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lieux communs (et autres fadaises)

15 janvier 2016

diligemment

LES 8 SALOPARDS
de Quentin Tarantino

diligemment : (adv) Avc diligence, de façon diligente
diligence : (nf)
1
   véhicule hippomobile servant au transport de voyageurs 

2
   soin extrême, grande vigilance 

3
  
grande rapidité, promptitude 

Je viens  de le voir (enfin, il y a deux jours) mais j'apprends ce matin  incidemment par Libé que le film est sorti en 2 versions, une "normale" de 2h48 et une "plus longue"(de 3h02, y compris 6' d'entracte) réservée aux -rarissimes- cinémas qui projettent encore en 70mm, et déjà ça m'énerve un peu.
Il n'y a pas eu tout à fait autant de barouf médiatico-publicitaire (ce qui est un peu la même chose, non ?) que pour Starwarzmuche, mais presque... Bon, on s'est embarqués, avec Marie, lundi après-midi à 13h45 (séance dites "de retraités"), pour la dernière des 5 projos en VO, dans une grande salle étonnamment presque vide du bôô cinéma.
Le début est éblouissant, il faut le reconnaître : le générique se déroule sur fond de neige et face à un calvaire enneigé, et c'est parfait pour vous plonger dans l'histoire (et dans la neige) jusqu'au(x) cou(ps) (je vous aurai prévenus).

acte 1
Un mec tirant une charretée de cadavres (Samuel L. Jackson) croise la route d'une diligence transportant un chasseur de primes copieusement bacchanté (Kurt Russel) et sa prisonnière (Jennifer Jason Leigh, dont je n'ai pas eu l'occasion de dire depuis un certain temps combien  c'est une actrice que j'adore). Parlementeries et palabres diverses jusqu'à ce qu'on accepte le voyageur à l'iintérieur (sous conditions) et ses cadavres (ses économies, car il est aussi chasseur de primes) sur le toit. Palabres à nouveau (il est question d'une lettre écrite par le président Abraham Lincoln  en personne et que L. Jackson transporte sur lui comme une relique) jusqu'à ce qu'un incident, lié à ladite lettre, mette tout le monde à bord dehors, et que la diligence croise la route d'un nouveau voyageur égaré dans la poudreuse, qui se dit être le nouveau shériff de la ville où, justement, ils se rendent. Nouvelles parlementeries pour le laisser monter (sous conditions), et ça se met ensuite à blabater (plus ou moins) civilement (guerre de sécession, nordistes et sudistes, renégats, personnes de couleur, esclavagistes, etc.), mais le blizzard les a rejoints et les voilà obligés de faire halte pour la nuit dans la Mercerie de Minnie, où ils sont en principe attendus. Mais voilà que, quand ils arrivent, on les prévient qu'une autre diligence est déjà arrivée, et ses occupants installés et au chaud, et "on", c'est un Mexicain qui les accueille, expliquant que Minnie a du s'absenter mais que c'est lui qui gère la baraque provisoirement en son absence...

acte 2
Voilà tout notre petit monde dans la pièce unique qu'est cette fameuse mercerie... On se présente : en plus des quatre qu'on connait déjà (+ OB, le "chauffeur") se trouvent là présentement : un bourreau (celui de la ville où ils se rendent), un vieux général sudiste, et un traîne-savates qui a entrepris de rédiger l'histoire de sa vie. Et on recommence à parloter, à palabrer, à dégoiser, pendant que des tensions se font jour, des soupçons aussi, des rapprochements, des inimitiés, comme un bouillon de culture où les bactéries les microbes les virus et autres cochonneries se mettraient à proliférer de plus en plus au fur et à mesure que la température dudit bouillon s'élève. Et à devenir plus agressives, voire plus léthales.

Et c'est là que je vais m'arrêter de raconter, à l'instant où une voix-off (le deus ex machina) nous informe d'un fait qui s'est produit mais auquel on n'a pas assisté, qui va relancer l'action et l'intérêt qu'on lui porte, en re-regardant ce qui s'est passé sous un jour nouveau. Je précise encore que toutes les scènes d'extérieur continuent d'être sublimes (les neiges du Wyoming étant largement à la hauteur, question cinégénie, de celles du Minnesota, oui Marie, c'est là que se passe Fargo...). car il faut régulièrment sortir et (donc réentrer) dans la mercerie, et, à chaque fois reclouer des planches sur la porte d'entrée qui ne tient pas). Et la sauvagerie du blizzard sied parfaitement aux dimensions extrêmes de l'écran (j'avais parfois l'impression de ne pas tout pouvoir embrasser d'un seul regard...).

Car ça continue de parler beaucoup, ça se chipote, et puis finalement ça finit par dégaîner et pan pan en voilà un de moins (après une scène assez croquignolette -et quand même plaisante à l'oeil pour le PP -pervers polymorphe- que je suis- puisqu'on y voit -si je ne m'abuse- la toute première QV de l'oeuvre Tarantinesque (qui n'est pas spécialement réputé pour être gay friendly), qui illustre un récit en voix-off (car il s'agit d'un flash-back, le premier du film, mais pas le dernier, hihihi..) où il est longuement question d'un rapport buccal assez précisément décrit... (une histoire de chaud et froid).

Samuel L Jackson  va être amené à prendre les choses en main (les flingues, plutôt), après un autre incident malheureux (et plutôt ensanglantant, et on va rentrer alors dans la (longue) partie finale et trèèèèès ensanglantante, justement. On n'en est pas à repeindre tous les murs de la maison comme dans la scène finale de Django, mais tout le monde y va quand même de bon coeur. D'autant plus que surgit un nouveau flingue, d'une façon plutôt inattendue. (Ouch!) Marie trouve que l'ensemble c'est tellement exagéré que ça en devient presque drôle..." je serai plus modéré dans mes propos (j'avais quand même presqu'un peu la gerbe en sortant.)

