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lieux communs (et autres fadaises)

3 mai 2019

leur faire peur comme ils nous font peur

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L'EPOQUE
de Matthieu Bareyre

entregent (merci à Zabetta)

unité de lieu : Paris (Paris-centre, même)
unité de temps : la nuit (Paris, la nuit)
unité d'action : des jeunes gens s'expriment, face à la caméra du réalisateur.
(la vie des jeunes -grands ados, jeunes adultes-. Une génération désenchantée, larguée, sans illusions.)

Témoignages face caméra entre vraies interprétations personnelles et lieux communs (comme ici, welcome)

Le film aurait pu s'appeler Rose et l'époque, tant la demoiselle en question y occupe une place importante (elle est là depuis le début et revient dans le film à intervalles réguliers ;  les dix dernières minutes lui sont intégralement consacrées)

un bel opus nocturne, fiévreux, mouvant, bruyant, joyeux, violent, avec des jeunes gens qui vivent, parlent, dansent, boivent, affrontent, parlent, rient, se confient

(la jeunesse dans tous ses états)

avec en face, récurrents, omniprésent, impassibles, frontaux, granitiques, les keufs (le générique mentionne "avec la participation des Compagnies républicaines de sécurité et de la Gendarmerie mobile", et ce sont -c'est un choix- les seuls adultes qu'on verra dans le film)

avec en habillage sonore Il Giardino Armonico dans ses grandes heures (le baroque à cordes s'accorde très bien avec les scènes urbaines, qu'elles soient de danse ou de guérilla)

la guérilla urbaine est très cinégénique (à mon goût)

un travail de montage soigné, avec des images qui le sont parfois moins (souvent captations brutes) mais qu'importe on se laisse emporter par ce flux vital fiévreux

état des lieux, état des nuits, état d'esprits (état d'urgence)

chacun(e) peut y trouver son compte

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2 mai 2019

qu'aurait grandi trop vite

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J'VEUX DU SOLEIL
de Gilles Perret et François Ruffin

Lundi de Pâques, suite. le bus du retour étant à 18h, il fallait donc que j'aille voir un autre film, et je n'avais -presque- pas le choix. Va donc pour les gilets jaunes et François Ruffin. Un film complètement à l'opposé du précédent (El Reino) mais, finalement, pas si éloigné. Les extrêmes finissent par se rejoindre. Tout à l'heure une fiction (quoique) sur les nantis, et voilà un documentaire (quoique...) sur les dépossédés. Ceux qui ont tout (mais qui veulent encore plus) et ceux qui n'ont rien (et demandent juste un petit peu).
Les GJ je ne sais toujours pas trop quoi en penser (et, finalement, François Ruffin aussi, ou non plus, plutôt...)
François R. se balade, dans sa vieille bagnole, de rond-point en rond-point, va à la rencontre des gens, les écoute parler, leur pose des questions, boit des bières dans leur salon, leur demande ce qu'ils lui diraient s'il était Emmanuel Macron,  essaie de plaisanter, compatit silencieusement, et devant la caméra passent des individidu(e)s touchant(e)s, émouvant(e)s, bouleversant(e)s (j'avoue que j'ai eu les larmes aux yeux plusieurs fois, notamment devant le témoignage de Barbara, handicapée, mère de deux enfants qu'elle a bien du mal à nourrir...) mais tout ça est quand même un peu brouillon (j'ai pensé aux films de Pierre Carle).
Mais que dire d'autre (ça fait quelques jours déjà que j'ai vu le film, et la plus grande partie s'en est pfouh! évaporée....) ah si que j'ai trouvé la scène finale plutôt maladroite (le type même de la fausse bonne idée) où on les sent presque, tous les deux, mal à l'aise (comme si la demoiselle se demandait "Mais qu'est-ce que je fais là ? ") et que, comment dire, ça ne fonctionne pas, quoi...)
Un film... sympathique.

