Amalric. Mais bon à la fin, tout à la fin, quand la voiture s'arrête et que la portière s'ouvre et qu'on voit qui en sort, on ne peut pas ne pas pleurer... Et c'est bien ce que j'ai fait.

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DES GARCONS DE PROVINCE
de Gaël Lépingle

Je l'avais déjà vu en ligne (le post est ici). On reste dans le thème du film précédent dans le premier segment (et, je l'avais oublié, dans l'épilogue) et j'ai quand même trouvé ça assez cruel (le troisième segment) et, finalement, un peu démoralisant (surtout après l'émotion générée par le film précédent). On peut juste dire que TROIS NUITS PAR SEMAINE était follement romantique, tandis que ces GARCONS DE PROVINCE sont plus... objectivement réalistes. D'une réalité qui n'est pas youplaboum tous les jours (quand on n'habite pas dans le Marais, il faut savoir ramer...) mais plus cinglante, et que, bon, il faut bien vivre, hein. Lucide et attachant. Quand même plein d'amertume. (et je trouve toujours l'affiche aussi laide hélas...)

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18 octobre 2023

mal-aimés

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On en a quand même programmé 5 sur les 10!
(et failli en programmer un 6ème)
On est des gentils de gentils programmateurs et on défend les plus faibles!
Et on en est fiers !!!

 

18 octobre 2023

l'appartement d'en face

Pour les habitués de ce blog, en face de chez moi, au rez-de-chaussée, il y a l'entrée du 12, d'agréable mémoire (...). A gauche un appartement qui fait le coin, toujours éclairé a giorno, avec des couleurs changeantes suivant les heures (des ami(e)s avisé(e)s m'ont dit que c'était typique de la culture de plantes aux effets psychotropes, mais là n'est pas mon centre d'intérêt du jour : il s'agit de l'autre appartement du rez-de-chaussée, de l'autre côté, qui correspond aux trois fenêtres à droite de l'entrée.
Cet appartement se loue, visiblement, à la semaine ou davantage, et j'y ai déjà entraperçu maints locataires occasionnels (c'est en été que c'est le plus agréable : fenêtres ouvertes et mecs torse-nu (j'en ai immortalisé quelques-uns).
Or, depuis le début septembre cet appartement a -au moins- un nouveau locataire : un jeune rebeu mimi à queue de cheval et à barbe -hélas- pas tout à fait complète, qui se ballade soit avec un t-shirt blanc soit sans t-shirt (un torse étroit et sans poils mais très appétissant) et, surtout, en pantalon de jogging, souvent rose pâle (ce qui est très attendrissant). Parfois (souvent) je l'ai vu accompagné d'un autre jeune homme glabre et à cheveux courts. Donc ils y sont au moins deux.
Le problème c'est que ce sont de jeunes gens, et qu'ils ont un rythme de vie de jeunes gens (pour moi un peu incompréhensible, mais fascinant.)
Aujourd'hui, par exemple, à 16h et quelques, les volets des trois fenêtres sont fermés.
Cette nuit quand je me suis levé pour pisser, les 3 fenêtres étaient allumées, sans qu'on n'y voie beaucoup de mouvement dans les pièces (j'ai donc supposé que l'appartement était plus grand qu'il ne paraissait et devait comporter d'autres pièces, derrière, invisibles depuis la rue). Mais à 8h30 (quand je me suis re-levé), elles étaient closes. Et je suppose qu'elles risquent de ne pas être rouvertes avant la fin de l'après-midi. Ou pas (c'est ça qui est intéressant, avec les jeunes gens, c'est qu'on ne peut jamais savoir à l'avance.)
Certains jours, elles restent fermées, ou juste un volet d'une d'elles est juste poussé (pas forcément le même), et d'autres jours, elles vont rester grandes ouvertes une grande partie de l'après-midi (vitres ouvertes et volets idem), sans que, forcément, on n'y voie  quelqu'un dedans. mais des fois si, et là c'est vraiment bien. comme un petit théâtre dont je serais le seul bénéficiaire.
L'occupant en chef semble être le jeune barbu en pantalon de jogging rose. Cela va faire à présent plus d'un mois qu'il est installé dans cet appart' sans que je ne comprenne tout à fait ce qu'il s'y passe (je n'ai réussi qu'une seule fois, la première semaine, à les surprendre (clic clic) alors qu'il quittaient l'appartement, en fin d'après-midi.)
Autrement, je ne peux m'en remettre qu'à la chance... Et au beau temps. (C'est vrai qu'avec ces chaleurs inhabituelles et "largement supérieures aux normales saisonnières", il est un peu plus plausible (envisageable) d'entrapercevoir ce jeune homme torse-nu (l'autre jeune homme semble moins enclin à tomber le t-shirt).
Et contre toute attente, ils sont restés là un mois. Et j'ai pu en profiter pour les photographier au débotté à divers moments de la journée... Je les ai même surpris une fois, au petit matin, (avant 8h) qui rentraient à pied de je ne sais quelle fête et regagnaient leurs pénates pour se coucher. (Ah, les jeunes gens...)
ils sont partis il y a quelques jours (ils ne m'ont même pas dit au revoir!) et les volets de l'appartement (les trois fenêtre qui donnent sur la rue) restent à présent obstinément clos.

