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lieux communs (et autres fadaises)

15 janvier 2022

pinochet

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LA PIECE RAPPORTÉE
d'Antonin Peretjatko

J'y allais à pas prudents... (j'avais détesté La fille du Quatorze Juillet, mais un peu mieux aimé La loi de la Jungle et j'étais donc circonspect -sur une toile cirée-) et j'ai été plutôt agréablement surpris (Balasko / Demoustier / Lebghil / Lopez / Katherine -qui fait ici ce qu'il sait le mieux faire, son Philippe Katherine) / la distribution est parfaite (complétée par les apparitions de deux ex-Deschiens, Philippe Quesne et Olivier Broche, qui en détective et qui en... en quoi déjà ? avocat ?), devant  cette histoire de pauvre jeune fille qui devient l'épouse riche d'un riche héritier, celui de la famille Château-Têtard (escaliers et monte-escaliers en tous genres, de ceux de la Tour Eiffel à celui, familial et privé,  affectueusement surnommé Pinochet (et réservé à l'usage exclusif de Mme Château-Têtard, surnommée "la Reine-Mère" (Balasko, parfaite), qui déteste sa belle-fille (demoustier, tout aussi parfaite), qu'elle a surnommée "la petite pute". Et qu'elle fait suivre par un détective privé (Lebghil, perfecto lui aussi) qui tombe illico amoureux de la belle (et invente donc des faux rapports de filatures.
De même qu'il y a des mâles alpha, il doit y avoir aussi des films alpha. La pièce rapportée (comme les deux films précédents de Peretjatko) se contente -et l'assume pleinement- d'être un film bêta. Oui, bêta. benêt, nunuchon à tendance burlesque. Idiot, quoi. Délicieusement et volontairement idiot. Concon à double fond (qui nous regarde en train de le regarder être con.)
Et susceptible donc de provoquer des réactions épidémiques et très tranchées. J'ai croisé en très peu de temps de personnes qui m'ont dit combien elles l'avaient détesté et trouvé "très con"
Eh bien moi, j'ai plutôt aimé ça (comme a dit T. à D. "de toute façon Chori il aime tout..."). Oui oui, pour celui-là, je confirme.
J'ai souri, j'ai ri, et j'absous. ("et absous, c'est pas cher...")

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14 janvier 2022

pavarotti

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MES FRERES ET MOI
de Yohan Manca

J'aime beaucoup Judith Chemla (depuis Camille redouble, 2011), sa belle présence à la fois fragile et combattive.
J'aime beaucoup voir les jeunes rebeus qui jouent au foot torse-nu sur la plage.
J'aime beaucoup la musique de Bachar Mar-Khalifé.
Et hop, triple bingo, voilà un film, déboulant de nulle part, avec Judith Chemla (en professeure de chant), avec des jeunes rebeus qui jouent au foot torse-nu sur la plage (dans la scène d'ouverture, ce sont les frangins de Nour, le héros du film qui les observe et commente pour nous), et ce sur une musique de Bachar Mar-Khalifé! Ou comment débuter un film sous les meilleurs auspices!
Nour a 14 ans, le film le cueille au début des grandes vacances (et le lâchera d'ailleurs pile à la fin), pour des TIG qui s'annoncent pas très passionnants (sous les ordres de Pietro, interprété par Luc Schwartz, que je suis sûr d'avoir déjà vu quelque part mais je n'arrive pas à retrouver dans quoi...) mais qui vont lui permettre de faire la rencontre de Sarah, une jeune prof de chant, qui va lui permettre d'exprimer et d'accepter la passion qu'il a pour l'art lyrique... Un peu comme Billy Elliott, mais en version rebeu et bel canto...
Quatre frérots qui habitent ensemble dans un appartement avec leur mère en phase terminale, quatre tempéraments différents mais tout aussi affirmés les uns que les autres (qui l'autorité, qui la drague, qui la gonflette, et tous les petits commerces divers pour régler les factures du ménage et les médicaments de la mamma), mais avec un point commun : qu'est-ce que c'est que cette nouvelle lubie de Nour de vouloir chanter ? C'est un truc de gonzesse, non ?
La distribution est parfaitement impeccable chacun des grands frangins (Dali Benssalah, Sofian Khammes,  Moncef Farfar) assure sa partition comme un chef, autour d'un benjamin (Maël Rouin Berrandou)  saisissant de naturel et de justesse.
Le dosage comédie sociale / film d'apprentissage / mélo / chronique estivale est plutôt réussi (efficace, en tout cas) et le film évite habilement le happy end trop flagrant et trop youp la boum (et trop BillyElliotesque). Un film plaisant à plus d'un titre (et donc susceptible de plaire d'autant plus...). Charmeur et charmant. Désarmant.