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1 mai 2019

avril 2019

lundi 1er (fooding)
(manger) : une poêlée automnale printanière (champignons / pommes / châtaignes), et, tiens de l'ail rose de Lautrec en chemise (c'est délicieux) avec en dessert le reste de fromage blanc de brebis aux fruits rouges (grenade / framboises / cerises dénoyautées)
(boire) pour l'apéro, en gourmandise, un verre de Mortuacienne menthe-citron
mardi 2 (kilomètres)
ça faisait quelque jour que je l'avais prévu, et je m'en suis souvenu in extremis : pris en photo le compteur de la voiture qui affichait 123456 (km) et réalisé alors que, finalement, chaque nombre est unique, et n'a que la valeur "remarquable" qu'on veut bien lui prêter
mercredi 3 (Théâtre Ledoux)
Je n'étais pas très bien installé, trop devant, trop sur la gauche, j'ai commencé à avoir mal aux jambes, je ne pouvais pas les étendre, le programme annonçait 3h10 avec deux entractes, et tout ça m'a un peu agacé ; je me suis levé et je suis parti, justement, au premier entracte, conforté dans ma résolution de ne plus jamais remettre les pieds dans cette fichue salle si inconfortable (pourtant le spectacle était plutôt plaisant)
jeudi 4 (attention! spoiler)
émotion -légitime- au moment du café : Catherine nous annonce tout de go "Le Père Noël est mort..." (le nôtre, précise-t-elle ensuite, celui qui venait à l'école, il avait plus de quatre-vingt ans, elle l'a appris dans le journal)
vendredi 5 (fjt)
j'avais vraiment envie de goûter ce filet de sole sauce crevettes et girolles, (servi en plus avec un gratin délicieux de côtes de bettes) ceci a contrebalancé la déception de ne pas avoir eu de pain seigle/noix/noisettes à la boulangerie après y avoir pourtant fait longuement la queue
samedi 6 (Le Bureau)
une nouvelle fois nous sommes faits éconduire ("au bar, les tables devant, ou dehors...") alors que nous voulions simplement boire un coup en sortant du cinéma (l'avant-dernière fois il était 20h et c'était avec Manue et Catherine, cette fois-ci il était 18h et c'était avec Emma et Catherine)
dimanche 7 (at home)
décidément je prends de plus en plus l'habitude -dominicale- de traîner en pyjama jusqu'à point d'heure (bien après l'heure du repas de midi en tout cas), et je ne me décide à m'habiller que parce qu'il faut que je sorte pour aller jouer chez mes voisins
lundi 8 (Play it again)
deux fois au cinéma ce jour, pour deux films (re-sortis en copies restaurées flambant neuves) que je n'avais jamais vus : l'attendrissant Rue des cascades l'après-midi et le caustique Embrasse-moi idiot le soir (joli doublé de 1964 et en noir et blanc)
mardi 9 (au lac)
le beau temps ayant fait mentir les prévisions météo, nous sommes allés faire notre tour de lac rituel, et en avons été récompensés par l'abondante figuration ornithologique  : héron prenant son vol au parallèlement au dessus du chemin, famille de cygnes en conciliabule sur la terre ferme, démarche particulièrement gracieuse d'un héron dans une eau peu profonde, bébés cygneaux riquiquis à la queue-leu-leu au beau milieu du lac...
mercredi 10 (parking)
profitant du soleil, j'y passe un peu de temps, assis dans ma voiture, avant d'aller au cinéma, heureusement que j'ai un bouquin dont je me délecte (Mauvaise Prise, d'Eoin Colfer) parce que sinon l'intérêt du lieu (et de ses occupants plus ou moins transitoires) est plus que limité (oui c'était mieux avant)
jeudi 11 (à la poste)
ce nouveau postier attendrissant, un vieux monsieur à l'air gentil qui me tamponne successivement mon envoi et mon récépissé  avec la même énergie démonstrative, (tac! et tac!) dans la foulée (il s'est levé de son siège pour ça)
vendredi 12 (anticipation)
que ce soit les livres et autres journaux et papiers dans le bureau ou les dvd et coffrets et cd dans le salon (et des livres aussi), j'ai été soudain pris d'un certain sentiment de découragement relatif à l'ampleur du cartonnage à envisager pour le déménagement (je ne vais jamais y arriver)
samedi 13 (végétation)
état des lieux des roses trémières (que je ne verrai pas forcément, d'ailleurs...) : Catherine repousse en bas de l'escalier, devant la porte d'entrée, Manue  aussi tient bon, au milieu du béton, par contre il semblerait que Marie présente des velléités de ne pas pousser (peut-être s'est-elle trop épuisée l'année dernière...)
dimanche 14 (circulation)
En route pour Gy, comme j'étais un peu en avance (parce que j'avais voulu ne pas passer trop tard à la pâtisserie) je me suis arrêté un peu sur le parking à la sortie de Mailley pour lire : il semblerait que la limitation de la vitesse à 80 km/h ne concerne absolument personne sur cette route...
lundi 15 (printemps)