On aura eu droit à un autre flash-back, pour préciser la situation, où se révèle toute le sens de la mécnaique Tarantinesque et son intelligence cinématographique. avant qu'il ne faille se décider tout de même à régler définitivement les conflits et les contentieux en cours, avec toujours autant de mots,de bam bam bam,  et de rouge éclaboussé (et c'est rien de le dire).

Les lumières se rallument, on vient de passer presque trois heures avec ces salopards (le masculin pluriel est grammaticalement requis, et globalement justifié, mais le nombre inclut tout de même une version féminine de l'adjectif (et je répète que Jennifer Jason-Leigh  -ExistenZ, Short Cuts, Last exit to Brooklyn, In the Cut, Miami blues- s'y révèle encore une fois grandiose et ne dépare pas questions couilles avec les mâles testostéronés du vivier habituel tarantinesque).

très bavard et trop violent, ou trop bavard et très violent , je n'arrivais pas à trouver une formulation satisfaisante (la seule chose dont j'étais sûr, c'est que ce n'était pas deux fois trop). C'est du vrai cinoche, c'est magistral, c'est vachement bien fichu, c'est bluffant, c'est à couper le souffle mais mais mais... Mais quoi, au fait ? Pourquoi reste-t-on avec un petit poil de soupçon de bribe d'instatisfaction ? Parce que, peut-être simplement, Tarantino nous a sorti le grand jeu tarantinesque, comme un sale môme qu'il est, mais qu'on en aurait voulu en même temps encore plus (de cinoche) et un peu moins (de palabres et d'hémoglobine). Il a respecté son cahier des charges (on a eu deux huis-clos, des mecs qui discutent le bout de gras, des références à l'Amérique, des hommages et des clins d'yeux aux aînés réalisateurs, de la musique d'Ennio Morricone, des corps atteints dans leur intégrité physique, des répliques qui font mouche (et des coups de flingue aussi). Peut-être, finalement, que juste on s'y habitue, à son petit fonds de commerce...

Mais l'image du début, avec cette diligence perdue au milieu de la neige et ce calvaire annoncé (en travelling arrière) revient, et on n'a qu'une envie, c'est de remonter dedans. Et fouette cocher! et ça serait reparti...

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(Jolie campagne d'affiches, non ?)

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(on va dire qu'il y sont tous, hein...)

14 janvier 2016

le procès

(fin de rêve)

demain sera un jour particulier à l'école : je dois (je ne comprends pas très bien moi-même vraiment de quoi il est question) transférer un certain nombre de mes élèves (ou anciens élèves , ) dans une autre classe, la classe de quelqu'un -pas nommé dans le rêve- qui aime bien se faire mousser devant les autorités, la preuve, ce matin-là justement, elle recevra un Inspecteur (peut-être même d'Académie ? ) pour tote la journée dans sa classe...
J'en parle avec une collègue (Catherine ?) et je lui dis en rigolant que j'ai justement prévu pour mes élèves un "emploi du temps-bidon", qui s'accorde - ô coïncidence- exactement avec celui de la personne qui va les accueillir (= "c'est du pipeau") mais en même temps je me demande comment cela va fonctionner, si je vais moi-aussi être obligé d'aller dans la classe, et de fonctionner en petit groupe, celui de mes anciens élèves. en fin de compte il n'y a qu'une élève, c'est Mellinah. Le jour est arrivé, je rentre dans la classe, mais en réalité c'est un procès auquel je vais assister. je monte sur une scène de théâtre, assez longue mais plutôt étroite, j'y suis accueilli par une jeune femme assez souriante, qui me fait signe de m'installer. Il ne reste plus qu'un vaste (et antique) fauteuil, en cuir, aux accoudoirs un peu craquelés, il est installé côté jardin, parallélement aux coulisses, pour pouvoir assister aux débats. Je vais m'y installer, un peu gêné d'avoir un siège si solennel, mais la jeune fille me dit en riant que le problème, avec ce fauteuil, c'est que, lorsqu'on y est, on a du mal à s'en extraire.
Je vérifie que, en contrebas, Mellinah est bien arrivée (la classe est rangée comme une salle d'audience, les enfants sont assis en rang, je la vois d'ailleurs installée, et je lui fais même un petit signe amical, elle a l'air de prendre ça plutôt bien.
Il y a déjà plusieurs personnes avec moi, sur scène, le procès va bientôt commencer. Arrive la dernière personne. c'est un homme politique très connu, en costume anthracite élégant (peut-être Chevènement ?), qui vient s'asseoir à côté de moi (il y a maintenant une chaise, je fais mine de me lever pour lui laisser le fauteuil, mais il s'assoie sur la chaise, à ma gauche, et, chose étonnante, me fait la bise comme s'il me connaissait (je me demande s'il ne m'a pas pris pour quelqu'un d'autre).
Les débats commencent.
Le costume de mon voisin est devenu comme un décor gigantesque, des flots de tissu gris, amples comme les rideaux d'un théâtre et j'y suis un peu perdu. Il est question des travaux d'une artiste. Elle fabrique des sculptures monumentales composées généralement de deux parties superposées, avec des inscriptions à chaque fois, qui évoquent des thèmes en opposition. j'en vois plusieurs, successivement. Ce sont des grands machins en plastique blanc, gigantesques, avec des écritures et un décor turquoise, les deux moitiés portent les mots "les grands fonds marins" (où l'équivalent) pour la moitié posée dessus et "le monde de l'air" (ou du ciel) pour celle qui sert de base. je trouve ça sympathique mais un peu systématique, comme procédé.
Je parle avec mon voisin, décidément très sympathique (c'est devenu un personnage public américain très connu, genre Henty Kissinger, et je suis d'ailleurs en train de le caresser, et à ma grande surprise ça n'a pas l'air de l'étonner, il ne réagit pas violemment, mais au contraire, m'encourage, en débouclant sa ceinture (...)
Il se lève alors, car nous entendons des gens chanter (pas très bien et assez fort) de l'autre côté (derrière) des coulisses, et il se lève pour aller voir de quoi il s'agit. Je devine à son geste qu'il a remonté son panatalon (sa veste grise est très longue, un peu comme une toge) et je suis rassuré, on ne verra pas ses fesses. Je me lève et je le suis, on est à présent dans une ruelle new-yorkaise , vraiment pas très large, à peine deux ou trois mètres, très rectiligne et longue (mais de l'autre côté, je sais que se tient toujours le procès).

