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lieux communs (et autres fadaises)

2 juin 2013

ah que la vie est belle

(chroniques du rebondir I)

bon ça fait une semaine que

et ce n'est pas une licence poétique de dire que ça m'a semblé durer vachement plus longtemps

j'ai mis en titre cette chanson de brigitte fontaine, parce que, paradoxalement, c'est celle qui me restera de cette période, ex-aequo avec Sea of love, chroniqué ici juste précédemment

c'est drôle comme c'est relativement facile de présenter aux autres exactement ou presque le même visage que d'habitude (je me suis juste rasé le collier, pour marquer le coup, et d'ailleurs, à part les gosses, personne ou presque n'en a rien remarqué... Dans un film, le mec (Serrault ?) disait "j''ai un visage très commun ; quand j'ai une moustache, je ressemble à n'importe qui avec une moustache...") d'agir ou presque comme d'habitude, (alors que si d'aventure on se regarde dedans on se sent un peu fissuré), l'important étant alors de se laisser porter, d'agir un peu en pilote automatique, et surtout éviter de se regarder dedans, justement, ni s'apitoyer ni geindre)

le moins facile, c'est le soir quand je rentre à la maison, (...)

une chanson de Chamfort qui se finissait par "ça passera..." (ouah les références)

je ne lèverai pas le petit doigt pour chercher je ne sais pas qui je ne sais pas où, je ne mettrai en place aucun espoir, si minuscule soit-il, d'une réapparition comme dans les romans ou les pièces de théâtre ("est-ce qu'il arrive à la fin ce jay-zu?") rien, non, nada niente

champi larousse grands

 

1 juin 2013

regrettable incident

LA REGLE DU JEU
de Jean Renoir

Quel bonheur de parvenir à mon âge et de réaliser qu'on a encore plein de merveilles à découvrir!
Eh oui, je n'avais jamais vu La règle du jeu, et je dois dire que je me suis régalé! Un aviateur qui vient de traverser triomphalement l'Atlantique confie à une journaliste qu'il est malheureux parce que Christine, la femme pour l'amour de laquelle il a accompli cet exploit n'a même pas daigné se déplacer pour fêter son retour. Ladite femme, est l'épouse d'un marquis dont on apprend rapidement qu'il la trompe avec une de ses amies, qui, etc. Octave (joué, et excellemment, par Renoir lui-même), l'ami de la famille du marquis, et aussi de l'aviateur, obtient du marquis qu'il invite ledit aviateur à une fête organisée en son château, avec d'autre nobliaux et leurs douairières emplumées, où tout ce joli monde va se retrouver, et jouer la comédie des sentiments, lors de la fête en question. En même temps, la même comédie des sentiments est rejouée dans l'univers ancillaire ("chez les bonniches, quoi!" comme pourrait dire en roulant des mirettes un Gabin dialogué par Audiard) entre la femme de chambre de Christine (ah Paulette Dubost) , son mari, le garde-chasse du marquis (aah Gaston Modot) et un domestique nouvellement embauché - en réalité un braconnier arrêté par le garde-chasse et grâcié par le marquis - (aaaah Marcel Dalio). Ce trio délicieux (la soubrette pimpante, le mari courroucé, le braconnier roublard) qui se joue plutôt dans les communs, viendra donc perturber l'autre sarabande, plus "mondaine", qui se joue plutôt dans les salons et autres antichambres.
La force de Renoir est de traiter les deux niveaux de l'histoire avec la même attention, en s'intéressant même davantage aux "petites gens".
C'est superbe, grandiose, jubilatoire, jouissif et autres qualificatifs.
C'est cruel et tendre, roublard et enjoué, bonhomme et amer, acide et attendri.
C'est du sacré beau cinéma.
Oui, je connaissais de Renoir surtout le nom, et de mémoire les titres de ses films (qu'à part La grande illusion je n'avais jamais vus). Voilà encore tout un pan de l'histoire du cinéma (français et mondial) qu'il me reste à escalader et à découvrir (avec, je dois le dire, une grande curiosité et un bonheur idem, anticipés).