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13 janvier 2022

big bang

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MEMORIA
de Apichatpong Weerasethakul

Et voilà, je l'ai  vu.
Je l'attendais tellement que j'ai craint un peu, forcément, qu'il ne soit pas à la hauteur de mes espérances. Et j'avoue que j'ai eu quelques inquiétudes au début : pas de Thaïlande, pas de langue chatoyante qui coule comme un petit ruisseau joyeux, pas de moinillon(s), pas de fantômes, pas de dormeurs, pas de légendes, pas de singes aux yeux rouges, pas de Jenjira Pongpas. Nous voilà ailleurs, totalement : en Colombie. Sur les pas d'une femme (Tilda Swinton, donc) qui entend un matin (très beau plan fixe d'ouverture) un bruit qui la réveille.

BAM!

Qu'elle est la seule à entendre. Oui, le sentiment, d'abord, d'être davantage face à un "film avec Tilda Swinton" qu'à un "film d'Apichatpong W.", et, en tant qu'admirateur fervent du réalisateur et de son univers "habituel" (et du sentiment "habituel", aussi, de peut-être l'aimer pas forcément pour les bonnes raisons), bref de me sentir comme  un peu dépossédé, "floué", dépaysé.
Un point de départ (comme une mise à feu -à mèche lente-) qui va d'abord la faire côtoyer un ingénieur du son (Daniel Gimenez Cacho) puis une archéologue française (la divine  Balibar, qu'on ne verra hélas finalement que très peu...), avant une rencontre décisive, plus tard, au bord de l'eau, avec un homme qui écaille des poissons (le moment magique où le film, pour moi, prend vraiment son envol, et que l'Apichaptong/Colombie fusionne avec l'Apichatpong/Thaïlande. (La vision oeil droit (l'Asie) se superpose à la vision oeil gauche (l'Amérique du sud) et naît (surgit, apparaît) alors une image commune, comme en 3D.)
Comme son titre l'indique, il sera question de mémoire. De souvenirs et de réminiscences. En touchant un caillou, en touchant une main. De la mémoire des uns et de celle des autres. Et jusqu'à une mémoire "primordiale", reptilienne (comme l'est le cerveau du même nom), préhistorique. Tilda Swinton en est l'interprète idéale, parfaite, incarnée, à la fois présente et fantômatique, atone et vibrante réceptrice de messages qu'il n'est pas forcément facile de déchiffrer (d'appréhender). Mémoire, brume, limbes, fouilles.
Mais Apichatpong est très fort (il l'a réussi déjà dans chacun de ses précédents films) pour réussir, en plus du trip poétique sensoriel hypnotique hallucinatoire auquel il convie le spectateur (d'habitude il le prend par la main, là il l'attirerait plutôt via le coin de l'oreille) à évoquer aussi, plus ou moins elliptiquement, la ("une") réalité (sociale, politique, économique) du pays dans lequel il tourne. Et si la page thaïlandaise est, pour l'instant, tournée, il explique s'être inspiré de faits-divers réels colombiens (le tunnel, les squelettes) pour construire son récit, irriguer "sa" vision de la Colombie (où il est aussi peu sûr et facile de vivre qu'en Thaïlande, d'ailleurs violence et soldats tout pareil).
Oui, il est bien question d'une expérience (comme l'ont été déjà, chacun à sa manière, Blissfully yours, Tropical MaladySyndromes and a century, Uncle Boonmee, Cemetery of splendour, oh que de souvenirs capiteux et ensorcelants...) et donc qui sollicite de la part du spectateur un certain état, une certaine forme de participation (ou plutôt de non-participation), où il faudrait juste accepter. (Le laisser-aller, le lâcher-prise, l'abandon...). Flotter, dériver (un état qui n'arrive pas si souvent au cinéma, il faut le reconnaître, mais dans quelle mesure s'agit-il encore vraiment de cinéma ?). 
Comme une séance de spiritisme dont Tilda Swinton serait le (la) médium.
Où, une fois encore, la nature aurait le dernier mot (et le réalisateur la filme toujours aussi attentivement -avec autant de respect et de fascination-).
Et lorsque cet orage qui a longtemps grondé tout autour de la salle finit par éclater et qu'il pleut, les lumières de la salle se rallument...
Et ce Memoria va rejoindre ses frères sur l'étagère des films tant aimés (et surtout que j'ai envie de revoir très vite*, comme pour s'y blottir.)