Il rentre dans une des échoppes, en ressort, puis dans une seconde, où se tient une jeune femme aux cheveux courts, d'allure assez masculine, qui me dit assez fort qu'elle "peut aller les chercher..." (ça pourrait sonner comme une menace, mais je comprends qu'elle a dit ça sur le ton de la plaisanterie, d'ailleurs c'est une française exilée qui est venu ouvrir ce petit boui-boui aux Etats-Unis.)

13 janvier 2016

gosettes

JE SUIS A TOI
de David Lambert

Semaine Belge 2.3
Celui-là je l'avais déjà vu en dvd grâce à la gentillesse du distributeur Outplay, et j'ai pensé qu'il aurait tout à fait sa place dans notre Belge semaine. Et les hasards de la programmation font qu'il s'y imbrique à la perfection.

Un jeune prostitué argentin (Nahuel Perez Biscayart, parfait) se fait envoyer un billet d'avion pour venir s'installer chez un gentil gros boulanger belge (Jean-Michel Balthazar, tout aussi parfait) pour y (re)faire sa vie. L'ours barbu et la crevette à barbounette. Déjà, à l'oeil le couple est plaisamment désaccordé, et il va s'avérer assez rapidement que Lucas (le crevetton) recherchait avant tout un toit, et pas vraiment  l'affection (la tendresse, du désir) que lui témoigne Henry. Surtout que travaille dans la même boulangerie la pimpante Audrey (Mona Chokri, venue de chez Xavier Dolan).

Les choses ne se passent pas très bien entre Lucas et henry, le premier n'y mettant pas vraiment du sien, contrairement à l'autre, éperdu d'amour (ou d'espoir), jusqu'à une première mise au point, (et une menace de le renvoyer chez lui avec armes et bagages ) où Lucas essaye de faire un effort. mais les choses se compliquent encore. Lucas draguouille Audrey, Henry souffre mais fait contre mauvaise fortune bon coeur (il veut simplement ne pas passer pour un cocu, dans ce village belge où l'homosexualité du boulanger semble toute naturelle.) Et le scénario de David Lambert va suivre son cours (j'avais écrit son corps...) avec juste ce qu'il faut de pathos pour redonner un coup d'accélérateur à la fiction (la maladie), tandis qu'évoluent les relations entre chacun des trois personnages principaux.

Le film de David Lambert est d'autant plus réussi qu'il appelle un chat un chat (plus justement, une bite une bite, et qu'il n'hésite pas à le (la) montrer), et qu'il sait ancrer sa fiction dans un réalisme documentairement bien enraciné (la boulange, les fêtes traditionnelles, mais aussi les bars gay) mais en même temps qu'il sait s'en échapper à plusieurs reprises dans des scènes délicieuses qui ont tout l'air de bouffées délirantes (délicates aussi), toujours en lien, d'ailleurs, avec la musique : Henry qui danse dans son atelier en chantant "J'aime les militaires...", le même Henry, qui, bien plus tard, dansera en smoking et noeud-pap' dans le même atelier (avec Achille Redolfi, un autre nounours mal rasé lui, que Joseline avait reconnu (débusqué)  en soutane dans Au nom du fils), scènes auxquelles on peut rajouter celle qui se joue, toujours dans l'atelier, sur le Pour être aimé de toi, de Bourvil.

Tout ça avait tout pour être casse-gueule, mais David Lambert slalome habilement pour nous livrer un film digne et touchant. Et je trouve dégueulasse qu'il soit passé à la trappe de la critique (et de la sortie semi-clandestine) car il méritait vraiment mieux que ça.

(et je réalise que, le 26 août 2015 j'ai mis en ligne

une critique enthousiaste du même film (et que tiens j'avais déjà tiens utilisé les expressions un chat un chat et une bite une bite) que vous pouvez donc relire si le coeur vous en dit.

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12 janvier 2016

apocryphe

AU NOM DU FILS
de Vincent Lannoo

Semaine Belge 2.2

Celui-là c'est moi qui ai insisté un peu pour qu'on le prenne, ayant eu des échos plutôt enthousiastes de la part du peu de gens qui avaient pu le voir (la sortie française fut microscopiquemement frileuse, le distributeur ayant eu peur des représailles catho intégristes). Le film est effectivement une charge contre lesdits cathos.

Où une mère de famille catho bèce-bège (elle anime une émission de radio catho) perd successivement son mari (mort bêtement en stage commando catho anti muslims) et son jeune fils (suicidé de dépit amoureux après le départ de la maison du prêtre qui y était hébergé et a un peu abusé de lui) et devant le peu de réactions de l'église (d'abord son parrain curé - Philippe Nahon, excellent, plus vrai que nature-, puis l'évèque) décide de faire justice elle-même, s'emporte contre l'évêque et le tue un peu. Elle part en récupérant sur son bureau une liste de prêtres accusés de pédophilie et protégés par leurs supérieurs, prend le gros flingot de son mari, et s'en va à la chasse aux curetons. Et bam bam! va les dézinguer les uns après les autres.

Un réjouissant jeu de massacre que la deuxième partie du film et qui passe trop vite (la première par contre, peut sembler un peu longuette, tant elle donne l'impression de prendre son temps pour bien installer (enfoncer le clou hihi) la pieusité (c'est plus rigolo que piété) de son héroïne. Dont on a presque du mal à croire le revirement, tellement au début on la voit confite en dévotion (c'est exactement ça). La charnière se fait peut-être lors de l'enterrement de son fils, où une autre pieuse 'mais sérieusement illuminée de l'intérieur, celle-là) vient lui réciter du Ste Thérèse  de je ne sais pas quoi, dont le message est, grosso-modo, ça fait vachement du bien d'avoir mal, et c'est god qui l'a voulu.