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Du coup, je me suis commandé un coffret Renoir

30 mai 2013

hin hin

Sea of love (The National)

Oh you say you love me Joe
How am I supposed to know?
When you go under the waves
What am I supposed to say?

I see people on the floor
Aspiring to the sea
Can’t stay here anymore
We're turning into fiends

If I stay here trouble will find me
If I stay here I'll never leave
If I stay here trouble will find me
I believe

Joe I'll always think of you
As a kind of child who knew
This was never gonna last
Oh Joe you fell so fast

Hey Joe sorry I hurt you but
They say love is a virtue
Don't they?
Hey Joe sorry I hurt you but
They say love is a virtue
Don’t they?
Hey Joe sorry I hurt you but
They say love is a virtue
Don’t they?
Hey Joe sorry I hurt you but
They say love is a virtue
Don’t they?
Hey Joe sorry I hurt you but
They say love is a virtue
Don't they?

I see people on the floor
they slide into the sea
Can't stay here anymore
We're turning into fiends

I see you rushing now
Tell me how to reach you
I see you rushing now
What’d Harvard teach you?
I see you rushing down
(don't drag me in)

encore une raison de plus d'adorer autant cette chanson...

29 mai 2013

sabre et goupillon

LA BELLE ENDORMIE
de Marco Bellochio

Une divine surprise : alors que le sujet ne m'intéressait que moyennement, que les moeurs des catholiques ne m'interpellent pas plus que ça, et, surtout, que le cinéma de Bellochio ne me passionne pas (ou plus... j'aimerais revoir Le saut dans le vide), eh bien, nonobstant tout ça, et contre toute attente, j'ai a-do-ré !
Peut-être, justement, parce que je n'en attendais pas grand-chose, mais, dès le début, mes capteurs sensoriels cinématographiques internes se sont mis à clignoter puis à m'envoyer furieusement des signaux de plaisir intense, qui duraient et se confirmaient au fur et à mesure que le temps passait. Un film "choral", avec plusieurs histoires qui, chacune, tournent autour de l'image récurrente d'une femme allongée. Endormie, comateuse, morte avec l'apparence de la vie (ou vivante avec l'apparence de la mort).
Autour d'elle(s), un homme politique, sa fille, catholique fervente, un jeune homme en colère, son frère, une grande actrice, son mari, et son fils, sans oublier (un peu à part) un jeune médecin. Qu'elle soit simplement endormie (la toxicomane suicidaire) ou dans le coma (toutes les autres) il est question d'attente. D'espoir aussi. Espoir du réveil, du retour à la vie. Et dieu dans tout ça ? D'où l'irruption d'une méga-manif catho quand la plus célèbre et la plus médiatisée d'entre elles, Eluana (l'histoire est "vraie") va, au bout de 17 ans, être débranchée. Les pieux d'un côté, et les mécréants de l'autre : "Laissez-la vivre" contre "Laissez-là mourir en paix...". Et, autour de ce "centre" fictionnel, un certain nombre d'histoires et de personnages (et de cas de conscience) ; comme chez Perec dans La vie mode d'emploi : "histoire du député qui voulait voter contre son parti et démissionner", "histoire de la fille qui ne voulait pas répondre à son père", "histoire de la catho qui tombe amoureuse d'un mécréant", "histoire de la grande actrice qui refuse de jouer", histoire du fils de la grande actrice jaloux de sa soeur", "histoire du médecin au chevet de la toxico", etc.
Bellochio saute de branche en branche de sa forêt narrative, et on le suit avec bonheur, sans crainte du danger ni vertige, de plus en plus solidement arrimés à la multiplication des récits et à leur progression foisonnante (à la façon des citrouilles), sans jamais être pénible ni redondante. Il y a une égalité, sinon des chances, du moins des traitements de chacune des histoires. tantôt on en a un grand morceau et puis plus rien pendant un certain temps, tantôt on a plusieurs fragments plus courts, mais plaisamment entrecroisés.
De la bande-annonce, c'est drôle, je ne me souvenais que des images concernant le médecin et la suicidaire. mais l'ensemble de la distribution est un régal : notre nationale Huppert en diva aux yeux rouges et à la sombre mantille se fond avec grâce dans cette succession de personnages malheureux, ou qui viennent de l'être, ou se préparent à l'être, comme quoi un malheur n'arrive jamais seul. Il est question d'amour, dans chacune des situations (qui naît, souvent, qui s'éteint, quelquefois), ou, plutôt , comme dirait Lacanchounet, de preuves d'amour. Et, inévitablement, de la mort qui vient batailler en silence. Et des façons de se protéger de l'un et de l'autre. Et, comme on est en Italie, tout ça est furieusement romantique et appassionato.
Mon film préféré de Bellochio à ce jour, incontestablement.