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Memoria

*mais là il faudra attendre jusqu'à lundi prochain, dans le bôô cinéma on ne passe pas de films A&E le ouiqinde, le ouiqinde c'est pour se détendre -et rigoler grassement-.)

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pour celles/ceux intéressés, , un très intéressant journal de tournage de Memoria (en anglais, attention!)

*

Et voilà, je l'ai revu...
(séance de 13h30, cette fois on était 6)
Je voulais avoir quelques précisions...
Donc, à destination de Catherine :
* l'ingénieur du son s'appelle bien Hernan, et non seulement il porte le même prénom que l'homme qui écaille les poissons à la fin, mais également le même nom de famille (Hernan Bedoya, dixit le générique et la fiche casting de allocinoche précise velho et jovem, ce qui me semble être plutôt du brésilien mais bon...)
* Juan c'est celui qu'on voit au restaurant (scène de l'osso-buco) et, comme il me semblait bien, on l'a déjà vu une fois avant (scène de cafeteria en extérieur, au début,c'est lui qui examine des papiers avec Jessica et lui dit un poème sur les champignons), puis, plus tard, Hernan1  parle de lui en disant "qu'il a été son professeur"...

Je voulais aussi vérifier que je n'avais pas eu de "micro-coupures", car je n'étais pas sûr de la transition entre la scène au bord de l'eau et celle qui précède (et je me suis appliqué à transcrire les scènes dans l'ordre (je pouvais me le permettre, j'étais tout seul dans mon rang et dong personne ne pouvait être gêné par la lumière de mon portable posé sur le siège à côté) et donc je n'en ai pas eu (dans la première partie du moins, occupé que j'étais à noter, ce qui est, je le reconnais, peu recommandé au cinéma, et vous plac d'ailleurs dans une situation un peu nouvelle, vous "détache" du film, par contre ensuite, j'ai eu plusieurs fois la tentation de me laisser glisser, dans cette deuxième partie où j'avais été, la première fois, scrupuleusement  (pieusement ?) tenu en éveil.
Je modère un peu mon enthousiasme (mon exaltation), non, ce n'est pas pour moi le plus fort des films de AW (mais ça vole très haut quand même hein...).
Ca fait toujours autant plaisir de le retrouver, ce cher vieil ami (un ami de vingt ans, tout de même...), de recevoir de ses nouvelles...

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"Ceci pour dire que l’artiste plasticien et cinéaste Apichatpong Weerasethakul – récipiendaire-surprise de la Palme d’or 2010 avec Oncle Boonmee (celui qui se souvient de ses vies antérieures) – quoique rétrogradé cette année en section parallèle officielle, n’a pas varié d’un iota l’invitation au voyage que chacun de ses films fait au public. Une sorte de trip bouddhique dispensateur de divines langueurs, un chant poétique lent, sourd et foisonnant lancé sous les ramures de jungles psychotropes, traversé d’animaux bizarres, de maladies tropicales, de saillies érotiques, de lumières d’outre-monde." (Jacques Mandelbaum, Le Monde, à propos de Cemetery of Splendour)

12 janvier 2022

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MADELEINE COLLINS
d'Antoine Barraud