je suis un jardinier désinvolte : il y a un certain temps, j'avais éradiqué le massif d'iris à droite du portail, et  entassé tout ça dans un sac à déchets verts, et voilà que les iris en question ont recommencé à pousser, directement dans le sac (et c'est en me penchant pour mieux observer le phénomène que je me suis coincé le dos)
mardi 16 (au lac)
c'était le bon jour, la bonne heure, alors pourquoi ne pas y aller ? et, pour contredire à la fois et le mal de dos et les prévisions météo, on a décidé, avec Catherine , de faire le "grand petit tour" (par le jardin japonais)
mercredi 17 (banque)
c'est la première fois que j'y allais pour ça : un chèque de 100€ avait été crédité sur mon compte, émis par une personne que je ne connaissais pas, pour une autre personne que je ne connaissais pas non plus (mais dont le numéro de compte ne diffère du mien que par un seul chiffre) et j'ai donc régularisé
jeudi 18 (sms)
"les fleurs, c'est fourbe" m'a écrit Dominique (ce qui m'a beaucoup fait rire), après que je lui aie expliqué qu'en me penchant pour photographier les tulipes de Catherine, je m'étais refait mal au dos (alors que je croyais que c'était finito)
vendredi 19 (gourmandise)
un petit bonheur chasse l'autre : immédiatement réinvesti les 10€ (et quelques) de gains au loto reçus au bureau de tabac (une misère) dans l'achat de 3 barres praliné /chocolat noir chez ma chocolatière préférée (une fortune)
samedi 20 (en pause)
il était très joli ce routier, à midi, dans son camion stationné de l'autre côté de la route, assis torse-nu sur le siège conducteur, les pieds nus posés sur le tableau de bord, vitre ouverte pour profiter du soleil, comme offert (il ne portait qu'un petit short (ou boxer) noir)
dimanche 21 (Pâques)
(coïncidence) lu ce matin, dans le très beau Un bonheur parfait de James Salter : "Dimanche de Pâques. Le matin, il fit un temps superbe, les arbres ruisselaient de soleil." Quand la fiction rejoint -ô si brièvement- la réalité...
lundi 22 (lundi de P.)
peut-être pour fêter l'occasion, le projectionniste nous a offert (d'une bouteille sans étiquette dissimulée dans un sac-plastique) un pousse-café, qu'il nous précisa avoir distillé lui-même, avec son père, il y a trente ans
mardi 23 (Vaivre)
ce canard qui se tenait du mauvais côté de la route, sur le trottoir, immobile, de dos, comme plongé dans la plus grande perplexité en contemplant la vaste surface herbeuse qui s'étendait devant lui (et en se demandant où donc l'eau avait bien pu passer)
mercredi 24 (à la maison)
ça m'a fait doublement plaisir de parler avec Pépin, venu boire le café comme au bon vieux temps de la LSF, et de réussir lui trouver dans ma bibliothèque perso ce bouquin de Murakami qu'il n'avait plus et qui était difficilement trouveable (parce que non réédité)
jeudi 25 (parking)
il y a des fois sans doute où il vaut mieux ne pas tout raconter (...) parce qu'on n'en est pas spécialement fier de ce qu'on a fait, hein, mais si on l'a fait, re-hein, c'est bien parce qu'on en avait envie -de le faire- (le mec à la voiture blanche et la façon de camelot qu'il a eu pour appâter le chaland)
vendredi 26 (entre Cuse et Esprels)
rentré de nuit, après une nième et dernière partie de scrabble, et la route, étrangement, fumait par endroits, jusqu'à former des nappes de brume conséquentes (et ce avant un orage bref mais très intense au niveau des Pateys)
samedi 27 (en voiture)
comme d'hab' avec les Soria on a tourné au mauvais endroit en allant chez les Vuillerez et on est arrivé depuis le haut (en observant les indications du gps de mon téléphone que je venais d'activer et qui étaient, dans un premier temps, plutôt fantaisistes)
dimanche 28 (coulevon)
rien de plus triste (et d'aussi exactement représentatif de la condition humaine) qu'un vide-grenier riquiqui sous la pluie (peu de vendeurs, peu d'acheteurs, tous avec parapluies), et ce toute la journée ou presque, vu depuis mes fenêtres
lundi 29 (dans ma maison)
après plusieurs tentatives infructueuses d'échanges téléphoniques, j'ai -enfin- eu la visite, ce soir, du peut-être futur locataire de la maison que j'habite présentement (et que je vais bientôt libérer), c'est un joli jeune homme barbu de bientôt trente ans, amateur de bikes et de sons, qui à l'issue de la visite s'est déclaré sous le charme (et je crois que moi aussi hihi)
mardi 30 (itinéraires)
je suis d'abord passé prendre Marie qui m'attendait en bas de chez elle, de là nous sommes allés chez Catherine pour la chercher, je les ai emmenées toutes les deux au fjt, puis j'ai ramené Catherine chez elle, et Marie au lac pour faire le grand tour avec Geneviève, après quoi j'ai ramené Marie chez elle avant que de rentrer chez moi

