(que dire ?)
(un peu) mieux dormi, plus de fièvre en tout cas (ou, au moins, moins) autant de réveils pour aller pisser, et je me rends compte que je bouge beaucoup la nuit, puisque je me révaille avec des des taches d'éosine sur le genou gouche, alors que je n'en ai enduit que le mollet droit (eh oui il y a toujours quelque chose qui coule je retournerai en parler au toubib lundi matin... (comme un léger sentiment de découragement )
en partant faire un bref tour au marché (et acheter Les Cahiaîs spécial 70ans, avec liste de 70 films injustement oubliés -j'y reviendrai- ) je croise Manue en voiture qui montait chez moi pour me déposer quelque chose, mais ne voudra pas s'arrêter longuement parce qu'elle vient juste de se faire vacciner et qu'elle aspire à retourner au calme
je marche comme un petit vieux (ce que je suis, d'ailleurs)et j'achète juste du chinetoque et un demi-épautre, avant de remonter et de trouver devant la porte un petit paquet amoureusement fait avec au fond des cocos tout frais et au-dessus des petits... financiers ? j'en souris d'aise
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et voilà que, dans les mails, un m'informe du nouveau thème mensuel de la CINETEK :
et oh oh je me dis que c'est parfait (j'ai toujours été un "homme de lettres") je vérifie, mon abonnement six-mestriel court jusqu'à, justement, le mois de mai, je vais pouvoir en profiter et je commence par une "lettre de cinéaste", signée par Wim Wenders (probalement pour Cinéma Cinémas), de 1982, qu'il expédie depuis New-York, où il est venu assister au(x) montage(s) de HAMMETT. Lettre que je trouve très touchante, où je note deux choses : le titre d'un bouquin d'Emmanuel Bove, Mes Amis, que Wim est en train de lire, et cette citation de Cézanne : "Toute chose est appelée à disparaïtre. Nous devons nous dépêcher si nous voulons les voir.".
En regardant ces belles dix-sept minutes et quelques, j'ai moi-même griffonné
(jusqu'ici) aucun disease, aucun bobo dont un peu de cinéma ne puisse venir à bout
Wim W. avec Francis Ford Coppola
j'aime beaucoup cette phrase...
C'est vrai, comme Apichatpong hier, Wim m'a... rasséréné
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"J’écris à la place une lettre d'amour – que je n’envoie pas.
Roland Barthes, Fragments d’un discours amoureux
En avril, LaCinetek se fait votre messagère. Nos films-lettres transmettent des mots d’amours, mêlent l’intime au politique, reflètent leur époque et donnent des nouvelles du monde. Attendues, lues en secret ou à voix haute, cachées ou déchirées, ces traces calligraphiques et les évènements qu’elles recèlent hantent les personnages et leurs récits.
"Je suis entre vos mains. Ce papier c’est ma voix, cette encre c’est mon sang, cette lettre c’est moi." Épopée épistolaire en alexandrins, Cyrano de Bergerac (1990) est servi par la puissance de jeu de Gérard Depardieu, le raffinement littéraire de Jean-Claude Carrière et le formidable sens du spectacle de Jean-Paul Rappeneau.
C’est à une autre épopée, romanesque, délicate et crue, que nous convie François Truffaut dans Les Deux Anglaises et le continent (1971). Le continent, incarné par Jean-Pierre Léaud, ne cesse de correspondre avec ses deux sœurs de plume et de passions du Pays de Galles. Sous la lumière de Nestor Almendros, les sensualités mélancoliques des trois jeunes gens sont portées à leur point d’incandescence.
Dans ce même Paris 1900, vu par Max Ophüls en 1951, la superficielle Madame de… (Danielle Darrieux), se révèle une romantique épistolière : "mes lettres, d’innombrables lettres qui vous auraient dit la profondeur et l’importance de mon amitié, qui est devenu mon amour…"
Dans Le Messager (1970) de Joseph Losey, le transport amoureux et le transport des lettres ne font qu’un. Mercure malgré lui, un jeune adolescent est initié à l’érotisme par deux amants qui lui confient leurs billets, lors d’un été anglais au début du siècle.
Mettre en mots le désir anime également Marguerite Duras dans Agatha et les lectures illimitées (1981). Une lettre d’amours interdites, lue à deux voix par la cinéaste et son amant Yann Andréa, sur des images de Bulle Ogier qui arpente un hôtel, esseulée.
Chez Claude Sautet, les lettres sont autant de coups de théâtre qui disent les aventures de Pierre (Sami Frey), César et Rosalie (Yves Montant et Romy Schneider). Elles écrivent un singulier ménage à trois, immortalisé par le cinéaste en 1972 et orchestré par la musique de Philippe Sarde.
S’écrire parce qu’on ne peut plus s’aimer ? L’idylle charmante du jeune couple des Parapluies de Cherbourg (1964) est brisée par les missives qu’impose l’ordre militaire, durant la guerre d’Algérie. Après le bonheur, Catherine Deneuve et Nino Castelnuovo chantent la douleur de la séparation. Jacques Demy signe un bouleversant mélodrame enchanté, sublimé par la musique de Michel Legrand.
Autre guerre, autres lettres. Le Corbeau (1943) d’Henri-Georges Clouzot relate un fait divers sur une épidémie de lettres anonymes qui attaquent un médecin "faiseur d’anges" (Pierre Fresnay). Dans le contexte de délation des années d’Occupation, ce film est un brûlot.
Et si l’on ne sait pas écrire ? On s’en remet à un écrivain public, comme Dora (fabuleuse Fernanda Montenegro) dans Central Do Brasil (1998). Sauf que Dora aime mieux se moquer des lettres et en faire des confettis, plutôt que les envoyer… Walter Salles signe une fable drôle et touchante, sur une femme retrouve le chemin de sa sensibilité.
Enfin, avec Chris Marker, la lettre voyage. Le mystérieux reporter de Sans soleil (1982) adresse ses lettres filmées de par le monde à une inconnue qui les lit. Elles racontent la "zone", un lieu où la mémoire imagée de la terre se conserve, vit et se transforme. C’est si beau que, comme la narratrice, l’on s’interroge avec crainte : "Y aura-t-il un jour une dernière lettre ?"
Ce mois-ci, dix films écrits en lettres de feu, d’or ou de sang, qui cherchent à correspondre avec nous, à nous lire, à nous relier. Ils ne resteront pas lettre morte."
La Cinetek c'est là
(perso j'y aurais bien ajouté Lettre d'une Inconnue (Max Ophuls, 1948) et Les Liaisons dangereuses (Stephen Frears, 1989) -je viens juste de revoir je ne sais plus où -sans doute tweetmuche- un bref extrait de la scène où Glenn Close se démaquille et qui m'a donné l'envie de le revoir sur le champ)
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le JEJI (jeune et joli infirmier) voyant mon autre jambe (pas celle de l'érysipèle, celle avec la tâche) m'a dit que ça lui évoquait plutôt des problèmes de retour veineux (et donc de possible plaie variqueuse) que d'eczéma, et m'a donné quelques conseils d'entretien
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(et ça coule toujours)