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Top 10 ?

 

28 mai 2013

brochettes

ONLY GOD FORGIVES
de Nicolas Winding Refn

La bande-annonce réussit le prodige d'être fidèle au film sans en dévoiler grand-chose, tout en en disant l'essentiel. Du bleu et du rouge, d'abord. Only god forgives est un film incontestablement chromatique, bipolaire qui plus est, mais où le rouge serait la couleur primaire, primale. Omniprésent, et esthétiquement stimulant. Des personnages, ensuite, Ryan Gosling, bien sûr, fabuleux d'atonalité : malgré tout ce qui se passe à l'intérieur, quasiment rien ne dépasse, dehors. Et pourtant il lui en arrive, des trucs, sur le coin de la tronche : en premier lieu, sa mère (Kristin Scott-Thomas, telle qu'on ne l'a jamais vue - et qu'on ne la reverra sûrement jamais -), qui débarque à Bangkok, le Bankok interlope de la came, des putes et des vilains garçons (tout le film se passe là-bas, où Ryanchounet tient une salle de boxe avec son frangin, qui ne va faire que des conneries, le payer cher, et déclencher une épouvantable cascade de vengeances et d'exécutions en tout genre) pour soi-disant reconnaître le cadavre de son fiston, mais surtout pour obtenir du deuxième frangin qu'il venge la mort du premier. Ajoutez une fiancée asiatique de Ryanchou, et, surtout, un flic-samouraï-amateur de karaoké qui devient l'autre centre de gravité du film.
C'est un film très curieux. Soigneusement mis en scène, calligraphié, agencé, où les personnages sont souvent immobiles ou quasiment, face caméra, figés autant dans l'atmosphère rouge que dans le bain quasiment amniotique de la musique électro qui nappe le film. Une pose à la fois naturaliste et extrêmement antinaturaliste. dans les champ-contrechamp, les personnages ne se regardent pas entre eux mais regardent à chaque fois le spectateur. Il y a là comme une théatralisation, une stylisation rituelle qui pourrait mettre le spectateur dans une posture contemplativement indolente, si n'y intervenaient pas, à intervalles réguliers, des bouffées d'extrême violence (vous vous souvenez de la scène de l'ascenseur, dans Drive ?) comme des giclées quiviendraient parapher de rouge les compositions graphiques (et plastiques) de Nicolas Winding Refn.
Comme si le réalisateur, devant son scénario relativement simple, s'était amusé à le fragmenter, puis à fractionner de nouveau les morceaux obtenus, puis une nouvelle fois, jusqu'à obtenir des unités fictionnelles minimales qu'il aurait ensuite soigneusement positionnées. Comme Raul Ruiz construisant ses petits théâtres de carton. Only god forgives n'est pas vraiment une continuité, mais plutôt une juxtaposition de bribes ? d'actions ? de postures ? qui créent un univers très particulier, un train fantôme pour adultes où on ne serait jamais vraiment en sécurité, mais où on ne comprendrait pas vraiment toujours ce qui se passe.
Raconté linéairement et platement, le film aurait pu n'être qu'un truc de baston, de sabre et de vengeance de plus. Passé à la moulinette et au glacis par Nicolas Winding Refn (ça y est je me souviens de son nom), il devient un objet superbe, vénéneux, mais incontestablement fascinant. Délétère, mortifère, anxiogène. Et poignant. La dernière partie avec notre héros impavide tout tuméfié allant jusqu'au bout de sa vengeance avec ses petits poings, est tout bonnement stupéfiante. Notre Ryanchounet n'hésite pas une seconde à casser son image de beau gosse, et c'est tant mieux. Je ne dirais pas qu'on en redemande (le sabre et les brochettes à viande, finalement, très peu pour moi) mais une chanson romantique qui parle de l'amour qui s'est enfui dans les nuages ou je ne sais plus où, ça m'évoquerait pre'sque Apichatpongounet, c'est dire!