Madeleine Collins, suite et fin.
J'en avais vu les cinquante premières minutes l'année dernière, avant que la projection ne s'en interrompe inopinément, nous laissant en plan, et, du coup je suis venu à Besac ce dimanche spécialement pour ce faire (et récupérer mes affiches, et voir aussi, auparavant, MES FRERES ET MOI...).La première fois, le film s'était interrompu au moment où les choses se corsaient : Virginie Efira mène une double vie, Margot Soriano ici avec Abdel (en recherche d'emploi) et Judith Fauvet là-bas avec Melvil (chef d'orchestre) Ici elle a une fille, et là-bas deux garçons, et fait des allers/retours entre la France et la Suisse, deux pays pour deux familles. Mais comme Miou-Miou il y a très longtemps dans UNE FEMME PEUT EN CACHER UNE AUTRE (avec Eddy Mitchell et Roger Hanin comme deux maris!), il faut être extrêmement méticuleuse et organisée pour réussir à gérer ça...
Le film est plutôt bien goupillé, Virginie Efira y est somptueuse (deux fois pour le prix d'une), et ça fait très plaisir de reconnaître tiens, Jacqueline Bisset dans le rôle de la maman! tiens  Valérie Donzelli dans le rôle de la copine cantatrice! tiens! Nathalie Boutefeu dans le rôle de la copine d'Abdel, et (surtout) tiens Nadav Lapid dans le rôle de Kurt (un trafiquant je ne vous dirai pas de quoi) qui porte à merveille le bonnet l'oeil torve et la barbe de trois jours...
J'avais deux interrogations majeures : Qui est la jeune femme qui fait un malaise dans la première scène ? Et pourquoi le film s'appelle-t-il ainsi, alors qu'à la cinquantième minute on n'a encore vu personne de ce nom? Le film répond aux deux questions (et à quelques autres aussi...) en appâtant progressivement notre curiosité (tiens, le mari 2 connaît le mari 1 et il en parle avec sa femme... oh oh comment se fait-ce donc ?) tandis que les choses deviennent de plus en plus compliquées pour Judith/Margot...
Un film curieux, qui promet plus qu'il ne dévoile, finalement, par un réalisateur pas si productif (LES GOUFFRES en 2012, non vu, et, surtout LE DOS ROUGE, en 2016, top10é, un très attachant -et tout aussi intriguant- OFNI, avec Bertrand Bonnello et Jeanne Balibar), également producteur (l'ORNITHOLOGUE, autre top10é, en 2016, c'est lui, chapeau!). Un bel exercice de style, en tout cas.
(avec, pour les amatrices, une sacrée collection de -jolies- boucles d'oreilles, mais ceci est très accessoire...)

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A noter que le film a généré une critique assez délirante enthousiaste, quasiment psychotrope, dans Libé, dont je vous livre le premier paragraphe :

"Un beau film sur le mensonge se tient toujours à l’extrême bord d’un précipice. Le piège qui le guette est que son simulacre se referme sur lui et l’engloutisse, le faux devenant un moment du faux, formol, redondance et platitude décorative. Comme on parle du syndrome de Stendhal, il faudrait parler du syndrome de Vertigo (Sueurs froides en français),à savoir cette cristallisation redoublée de celle, fondatrice, du film d’Hitchcock : une femme face à un tableau, observée de dos par un homme jouissant de son regard embusqué, littéralement flashant sur elle, sur une nuque et une boucle de cheveux, cependant qu’il ignore l’essentiel, qu’elle se sait observée par lui – pose en tableau d’elle-même – donc qu’elle ment."

Et, tiens j'apprends juste que ce sera "notre" film A de cette semaine, dans le bôô cinéma...

11 janvier 2022

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france noire

vu ça ce matin
ça m'a... impressionné

*

j'écris ici pour un lectorat de morts-vivants

*

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(Dexter)

*

finalement le cinéma c'est mieux que la vie (plus facile, en tout cas) : la scène qui te plait tu peux la revoir encore encore si tu en as envie, ou la zapper le cas contraire. Dans la vraie vie, c'est pas pareil : quand c'est passé c'est passé (et pas de seconde chance).

