(Calimero va aux urgences, comme son médecin le lui a prescrit)
d'abord plutôt mieux dormi que les nuits précédentes (est-ce parce que j'avais pris deux gouttes de CBD ?)
je me lève, je prépare mes affaires (il est 5h, c'est tôt mais c'est comme ça...)
je fouille dans mon sac pour trouver la lettre de mon médecin, comme je pensais l'y avoir bien rangée hier aprèm en sortant de la pharmacie, et là
RIEN! je cherche à nouveau, je retrouve tous les autres papiers manipulés hier, résultats d'analyses, ordonnance, etc., mais pas cette fameuse lettre,sans laquelle je n'ai aucune chance de rentrer aux urgences pour ce fameux scanner pulmonaire...
la seule hypothèse, c'est que je l'aie laissée dans ma voiture (qui est garée sur le parking Serpente)
en même temps, pendant que je fais chauffer mon lait, clonk! la paroi avant de mon micro-ondes se décolle et choit à moitié, je réalise qu'elle est juste fixée par 4 morceaux de double-face, ce que je trouve assez cheap, et je me mets donc en quête de la date d'achat et de la facture (je me rappelle que le mec avait fait ole forcing pour me faire prendre une extension de garantie) je ne retrouve pas, mais ça m'occupe pendant un bon moment
je pars en clopinant jusqu'au parking, ça a bien gelé, la vitre est blanche, on ne voit rien derrière, suspense... j'ouvre la portière, et ho bonheur elle est là cette fichue lettre!
je gratte les vitres avec ardeur et je reviens jusque chez moi (il n'est que 7h) pour me remettre un peu au chaud et commencer à taper ça...
j'arrive à 7h55, un joli jeune homme prend la fameuse lettre, la parcourt, la met sous plastique en m'invitant à aller en patienter en salle d'attente le temps qu'on vienne me chercher
il y a une seule dame assise, à quelques sièges qui m'explique que elle elle attend le taxi pour repartir, qu'elle est là depuis quatre heures du mat', et me montrant son poignet bandé m'explique qu'elle a "fait des bêtises"...
une dame blonde vient me chercher, m'explique qu'il faut enlever le haut, me file une blouse d'hôpital, et me voilà allongé sur un brancard, que je ne quitterai plus de la matinée...
d'abord test "rapide" naso-pharingé, et on me laisse là jusqu'à avoir le résultat (ouf, négatif), avant de m'emmener jusqu'à "ma" salle d'observation (la numéro 4), que je ne quitterai pas sauf pour le fameux scanner)
je vais voir défiler tout un tas de personnes (des filles en majorité, les deux seuls garçons seront un brancardier -ma fois jeune sympathique et mal rasé-, et un "ponte" qui passe cinq minutes pour superviser ce qu'a déjà fait la jeune fille qui s'est présentée comme "médecin" (pour faire mon bilan) et mettre son grain de sel à propos dudit bilan (c'est lui qui suggère de faire appel à un dermato pour faire le point sur ce foutu erysipèle)
je n'ai pas de montre, il n'y a pas de pendule, je ne suis pas sous xanax, et pourtant je rêvasse agréablement, un certain temps, un songe interrompu à intervalles réguliers par les soignantes (électrocardiogramme, prise de sang, pose de perfusion), je suis allongé et je rêvasse, on s'occupe de moi, je me détends, je me (re)dis que c'est vraiment un statut particulier, le statut de "patient" : on est là, sur son brancard, dépossédé de ses oripaux de "gens normal", on n'a qu'à se laisser flotter, dériver, on a le temps de gamberger (j'avais pensé à prendre un stylo mais il est au fin fond de mon sac qui est rangé sous le brancard avec toutes mes affaires, donc je ne fais que penser)
et, comme à la télé, il y a la vie (du service), autour, derrière ma porte 4 dont les deux battants sont pour l'instant tirés, et j'adore ça, entendre non seulement ce qui relève du taf et du soin, mais aussi -surtout- ce qui se dit entre soignants, les échanges, les salutations, l'humour, plus ou moins vache, les rigolades ou même les conversations plus banales, basiques, tout ça m'enchante, et, de retour du scanner, ça sera encore mieux, puisque la double porte va rester ouverte sur le couloir, et non seulement j'entends mais je vois tout... -enfin, la portion qui est dans mon champ de vision, le reste est off...- et je trouve ça passionnant
13h on me rend mes affaires, un dernier bilan de l'interne blonde, et sa supervision des ordonnances rédigées par la jeune médecin, mais avant Camille (celle qui m'a fait la prise de sang et dont j'aurai entendu le prénom à plusieurs reprises dans la matinée) m'aura fait une toilette de gambette et une pose de pansement
(je vais avoir des soins à domicile, avec nettoyage et pose de pansepment tous les deux jours par infirmier... que des bonnes nouvelles en somme) et debout, vaillant, je salue tout le monde et me dirige vers la sortie, guidé par cette fameuse Camille...
en m'asseyant dans la voiture, je sens des protubérances sous mon t-shirt, et je trouve tous les petits machins adhésifs (comme des boutons-pressions) utilisés pour l'électrocardiogramme, qui n'ont pas été enlevés, et ça me fait sourire : ça me fera un souvenir...