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25 mai 2013

depuis mardi

(le barbuchounet IX, suite et fin)


Bon, ça fait mal , soyons franc. Mais je n'en mourrai pas.

ca fait comme une grosse baffe

Et même, réflexion faite, après avoir pleurnichouillé un peu dans les rayons du Super U, je me suis dit que c'est, oui, tout compte fait, ce qui pouvait m'arriver de mieux...

J'étais arrivé plus tôt que d'habitude, j'avais des affiches pour lui que j'avais triées ce matin, et, tout de suite en arrivant, depuis le bas j'ai regardé en haut de l'escalier et j'ai vu que ce n'était pas lui, à sa place habituelle

arrivé en haut, j'ai demandé "*** n'est pas là ?" et le monsieur m'a répondu que non, il était parti. Depuis quand ? depuis mardi m'a-t-il précisé.

j'étais si surpris que je ne lui ai rien demandé d'autre, non, je ne pouvais rien demander d'autre

J'ai tout de même donné mes affiches, récupéré mon sac plastoche, et tournicoté un peu dans les rayons, un peu sonné, comme une guêpe déboussolée parce qu'on aurait rasé son nid...

j'ai trouvé bon d'acheter Sous le sable comme dvd, j'ai trouvé ça de circonstance

et j'ai réalisé que les enceintes qu'il avait mises en vente (et que j'avais envisagé d'acheter) avaient également disparu. Pfuit! Sur l'étagère derrière aussi ça faisait comme un vide

Je n'ai pu m'empêcher d'écouter la conversation entre un nouvel arrivant, et le monsieur assis sur la chaise, et ils parlaient justement de lui... j'ai juste saisi au vol "il était quand même un peu borderline" et l'autre qui parlait de "20 ans et quelques..." et le premier qui répondait que "oui c'était sa première communauté..."

Je m'y attendais, mais pas aussi vite. Je prenais mon temps, je pensais à quelque chose qui se serait échafaudé sur la durée

samedi dernier, il n'avait absolument pas l'air sur le départ. Qu'est-ce qui s'est passé ? Il s'est sauvé comme un voleur... j'ai essayé de questionner O. mais elle m'a dit ne rien savoir (ou n'a rien voulu savoir ?)

je suis sorti, toujours groggy, et suis monté dans la bagnole.

Accuser le coup.