Vincent Lannoo n'y est pas allé de main morte, et c'est tant mieux. Ca (me) fait toujours plaisir de voir dézinguer la religion (dans tous les sens) avec autant de virulence (et autant d'éclaboussures) et de jubilatoiritude (encore un que Téléramuche n'aura pas!). L'actrice principale (Astrid Whettnall)  est très bien dans ce rôle pas facile (imaginez une hybridation entre la Mme Le Quesnois de La vie est un long fleuve tranquille et la Uma Thurman de Kill Bill), j'ai déjà complimenté Philippe Nahon pour l'onctuosité de sa composition,  sans oublier, dans le rôle du Père Achille, par qui le scandale arrive (et qui nous gratifie d'une délicieuse chanson écrite par lui même, Chanter en anglais) le nounoursesque et pas rasé Achille Ridolfi, qu'on recroisera d'ailleurs le lendemain dans le Je suis à toi, de David Lambert (de même qu'on retrouve dans le rôle du fils suicidé Zacharie Chassériaud, un des Géants de Bouli Lanners)

J'avais cru comprendre que le film serait une grosse pochade très noire et azimutée dans le genre de C'est arrivé près de chez vous, mais c'est un peu différent. Il n'y a pas ici d'équivalent à la folie furieuse de Benoït Poelvorde. C'est aussi violent mais moins déjanté. L'attaque anti-religion est surtout une attaque anti-salopards et anti-cons, (et visiblement le réalisateur n'a pas inventé grand-chose, il n'a eu qu'à puiser dans les faits-divers et l'histoire récente de la Belgique.) Et le discours n'est pas si gratuitement nihiliste que ça. Si la religion est dénoncée, c'est par ses appels réitérés à la crédulité, au racisme, au mensonge, sans oublier l'omni-sollicitée générosité (croyant rime avec payant), et au bout du compte, l'addition finit par être salée. Si le doute (enfin, la croyance, la confiance, dans le doute) semble être une des bases de la doctrine, il y a des pilules bien plus amères et plus difficiles à gober (à gommer) en pratique, quand il s'agit d'évènements qui vous touchent vraiment, dans la réalité (du film).

Et Vincent Lannoo n'hésite pas à mettre le doigt dans la plaie, et regarder de près comment ça grouille, à l'enfoncer un peu pour voir si ça fait mal. Et jusqu'où. Sa proposition de nettoyage est un peu radicale, mais plutôt justifiée... Bref, ça éclabousse, mais  en vous regardant droit dans les yeux. Et même avec le sourire. Car si le film peut paraître parfois hésiter, et pâtit un peu du mélange des genres, s'il semble parfois souffrir d'un certain manque de rythme,  le système électrochoc + douche glacée s'avère plutôt tonique pour le moral du spectateur.
Et si en plus on vient vous chatouiller avec une plume (d'ange, certainement), ça mérite l'absolution, non ?

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(et je trouve l'affiche particulièrement réussie)

11 janvier 2016

qui êtes au cieux

LES PREMIERS LES DERNIERS
de Bouli Lanners

Semaine Belge 2.1
Pour le premier soir, une avant-première, que le distributeur nous a imposée  séance unique. Très peu d'informations ont filtré. Mystère. C'est dire si j'attendais ça avec impatience (le film sortira fin janvier).

Bouli, j'ai déjà dit combien je l'aimais. Et je peux rajouter combien on l'aime, tant il semble que ce sentiment était unanime, quand on a discuté à la sortie de la salle. On a programmé tous ses films ou presque ds le bôô cinéma (en tant que réalisateur, tous sauf Ultranova, en tant qu'acteur on a dû en louper quelques uns, tant sa carrière a été  boostée ces dernières années). Mais en parlant d'Eldorado, des Géants, ceux qui l'ont vu, on a des petites étoiles qui s'allument dans les yeux. Non seulement ce mec est adorable, mais le cinéma qu'il fait lui ressemble très fort.

Ici, Bouli réalise, mais il y joue aussi, Gillou, un genre de chasseur de primes un peu sur le déclin, qui bosse en tandem avec Cochise (joué par un Albert Dupontel sublimement -étonnament ?- sobre). Ils sont chargés par un mystérieux commanditaire de récupérer son téléphone, auquel il semble beaucoup tenir. Lequel téléphone (on l'apprendra vite) est en possession du jeune Willy, un jeune barbu (incroyablement beau), qui fuit en compagnie de la jeune Esther (dont on comprend assez vite qu'elle est un peu déficiente, ce qui sera un peu plus long à apparaître chez son compagnon) parce qu'il craint la fin du monde, et qu'ils ont tous les deux quelque chose à accomplir avant.

Le téléphone peut-être localisé grâce à un gadgetos électronique, et il va, au cours du film, changer maintes fois de mains. mais ce n'est pas, contrairement aux apparences, l'élément le plus important du film. Juste , à la limite, un genre de témoin, qu'on n'arrête pas de se passer.

Dès le début, la première image pré-générique, je soupirais déjà d'aise face à un ciel sublimement chargé (et j'ai dû soupirer "déjà la c'est beau...") reconnaissant immédiatement la patte (et le talent) de l'ami Bouli. Son sens de l'espace, du cadrage, de la composition est toujours aussi éclatant. Incontestable. Criant. Même si le contexte est cette fois légèrement différent de celui des films précédents, qui s'inscrivaient "clairement" dans une réalité contemporaine "normale", transcendée par le scope et les longues focales, mais toujours rassurante, d'une certaine façon. Étiquetée. Tandis qu'ici on n'est sûr de rien. Ni de où ni de quand. (On pourrait juste avancer "pas très loin" et "dans pas très longtemps", mais difficile d'être plus précis. Les cieux menaçants, les décors hallucinés (surtout ce monorail impressionnant où le réalisateur fait évoluer ses personnages), les friches industrielles, rien de tout ça ne semble particulièrement attractif. Comme le sentiment d'une menace diffuse mais perpétuelle. Comme s'il y avait, avant le début du film, eu un blanc (ou un noir) : quelque chose s'est passé, dont on ne parle pas, mais qui a laissé des traces. Bouli-dystopie ? (maintenant que je connais le mot -merci Dominique- il faut que je l'amortisse...)