30 avril 2019

le pouvoir protège le pouvoir

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EL REINO
de Rodrigo Sorogoyen

Lundi de Pâques, j'ai pris le bus pour aller voir ce nouveau film du réalisateur qui nous avait donné le couillu -et malaisant- Que Dios nos perdone, en 20107, avec déjà, en vedette le même Antonio de La Torre (qu'on vient de voir récemment - Semaine latino 8- en prisonnier futur président de la république dans l'impressionnant Compañeros), film, donc, vivement conseillé par Dominique, et dont je n'étais pas sûr qu'il passerait encore la semaine suivante......
L'acteur incarne, cette fois Manuel López-Vidal,  un homme politique espagnol qui va se retrouver pile-poil dans l'épicentre d'un tsunami politico-financier-médiatique impliquant les membres du parti dont il fait partie (hihi) mais la quasi-intégralité de la classe politique espagnole... Un film sur les nantis en costume trois pièces, qui mangent des choses chères dans des restaurants chers, roulent en grosses bagnoles et mettent de côté le plus de fric possible au fil de magouilles quotidiennes, habituelles, rituelles, petites ou beaucoup plus grosses... Au début du film c'est un autre qui est collimateur, mais au fil des dénonciations, révélations, et trahisons diverses et successives (la théorie des dominos) Manuel López-Vidal semblerait devenir le bouc émissaire idéal, et, donc, l'homme à abattre (au sens figuré pour les tribunaux juges et média divers, au sens propre pour les méchants très méchants qui préféreraient effacer toutes les traces de leurs malversations).
J'ai beaucoup aimé le film, je dirais même que je l'ai aimé de plus en plus, cinématographiquement, de par sa construction. Construction oui, il m'a fait penser à ces jeux où il s'git d'empiler des choses, chacun son tour, jusqu'à ce qu'un morceau ultime fasse s'écrouler tout l'édifice (et perdre le joueur qui l'a posé)... Pendant un long moment on est dans le stable, on regarder s'agiter frénétiquement (et se tirer dans les pattes tout en faisant mine de se donner des grandes claques dans le dos) tous ces margoulins (et margoulines), puis l'empilement des pièces commence à devenir un peu anxiogène (pour le spectateur) et chaque nouvelle scène (ou pièce empilée) commence à faire vaciller l'ensemble du récit, qui devient du coup de plus en plus passionnant. La dernière demi-heure est à couper le souffle.
D'abord la scène sur le balcon, puis celle dans la maison d'un de ses "amis", (occupée par sa fille en train d'organiser une teuf en cachette de son père, maison où il doit récupérer des documents, malgré l'hostilité croissante des participants à ladite teuf), puis une scène (pour moi) anthologique, hitchcockienne "a minima", celle de la station-service la nuit (peut-être ma préférée du film), suivie d'une autre scène avec des voitures la nuit (qui, je ne sais pas trop pourquoi, m'a évoqué Fargo), et, hop on pose enfin l'ultime pièce, la scène du débat télévisé... Tombera, tombera pas ? Le réalisateur, joueur, nous laissera là en suspens (...) sans pitié, mais on ne peut qu'applaudir à l'intelligence de la progression dramatique du récit.
Et Viva España!

