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lieux communs (et autres fadaises)

17 décembre 2022

azeri

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AUCUN OURS
de Jafar Panahi

Je voue à cette homme une grande admiration, et j'étais donc là à la première séance dans le bôô cinéma.
Et j'ai été une nouvelle fois sidéré par l'intelligence de ce réalisateur, et la puissance de son "cinéma / non cinéma", la preuve au bout de quelques minutes à peine j'avais déjà les larmes aux yeux, et à la fin du film je les avais encore. Il y a chez moi ce symptome "physique" du fait que je suis particulièrement bouleversé par un film, ce sentiment de bonheur cinéphilique intense qui s'exprime par le fait que j'ai la sensation d'avoir le souffle coupé tellement je trouve ça fort (je pourrais nommer ça l'apnée admirative).
le Jafar Panahi du film a quitté Téhéran et s'est installé dans un village près de la frontière, où il loue chez l'habitant une sympathique piaule aimablement biscornue (la porte-fenêtre est tellement de traviole que ça en devient attendrissant). Il tourne aussi (à distance, les critiques m'ont appris que c'était en Turquie, moi je m'étonnais juste que toutes les femmes soient "en cheveux"), par ordinateur et réseaux de communication, un film sur deux amoureux qui veulent quitter Téhéran (?) (il vient de lui trouver un faux passeport, mais elle ne veut pas partir seule sans lui), mais comme le réseau laisse à désirer et que les communications sont souvent coupées, jafar P. s'occupe, et prend aussi beaucoup de photos, partout dans ce village où il réside (où il est "invité"). Et c'est justement une des ces photos qui va déclencher un esclandre villageois (on y est très attaché aux traditions ancestrales, mêmes si elles peuvent sembler complètement stupides, comme celle qui consiste à promettre une fillette à un époux au moment où on coupe son cordon ombilical...), dans un effet boule de neige plutôt plaisant. Le film alterne des séquences du film tourné par Panahi à distance et de ce qu'il est en train de vivre dans le village, (qui est un autre film), qui est censé être la "réalité",  et les deux histoires se télescopent, et interfèrent,  de façon de plus en plus intime et vertigineuse.
Il y a des moments particulièrement beaux, comme la longue séquence nocturne où le réalisateur lui apporte en main propre le disque dur externe contenant les rushes, et où ils vont tous les deux se rapprocher très dangereusement de la frontière, mais l'ensemble du film est de la même étoffe (comme dirait Shakespeare "celle dont les songes son faits"), et on ne peut pas s'empêcher de penser à l'ami Kiarostami, notamment pour tout ce qui concerne la chronique villageoise et le scandale à propos de "la" photo.
C'est remarquable comme les Iraniens (enfin, ceux du film) sont, a priori, aimables et souriants et polis lorsqu'ils sont en visite chez quelqu'un (ou lorsqu'ils reçoivent quelqu'un) : on salue, on se déchausse, on invite à entrer, à s'asseoir, on offre un thé, juste au moment où on ne donne pas à leur requête la réponse qu'ils attendaient et qu'ils se lèvent brusquement en refusant de boire le thé comme des goujats...
En apparence il n'est question que de cinéma et de photographie (et de traditions), mais Jafar Panahi est suffisamment rompu à l'exercice (et, par la force des choses,  coutumier du fait) qu'il sait magnifiquement en dire bien plus que juste ce qu'il montre. Le film a été tourné à la sauvette, sans aucune autorisation, avant les événements (la révolte) qui secouent le pays, mais aussi avant que Jafar Panahi ne soit incarcéré lui aussi, pour être venu témoigner en faveur de deux autres cinéastes qui l'étaient déjà, Mohammad Rasoulof et Mostafa Al-Ahmad.
Il a été condamné à 6 ans d'emprisonnement...

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16 décembre 2022

cette vieille baderne de charles p.