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et pfuit! c'est fini!

(merci à Hervé pour ses conseils avisés)

17 octobre 2023

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"On prend tout pour des chagrins d'amour quand on est jeune et qu'on ne sait pas." (Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit )

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"(peut-être que quand on est vieux, aussi)" (moi)

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"Vivre, c'est passer d'un espace à un autre en essayant le plus possible de ne pas se cogner." (Georges Perec, Espèces d'espaces)

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"C’est vraiment incroyable. comme on ne veut plus faire semblant, à un moment donné." (Jeanne Moreau)

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"Travailler! Travailler! Comme si j’avais le temps." (Georges Perros, Papiers collés II)

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"Quand je tape bonheur le correcteur écrit bon dieu
Quand je tape bonheur le correcteur écrit bordel
Quand je tape bonheur
le correcteur écrit branleur"
(Philippe Guerry)

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"La guerre est un endroit où les jeunes qui ne se connaissent pas et ne se détestent pas, s'entretuent, sur la base de décisions prises par des vieux qui se connaissent et se détestent, mais ne se tuent pas... " (Paul Valéry)

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(Tarkovski)

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"Je tire une de ces gueules aujourd'hui, je ressemble à ma carte d'identité" (La Joconde, sur tw*tter)

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Lloyd Cole

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"Qui laisse une trace laisse une plaie." (Henri Michaux)

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Les Damnés ne pleurent pas

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"Mon idéal, c'est de vivre libre et qu'on me foute la paix." (Raymond Queneau)

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Tenue de Soirée

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"La rencontre de deux personnalités est comme le contact entre deux substances chimiques ; s’il se produit une réaction, les deux en sont transformées." (Carl Jung)

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"J'écris pour être aimé au fond, peut-être même parfois de tel ou tel, et en même temps, je sais que cela ne se produit jamais." (Roland Barthes)

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Rotting in the sun

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"Un souffle. Une caisse. Un peu de musique d’église. Un trou. Un peu de terre par-dessus. Et bonsoir." (Paul Léautaud, Journal littéraire)

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"Je suis ici mais au fond je ne suis nulle part et je crains d’être où que ce soit." (Nicolas de Staël)

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"La réussite est parfois le résultat de toute une série d'échecs." (Vincent van Gogh)

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"The sun is the same in a relative way but you're older
shorter of breath and one day closer to death"
(Pink Floyd, Time)

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"Même dans le bourbier de mon esprit, il y a des lotus qui fleurissent." (Fernando Pessoa)

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"À force de ne pas parler des choses, par élégance, on ne dit rien, et on l’a dans le cul !" (Louis-Ferdinand Céline, Lettre à Albert Naud)

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16 octobre 2023

étrusques

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LA CHIMERE
d'Alice Rohrwacher
(sortie prévue le 06 décembre 2023)

Et voilà!
Déjà le dernier film pour moi de cette DSI. Séance "de vieux" à 13h30, avec, bonne surprise,  un public assez conséquent. Et c'est, sans doute l'effet last but not least, le film de la sélection que j'avais le plus envie de voir... J'avais adoré son HEUREUX COMME LAZZARO, en 2018 (post enthousiaste ici), et je dois dire que celui-ci m'a tout autant enthousiasmé.
Le héros, Arthur, est un jeune homme un peu mutique (on comprendra ensuite que c'est parce qu'il est anglais), interrompu au milieu d'un rêve par le contrôleur du train dans lequel il voyage (on comprendra ensuite qu'il sort de prison et rentre chez lui), refuse de (re)voir ses anciens amis (on comprendra ensuite qu'ils sont complices dans une occupation illégale, et que lui s'est fait arrêter mais pas eux) et préfère aller voir une vieille amie (le plaisir de retrouver Isabella Rossellini en nonna) dans une maison qui fut somptueuse mais semble à présent délabrée, où elle vit avec ses filles (une flopée) et une élève-cantatrice qui lui sert aussi de bonne à tout faire, Italia... Une de ses filles, Beniamina, absente, revient souvent dans la conversation, on comprend qu'Arthur, (le jeune homme pas bavard), est amoureux d'elle et qu'il attend son retour...
On va bientôt en savoir davantage sur les "occupations" d'Arthur et de ses camarades : ce sont des tombaroli, des pilleurs de tombes étrusques, tombes qu'ils découvrent grâce au talent singulier d'Arthur : avec une baguette il arrive à percevoir sous la terre l'espace vide de ces sépultures, et indique précisément là où il faut creuser. ils sont en cheville avec un mystérieux -et longtemps invisible- Spartaco, qui leur rachète leurs trouvailles... (dont l'interprète n'étonnera pas vraiment ceux qui connaissent les films d'Alice Rohrwacher clic clic). Arthur mène la danse (et la réalisatrice aime visiblement le regarder le faire) , détecte le vide, perçoit l'imperceptible (la réalisatrice nous signale avec une astuce de mise en scène toute simple mais très plaisante chaque fois qu'il entre en transe.), et les comparses s'activent pour creuser et faciliter l'accès (priorité à celui qui a trouvé la tombe).
Ce qui est bien, chez Alice Rohrwacher (on l'avait déjà senti dans les films précédents et celui-ci le confirme) c'est qu'elle aime les petites gens. Les gens simples, les pauvres, vous, moi. Ceux qui sans cesse courent derrière leur chimera, le rêve d'une vie meilleure avec l'argent que cela suppose (et les moyens pas forcément légaux pour y parvenir...). Le délabrement, le précaire, est une notion qui revient plusieurs fois dans le film, que ce soit la maison de la nonna, celle d'Arthur, où la gare désaffectée ("à personne et à tout le monde") dans laquelle va se créer un genre de communauté sororale (où Arthur sera autorisé à venir  jouer les faux-bourdons).
Un film un peu ébouriffé (les pauvres ça n'a pas de peigne, comme le confirme mon expérience personnelle), un peu débraillé, mieux : dépenaillé (les pauvres ça n'a pas de dressing-room, hihi) mais, sans doute justement pour ça incroyablement attachant (vivement la sortie nationale, qu'on puisse le reprogrammer dans le bôô cinéma).
Avec, pour moi, un plaisir supplémentaire (et parfaitement inattendu), celui d'entendre (je l'ai reconnu dès les premières secondes) un morceau de Kraftwerk (Spacelab) qui vient illuminer toute une séquence...