On se retrouve dans un genre de western mâtiné  (légèrement teinté) d'anticipation (et peut-être un tout petit peu de fantastique ?) avec un "shérif", des bandits, une Calamity Jane gentille, un méchant très méchant, un gentil très mystérieux, bref tout un folklore cinématographique connoté, mais transbahuté ailleurs dans un no-man's land franco-belge, une quintessence west/terne où les chevaux seraient remplacés par des pick-ups (c'est là que réside la plus grosse différence) dans un pays à l'abandon ou presque, où il fait froid et humide, où chacun semble se démerder pour assurer sa survie et ne compter que sur lui-même (sauf le couple de tourtereaux fuyards en vestes de chantier et, symétriquement, la paire de chasseurs de primes, qui font mine d'un peu de considération pour l'autre) .

Et c'est fascinant comme tout ça fonctionne bien. (je viens de voir la bande-annonce sur allo-cinoche, et j'en avais les larmes aux yeux). Comme tout ça est bien mis en place, cet espace (j'adore les cadrages surprenants de Bouli Lanners, ses changements d'échelle, son optimisation (optimalisation ?) du scope), ces personnages (il faudrait tous les nommer, tous les féliciter, tellement ils donnent, tous, et tant l'homogénéité de leur performance consolide encore le film, en fait un casting rutilant : les deuc chasseurs, bien sûr - Bouli Lanners s'est donné un personnage malade, vieilli, très touchant, dont Dupontel se fait le contrepoint taiseux- , les deux jeunes aussi (j'ai déjà parlé de la beauté de David Murgia, et j'ai découvert qu'il m'avait déjà impressionné une fois, lors de la précédente Semaine belge, dans le sympathique Je suis supporter du Standard, de Riton Liebman, quant à sa partenaire, Aurore Broutin, elle m'a encore plus impressionné par l'intensité de son jeu. Philippe Rebbot, quant à lui (pas mal vu aussi ces derniers temps), nous la joue sans lunettes (pour se démarquer de ses personnages habituels) et tout en retenue (je vous laisse découvrir son personnage, mais "Je voudrais du chatterton et des colliers serflex...", ça va risque de me rester longtemps). Comme tout se répond dans cette Semaine Belge 2, on a -comme dans Je suis à toi- une actrice venue de chez Xavier Dolan, la très belle Suzanne Clément -dont on pourrait regretter un peu qu'elle ne soit que ça, dans le film, très belle- avec, en face, tout une galerie de méchants pas piqués des hannetons : Serge Riaboukine, Lionel Abelanski, Virgile Bramly -où l'on entraperçoit même même, barbu et furtivement, Fabrice Adde, le voleur trouillard d'Eldorado, du même Bouli-, qui tiennent consciencieusement (à la fois sérieusement et cartoonesquement) leur rôle de méchants, de Daltons dérangés et sans Rantanplan (quoique...), sans oublier, au zénith, magnifique clin d'oeil (enfin, clins d'yeux puisqu'ils sont deux), les deux cerises sur ce gâteau  cinématographique : Michael Lonsdale et Max von Sydow ("Il y a mes deux grands-pères qui m'attendent..." fait dire Bouli Lanners à son personnage) dans une très belle scène, et je crois que j'aurai presque tout dit sur la distribution et que je vais fermer là cette parenthèse interminable...), cet univers réfrigérant, angoissant,  où l'on est sans cesse en quête de la moindre petite étincelle de chaleur humaine.

Chaleur humaine (ça y est je vais encore pleurnichouiller), ça pourrait parfaitement résumer Bouli Lanners, (le bonhomme et le cinéaste). Ce qui fait que les sentiments, l'attention qu'on porte aux autres, l'amour, l'amitié tout ça, nous aident à supporter le reste. sans qu'il soit besoin de trop en dire.

Le film, je sais que je retournerai le voir quand il sortira "en vrai". Et je sais aussi que c'est le premier à entrer dans mon top 10 de cette toute jeune année 2016.

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un film où on pourrait croire que tout va par deux... c'est pour ça que je vous mets trois photos...

 

10 janvier 2016

murat(s)

LISIERES DU CORPS
de Mathieu Riboulet

Coïncidence(s) :le premier livre de l'année est à la fois la continuité et l'exact contraire de ce que fut le dernier (Histoire de ma sexualité), et réussit parfaitement là où son "opposé" avait échoué. Deux livres chacun d'un auteur gay (et tous deux qui le revendiquent, Arthur D. à ma droite, Mathieu R à ma gauche) qui, chacun, parlent à leur façon des hommes, de la sexualité gay, et, notamment, du désir.
Cela faisait un moment que je le  lorgnais, (que j'espérais secrètement me voir offrir), mais il restait désespérément pas soldé sur Priceministruche. Et voilà qu'un vendeur (au pseudo rigolo : fordubide) a eu la bonne idée de le mettre en vente à un prix raisonnable. Aussitôt vu, aussitôt commandé.
Et aussitôt reçu, aussitôt lu. (C'est un PLJ, petit livre jaune, de chez Verdier, collection connue pour lez talents rigolatoires de ses auteurs, -je plaisante-).

Plusieurs textes courts, (six) parlant donc des hommes, de leur corps, et du désir qu'ils inspirent. ("le corps des hommes", voilà qui devrait faire sourire certains de mes vieux amis, non ?, tant ce fut pour moi un sujet d'attention et de ressassement...). J'avais déjà lu un livre du monsieur (L'amant des morts, je crois) et j'avais déjà bien aimé, sans avoir pourtant prolongé l'expérience (c'est peut--être le sujet même du livre qui m'avait gêné).