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NOS FRANGINS
de Rachid Bouchareb

Je l'ai vu juste après AUCUN OURS, et ça a sans doute un peu joué en sa défaveur... Rachid Bouchareb évoque deux faits divers quasiment concomittants : la mort de Malik Oussekine, tabassé à mort par des CRS et celle de Abdel Benyahia abattu par un flic saoul et pas en service avec son arme de service. Le nom du premier est resté dans la mémoire collective, tandis que l'autre est resté dans l'ombre.
Le film démarre la nuit de la mort des deux jeunes hommes, et se poursuit sur les quelques jours qui les ont suivies, avec d'un côté les familles respectives, et de l'autre la police, les polices plutôt, avec un personnage d'inspecteur de l'IGS (totalement inventé pour les besoins du film) mais qui aide à comprendre le fonctionnement des services en question (et la saloperie de certains supérieurs et autres hommes de l'ombre).
Le film mélange images d'actualité de l'époque (journaux télévisés, interventions d'hommes politiques, -ah Pasqua / Pandraud les célèbres duettistes...- et récit reconstitué, et l'ensemble produit un curieux effet, de reconstitution un peu appliquée (les maquillages des comédiens notamment) et à la fois un peu brouillonne.
Voilà. Si j'applaudis la volonté de faire un film pour évoquer ces deux histoires, je n'en ai toutefois pas été entièrement convaincu par le résultat final.

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15 décembre 2022

changement d'époque en cours...

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FUMER FAIT TOUSSER
de Quentin Dupieux

Mmmmmh... le film le plus authentiquement idiot nonsensique frappadingue (et gore aussi) de Quentin D. depuis... un certain temps, (un bail) (je pourrais presque remonter jusqu'à RUBBER pour parler de l'intensité du plaisir ressenti). Et pourtant je ne donnais a priori pas cher de sa peau (un peu comme la marmotte rectifiée dans les buissons qu'on y entraperçoit à un moment). Des super-héros comme dans les séries japonaises bécasses (bêtasses) de notre jeunesse luttent contre des créatures infâmes qui veulent détruire le monde, et les font exploser en unissant leurs forces. Ils composent la Tabac Force, portent chacun le nom d'un élément qu'on trouve dans les cigarettes, et sont coachés par un genre de rat baveux (avec la voix d'Alain Chabat), qui leur conseille soudain d'aller se mettre un peu au vert, de faire une pause, afin de mieux renforcer leur cohésion.
Lellouche, Demoustier, Lacoste, Amamra, Zadi (une distribution ju-bi-la-toire), nos super-héros sont fatigués, et vont donc partir se ressourcer, en compagnie de leur robot domestique. A en être super-héros on n'en est pas moins homme (ou femme) et il est donc question d'amour, de jalousie, de colère, de mensonge, mais toujours sous la loupe déformante du réalisateur.
Et ça vire soudain "et bien moi je vais vous raconter une histoire qui fait peur...", où chacun / chacune y a de sa petite histoire (et Dupieux, donc, du coup du sketch qui va avec). Et le film va continuer impavidement sur son sale air de la peur, mi sérieux mi loufoque, pour notre plus grand plaisir de spectateur ravi. On aura même droit à l'apparition (tardive et fugace) de benoît poelvoorde en Lézardin,un extraterrestre qui veut détruire la terre. (mais qui -heureusement ?- ne parviendra pas à ses fins.
J'ai trouvé ça prodigieusement idiot, mais extrêmement tenu (même si ténu pourrait parfois ici convenir)et, du coup, tout aussi extrêmement plaisant. Un grand bonheur de film, et certainement pour moi un des meilleurs de Dupieux (mais n'avais-je pas déjà terminé de la même manière mon post sur son avant-dernier film ? -réponse,, : non))
Et j'adore la fin... (qui va même encore plus loin que la toute fin du générique...)