J'ai envisagé d'appeler quelqu'un(e), Emma, Marie, ou Catherine) et je me suis dit à quoi bon

(rebondir)

ps : Tchekhov est un con, Snoopy est un con et les fortune cookies pareil

25 mai 2013

libé-cannes

Dans le Libé du jeudi 16 mai, j'ai envie de voir
SUZANNE de Katell Quillévéré

Dans le Libé du vendredi 17 mai, j'ai envie de voir
JEUNE ET JOLIE de François Ozon (21 août)

Dans le Libé du samedi 18 mai, j'ai TRES envie de voir
L'INCONNU DU LAC d'Alain Guiraudie (12 juin)
A TOUCH OF SIN de Jia Zhangke

Dans le Libé du lundi 20 mai, j'ai envie de voir
INSIDE LLEWYN DAVIS des Frères Coen (6 novembre)
JIMMY P. d'Arnaud Desplechin (11 septembre)
GRAND CENTRAL de Rebecca Zlotowski
et j'ai TRES envie de voir
TIP TOP de Serge Bozon (28 août)
TEL PERE, TEL FILS de Hirokazu Kore-Eda

Dans le Libé du mardi 21 mai, j'ai TRES envie de voir
LA BATAILLE DE SOLFERINO de Justine Triet (18 septembre)
BORGMAN d'Alex Warmerdam
LES RENCONTRES D'APRES MINUIT de Yann Gonzalez (13 novembre)
LES GARCONS ET GUILLAUME, A TABLE! de Guillaume Gallienne (20 novembre)

Dans le Libé du mercredi 22 mai, j'ai envie de voir
MA VIE AVEC LIBERACE de Steven Soderbergh (18 septembre)
NOS HEROS SONT MORTS CE SOIR de David Perrault
et j'ai TRES envie de voir
UN CHÂTEAU EN ITALIE de Valeria Bruni-Tedeschi (2 octobre)

Dans le Libé du jeudi 23 mai, j'ai envie de voir
SALAUDS de Claire Denis (7 août)

Dans le Libé du vendredi 24 mai, j'ai envie de voir
LA VIE D'ADELE d'Abdellatif Kechiche (9 octobre)
MAGIC MAGIC de Sebastian Silva
L'ETRANGE PETIT CHAT de Ramon Zürcher,
et j'ai TRES envie de voir
LA FILLE DU 14 JUILLET d'Antonin Peretjakto (5 juin)
MY SWEET PEPPER LAND de Hiner Saleem (en septembre)

Dans le Libé du samedi 25 mai, j'ai envie de voir
THE IMMIGRANT de James Gray (27 novembre)
MICHAEL KOHLAAS d'Arnaud Des Pallières (3 juillet)
HENRI de Yolande Moreau (4 décembre)

dans le Libé du lundi 27 mai, j'ai envie de voir
LES MANUSCRITS NE BRÛLENT PAS de Mohammed Rasoulof
et j'ai TRES envie de voir
ONLY LOVERS LEFT ALIVE de Jim Jarmusch

23 mai 2013

tutus

oh la belle soirée
... surtout venant après un mercredi entièrement travaillé (et idoinement pluvieux d'un bout à l'autre) j'vais un billet pour un spectacle de danse à l'Espace (le dernier de la saison!), et j'hésitais presque à y aller mais me suis fait violence...

premier signe positif : arrivé au lieu habituel de début d'embouteillage, il y avait bel et bien un bouchon, mais, alors que d'hab' il faut compter entre 30 et 40' depuis ce point jusqu'à la salle, le parcours a été bouclé en 10/15'... déjà, on arrive de meilleure humeur!

ensuite Dominique m'apprend qu'on pourra manger à La brasserie, ouverte exceptionnellement ce soir... On va réserver illico!