*

le concept d'"auto-confinement"

*

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nature morte urbaine un peu mélancolique 1

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*

 plus jamais "gratter le pare-brise"

*

 

 

 

11 janvier 2022

arte kino festival (oups!)

c'est catherinechounette qui m'y a fait penser, j'avais complètement zappé
Et ça fait 12 films à voir d'ici le 31 décembre

 

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UPPERCASE PRINT
de Radu Jude

Juste au moment de la sortie de son dernier film au titre impossible (BAD LUCK BANGING OR LOONY PORN), voici qu'arte nous présente son avant-dernier, une "technique mixte" d'après un fait-divers (un adolescent a écrit des trucs à la craie sur les murs et la Securitat le harcèle) des années 80, d'après la reconstitution théâtrale qui en avait été faite, d'après les rapports de ladite Securitat (plans fixes, regards-caméra, immobilité, éclairages artificiels), en alternance avec des "vraies" images de la télévision roumaine de l'époque (Ceaucescu en bon petit père du peuple ahahah), servile et lèche-cul (et folklorique) comme il se doit. Impressionnant et efficace. Sans doute aussi caustique que son successeur (Bad luck banging or loony porn), mais avec une approche formelle sensiblement (!) différente.

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GLI ULTIMI A VEDERLI VIVERE
de Sara Summa

Un objet curieux que cette production allemande d'un film italien (d'une réalisatrice franco-italienne).Dès  les premières images la réalisatrice nous annonce que la famille qu'on va voir a été assassinée par des cambrioleurs, et qu'on va donc assister à leur dernière journée (en se demandant avec inquiétude si on va avoir droit à la captation du massacre, ce que Haneke aurait sans doute tenté). mais ce n'est pas du tout l'intention de la réalisatrice (et on l'en remercie) qui se consacre juste à la vie, de ces quatre personnages, ce dernier jour, avec des scènes régulièrement en écho (vécues simultanément par l'un ou l'autre personnage)..L'entretien avec la réalisatrice proposé par arte en accompagnement du film est extrêmement intéressant.

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LOMO, THE LANGUAGE OF MANY OTHERS
de Julia Langhof et Thomas Gerhold

Dès les premières images, un film brillant (voire un peu tape-à-l'oeil)
(mais je n'ai pas pu le terminer et à présent il est trop tard!!! Décembre n'est décidément pas un bon mois pour un festival de cinéma... Tant pis, et à l'année prochaine!)

 

10 janvier 2022

journal d'épidémie, ce jour

""La folie c’est de refaire constamment la même chose en espérant un résultat différent", selon une citation apocryphe attribuée à Albert Einstein. Ou, plus prosaïquement, comme le disaient les Shadoks, "en essayant continuellement on finit par réussir. Donc : plus ça rate, plus on a de chance que ça marche".

Et donc, ce fut la rentrée, dans l’école ouverte de Jean-Michel Blanquer, qui colle de si près au terrain qu’il délivre ses protocoles sanitaires le dimanche soir dans un article payant du Parisien pour bien vérifier que les feignants de fonctionnaires de l’Education nationale ne dorment pas près du radiateur. Le ministre, à son habitude, avait passé la dernière semaine des vacances à caricaturer la demande de reporter la rentrée d’une semaine pour continuer de faire baisser le taux d’incidence chez les enfants (dont on sait qu’il chute à chaque vacances), pour vacciner massivement les 5-11 ans volontaires et laisser le temps de mettre en place ce que lui et ses soutiens des sociétés de pédiatrie avaient refusé de faire depuis plus d’un an. Pas question pour lui de reconnaître le risque de contamination des enfants et par les enfants, de distribuer des masques adaptés aux personnels, de prendre en compte la nécessité d’aération adaptée avec, au minimum, des capteurs de CO2 en attendant la filtration de l’air, d’organiser le dépistage itératif en ayant recours aux techniques qui permettent de tester tous les élèves et personnels. Bilan : l’école ouverte s’est vidée en quelques jours, confrontant l’ensemble de la communauté éducative, les parents, les enfants… et les pharmaciens au chaos. Rien que de très prévisible, mais on ne peut en vouloir au ministre : il préparait avec assiduité son discours d’introduction à un colloque sur le danger de l’idéologie woke. Chacun ses priorités.

Et donc, ce fut un énième fiasco, et pour détourner le regard, Emmanuel Macron ne trouva rien de mieux que de jouer de sa fibre populiste en expliquant qu’il avait «très envie d’emmerder les non-vaccinés».