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14 décembre 2022

irrésistiblement

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LE LYCÉEN
de Christophe Honoré

Honoré, c'est plutôt ma tasse de thé. Des réussites éclatantes (LES CHANSONS D'AMOUR, LES  BIEN AIMES) d'autres un peu moins éblouissantes mais très très bien quand même, donc j'adhère, et j'y vais les yeux fermés. Là j'y étais avec Manue, à 13h30. Doublement content donc.
L'histoire d'un jeune homme qui perd son papa (le papa étant joué, dans la scène d'ouverture, par Chistophe Honoré himself, on se dit que c'était quelque chose qui devait lui tenir à coeur...)  Il est soutenu par sa mère (Juliette binoche, très bien), puis pris en charge par son frère (Vincent Lacoste, tout aussi bien) qui va l'héberger quelques temps dans son petit appartement parisien. Le jeune homme est joué par un nouveau venu, Paul Kircher, qui se révèle vraiment sidérant.
Un film qui commence comme un film sur le deuil, continue comme un film sur l'adolescence, puis sur la souffrance, et se termine comme un film sur l'espoir. Avec toujours la même intensité, la même fièvre, la même force. Un film qui finit cut sur une image (une photo) très joyeuse. Un film très pédé (donc c'est vrai que des fois je pourrais ne pas trop aimer, parce que quand c'est trop pédé ça m'agace) mais sans prosélytisme, juste par nécessité. Le jeune homme est gay de la même façon qu'il est adolescent. Naturellement. Et c'est sans doute ce qui m'a le plus touché.
La mort du père, et c'est toute la famille qui valdingue. De ce père, on ne saura finalement pas grand-chose, et c'est autour de son absence que vont se (re)construire les personnages, chacun.e à sa façon. Mais l'amour y sera pour beaucoup, en tout cas de plus en plus.
Comme toujours chez Honoré c'est joliment musiqué, il y a au moins deux choses qui me sont restées en tête : le très joli morceau de Andrea Lazlo de Simone Conchiglie (qui sera interprété deux fois), et, de façon plus surprenante, une chanson qui m'a ramené instantanément à mes 12 ans : Irrésisitiblement, par Sylvie Vartan, qu'on entend en entier, d'ailleurs (et je me suis dit que cette chanson n'était sans doute pas là par hasard et qu'elle rappelait à Christophe Honoré quelque chose de précis...).
Le jeune homme est vraiment bien, mais tous sont au diapason, (et Binoche a l'élégance de rester à sa place, de ne pas la prendre toute (la place) et de ne pas vampiriser le film) et l'émotion est assez souvent à fleur de peau (comme, tente-t-on de se rappeler, lorsqu'on était soi-même adolescent, non ?) Un film en tout cas très élégant.

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13 décembre 2022

et bam!

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COW
d'Andrea Arnold

Dernier film du Mois du Doc. (En fait on a fait un doublé "semaine vache(s)", avec le film VEDETTE, et le distributeur de COW, trouvant l'idée d'Hervé sympathique, nous l'a gentiment donné en sortie nationale, et ce pourtant pour juste trois séances!).
Je suis un inconditionnel du cinéma rugueux (abrasif) d'Andrea Arnold (de RED ROAD, 2006, à AMERICAN HONEY, 2016), y compris ses premiers courts-métrages. Elle aime les personnages féminins en marge et/ou en révolte (souvent des adolescentes, d'ailleurs), mais là, allez donc voir, elle choisit une vache (nommée Muna) et la filme de A à Z avec la même proximité, le même intérêt (la même empathie) qu'envers ses plus "bornées" héroïnes habituelles.
COW est un film poignant et infiniment triste, on ne va pas se mentir, on pourrait même parler de démoralisant. On avait déjà eu un petit aperçu avec BOVINES (2011) mais c'était (au moins dans mon souvenir) plus vert, plus bucolique, plus "joyeux" (et peut-être filmé d'un peu plus loin.
Ici on est "le nez dedans". Mufle contre mufle. Et on patauge dans la merde (n'ayons pas peur des mots) (il me semble avoir connu quelques étables françaises un peu plus soignées...)