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29 avril 2019

revus

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LES ÉTERNELS
de Jia ZhangKé

Bôô cinéma, ticket orange, Catherine et Ssa, quatre bonnes raisons de retourner voir le beau film de JZK sur un écran presque trop grand. J'avais un petit peu dormouillé à Besac, mais je voulais avoir tout vu, et je suis donc revenu pour profiter de tout. Hélas "ça"  m'a un peu repris (mais heureusement pas aux mêmes endroits). L'odyssée de Qiao et de Bin (qui l'aime sans l'aimer tout en l'aimant) est toujours aussi impressionnante, humainement, socialement, cinématographiquement, mais qu'est-ce que ça ne donne pas du tout envie d'aller voir en Chine ! (ce que les films précédents du réalisateur exprimaient déjà à merveille). Il manque un minuscule je-ne-sais-quoi pour le Top 10... (peut-être juste un héros masculin plus attachant ?)

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Y a de la joie... 1

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Y a de la joie... 2

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SYNONYMES
de Nadav Lapid

Tom Mercier est toujours aussi beau, sa quéquette toujours aussi sympathique, sa voix toujours aussi chavirante, et le film toujours aussi peu aimable (mais comme quoi c'est parfois salutaire (et ça fait parfois un peu plaisir aussi) de se faire un peu rudoyer). Nadav Lapid n'aime pas son pays de naissance, mais ne porte pas vraiment dans son coeur non plus son pays d'adoption. Il est par contre toujours aussi fasciné par le corps (viril) de son héros, et celui de ses compatriotes (et la façon dont entre eux ils s'auto-fascinent) et sur ce point je ne saurais lui donner tort. Un film (pourtant) intensément poétique, encore plus que politique. Un film en colère, comme une omelette norvégienne (!) à l'envers : glacé dehors et incandescent dedans, bref, Top 10 confirmé.

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Yoav tire sur Notre Dame...

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sur les ponts de Paris...

27 avril 2019

dlodc

(du lard ou du cochon)

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(tag,mur, peinture blanche, panneau routier, marqueur)

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(voie, bidons, panneau)

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(encoignure, rubalise)

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(paillasson synthétique, pétales de cerisier du Japon, chaise de jardin, béton)

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(journal, acronal, craies grasses, feutre fin)

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(herbe, fenêtres en pvc, fleurs de pissenlit)

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(film, sous-titre, recadrage)

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(couennes de jambon (de porcelet truffé), barquette de polystyrène)

20 avril 2019

micro184

*

mon ami Philou m'a appris que
"chaque fois qu'on boit de la bière, on pisse du glyphosate"

*

 à mon âge, je n'ai toujours pas intégré le fait que je suis censé me raser tous les jours

*

Catherine ne cliquette plus
(grâce à l'intervention de son garagiste)

*

 Ohlala j'ai renversé du vin sur la jolie nappe de Francette 
d'un côté on a dit  sel fin et de l'autre jus de citron :
c'est -incontestablement- le citron qui a gagné

*

 paronyme est-il synonyme de synonyme
ou plutôt synonyme d'homonyme ?