A ce stade, ce n’est plus une ficelle, c’est un câble de marine. L’immense majorité des Français sont vaccinés, et c’est tant mieux, et le président de la République cherche à se positionner comme leur porte-parole, en désignant à leur vindicte les non-vaccinés. Dans d’autres pays, on met en place des hotlines, pour répondre aux questions des hésitants. Mais ce gouvernement, pourtant spécialiste des numéros verts, n’en a cure. Les non-vaccinés sont, par nature, une population sur laquelle se hisser pour se déguiser en défenseur de la science et de la médecine, même quand Macron a commencé par adouber l’un des pires désinformateurs scientifiques, qu’il n’a jamais totalement désavoué pour mieux le manipuler, et même quand sa femme invite à l’Elysée la lie du complotisme antimasque et antivax.

L’avantage est allé aux grandes gueules

S’il est certainement illusoire de convaincre chaque personne une à une, reste que ce gouvernement n’a jamais su trouver le chemin d’une information honnête et respectueuse des citoyens. Et que les mensonges répétés sur les masques, le mépris pour les alertes du Conseil scientifique et le silence par omission sur les rares effets secondaires des vaccins ont alimenté la défiance vis-à-vis de ce qui reste. En dépit du contournement partiel effectué par les variants, comme une avancée médicale spectaculaire qui a sauvé des millions de vies sur la planète.

Par hubris certainement, et aussi parce que médecin on ne se refait pas, hélas, j’ai proposé sur Twitter de répondre, une fois de plus, aux hésitants, et pu ainsi apprécier à quel point certains éléments simples restent méconnus du grand public.

Les gens sont perdus en grande partie en raison de deux facteurs distincts. Le premier est l’évolution normale des connaissances scientifiques, sur le virus, sur les modes de transmission, sur les mesures barrière les plus efficaces, sur les vaccins, sur leur efficacité, sur leurs effets indésirables dans certaines populations. Cette évolution, ces changements de ligne, a fait douter ceux qui croient que la science produite des données inaltérables, alors que par nature elle évolue. Dans cette ambiance de doute fécond, mais inquiétant pour ceux qui veulent pouvoir s’adosser à des certitudes, l’avantage est allé aux grandes gueules, aux escrocs sans scrupules qui martèlent des mensonges sans l’ombre d’une hésitation. Le second facteur, très différent du premier, est l’empilement de mesures sanitaires prises, parfois en fonction du consensus scientifique, parfois sans autre logique que de politique interne, amenant une grande partie du public à se défier autant des évolutions de la parole scientifique que de ces décisions politiques.

Les questions auxquelles j’ai répondu avaient trait essentiellement à la vaccination des enfants, à l’intérêt de la troisième dose, au caractère expérimental des vaccins ARN (oui, toujours), à l’intérêt même d’une vaccination devant le fantasme d’une dernière vague omicron qui mènerait à une immunité collective (quand bien même les «covidés» de 2020 ou de début 2021 peuvent à nouveau être contaminés aujourd’hui). Très peu d’agressivité, à part quelques rarissimes trolls renvoyés fissa au fond des mines de la Moria, mais beaucoup de gens cherchant lucidement des réponses qu’ils ne trouvent pas dans la cacophonie ambiante. Et pendant que je répondais à ces questions, j’ai vu passer ce qui semblait constituer le trailer d’une nouvelle série sur le terrorisme. Sur une chaîne d’ultra-droite appartenant à un religieux traditionaliste, un animateur aussi vaniteux qu’amoral invitait, devant un avocat spécialiste des pyramides de Ponzi, un mandarin narcissique, à dézinguer l’efficacité de la vaccination, en pleine pandémie, pour se venger d’avoir été désavoué dans son lobbying démesuré pour une molécule inefficace : «Est-ce que la vaccination sert à quelque chose ? La réponse est non.» On était début janvier 2022, presque deux ans après le début de cette pandémie, et si le président et le gouvernement emmerdaient les désinformateurs, c’était à dose homéopathique."

Christian Lehmann / journal d'épidémie / 10 janvier  2022

 

10 janvier 2022

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(le plaisir de reprendre les vieilles habitudes, comme on remet ses vieilles charentaises...)

la phrase tw*tter du jour : "On ferait mieux de se déclarer pays contact. Franchement on gagnerait du temps."

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*

autre phrase du jour : "Si ça se trouve, vous avez toujours été intelligents. Mais asymptomatiques."