" COW nous invite à porter un autre regard sur les vaches, à nous en rapprocher, à contempler leur beauté mais aussi la réalité de leur vie. Sans fard. Ceci est l’histoire d’une réalité, celle d’une vache laitière, et un hommage à l’immense service qu’elle nous rend. Quand je regarde Luma, notre vache, c’est notre monde que je vois à travers elle. " (Andrea Arnold)

C'est du vrai grand beau cinéma, ça parle d'une vache, et ça nous bouleverse...

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12 décembre 2022

fossé

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BABI YAR.CONTEXTE
de Sergei Loznitsa

Mois du doc 4. Un documentaire constitué uniquement d'images d'archives -dont certaines ahurissantes- qui nous rappelle quel grand documentariste Sergei Loznitsa est. Un fait divers historique épouvantable présenté via un montage d'images, sans voix-off. Glaçant. Et, au milieu, ce très beau texte que j'ai réussi à retrouver sur le ouaibe.

"Massacrés les vieillards, les artisans, les maîtres renommés pour leur savoir-faire : tailleurs, chapeliers, bottiers, étameurs, orfèvres, peintres en bâtiment, fourreurs, relieurs, massacrés les vieux ouvriers, portefaix, charpentiers, fabricants de poêles, massacrés les amuseurs publics, les ébénistes, massacrés les porteurs d’eau, les meuniers, les boulangers, les cuisiniers, massacrés les médecins, praticiens, prothésistes dentaires, chirurgiens, gynécologues, massacrés les savants en bactériologie et en biochimie, les directeurs de cliniques universitaires, les professeurs d’histoire, d’algèbre, de trigonométrie, massacrés les professeurs à titre personnel, assistants, maîtres-assistants et maîtres de conférences des chaires universitaires, massacrés les ingénieurs, les architectes, massacrés les agronomes et les conseillers en agriculture, massacrés les comptables, caissiers, commanditaires, agents de fourniture, assistants de direction, secrétaires, gardiens de nuit, massacrées les maîtresses d’école, les couturières, massacrées les grands-mères qui savaient tricoter des chaussettes et cuire de délicieuses brioches, faire du bouillon et du strudel aux noix et aux pommes, massacrées les grands-mères qui n’étaient plus capables de rien, qui savaient seulement aimer leurs enfants et petits-enfants, massacrées les épouses fidèles à leur mari et massacrées les femmes légères, massacrées les belles jeunes filles, les étudiants doctes et les écolières mutines, massacrées les vilaines et les idiotes, massacrées les bossues, massacrées les chanteuses, massacrés les aveugles, massacrés les sourds-muets, massacrés les violonistes et les pianistes, massacrées les petites de deux ans et de trois ans, massacrés les vieux de quatre-vingts ans aux yeux ternis par la cataracte, aux doigts froids et transparents et aux voix presque inaudibles chuchotant comme du papier blanc, massacrés enfin les nourrissons tétant avidement le sein maternel jusqu’à leur dernière minute." (Vassili Grossman, L'Ukraine sans les Juifs)

(j'ai pris trop de retard... les films, il faudrait les commenter à chaud)