un spectacle de danse, donc, inclus dans une soirée "danse et transmission, avec d'abord présentation de l'atelier amateurs de Caroline Grosjean (un film d'après Café muller, filmé dans un célébre troquet bisontin, le cercle suisse), suivi d'une présentation "on stage") : excellente mise ne bouche (en jambes, serait plus approprié)

puis

Mathilde-Monnier-et-Jean-Francois-Duroure-Pudique-Acide-Extasis

PUDIQUE ACIDE / EXTASIS de mathilde Monnier et Jean-François Duroure
Il s'agit de deux duos crées par les susdits dans les années 80 et quelques, et qu'ils ont "transmis" à deux jeunes danseurs... Et c'est éblouissant. La première pièce en kilts, sur du Kurt Weil, et la deuxième en tutus et impers, sur du Weil et du Herrmann (j'ai hésité à reconnaître Psychose, mais finalement c'était bien ça...), comme le montre la photo ci-dessus, que j'adore.
peut-être parce que ça faisait longtemps que je n'avais pas vu de danse cette saison, mais je me suis régalé d'un bout à l'autre. Totalement et complètement. Larmes aux yeux, sourire aux lèvres, soupirs d'admiration, tout y est passé. En plus on était au premier rang, donc, extrêmemnt près des danseurs. Merveilleux moment, donc, cerise chorégraphique pour conclure le gâteau de cette saison...
Mmmhhh... On a juste regretté qu'emma ne soit pas là pour partager avec nous ce moment de bonheur...

 

22 mai 2013

partir, revenir

LE PASSÉ
de Ashgar Faradhi

C'est rien de dire qu'il était attendu, celui-là... La bande-annonce avec le petit piano qui fait venir les larmes aux yeux, la promo tous azimuths assurée par Bérénice Béjo et Tahar Rahim, la sélection officielle à Cannes, la sortie simultanée dans les salles... On peut dire que les choses ont été bien faites pour nous appâter.
Le film reprend les choses quasi exactement (métaphoriquement ?) où Une séparation les avait laissées : Une femme, un homme, une paroi vitrée qui les sépare. Sauf que nous sommes désormais dans un aéroport, en France, que lui arrive d'Iran (c'est Ali Mosaffa, le très joli barbu à poil dur d'Une séparation) et qu'elle (Bérénice Béjo, superbe elle aussi) est venue l'y attendre...
On comprend très vite qu'il revient d'Iran, après 4 ans, pour officialiser leur divorce, et, progressivement, qu'il y a des soucis dans la famille : Marie, la mère, vit avec un autre homme, père d'un petit garçon, et a des gros soucis avec sa fille aînée, qui refuse de cohabiter avec le nouveau copain de sa mère. Il semble d'ailleurs que c'est pour parler avec sa fille que Marie a demandé à Ahmad de venir à Paris.
Le film est construit comme un oignon, avec des couches superficielles qui tombent les unes après les autres, et s'enfoncent au coeur des situations et des individus. Et il n'est pas certain, d'ailleurs, que le film arrive à l'extrême centre. Et, plus on va avancer dans le film, plus les relations individuelles entre les divers personnages vont s'avérer complexes, et de plus en plus emberlificotées d'ailleurs au fur et à mesure qu'Ahmad, le papa iranien, s'efforce d'essayer de dire à chacun ce que  quelqu'un d'autre ne lui a pas dit, et, en voulant clarifier les choses, ne va faire que les emberlificoter davantage, et n'aboutira au final qu'à un beau (et sombre) gâchis. Chacun à quelque chose à voir avec ce fameux Passé du titre, mais tout n'aura pas été dit ni expliqué à la fin.
J'ai énormément aimé les précédents films de Ashgar Farhadi, et celui ne faillira pas à la règle. J'aime beaucoup sa façon de filmer, j'aime beaucoup les relations qu'il tisse entre ses personnages, sa direction d'acteurs (tous sont véritablement excellents, et j'aurais bien du mal à les départager...), les thèmes récurrents, qu'ils soient "abstraits" (la culpabilité, le pardon) ou carrément actés (un personnage s'en va, mais finalement s'arrête, se retourne, et revient faire ce qu'il avait véritablement à faire).
Du coup, on a envie de chipoter (à un tel niveau d'exigence, on peut se le permettre...) Si on voulait résumer à gros traits, les iraniens sont hypra-cools, zen et paisibles, arrangeants et tout, les rebeus sont un peu plus vénères, mais les céfrans, alors, ne sont que des boules de colère, de violence, d'agressivité (en observant la distribution des rôles principaux.). C'est dommage de filmer en France et de n'utiliser qu'une portion aussi congrue de décors. Et Pépin faisait remarquer le film était construit un peu comme un thriller où l'on cherche qui a fait le coup, et où on envisage diverses situations successivement, concernant des personnages qui sont soupçonnés, puis innocentés, puis finalement pas tant que ça, ou pas tout à fait ça... mais j'avoue que cet aspect là ne m'a pas forcément dérangé.
La chose qui me gêne le plus, c'est la scène finale, oui, la toute dernière scène, à l'hôpital, après que, justement Samir (Tahar Rahim) revienne sur ses pas avec son carton de parfums. Trop c'est trop a-t-on envie de dire, lors de cette scène qui détonne, en rupture avec ce qui s'est passé auparavant, et c'est vraiment dommageable pour l'impression finale qu'on a, justement, en sortant du film. Mon sentiment, surtout, c'est que après avoir eu, au fil du film, plusieurs fois les larmes aux yeux (certaines scènes sont exceptionnellement fortes parce qu'exceptionnellement justes, et surtout très simples en apparence), je suis resté, tout à la fin, avec les yeux désespérément (!) secs. Rien de rien. J'aurais préféré que le film s'arrêtât juste avant (ou, comme proposait Jean-Paul, juste au moment où il rentre dans l'hôpital... Quitte à se faire sa propre opinion, autant se la faire à ce moment-là...)
Tel que, sa force en est singulièrement diminuée, et c'est dommage...