*

un jour placé sous le signe de l'efficacité :

* passé chez Repr* System pour la prog, et la demoiselle maîtrise enfin le maniement de la machine et j'ai pu avoir mon BAT illico : yes! (et pour la dernière prog, ça sera gratos!, suite à une chipoterie que nous avions eu tous deux à propos d'une histoire de marges et de massicotage...)

* passé chez D*rty pour rapporter enfin le four à micro-ondes acheté en 2018 mais dont la double paroi s'est soudain décollée (et pour lequel le vendeur, m'avait à l'époque refilé quasi contre mon gré une extension de garantie dont je vais du coup -alleluïa- pouvoir profiter...): yess!

* passé à la pharmacie chercher enfin mes doses mensuelles (il ne me restait plus qu'un seul cachet de metformine), j'ai eu droit en plus au cadeau de début d'année : yesss!

* passé enfin au Super u pour faire des courses, il y avait la foule des grands jours (peut-être à cause de la neigeounette qui neigeait doux qui neigeait doux) y ai croisé Manue qui venait faire les siennes (elle devait hier mais est rentrée direct) yessss!

* et en arrivant enfin en bas de chez moi, il y avait une place (pas "la" place, mais pas mal quand même) qui m'attendait gentiment, pour m'éviter de faire 50km à pied avec ce gros sac... yesssss!

*

en préparant ma petite boisson/décoction de gingembre, j'ai soudain (re)pensé à la Quintonine

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(il s'en buvait à la maison)

*

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un autre rébus tw*tter (très facile)

*

le plaisir de revoir Jonathan Couzinié

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(mais pas que, aussi Emmanuelle Devos, Louise Chevillotte, India Hair... dans LES HAUTES HERBES, la série de Jérôme Bonnell sur arte

*

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tiens un film qui passe en ce moment dans le bôô cinéma...
(et que je vais sûrement aller voir...)

*

oh oh rêvé cette nuit de la Combe de Passe-Montagne (celle de Jean-François Stévenin) que quelqu'un me montrait sur une carte, et j'en avais illico les larmes qui montaient aux yeux)

*

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j'adore quand je vois ce logo au début d'un film... (je sais d'avance que ça va me plaire)

*

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à Barcelone, la Cinémathèque a affiché complet pour une séance de L'Esprit de la Ruche...

*

(triste) Au printemps dernier, les pompiers d'Indre-et-Loire ont été sommés de raser barbes et moustaches pour optimiser l'adhérence des masques FFP2 sur leur visage.

 

9 janvier 2022

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EMPLOYÉ/PATRON
de Manuel Nieto Zas

(entregent : c'est le distributeur, Eurozoom, qui nous a -fort gentiment- envoyé le lien pour visionner le film en vue de notre Semaine Latino à venir...) Une coproduction argentino/uruguayenne, due à un réalisateur dont allocinoche m'apprend qu'il a été régisseur adjoint sur trois films latinos que nous avons déjà programmés (et que j'ai beaucoup aimés) : 3, chronique d'une famille singulière (2013) de Pablo Stol Ward, La Vida Util (2012) de Federico Veiroj, et Hamaca Paraguaya (2006) de Paz Encina (mon préféré des trois)... Voilà déjà un background qui impressionne (positivement).
Si j'ajoute qu'au générique figure Nahuel Perez Biscayart la curiosité (et l'envie) grandit encore, et donc, hop! nous voilà partis clataclop clataclop (une histoire de cheval), mais non pas tout de suite. Le film débute par une histoire de bébé, à propos duquel s'inquiète un jeune couple (le papa est joué par Nahuel P-B qui a toujours cet air de jeune coq à poil follet qu'on avait découvert cocoricant (et magnifique) dans 120 battements par minutes de Robin Campillo (2017) -mais que nous autres, ici, malins, on avait déjà repéré bien avant dans le touchant Je suis à toi de David Lambert (2014), dans une de nos Semaine Belge-.) Il est jeune papa, certes, mais il est aussi patron d'une exploitation agricole (soja), pour laquelle il doit absolument recruter du personnel rapidement. Ce sera un jeune employé, lui aussi papa de fraîche date, qu'il va embaucher, sur les recommandations de son père (qui fut un employé régulier mais que l'âge empêche désormais de continuer...), qui va donc quitter, pour un temps, sa famille pour aller conduire un gros tracteur dans les champs de soja.
Employé/patron dit le titre, et le film va s'employer à suivre ces deux histoires parallèles, suivant une problématique récurrente dans une majorité de films latinos (et d'ailleurs) : les rapports de classe, jusqu'à ce que les deux histoires se rejoignent (à la suite d'un certain événement) et se mettent vraiment à interférer. Pas forcément pour le meilleur, d'ailleurs. Le réalisateur tresse ainsi de la même façon cette histoire de bébé(s) et cette histoire de cheval. Et fait monter progessivement la tension et l'inquiétude.
Les "propriétaires" et le petit peuple, et la façon dont ils peuvent (ou non) cohabiter (à noter le personnage très opaque -et de plus en plus inquiétant de la jeune épouse de l'employé).
A noter que la dualité (l'affrontement) du titre se retrouve quasiment dans la distribution (un professionnel (Nahuel Perez Biscayart, excellent) vs un non professionnel (Christian Borges,tout aussi impressionnant)).
J'aime beaucoup la façon qu'a le réalisateur de ne pas vraiment prendre parti pour, justement l'une ou l'autre des parties (car il sera question de procès) et de finalement laisser planer le doute sur ce qui relève de l'accidentel, de l'intentionnel dans cet impressionnant "nouveau western" à cheval (!) entre l'Uruguay et l'Argentine, qui serait à coup sûr très bien dans notre (croisons les doigts) prochaine Semaine Latino...