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11 décembre 2022

double séance familiale

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LES MIENS
de Roschdy Zem

J'aime vraiment  beaucoup monsieur Zem (le bonhomme), même si j'ai toujours du mal à orthographier correctement son prénom,  connu jusqu'ici surtout en tant qu'acteur (toujours impeccable et digne d'éloges, surtout en jouant, comme il le fait le plus souvent, a minima...) mais voilà qu' allocinoche me rappelle qu'il a pourtant réalisé un certain nombre de films, dont j'ai surtout vu le premier, MAUVAISE FOI, en 2006, que j'avais plutôt beaucoup aimé (post ) et qui, tiens tiens, était déjà une histoire de famille...
LES MIENS, c'est donc la famille de Roschdy (enfin, du personnage qu'il interprète dans son film, du personnage qu'il s'est attribué, puisque c'est lui le chef.), famille rebeu dans tout son réalisme (sa réalité), sa multiplicité, qui se retrouve soudain recentrée autour d'un des siens, qui suite à une chute a commencé à changer de comportement (de personnalité), l'agneau doudoux qu'il était auparavant ayant soudain viré de bord, et le voilà vieux con désagréable qui blesse tout le monde en disant tout ce qu'il pense (il est désormais sans filtre). Donc tout ça fait du barouf affectif, chacun en prend pour son grade (de façon plus ou moins imméritée) et du coup, par ricochet(s) le fonctionnement même de la fratrie est soudain remis en question, et les pendules ding dong sont -parfois sévèrement- remises à l'heure. D'autant plus  que le personnage joué par Roschdy, celui qui a "réussi", parce qu'il anime une émission de foot sur une célèbre chaîne cryptée, est pété de thune et (du coup) a souvent tendance à oublier un peu les autres...
Un détail attendrissant : la femme de Roschdy est jouée par Maïwenn, qui a aussi participé à l'écriture du scénario, et du coup, les mauvaises langues pourraient persifler que ça ressemble beaucoup à un film de Maïwenn (le dernier, surtout, où elle voulait changer de nationalité), mais bah c'est très bien comme ça. Vraiment très bien. Dont on se demande juste  qu'il y manque pour en faire un grand film,  sans savoir vraiment quoi...

 

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LE TORRENT
d'Anne Le Ny

Un autre film "familial" vu le même jour, à la suite.
Le père et la fille -José Garcia, que je n'avais pas vu au cinéma depuis longtemps, et capucine Valmary, très bien  (la mère a disparu au début du film, sous nos yeux, et ceux de son mari, et on sait qu'il s'agit d'un accident., mais aussi que la fifille a, d'une certaine façon, quelque chose à y voir) affrontent une policière pugnace (c'est la réalisatrice, Anne Le Ny, qui tient le rôle) car le papa a mouillé sa fille en lui faisant faire un faux témoignage. Et voilà que le beau-père (André Dussolier) s'en mêle, et veut lui aussi savoir le fin mot de l'histoire... Vérité et mensonges, jusqu'où peut-on aller pour défendre quelqu'un qu'on aime, chacun manipule plus ou moins chacune (mais l'inverse aussi est vrai et à la fin youp la boum tout rentre à peu près dans l'ordre. Bref un film plutôt sympathique (j'aime beaucoup sa réalisatrice), bien goupillé, mais voilà. Rien de trop.

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10 décembre 2022

pauline et zy

(j'ai pris beaucoup e retard dans mes posts ciné...)