Là je dois dire que j'ai ai été tout à fait séduit.
Six textes brefs, proches mais différents (évoquer une rencontre personnelle, ou ce qui aurait pu être une rencontre, décrire une photographie, retranscrire une situation, raconter une histoire...) avec toujours en commun cette écriture  dense, travaillée, soutenue, à la fois précise et lyrique, d'une lumineuse intensité, (sans qu'on ait, à aucun moment, le sentiment que l'auteur se regarde écrire (contrairement à Arthur D.) ou souhaite nous en mettre plein la vue). Ces phrases longues, sinueuses, mouvantes, avec des incises, des virgules et des répétitions comme celles que j'aime chez, par exemple, Jean-luc Lagarce, même s'il ne s'agit pas du tout ici de théâtre, ou peut-être justement d'une théâtralisation des rencontres, d'une scénographie du désir. C'est une langue qui sait se donner (mais qui se mérite, aussi).

Un masseur dans un hamman en Turquie, un jeune revendeur de beuh, un jeune homme avec son chien, sur une photo, dans les Pyrénées, un mec avec une béquille dans un sauna de Cologne, deux acrobates, le corps d'un serbe défunt... Six corps en question (sept en réalité, les acrobates sont deux) six intensités de regard, six potentialités de contact.

"Il faut avoir la force de s'arracher de là, de quitter la splendeur, de renoncer à elle, c'est à dire de rester rivé aux longs étiages où nous a déposés le désir éveillé et l'obligation faite de ne pas le combler."
(Murat)

"Rouler le joint promis, le prétexte officiel, le charger joyeusement, ne pas regarder à la dépense, le fumer en rêvant, d'amples bouffées pour l'un, d'autres, énergiques, pour l'autre, puis virer le t-shirt, s'allonger, s'accouder, ne tenir aucun compte des cotonnades passées qui saupoudrent le lit, la fenêtre, dans un moment le sol."
(Vouloir quelque chose)

"Il est, de manière générale, étrange, décidément, que nous ne devenions pas fous, plus nombreux, plus souvent, ou sous le poids des peines, des violences, des malheurs, ou sous celui, souverain, pléthorique, insensé que le désir suscite à chaque renaissance, c'est à dire constamment."
(Le nom du soleil en quechua)

"Rien ne s'est arrêté mais une suspension a saisi certains sens,un millième de seconde, soudain c'était comme si, même en ne changeant rien, rien n'était à sa place."
(Dimanche à Cologne)

Le plaisir de lire, simplement, se redoublerait alors de celui de lire à haute voix, tant c'est une écriture musicale, rythmée, alexandrine, scandée. Stylisation magnifique du désir pour un corps masculin. Lisières du corps pourrait bien devenir un livre de chevet.Petite

lisieres_du_corps

9 janvier 2016

quéquettes

HISTOIRE DE MA SEXUALITE
d'Arthur Dreyfus

Le dernier livre lu en 2015.
Je le guignais depuis un moment, mais Gibertuche ne se décidait pas à le solder, et voilà que passant en coup de vent chez Boulinier-près-des-Halles (où officie d'ailleurs désormais un voluptueux barbu aux cils de gazelle) je le découvre au rayon des "derniers arrivages" qui me fait de l'oeil pour 5€. Je l'achète donc illico et je l'entame dans la foulée. Très vite, bien que l'ayant feuilleté déjà maintes fois auparavant, je trouve que ce n'est pas si passionnant que ça. (Pas si croustillant, sans doute, que je l'espérais... j'avais fantasmé un vol-au-vent sublime et je me retrouve avec un truc moyennement savoureux). La forme m'avait séduit (des fragments mis bout à bout, tout à fait comme j'aime) sauf que ces fragments ne parlent pas tant que ça de la sexualité de l'auteur, comme semblerait l'indiquer le titre (et c'est quand même bien ce qui m'avait attiré...), ils parlent surtout de son enfance, et des relations qu'elle a pu avoir avec la sexualité, ils parlent aussi, pas mal, de Lyon et des raisons qu'a l'auteur de l'abhorrer, et ils parlent surtout de ce livre-même, qui est en train de s'écrire, et qui s'intitule Histoire de ma sexualité, (avec en plus petit, au-dessous, la mention roman) où figurent les innombrables interventions des (presqu'aussi) innombrables amants /amis / les deux / ou autre chose / de l'auteur, auxquels il a eu l'idée d'attribuer (à chacun) un petit surnom qui le résume et le qualifie (Travesti, Persan, jeune Homme, Jean d'oubli, Fou d'enfance, Matelot...). Ca permet de s'y retrouver un peu. Ca aurait du s'appeler Histoire de mon enfance (et des effets qu'elle a eu sur ma sexualité), ou, mieux, Histoire de Histoire de mon enfance, etc.
C'est vrai que je m'attendais à (j'espérais) quelque chose de beaucoup plus costaud (épicé). De plus extrême (les Tricks de Camus, le Paysage de fantaisie de Duvert), ou de beaucoup plus raffiné (Le livre des regrets, de Jacques Drillon). Une somme. C'est, finalement, un petit vent. C'est "familial", assez mondain, plutôt parisien (artiste, etc.), un poil "moi je", un soupçon sensationnaliste...
Il est beaucoup question d'artiste, d'artistique, d'artistisme, d'artistité, plutôt que de sexualité (si quelqu'un veut bien m'expliquer le sens de cette phrase que je viens d'écrire, qu'il ait la gentillesse de me le faire savoir...)
J'ai trouvé ça décevant, oui. même s'il faut reconnaître que le monsieur écrit bien (et qu'il le sait) et que quelques pages se révèlent particulièrement réussie (excitantes, mais pas que).
Je vais donc lire La synthèse du camphre, du même auteur, que d'aucuns classent comme bandantissime pour me faire une idée...