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21 mai 2013

toulon vainqueur

(le barbuchounet VIII)

c'est ce que j'avais pronostiqué pour le match en question ("tu suis un peu ?",m'a-t-il demandé lors des quelques minutes où j'ai pu lui parler, juste avant de partir)

j'avais longuement hésité, j'y suis allé quand même (je ne me suis pas écouté) et j'aurais mieux fait de ne pas, tant je suis reparti le moral un peu dans les chaussettes

(parce qu'une vieille greluche avait débarqué, lui avait dit "oh tu es là, quel plaisir de te retrouver allez je te fais la bise!", et j'avais commencé à m'éloigner pour les laisser discuter, écoutant tout de même leur échange d'un peu loin et n'y comprenant pas grand chose. Me semble qu'il a dit avoir fait deux mois de prison, mais je n'en suis pas certain, puis il a été question de savon noir bio me semble-t-il ou un truc du genre... lorsqu'elle est repartie et que je me suis rapproché à nouveau il m'a dit "elle m'a pris pour quelqu'un d'autre..." et j'ai dit oui oui)

et après en rentrant chez moi je tournais et retourneboulais tout ça dans ma tête, je me sentais agacé, insatisfait, floué (l'autre mec arrivant disant "on ferme" , puis, me voyant,  en souriant "on vous chasse à chaque fois...",et lui me parlant de ses exploits de la nuit passée, et des prévisions pour sa soirée à venir... non rien ne m'allait)

quelle solution, alors, à part ne plus y retourner, simplement ?

"passe un bon week-end, et, à la prochaine" m'a-t-il dit comme d'hab' en me serrant la main et en souriant (il a des très beaux yeux bleus)

je me suis dit et redit de penser à autre chose, de passer à autre chose

et comme je n'avais sous la main ni boule de cristal ni marc de café, j'ai trouvé sur mon étagère une boîte de fortune cookies, vous savez, ces petits gâteaux chinois qui renferment un message (la dernière fois, j'ai avalé le bout de papier avec le gâteau) à propos de votre avenir, une prédiction de fin de repas (généralement, comme les horoscopes, si vague que chacun peut y trouver un rapport avec lui...)

je crountche, et voilà le message qu'il y avait dans le gâteau :

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que dire d'autre, à part hin hin hin ?

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