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PACIFICTION
d'Albert Serra

Ah, Albert Serra... HONOR DE CAVALLERIA m'avait ennuyé, LE CHANT DES OISEAUX m'avait horripilé, HISTOIRE DE MA MORT m'avait intrigué, et LA MORT DE LOUIS XIV m'avait fasciné... Qu'allait-il en être de celui-ci ? D'autant plus que d'une durée annoncée de 2h45, et programmé riquiquitement pour deux séances à 20h dans le bôô cinéma, et j'y suis donc allé à celle du dimanche soir (alors que, rentrant de Belfort j'aurais plutôt envisagé de me coucher de bonne heure -comme je l'ai fait longtemps-), avec la double appréhension de m'endormir et/ou de m'ennuyer...
eh bien PAS DU TOUT! (Ouf x2)
Serra démarre par une image magnifique (mais bon quand on est à Tahiti au moment du coucher de soleil, c'est facile, hein, mais bon ça fait plaisir...) histoire de planter le décor, puis on voit des marins qui accostent (et, facile de se repérer, ce sont ces mêmes marins qu'on verra repartir 2h48 plus tard -oui le film est long- pour nous signifier clic clic! que le film en question  est fini). Entretemps (ce qui en fait quand même beaucoup, de temps, je le répète) on aura vu le personnage principal, De Roller, un haut fonctionnaire français en Polynésie (interprété par un Benoit Magimel anthologique) faire son travail de haut fonctionnaire français en Polynésie, c'est à dire parler, beaucoup, de tout et de rien, à beaucoup de gens, des autochtones, et d'autres pas, notamment à propos d'une prochaine reprise des essais nucléaires que la rumeur juge possible. Ce monsieur-là est toujours en représentation (et la méthode de Serrat étant de laisser les acteurs improviser, c'est donc parle parle parle... et c'est il faut le reconnaître plus ou moins intéressant) et la caméra l'accompagne dans ses diverses promenades.
Il va faire aussi la connaissance d'une créature divine, Shannah, une garçon-fille, avec qui il aura une certaine relation... Le film est doté -par osmose ? - d'une certaine langueur polynésienne, et, s'il démarre un peu plan-plan tranquillou (oui c'est vrai ça parle beaucoup), se dote très vite d'une musiqiue fascinante, avec des scènes de boîtes de nuit qui vont avec, de plus en plus fascinantes elles-aussi, avec cette façon qu'a le réalisateur d'étirer le plan jusqu'à, quasiment, extinction des feux narratifs.
On bascule dans un autre univers (que certains critiques ont qualifié de psychédélique) que je trouve de plus en plus fascinant (même si -on est chez Serrat- on ne comprend pas toujours tout.)
Toujours est-il que je n'ai pas dormi, que j'ai suivi jusqu'au bout ces cent soixante dix minutes qui finissent par devenir parfaitement hypnotiques (addictives), et que, à ma grande surprise (et avec un certain émoi) je n'ai pu faire autrement que de le classer dans mon top10, si si...
J'aime la façon dont Serra filme les hommes (et sa façon de tourner autour du pot de la masculinité).

 

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5 décembre 2022

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"When I was younger, I wanted to be older. Now I am older, I am not quite so sure." (Tom Waits)

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"Je ne suis pas idiote... Je préfère que vous gardiez une femme dont je suis sûre que je n'ai rien à craindre..." (Diane de Poitiers)

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la vie ça devrait être toujours en descente.

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(curiosités juridiques) "Doit verser 500€ de dommages et intérêts celui qui dit à l'infirmière qui mesure sa tension qu'elle devrait plutôt "prendre la tension de sa bite" alors qu'il est à l'hôpital complètement ivre avec la police." (Cour d'appel de Douai, 29 mai 2008, n° 07/03242)

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Je suis client de cette poissonnerie où tous les vendeurs sont de jeunes barbus rigolards

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"Que je l'appelle Allah ? Et pourquoi pas Marcel ?" (Le cri de tarzan)

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peur : vécu personnel dans un contexte social

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Tiens ils ont arrêté d'arrêter les lumières la nuit..(à cause des illuminations de Noyel?)

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"Je veux m'obliger à regarder en face la certitude qu'il n'y a rien, rien pour aucun de nous. Travailler, lire, écrire, ne sont que des déguisements ; de même les relations avec les gens." (Virginia Woolf)

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un événement exceptionnel :  ce soir, la (vieille) batterie de mon (vieux) téléphone était ce soir -enfin- chargée à 100%, ce qui ne lui était pas arrivé depuis des semaines... (ça a quand même pris la journée, hein...)

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"Dans ce monde il y a une sorte de tristesse qui ne vous permet pas de verser des larmes. Cette tristesse est inexplicable et, sans changer de forme,elle s'accumule silencieusement dans ton cœur comme la neige qui tombe lors d’une nuit sans vent. " (Haruki Murakami)

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(en Iran...)