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15 octobre 2023

side-car

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LA CHRONIQUE DES PAUVRES AMANTS
de Carlos Lizzani

Elle suit son cours, cette DSI, piano piano, un film par jour... Et là je découvrais ce film d'un réalisateur inconnu (de moi) que Hervé nous avait suggéré avec disons une certaine insistance... Eh bin vous savez quoi ? Il avait, encore une fois, tout à fait raison (je l'aurai, un jour, je l'aurai...) Un film en noir et blanc, superbe, dans une copie magnifique, avec des sous-titres attentifs (pas la même taille de police de caractères selon que ce sont les personnages qui s'expriment ou la voix du narrateur...). Chronique sociale située dans un quartier de Florence, en 1925, où débarque le jeune Mario, qui va prendre pension chez Maciste, un forgeron anti-fasciste... Il est (il sera) question d'affontement(s) , pendant tout le film, entre les chemises noires et les chemises rouges, les fascistes et les anti-fascistes, au sein de ce quartier, de cette rue presque, dépeinte par le réalisateur comme un petit village où tout le monde connaît tout le monde, et c'est par les fenêtres que communiquent tous les habitants du lieu...
C'est comme un petit théâtre florentin, où défilent et s'entrecroisent les hommes (si on était en basse-cour, je dirais du vieux coq roublard au jeune coquelet plein d'ambition, sans oublier le jeune poussin idéaliste et plein d'illusions) et les femmes (pour filer la métaphore aviaire, toute une série de jeunes poulettes sémillantes, avec en arrière-plan une vieille poule qui surveille tout ce qui se passe et tient son poulailler d'une patte de fer).
J'ai trouvé le film vraiment excellent, en particulier une longue scène nocturne où deux de nos héros, en side-car, parcourent la ville pour aller prévenir ceux que les fascistes ont décidé d'éliminer. Comme d'habitude, j'ai été un peu handicapé dans ma compréhension du récit par mon manque -désolant- de connaissances historiques (concernant l'italie fasciste, notamment).

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14 octobre 2023

diamonds (are a girl's best friends)

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DERNIERE NUIT A MILAN
de Andrea di Stefano

Deuxième film de la DSI. Un polar urbain nocturne et fiévreux (les trois adjectifs vont bien ensemble), avec le viril Pierfrancesco Favino. (clic clic Zabetta). Un polar avec des flics (des intègres et des corrompus), des asiatiques ("très fourbes et très cruels" hihi mais le plus souvent impassibles comme il se doit), des diamants, des gros flingues qui font du bruit, des morts accidentelles dont certaines génèrent beaucoup de chagrin, et d'autres moins), et bien sûr un salopard de traître (comme dans les vieux films de Brian de Palma, c'est, bien sûr spoil l'ami proche mais bon ça le spectateur le moins fut-fut' l'aura déjà compris dès le départ, hein...).
Un bon polar, classique, "sévèrement burné", avec -j'aime toujours bien ça- la même chronologie revécue de deux façons différentes, avec unité de temps et de lieu (c'est dit dans le titre français, tandis que le titre original est volontairement plus ambigu : "ULTIMA NOTTE DI AMORE" ne voulant pas vraiment dire comme on pourrait le croire Dernière nuit d'amour, puisque Amore c'est le nom de notre bo gosse de flic... Donc dès le titre on est sur une fausse piste, comme on le sera plusieurs fois pendant le film).
Beau travail, belle musique aussi, et beau mâle rital (qui plus le le plus honnête de la bande (et le plus gentil aussi)... enfin, jusqu'à un certain point!)

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Amore et son pote...

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