Histoiredemasexualite

 

 

4 janvier 2016

noel à champlitte à paris en ardèche

mercredi 23
(à Paris, chez Malou, avec Dominique)

BACK HOME
de Joachim Trier

Ce n'était pas mon premier choix (il passera au festival téléramuche) mais bon pour des histoires de séance à ne pas rater ensuite, ce fut ce film-là. Les critiques sont partagées (de l'enthousiasme feud'artificiel au presque lynchage bouchepincesque) et aussi je le fus -partagé- en sortant. Du beau monde, pourtant (Huppert, Byrne, Eisenberg) et du beau filmage (trop sûr de lui, disent certains). Une histoire de famille et de deuil (Les secrets des autres bis ?) que j'irai certainement revoir (au festival Téléramuche) puisque peut-être "n'étais-je pas dans les bonnes conditions..."

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MAESTA
de Andy Guerif
Une curiosité dont Hervé m'a fait découvrir (et dont j'ignorais) l'existence. Une reconstitution filmique d'un tableau en 14 parties si je me souviens bien, racontant la passion du christ. L'écran est partagé en quatorze rectangles où, dans chacun successivement, vont passer des petits personnages qui racontent les différentes phases de cette histoire connue. Une seule scène est en gros plan, celle, pré-générique, de la crucifixion, où l'on entend crier fort les crucifiés et gémir fort les spectateurs. Le travail est surtout sonore, à l'image c'est tout de même ensuite très petit. Ce qui créée un certain décalage (comme s'i on voit s'agiter des fourmis mais qu'on les entendait parler à haute voix). Jusqu'à la fin, où tous les personnages se mettent à bouger en même temps et reconstituent le tableau à la perfection. Et clic! c'est fini.

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jeudi 24
en route (aller)

Départ de Paris à 8h30 et arrivée en ardèche en milieu/fin d'après-midi. C'est quand même très loin (beaucoup plus loin que je pensais) mais on le fait pour Malou! Voyage très "familial" : autoroute, café sur les aires, généalogie Starwars par Rebecca, le soleil dans la figure tout le temps ou presque, jusqu'à ce qu'on arrive et qu'il se mette à bruiner.

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(Je suis déjà venu dans cette maison à deux reprises, un nouvel-an dont (j'ai le souvenir d'un retour un peu tendu), et une autre fois,  où j'y avais descendu Cali et une grande bouteille de whisky.)
Douze personnes. On est les derniers à arriver. Et on peut dire que, vraiment, Malou a bien fait les choses...

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vendredi 25
samedi 26

teuf teuf

Les petits plats dans les grands. La table immense qui occupe presque tout l'espace, le poêle qui chauffe comme une locomotive, les gens qui s'activent... Une sorte d'éden festif : on mange (très très bien mais pas trop) et on joue, et on n'est pas obligé d'aller se promener (d'ailleurs il bruine pas mal et les pierres sont glissantes, j'irai donc une seule fois -le 25 au matin- et basta -et une autre quand même mais le dernier jour, sur la route au soleil, avec Malou-).
Huîtres, terrine de faisan (avec le faisan en entier reconstitué sur le plat) crevettes gambaesques, gâteau de Malou, foie gras de Céline, pintade chaponnée, légumes au four, re-huîtres, soupe des légumes au four, cassoulet, bûche au chocolat, blanc-manger, risotto de Luciana, sanglier de Jacky, sans doute j'en oublie oh la la les agapes...
On a joué aux triominos, au scrabble, à la belote, au tarot...
On s'est échangé des cadeaux (les adultes) le 25 à midi, (et tenté de deviner de qui ils nous venaient) et joué les Père Noël (pour l'unique enfant présente) auparavant.
On a cohabité avec les trois chiens : Iago, Falbala et ? (j'ai un trou, un nom anglais... ah oui, Elliott!) -qui sentaient parfois fort le chien mouillé ont dit certaines personnes- mais je n'ai rien senti hihi.

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dimanche 27
en route (retour)


Dans la même voiture mais pas les mêmes personnes. Je ne veux pas conduire (j'ai peur). Céline et Alissa assurent. (autoroute, menaces de bouchons qui ne seront jamais confirmées).
Départ 15h20 et arrivée 22h30, bravoooo les filles! (oui, je souffre d'un genre de toc relatif à la conduite...)

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lundi 28
de retour à Paris


JIA ZHANG KE, UN GARS DE FENYANG
de Walter Salles

(MK2 Beaubourg) Un film sans affiche avec le logo du distributeur iimprimé continuement dans le coin superieur droit : je comprends qu'il s'agit du film figurant sur le dernier dvd du coffret Jia Zhang Ke (que je n'achèterai sans doute pas puisque j'ai tous les films séparément ou presque). Un doc qui nous présente chronologiquement l'oeuvre du réalisateur (que j'aime énormément) qui s'avère être un assez joyeux drille à la bonne bouille toute ronde (et que c'est un pleasure de l'entendre parler de ses films...)

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NORTE
de Lav Diaz

Une unique séance parisienne à L'Archipel, lundi à 14h, pour ce film philippin de 250', inconnu au bataillon, sauf qu'il m'avait été trèèès chaleureusement recommandé par Hervé. Quelle claque! Quelle merveille! Quelle beauté! Quelle force ! Voilà  un nouveau copain sur les étagères de dvd chéris-chéris, pas loin d'Apichatpongounet... L'auteur prend son temps pour nous raconter une histoire de famille vaillante, d'usurière assassinée, d'étudiants en droit bavards, d'innocent emprisonné, d'assassin en liberté, de jeune homme perturbé, dans des images à la beauté suffocante. Lyrique, violent, grandiose. Sublime.