*
je ne sais pas pourquoi mais, dès l'intro,
certains morceaux des Stranglers des années 90
me font invariablement venir les larmes aux yeux
(surtout Always the sun et Midnight Summer Dream, en fait)

*
(belles phrases idiotes que je ne comprend pas)
"Mais il ne serait pas juste de réduire le film à ce qu'il n'est pas ou à ce qu'il prétend être."
Hugues P. (Les Cahiaîs)

*

je fais des rêves surpeuplés
(sans doute une façon de compenser)

*

faire en sorte de ne plus avoir honte

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" deux détectives au sujet desquels le lieutenant Ronelle Deacon m'a informé qu'ils seraient infoutus de trouver leurs bites, même à l'aide d'un miroir et d'un détecteur de bite, ce qui m'avait beaucoup fait rire à l'époque." (Eoin Colfer)

*

ces voleurs de chez Tropicana qui réduisent proportionnellement un pack de jus d'orange
pour qu'il ne contienne plus que 0,85l (on ne voit presque pas la différence)
tout en conservant (bien sûr) le même prix

*

(Suis-je un monstre ?)
L'incendie de Notre Dame ne me fait ni chaud ni froid...

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si je bénéficiais d'une arme de service, je profiterais de l'opportunité

*

(hihi) mangé de l'agneau pascal en ce vendredi saint

*

19 avril 2019

blanche-fesse et les sept mains

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BLANCHE COMME NEIGE
d'Anne Fontaine

Le titre de ce post a existé "pour de vrai", (Il s'agit d'un porno des années 80) si si, je ne vous raconte pas d'histoires... Anne Fontaine, elle, si, par contre, et c'est tant mieux. Et entre elle et nous, c'est (aussi) une longue histoire (depuis le belfortain et toxique Nettoyage à sec, en 1997). On a programmé presque tous ses films me semble-t-il, chacun d'eux le plus souvent nimbé d'une certaine singularité. Drame, comédie, polar, chronique, cette dame-là a tâté de presque tout, en l'accomodant à sa façon. Et voilà qu'elle nous revient avec un conte...
Blanche-Neige, donc, ou presque : l'héroïne c'est Claire (jouée par la jeune et jolie  Lou de Laâge, vue il y a quelques temps dans Les innocentes, de la même réalisatrice), la méchante reine c'est Maud (Isabelle Huppert dans ses grandes oeuvres), et, si nains ils ne sont pas, ils sont quand même sept à prendre soin de la jeune fille : Damien Bonnard est Pierre et François, deux jumeaux, qui cohabitent avec Vincent Macaigne un violoncelliste platonique, dont le chien est soigné par Jonathan Cohen (Serge le mytho, ça vous dit quelque chose ?) le vétérinaire, Richard Fréchette joue un prêtre québecois, Benoît Poelvoorde un libraire avide de correction, et Pablo Pauly (découvert dans Patients) un champion de sports de combat timide, fils du précédent (sans oublier Charles Berling, entraperçu au début, qui est, un peu le détonateur de tout cette histoire...), quelle distribution, non ? De quoi, vraiment, en faire toute une histoire, ce dont ne se prive pas la réalisatrice.
Anne Fontaine joue avec le mythe et malicieusement nous sème, ça et là des clins d'oeil et références à l'histoire originale (un miroir, des nains, une pomme rouge, du poison, une gisante que vont réveiller des baisers...) et nous livre une histoire décalée autour d'une Blanche-Neige bien moins nunuche que dans la version Disney (et beaucoup plus folle de son corps aussi, d'où le titre de ce post) tandis que la marâtre n'a, elle, rien à envier à son modèle (et Huppert est parfaitement idéale pour styliser le rôle).
Une version très plaisante, dont je ne comprend pas pourquoi elle a provoqué l'ire de tant de critiques (Libé, "ce "Blanche comme neige" se retrouve dès les premières minutes englouti dans un tsunami d’inanité et d’incohérence qui, au vrai, ne laisse aucun survivant", comme c'est parisiennement -et gratuitement- méchant...) à tel point qu'on croirait ça tout droit sorti des Cahiaîs qui n'ont eux  même pas daigné écrire une ligne dessus, et, rien que pour ça (hihi j'avais écrit reine que pour ça) le film mérite qu'on le défende... ce film est une fantaisie, une variation, une interprétation, devant lequel ce serait dommage de bouder son plaisir.