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2 décembre 2022

pour fêter la semaine belge 4

jeanne dielman

The Critics’ Top 100 Greatest Films of All Time

1. “Jeanne Dielman, 23, quai du Commerce, 1080 Bruxelles” (Chantal Akerman, 1975)
2. “Vertigo” (Alfred Hitchcock, 1958)
3. “Citizen Kane” (Orson Welles, 1941)
4. “Tokyo Story” (Ozu Yasujiro, 1953)
5. “In the Mood for Love, Wong Kar-wai, 2001)
6. “2001: A Space Odyssey” (Stanley Kubrick, 1968)
7. “Beau travail” (Claire Denis, 1998)
8. “Mulholland Dr.” (David Lynch, 2001)
9. “Man with a Movie Camera” (Dziga Vertov, 1929)
10. “Singin’ in the Rain” (Stanley Donen and Gene Kelly, 1951)
11. “Sunrise: A Song of Two Humans” (F.W. Murnau, 1927)
12. “The Godfather” (Francis Ford Coppola, 1972)
13. “La Règle du Jeu” (Jean Renoir, 1939)
14. “Cléo from 5 to 7” (Agnès Varda, 1962)
15. “The Searchers” (John Ford, 1956)
16. “Meshes of the Afternoon” (Maya Deren and Alexander Hammid, 1943)
17. “Close-Up” (Abbas Kiarostami, 1989)
18. “Persona” (Ingmar Bergman, 1966)
19. “Apocalypse Now” (Francis Ford Coppola, 1979)
20. “Seven Samurai” (Akira Kurosawa, 1954)
21. (TIE) “The Passion of Joan of Arc” (Carl Theodor Dreyer, 1927)
21. (TIE) “Late Spring” (Ozu Yasujiro, 1949)
23. “Playtime” (Jacques Tati, 1967)
24. “Do the Right Thing” (Spike Lee, 1989)
25. (TIE) “Au Hasard Balthazar” (Robert Bresson, 1966)
25. (TIE) The Night of the Hunter” (Charles Laughton, 1955)
27. “Shoah” (Claude Lanzmann, 1985)
28. “Daisies” (Věra Chytilová, 1966)
29. “Taxi Driver” (Martin Scorsese, 1976)
30. “Portrait of a Lady on Fire” (Céline Sciamma, 2019)
31. (TIE) “Mirror” (Andrei Tarkovsky, 1975)
31. (TIE) “8½” (Federico Fellini, 1963)
31. (TIE) “Psycho” (Alfred Hitchcock, 1960)
34. “L’Atalante” (Jean Vigo, 1934)
35. “Pather Panchali” (Satyajit Ray, 1955)
36. (TIE) “City Lights” (Charlie Chaplin, 1931)
36. (TIE) “M” (Fritz Lang, 1931)
38. (TIE) “À bout de souffle” (Jean-Luc Godard, 1960)
38. (TIE) “Some Like It Hot” (Billy Wilder, 1959)
38. (TIE) “Rear Window” (Alfred Hitchcock, 1954)
41. (TIE) “Bicycle Thieves” (Vittorio De Sica, 1948)
41. (TIE) “Rashomon” (Akira Kurosawa, 1950)
43. (TIE) “Stalker” (Andrei Tarkovsky, 1979)
43. (TIE) “Killer of Sheep” (Charles Burnett, 1977)
45. (TIE) “North by Northwest” (Alfred Hitchcock, 1959)
45. (TIE) “The Battle of Algiers” (Gillo Pontecorvo, 1966)
45. (TIE) “Barry Lyndon” (Stanley Kubrick, 1975)
48. (TIE) “Wanda” (Barbara Loden, 1970)
48. (TIE) “Ordet” (Carl Theodor Dreyer, 1955)
50. (TIE) “The 400 Blows” (François Truffaut, 1959)
50. (TIE) “The Piano” (Jane Campion, 1992)
52. (TIE) “News from Home” (Chantal Akerman, 1976)
52. (TIE) “Fear Eats the Soul” (Rainer Werner Fassbinder, 1974)
54. (TIE) “The Apartment” (Billy Wilder, 1960)
54. (TIE) “Battleship Potemkin” (Sergei Eisenstein, 1925)