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AU-DELA DES MONTAGNES
de Jia Zhang Ke

Vu le soir à l'UGC Les Halles dans une salle surpeuplée (et surchauffée). Un très bon film de JZK (mais qui me touche moins que son précédent A touch of sin et qui souffre de sa proximité avec Norte). Trois volets temporels (passé présent futur), avec à chaque fois une image un peu plus grande, pour l'histoire douce-amère d'un trio amoureux, en Chine au fil des ans. Joli coup : ça commence (et ça finit) sur le Go west des Pet shop boys, qui en acquiert du coup un regain de faveur dans mon coeur (la dernière scène est vraiment très belle).

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mardi 29


STARWARS 7
de J.J Abrams

Un mauvais timing (et une lecture trop rapide de Pariscop) font que lorsque j'arrive à l'UGC, c'est le seul film que je puisse voir. j'hésite et puis finalement je me lance. 9h30, salle 2, quasi-complète. séance en vo et en 2d, perfect for me. Et je m'installe pour savourer mes 2h30 de pyrotechnie galactique. C'est le premier film de la série que je vois, mais j'ai presque réussi à tout comprendre. Plaisant, pas trop pénible pour les neurones, de l'excellent cinoche popcorn. (Mais bon j'ai quand même le sentiment de faire un grand écart cinématographique, avec, disons Norte, qui précéda, et L'étreinte du serpent, qui suivit.)

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L'ETREINTE DU SERPENT
de Ciro Guerra

Dernier film du séjour, (MK2 Beaubourg oblige), et encore une séance bondée (et surchauffée). Un peu de mal à m'y mettre au début (anthropo, ethno, etc.) et puis ça se met en place de façon plutôt intelligente : une double temporalité pour une même descente de fleuve, avec quarante ans d'écart, et plus on avance et plus on s'immerge et plus on est fasciné. Historique, politique, erratique... Un peu de Castaneda, un chouïa de Werner Herzog, un petit poil des Documents Interdits, pour un film splendidement halluciné.

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3 janvier 2016

donald crowhurst

LA VIE TRES PRIVEE DE MONSIEUR SIM
de Michel Leclerc

C'est comme ça la vie. Manue avait envie d'aller au ciné, j'avais mon ticket orange, et on s'était dit qu'on irait peut-être voir l'avant-première de Le grand partage d'Alexandra Leclère, mais on hésitait tous les deux (et j'avais entretemps vérifié que j'avais déjà détesté au moins un des films précédents de la dame : Le prix à payer, et que je n'avais pas eu envie de voir les autres. Malaise... Alors, plutôt que Leclère, on a choisi Leclerc, et on est donc allé voir  "le film avec Bacri", La vie très privée de Monsieur Sim, de Michel Leclerc, dont j'avais plutôt bien aimé Le nom des gens.

On a donc Jean-Pierre Bacri qui monte dans un avion et qui commence à assommer son voisin (Patrick d'Assumçao, le gros débonnaire délicieux de L'inconnu du lac) d'un monologue ennuyeux, ledit voisin trouvant un moyen assez radical pour se défiler. on continue de suivre Jean-Pierre Bacri, qui continue de saouler les gens de sa barbante loghorrée. Son père, son ex-femme, sa fille, un mec dans une cafeteria, etc. Là on a un peu peur que le film prenne modèle sur son personnage principal, et devienne tout aussi ennuyeux. (Comment fabriquer sciemment de l'ennui au cinéma ?)

Heureusement le réalisateur lui fait rencontrer tour à tour une jeune femme moderne dans un aéroport, un voleur de téléphone, un nouveau patron pour un nouveau job (de vendeur de brosses à dents écolo) pour lequel on le dote d'une véhicule -avec gps- et d'une caméra. Le film repart un peu sur une autre trajectoire, comme une planète qui hésiterait à sortir de son orbite et se mettrait un peu à tanguer, et le tanguage s'accentue lorsque le déroulement du film nous fait démarrer une histoire, puis une autre, puis encore une autre (où il est souvent question d'amour), tandis que le personnage joué par Amalric introduit, lui, un personnage encore plus singulier : Donald Crowhurst, (que je connaissais parce que quand j'étais petit, j'étais très attiré par la collection J'ai lu : l'aventure mystérieuse -les livres à couverture rouge-  qui lui avait consacré un volume), un navigateur solitaire mystérieusement disparu (parce que probablement devenu fou...)

(Je reprends ce post après une diazine de jours et tout ça me semble un peu loin... Me restent des images bleu-nuit avec ce personnage qui marche dans la neige, et le sentiment d'avoir bien aimé ça mais d'avoir regretté que le réalisateur ait voulu trop en mettre, et multiplié les fils d'intrigues au point d'en faire vraiment des noeuds -des boulettes ,- et que tout cela finit par un SUR-texte gay (pour une fois!) auquel on n'est pas hélas très sûr de pouvoir croire...)

Comme un bon souvenir, donc.

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l'affiche est juste (et jolie) mais "irrésistible comédie", euh, faut pas pousser, quand même, trop loin
le suppositoire de l'accroche publicitaire dans le fondement délicat du spectateur potentiellement crédule.

31 décembre 2015

l'année-ciné 2015

des films qui m'ont plu, qui m'ont fait fait plaisir, qui m'ont fait du bien, qui m'ont marqué, qui m'ont titillé, qui m'ont caressé dans le sens du poil, qui m'ont désarçonné, qui m'ont fait sourire, qui m'ont ému, qui m'ont touché, qui m'ont bouleversé, qui m'ont surpris, qui m'ont rassuré, qui m'ont accueilli, qui m'ont rendu complice, qui m'ont alpagué, qui m'ont bercé, qui m'ont hypnotisé, qui m'ont pansé, qui m'ont consolé, qui m'ont démangé, qui m'ont provoqué, qui m'ont subjugué, qui m'ont émerveillé, qui m'ont retourné, qui m'ont séduit, qui m'ont obsédé, qui m'ont réconforté, qui m'ont attendri...

307306 019309  331729  424397 427776  131138 082475 354717 548451 082250 546075 402208 236881

+1 qui sortira en 2016 (et n'a pas encore d'affiche française)

Visuel-The-Woods-Web

+1 qui rentre in extremis (vu le 28 décembre!)

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