 

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Blanche Comme Neige : Photo Benoît Poelvoorde, Charles Berling, Damien Bonnard, Jonathan Cohen, Pablo Pauly

17 avril 2019

sophia

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EMBRASSE MOI IDIOT
de Billy Wilder

Billy Wilder, réalisateur de deux films que j'adore (Certains l'aiment chaud et Stalag 17) et responsable, un dimanche soir, d'un de mes premiers questionnements métaphysico-cinématographiques : Mais comment un monsieur qui est mort et qui flotte dans une piscine peut-il raconter une histoire ? (Sunset Bvd), à l'honneur dans ce nouveau Play it again Festival, pour un film que je ne connaissais que de nom...
Ni l'affiche ni les acteurs principaux (Dean Martin et Kim Novak) ne me semblaient particulièrement attractifs, mais bon, Billy Wilder, quand même, et Play it again festival aussi, deux bonnes raisons, donc.
Tiens, le film est en noir et blanc! (première surprise) Tiens le format est gigantesque ! (dans une petite salle du bôô cinéma, même en étant au dernier rang, on a le sentiment que c'est presque "trop grand", une question de rapport non respecté, me semble-t-il entre la taille de l'écran et celle de la salle...) Tiens mais où est donc Kim Novak , (elle met un certain temps pour apparaître, à peu près le même que mettait attention spoiler ? Janet Leigh pour disparaître (dans Psychose, bien sûr).
Nous sommes donc à Climax (orgasme, en anglais, traduit par Jouy dans le film), petite ville américaine dans la cambrousse  par laquelle passe Dino, chanteur à succès et homme à femmes (Dean Martin, bien sûr, dans un rôle qui ressemble à celui de sa vraie vie) avec sa grosse et belle décapotable, et s'arrête pour prendre de l'essence dans une petite station-service dont le gérant est aussi auteur de chansons dont le compositeur, Orville, est son ami. Orville est professeur de piano et marié à une femme qu'il couve jalousement (et paranoïaquement). Les deux auteurs-compositeurs échafaudent un plan pour immobiliser Dino (en trafiquant sa décapotable pour provoquer une panne) et lui faire passer la nuit sur place (chez Orville) pour lui faire écouter -et acheter- une de leurs compositions, et devenir riches. Or il s'avère que la femme du pianiste est une fan de Dino et que le mari jaloux devient fou de jalousie à l'idée que quelque chose pourrait survenir entre son épouse et Dino, et les deux compères (le pianiste et le garagiste) décident d'envoyer l'épouse chez ses parents en simulant une discute conjugale (à base de jet de pamplemeousse, tout de même!) et de la remplacer par une fausse épouse, une serveuse / entraïneuse incendiaire qui travaille au Nombril (belly Button), une boîte voisine (La serveuse en question étant la somptueuse (et charnelle) Kim Novak) qui jouera une épouse peu farouche prête à payer de sa personne avec Dino afin de lui faire acheter une ou plusieurs chansons.
La mise en place, comme on peut le voir, est assez complexe, (laborieuse ?), Billy Wilder mettant en place méticuleusement chacun des éléments de cette réaction en chaîne, pour aboutir, finalement, à une situation savoureuse -et explosive!- de doubles quiproquos matrimoniaux (ou non) qui se mettent en place dans le dernier tiers du film.
Billy Wilder a toujours ce sens millimétrique de l'impact des dialogues et des situations, et, effectivement, le film est drôle, même si grinçant, et parfois même cruel. Amoral, en tout cas, et délicieusement.
Et tout le monde sort de la salle en fredonnant Sophia, la chanson que Dino a choisie... Qui aime qui, qui a aimé qui, qui a cru aimer qui... Kiss me stupid!
(et le projectionniste - toujours aussi facétieux- du bôô cinéma a rallumé la salle -clic!- juste avant cette fameuse et ultime réplique, l'a réteinte, - devant les grognements et ronchonnements dans la salle ?-, pour finalement la rallumer à nouveau définitivement quelques instants plus tard... Décidément il y en a qui s'y entendent pour vous gâcher votre plaisir!)