54. (TIE) “Sherlock Jr.” (Buster Keaton, 1924)
54. (TIE) “Le Mépris” (Jean-Luc Godard 1963)
54. (TIE) “Blade Runner” (Ridley Scott 1982)
59. “Sans soleil” (Chris Marker 1982)
60. (TIE) “Daughters of the Dust” (Julie Dash 1991)
60. (TIE) “La dolce vita” (Federico Fellini 1960)
60. (TIE) “Moonlight” (Barry Jenkins 2016)
63. (TIE) “Casablanca” (Michael Curtiz 1942)
63. (TIE) “GoodFellas” (Martin Scorsese 1990)
63. (TIE) “The Third Man” (Carol Reed 1949)
66. “Touki Bouki (Djibril Diop Mambéty 1973)
67. (TIE) “The Gleaners and I” (Agnès Varda 2000)
67. (TIE) “Metropolis” (Fritz Lang 1927)
67. (TIE) “Andrei Rublev” (Andrei Tarkovsky 1966)
67. (TIE) “The Red Shoes” (Michael Powell & Emeric Pressburger 1948)
67. (TIE) “La Jetée” (Chris Marker 1962)
72. (TIE) “My Neighbour Totoro” (Miyazaki Hayao 1988)
72. (TIE) “Journey to Italy” (Roberto Rossellini 1954)
72. (TIE) “L’avventura” (Michelangelo Antonioni 1960)
75. (TIE) “Imitation of Life” (Douglas Sirk 1959)
75. (TIE) “Sansho the Bailiff” (Mizoguchi Kenji 1954)
75. (TIE) “Spirited Away” (Miyazaki Hayao 2001)
78. (TIE) “A Brighter Summer Day” (Edward Yang 1991)
78. (TIE) “Sátántangó” (Béla Tarr 1994)
78. (TIE) “Céline and Julie Go Boating” (Jacques Rivette 1974)
78. (TIE) “Modern Times “(Charlie Chaplin 1936)
78. (TIE) “Sunset Blvd.” (Billy Wilder 1950)
78. (TIE) “A Matter of Life and Death” (Michael Powell & Emeric Pressburger 1946)
84. (TIE) “Blue Velvet” (David Lynch 1986)
84. (TIE) “Pierrot le fou” (Jean-Luc Godard 1965)
84. (TIE) “Histoire(s) du cinéma” (Jean-Luc Godard 1988-1998)
84. (TIE) “The Spirit of the Beehive” (Victor Erice, 1973)
88. (TIE) “The Shining” (Stanley Kubrick, 1980)
88. (TIE) “Chungking Express” (Wong Kar Wai, 1994)
90. (TIE) “Madame de…” (Max Ophüls, 1953)
90. (TIE) “The Leopard” (Luchino Visconti, 1962)
90. (TIE) “Ugetsu” (Mizoguchi Kenji, 1953)
90. (TIE) “Parasite” (Bong Joon Ho, 2019)
90. (TIE) “Yi Yi” (Edward Yang, 1999)
95. (TIE) “A Man Escaped” (Robert Bresson, 1956)
95. (TIE) “The General” (Buster Keaton, 1926)
95. (TIE) “Once upon a Time in the West” (Sergio Leone, 1968)
95. (TIE) “Get Out” (Jordan Peele, 2017)
95. (TIE) “Black Girl” (Ousmane Sembène, 1965)
95. (TIE) “Tropical Malady” (Apichatpong Weerasethakul, 2004)

Waouh! Jeanne Dielman meilleur film du monde!!!
(mais bon c'est vrai que, comme tout classement, celui-ci est contestable...)

"The British Film Institute’s magazine Sight & Sound’s poll has been active since 1952. The poll has more than 1,600 film critics, academics, writers, distributors, and programmers voting on the best film of all time. Jeanne Dielman, which was earlier in the 36th position, jumped to take the top spot in 2022. Notably, the film will be available to stream on BFI Player from Thursday."

 

 

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