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(au début, tout va bien...)

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8 janvier 2022

pièces d'or

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UN HÉROS
de Ashgar Farhadi

Après LA LOI D'ISTANBUL et LE DIABLE N'EXISTE PAS ((tous deux dans mon top 20 et quelques...) j'attendais le film de Farhadi pour boucler cette boucle (strangulatoire) iranienne... C'est chose faite, juste après CHERE LEA (qui n'est pas DU TOUT dans la même ambiance), dans la même salle 9 assez copieusement garnie (pour un de "nos films"...), et j'aurais préféré inverser l'ordre de passage des deux films). Chez Farhadi, c'est comme chez tous ses potes iraniens : on sait d'avance, on est prévenu, que ça va pas rigoler... Et là, on le sent dès le début, que non seulement ça se goupille mal, mais que tout ça ne peut que mal se terminer...
Un jeune homme (une chose qui m'a gêné, dès le début, c'est que le personnage en question ne ressemble pas vraiment aux photos qu'on voit de lui, puisque, dans le film, il affiche en permanence, tout du moins au début, un sourire perpétuel, qui le ferait presque passer pour un benêt, enfin qui le rend en tout cas presque crispant) qui a une perm de deux jours pour sortir -un peu- de prison et venir voir sa famille, (mais qui retrouve d'abord sa copine -clandestinement- dans une voiture) et voilà qu'une histoire complexe (iranienne, quoi) de dette, de créancier, d'argent à rembourser, de méfiance, et surtout, surtout, au milieu de tout ça, le sac d'une femme anonyme, trouvé dans la rue, et contenant 17 pièces d'or, qui pourraient bien aider en partie le jeune taulard à régler sa dette... Que faire ? Le jeune homme gamberge, et va échafauder un plan, qui ne va pas du tout (on s'y attendait à 1000%) se dérouler comme prévu...
Une mauvaise décision en entraîne une autre, un mensonge en génère un autre, une agression idem, sauf que là, en plus, il y a les réseaux sociaux (en Iran? Voui voui!)...
J'ai pensé pendant tout le film à un film de Stephen Frears avec Dustin Hoffman dont je n'arrivais pas à retrouver le titre (Héros malgré lui, 1992, merci allocinoche), une histoire de "héros", de médias, et, surtout, de mensonge...
Le film de Farhadi dure plus de deux heures, et je dois avouer que je m'y suis presque un peu ennuyé à la longue (il y a là quelque chose d'un peu propret, en tout cas d'attendu) SAUF QUE les quinze dernières minutes (quand il est soudain question de dignité) sont absolument extraordinaires (et font que tout le monde ou presque -j'ai vérifié- sort de la salle avec les yeux mouillés.)

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là il ne sourit pas

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là (avec son fils) il ne sourit pas non plus

mais dans le film, si si si!

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