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16 avril 2019

j'ai envie de royco

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RUE DES CASCADES
de Roger Delbez

Merci Play it again! Chaque année on a le plaisir de découvrir des films du passé, en copies restaurées! Quel bonheur...
Rue des cascades, je n'en avais jamais entendu parler avant il y a quelques mois... Un film réalisé en 1963, sorti fin 64, et qui a coûté sa carrière à son réalisateur, suite à l'échec (cuisant) du film et à sa sortie baclée. Quel dommage! Paris, Belleville, 1963, noir et blanc. Un quartier, un bar-épicerie, des gamins. Tout un petit monde (et la vie de chacun) esquissé, croqué, on ne peut ne pas penser aux photos de Doisneau ou de Kertesz et au réalisme poétique. D'abord grâce à (à cause de) la violente nostalgie ressentie à cette vue en coupe quasiment archéologique d'un monde aujourd'hui disparu, mais ici intact, préservé, 1963 comme si vous y étiez. Les vêtements, les tournures, les produits, les réclames, les expressions, on se régale à chaque instant.
Les gamins, au centre de l'histoire, pètent la santé, une bande de copains autour du jeune Alain, dont la mère -célibataire- fait jaser dans le quartier (c'est elle qui tient l'épicerie-bar) depuis qu'elle s'est acoquinée avec un nègre (c'est comme ça qu'on dit dans le film, comme dans le titre du roman de Robert Sabatier dont le film est l'adaptation, Alain et le nègre). La maman est jouée par une Madeleine Robinson dans la fleur de l'âge, touchante et magnifique. Et Vincent, le bel amant africain, par Serge Nubret (un jeune culturiste souriant, alors débutant, mais qui obtiendrait quelques années plus tard le titre de Mr Univers!). Ça m'a ému de reconnaître, dans la distribution, Benjamin Lefèvre et Christine Simon, qu'à l'époque (dans les années 60) je suivais à la télé dans le feuilleton quotidien Vive la vie! Et de découvrir aussi à leurs côtés Suzanne Gabriello, brunette piquante, que je connaissais comme chanteuse fantaisiste (et participante fréquente au Francophonissime, un jeu télé que j'aimais bien) -dont wikipédioche m'a appris qu'elle avait été la maîtresse de Brel!-. Ce qui en rajoutait encore quelques louchées dans  la nostalgie...
Le film, qui était à sa sortie une adaptation contemporaine du roman (qui lui se passait dans les années 30), est devenu à son tour un témoignage sur le passé, avec un décalage temporel encore plus grand. Et c'est le double effet kiss cool, puisqu'en 1963 j'avais 7 ans, et ce film me parle donc de mon enfance à moi (enfin, ce qu'il (m') en reste), c'est ce qui le rend d'autant plus délicieux. Le film a acquis, en plus de 50 ans, une patine attendrissante, que le noir et blanc rend encore plus forte.
Hervé a été absolument enthousiasmé par le film, je le suis dans cet enthousiasme, avec juste un tout petit peu plus de modération... Tout ça est très frais, touchant, les audaces  -pour l'époque- du sujet, et, aussi de la mise en scène (la scène de la chasse à l'éléphant), compensent les quelques maladresses d'interprétation, (de diction), des jeunes interprètes, mais on peut qualifier l'ensemble d'épatant, pour rester dans l'air du temps (d'alors).
En tout cas, encore une sacrée bonne initiative de Play it again!

"- Tu viens à la piscine ?
– Non, j’peux pas, j’vais au cathé. Et toi, t’y vas ?
– Pfff…Moi, ch’uis z’athée…
– C’est quoi un zaté ?
– C’est quand qu’on est pour la révolution!"

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la "nouvelle affiche", avec son petit côté "L'argent de poche", de Truffaut, rend tout de même plus justice au film que celle qui avait servi lors de la première -et unique- semaine d'exploitation (le film avait été rebaptisé par son distributeur...

un-gosse-de-la-butte

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